[FLASHFORWARD] KENYA ► J'suis une oeuvre d'art , j'devrais avoir ma place au Louvre .

Notre fille était plus une miniature de ma femme mais elle avait comme elle disait un peu mon caractère, elle pouvait rapidement s'énervée puis deux secondes après passer au dessus quand ce n'était pas grave comme là en fait. Je lui transmettais pas forcément les bons traits de mon caractère car si Noah aimait la bonne nourriture saine, Alessia était plus comme moi à manger des cochonneries, je me souviens quand elle avait 7 ans, ça rendait fou Anya parce qu'elle nous choppait toujours la main dans le sac de bonbon avant de manger. Il y avait tellement de souvenirs qui me revenait de notre vie passé, ils étaient tous bons comme le coup de ma femme végétarienne, elle l'était resté longtemps avant moi. "Exactement." Dis-je en écoutant son raisonnement, je pensais pareil pas forcément la suite. "Ah merde, bien j'aurais pas du te changer comment je vais hériter de ton empire." Je faisais un peu la moue, c'était devenu une blague entre nous, on s'en amusait surtout qu'on voyait parfaitement l'amour que l'autre avait comme tout à l'heure ou je voulais pas qu'elle ait mal pour le tatouage ou Anya quand elle s'occupait de moi quand j'avais été malade, il y a des gestes qui ne trompent pas. Je donnais les plats à Anya jusqu'à m'installer à table, elle me cherchait, le coup des kilos que j'avais pris pour Noah oula, j'avais grossis c'est vrai. "Bien sur que je te soutenais, quel mari j'aurais été si je l'avais pas fais ! Je me devais d'être là présent même pour les câlins demandés le matin." Dis-je en me rappelant les pots de glace au chocolat avalé à 3h du matin ou encore les gros câlins avant d'aller en cours, parfait, la belle vie, meilleure grossesse d'Anya à choisir. "Tu rigoles mais tu peux pas dire que je n'ai pas été un amour." Je me lançais des fleurs. "Gentil, adorable, qui répond à tes besoins, le vrai rôle d'un homme par contre toi…" Quand je la voyais me mettre du chou, je faisais la grimace avec les années non plus ce petit coté ne s'était pas amélioré. "Je sais pas si tu réponds vraiment à mes besoins." Riais-je en prenant sa main pour déposer un baiser dessus, un geste totalement amoureux dont je m'en rendais compte après. "Si on faisait un petit bilan de ce qui s'est passé depuis notre rencontre?"

Tu mangeais plus que moi, combien de fois je t'ai retrouvé la tête dans le frigo en pleine nuit alors que j'allais faire pipi ? dis-je en riant, sauf que je savais qu'il avait été stressé à cause de ma première grossesse, de mon premier accouchement et Kenny était le genre d'homme à compenser soit par la nourriture, soit par le sport, tout dépendait de son humeur. Le sport quand c'était de la colère, la nourriture quand c'était le stress. Excuses moi si mes hormones étaient détraqué parce que tu m'as mise en cloque ! dis-je en lui donnant un petit coup de pied sous la table. Je donnais des légumes à Kenny, surtout des tomates, des aubergines et des oignons à la plancha puis aussi du chou cru avec un peu de tapenade. Je savais qu'il n'était pas fan, mais c'était bon pour la santé Manges, c'est bon pour toi dis-je en lui mettant un bout de chou dans la bouche. Bébé on sait très bien toi et moi que je remplis à tout tes besoins je lui faisais un clin d'oeil lorsqu'il déposait un baiser sur le dos de ma main, je caressais ses lèvres du bout de mon pouce Tu veux faire un bilan ? Comment ça ? je ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait dire mais j'étais prête à le faire.

La grossesse d'Anya pour Noah avait été une sacré épreuve pour moi, j'avais souvent été derrière elle notamment quand elle descendait les marches, je surveillais aussi son alimentation, je faisais tout pour qu'elle ne soit pas mal mais même avec ça j'avais trouvé le moyen d'angoisser. "Aie !" criais-je en sentant son talon. "Tu m'as fais mal." Je riais un peu en touchant la peau surement un peu rouge. "Puis fait pas genre que ça t'embêtait parce que je me souviens d'une personne très heureuse quand elle a su que c'était un petit garçon." La joie d'Anya avait été si forte, plus que la mienne j'avais l'impression parce que je pouvais pas m'empêcher de repenser à notre bébé décédé avant qui était aussi un garçon. Anya mettait du chou, de l'aubergine je retenais juste ça parce que c'était exactement le genre de légume que je détestais. "Arrête." Je crachais le bout de chou dans ma main. "J'aime pas." Je ronchonnais un peu sur l'instant, je mettais même ça de coté, je voulais pas j'en mangerais pas par contre je ferais l'effort pour l'aubergine. Elle me faisait un clin d'œil je lui en faisais pareil face à sa petite allusion, j'adorais qu'elle me parle ainsi, coquin, chaudement, je m'en lassais pas. "Un bilan genre… je sais pas par exemple ton année préférée, tu as fais des choses que je ne sais pas quand on était en couple? Sachant que tout ce qu'on dit on peux pas s'en vouloir." Un jeu un peu dangereux mais j'aimais bien. "J'ai aimé bosser avec toi, ça a été dur mais j'ai aimé parce que contrairement à ce que je disais tu n'étais pas chiante, tu voulais que tout soi bien fait puis j'aimais te voir tout le temps ça me rappelait avant." Dire que le mois ou on avait bosser ensemble ça avait été la guerre, on s'engueulait tout le temps, on se jetais des conneries à la tête, dur, j'ai même cru que notre couple allait lâcher mais là je l'avouais.

Bien sûr que j'étais heureuse, j'avais mon mini Kenny dis-je en passant ma main contre l'arrière de sa tête avec un petit sourire. Oui, je l'avais voulu mon mini Kenny et je l'avais eu. Monsieur ne voulait pas goûter le chou. Je levais les yeux au ciel, c'était bon pourtant. Je croquais un bout pour ma part, reposant ensuite la petite tête de chou dans mon assiette pour verser un peu de vinaigre balsamique dans mon assiette. Puis là, il voulait qu'on fasse un bilan de notre couple. J'étais un peu surprise parce que d'ordinaire, on se disait tout. Du moins, un jour ou l'autre, nous en parlions. Souvent lorsque je faisais la tête. Kenny me disait avoir aimé travaillé avec moi. J'arquais un sourcils, un peu surprise, moi, je n'avais pas eu le même enthousiasme. J'ai détesté travaillé avec toi. Tu m'énervais tellement, j'étais pas maîtresse de mon environnement et tu ne m'écoutais pas, je sais bien que t'apprécier pas que je te donne des directives, t'aurais vu ta tête dis-je en riant et il savait que ça, je n'aimais pas, qu'on me tienne tête, surtout au bureau. Enfin c'est vrai que c'était pas mal de passer du temps ensemble mais regardes la vie qu'on a maintenant, même si on est prit par notre travail, tous les deux, moi je l'aime notre vie, on a grandi, on est plus des étudiants, puis on a vécus tellement de chose ensemble, en janvier ça fera 18 ans qu'on est ensemble, tu l'aurais imaginé ça ?

"Fallait voir comment tu me parlais aussi, je le prenais mal parce que tu me traitais comme un moins que rien devant les autres." Question de fierté je l'avoue. 18 ans ça me choquait sur le coup, je n'aurais pas cru non, j'étais sur les fesses. "Oh non je l'imaginais même pas au moment ou on se prenait la tête violemment, j'ai pensé qu'on allait rompre parfois mais regarde on arrive à tout supporter." Je mangeais souriant en étant parfaitement heureux bien qu'il y est des choses que je lui cachais. "Tu sais… on a souvent dis qu'on se disait tout mais… euh je t'ai caché quelque chose." Je laissais tomber mon assiette. "Je veux pas que tu le prennes mal, j'ai peur de gâcher notre journée si tu ne comprends pas le but mais j'ai souvent pensé à ce que je t'ai pas dis et je m'en veux." Je jouais avec mon alliance, nerveux, ça n'avait pas changé. "Quand j'ai rechuté pendant notre deuxième année ou on était en couple, tu sais qu'on m'a prescrit de la drogue médical, je voulais pas en prendre parce que tu es contre toute forme de drogue seulement… j'avais passé des heures à souffrir alors le matin je suis parti en chercher." J'avais honte. "Si je te l'ai pas dis c'est que j'avais peur que tu ne comprennes pas que je n'avais pas le choix, je pouvais plus subir au bout d'un moment alors j'ai testé et pendant que je prenais mon traitement, ma chimio aussi j'ai… continué. Je suis pas devenu accro tu l'aurais vu de toute manière mais je me sentais si bien, j'avais plus mal." Elle avait vu son oncle mourir de la drogue, Anya avait toujours eu un avis bien tranché sur la question seulement j'en avais consommé parce que la douleur était importante, pas pour le plaisir, j'espérais qu'elle le comprenne surtout que même en parlant de ce sujet on voyait que c'était douloureux.

Je déposais un baiser sur son avant bras en souriant, heureuse. Oui nous avions su faire face à tous les obstacles qui s'étaient dressés devant nous. Que se soit la maladie de Kenny, ses parents, mes parents, ma condition, l'enfant que nous avions perdu, mon coma ... Cela faisait beaucoup et j'en passe. Sauf que je déchantais rapidement en voyant la tête de Kenny, mais surtout en entendant ce qu'il me disait. Qu'est ce qu'il allait me dire ? Je me redressais un peu pour le coup, m'éloignant légèrement de Kenny, c'était un geste instinctif. Il m'avouait avoir pris de la drogue il y 'a de ça 14 ans, lorsque nous étions ensemble. Je me renfrognais un peu sur moi même en l'écoutant. Je me souviens de ce moment. Il m'avait parlé de cette façon de se soigner, de se soulager et je lui avais demandé de ne pas le faire et il avait accepté. Sauf qu'aujourd'hui, j'apprenais que derrière mon dos, il se droguait. C'était donc ça le teint pâle ? Les yeux rouges et les sueurs froides à certain moment ? C'était des crises de manque ? Je fronçais les sourcils, lâchant ma fourchette. Pourquoi me le dire maintenant ? J'aurais préféré ne pas le savoir, puis que voulez vous que je dise 14 ans après ? Pourquoi tu me dis ça maintenant ? dis-je en croisant mes mains afin d'y poser mon menton dessus. Oui moi je me souviens d'un homme avec les yeux rouges, des sueurs, des frissons, le teint pâle ... et je me souviens aussi t'avoir demandé de ne pas le faire quand tu me l'as demandé et tu m'avais dit oui, tu m'avais dit que tu ne le ferais pas, mais en fait tu le faisais derrière mon dos j'haussais les épaules en me mordillant la lèvres, regardant autre part Tu veux que je te dise quoi aujourd'hui Kenny ? Ca te bouffe depuis 14 ans ce " secret " ? J'aurais préféré ne pas le savoir, parce que là, ça me déçois juste, le fait que tu te sois drogué mais aussi le fait que tu le fasses dans mon dos, alors que tu m'avais dit ne pas le faire, après qu'on en ait parlé, t'as d'autre chose comme ça à me dire ? Tu te rends compte que depuis ce matin, tu t'évertue à gâcher notre journée ? La seule journée qu'on a tous les deux depuis quoi deux mois peut être tu fais TOUT, tout pour que ça se passe mal, je te comprend pas

Je passais ma main sur mon visage en secouant la tête. "C'est pour ça que je voulais pas te le dire." Dis-je en la regardant de nouveau. "Les yeux rouge, le teint pâle c'était du au traitement. Entre de l'herbe que tu achètes pour t'amuser et de l'herbe médical, la différence c'est qu'ils arrivent à isoler ce qui fait la dépendance, je ne faisais pas de crise de manque si c'est ce que tu penses, j'ai arrêté du jour au lendemain quand je n'avais plus rien." J'avalais un peu d'eau, la bière tout d'un coup j'en avais pas envie parce que je repensais à mon régime de vie saine et qu'en boire une deuxième ne serait pas très bon. Anya s'agaçait, je soupirais. "Je voulais faire un bilan, parlé des choses qu'on avait pas pu se dire à un moment donner rien de plus. En fait en te disant ça je pensais pas me soulager, je pensais trouver un soutien, être honnête après toutes les rechutes que tu as vécu, toutes les galères des traitements, les effets secondaires, tu..." Je secouais la tête, les yeux un peu brouillés de larmes ça me touchait surtout qu'elle m'avait vu, elle avait vu mes crises, mes larmes, mes cries, la douleur qui lui avait aussi fait passer des nuits blanches à mes cotés finalement ça lui passait au dessus de la tête, elle ne comprenait pas, ne le comprendrait jamais. "Si tu avais compris ça ne se passerait pas mal comme tu le dis."

Pourquoi me disait-il ça maintenant ? Pourquoi ? Il savait bien ce que je pensais de ces merdes, depuis le début, alors pourquoi me le dire maintenant et gâcher notre journée ? Je l'écoutais en arrêtant de manger, les mains croisées pour soutenir ma tête. J'avais un peu de mal à croire que la dépendance n'y était pas. Parce que dans une situation ou une autre, il aurait pu être dépendant, parce que le soulagement était là et qui ne voudrait pas être soulager h24 ? Tu pensais trouver une solution 14 ans après ? j'avais envie de rire sur l'instant. Non, il n'y avait plus de solution à trouver, je ne l'avais jamais su et nous avions vécu comme ci de rien était. Les rechutes... oui, mais j'avais toujours fait face. J'avais toujours été un soutient non ? J'attrapais ma bière que je terminais pour le coup en la faisant claquer sur la table à ses mots. Ne me rejette pas la faute dessus Kenny, je t'en pris, tu savais et tu sais ce que je pense de ça alors tu peux pas me dire, si j'avais compris, non je comprend pas, y'a toujours eu d'autre moyen et ce genre de chose j'en veux pas chez moi, je veux pas que l'homme que j'aime se drogue même si c'est pour se soulager, parce que te soulager quand tu as mal, tu voudras toujours le faire et tu penses que c'est pas une dépendance, mais s'en est une. Alors oui, t'as su arrêter du jour au lendemain, je suis contente pour toi, mais c'est pas facile et t'aurais pu continuer et devenir un toxico je fronçais un peu les sourcils en secouant la tête mais ça m'énerve encore plus que tu m'ai menti en me regardant droit dans les yeux chaque jours, alors que tu savais ? Pourquoi tu m'avais demandé mon avis si quoiqu'il arrive tu fais l'inverse ?

Waha. Elle arrivait à me dire tout ça, à me regarder droit dans les yeux en osant me dire que même si ça me soulageait elle n'en voulait pas, c'était de l'égoïsme total, de la stupidité à ce stade. "J'ai pas fais l'inverse, je t'ai écouté mais j'étais arrivé à un stade ou je pouvais plus." Je secouais la tête, elle venait de clairement faire un fossé entre nous, au bout de 14 ans j'avais espéré qu'elle se rende compte que tout n'était pas noir ou blanc dans la drogue, que oui les jeunes s'amusaient pour planer mais que l'herbe médical était fait pour certains types de maladie afin de soulager le patient, là ou les médicaments ne marchaient pas. "Alors c'est comme ça, tu… waha je te savais peu tolérante sur le sujet mais même en sachant que ça me soulageait tu n'en veux pas. Pendant toutes ces années j'ai passé mon temps à éviter que tu ressentes aucunes douleurs en te soignant, te donnant des médicaments, en faisant des tâches dangereuses tout ça pour que tu sois bien et toi en fait… T'es même pas fichu de passer au dessus alors que j'avais revécu après ça." Mes yeux étaient remplis de larmes, je constatais la réalité, Anya m'aimait mais pas autant pour passer au dessus de ses principes, elle aurait fait si elle m'aimait comme je l'aimais. Je me levais, mon visage était déformé par la tristesse, ça faisait deux mois que j'étais guéri d'une rechute, deux mois ou j'avais été malade comme un chien, elle avait été là c'est vrai mais là je m'attendais pas à ce qu'elle repousse une solution en me laissant dans ma merde. Je restais silencieux, je partais, hors de question qu'elle me regarde, qu'elle me parle, j'étais bousillé dans tous les sens du terme mais là elle venait de m'achever complètement.

Il était pas croyable. Il cherchait clairement la dispute. Pourquoi me parler de ça 14 ans après ? Pourquoi me faire une scène parce que je ne comprenais pas ? Juste parce que monsieur avait eu envie qu'on se dise tout ce qu'on s'était pas dis aujourd'hui, parce que c'était un jeu n'est ce pas ? Y'a des choses qu'on cache à l'être aimé pour ne pas arriver à en arriver à ce stade, parce qu'on sait que ça ne lui plait pas et qu'on veut éviter une dispute. Je ne l'avais pas su durant toutes ces années alors pourquoi je l'aurais su ? C'était si vieux ? Ca n'avait aucun intérêt pour lui de me dire ça aujourd'hui. Non j'en veux pas et non j'en aurais jamais voulu même si ça te soulageait. Parce que mon oncle me disait pareil avait de mourir. Il me disait " Anya, ça me soulage, j'en ai besoin, je vais aller mieux après, tu verras " dis-je en le regardant droit dans les yeux en tapant du poing sur la table après sauf qu'un jour ça n'allait pas du tout, un jour il a fait une overdose alors que ça le soulageait comme tu dis si bien j'étais un peu virulente tout à coup, sauf qu'il savait que c'était quelque chose qui me faisait mal. Je me reculais vivement contre le dossier de la chaise. Il continuait à me lancer au visage que je n'étais pas tolérante blabla ses yeux étaient plein de larme. Je tournais la tête pour ne pas le voir. Soufflant. Il partait. Comment pouvait-il se mettre à pleurer, à jouer à la victime alors que ce n'était même plus d'actualité. Je laissais passer 5 minutes avant de me lever et de le rejoindre dans le salon Tu te rends compte que t'es en train de créer une dispute pour quelque chose qui remonte à 14 ans, ce n'est même pas d'actualité. A quoi ça sert ? Tu peux me le dire, t'es surpris ? Tu savais que j'allais réagir comme ça tu me connais ... je te comprend pas .. vraiment pas dis-je en secouant la tête en laissant tomber mon fessier sur l'accoudoir du canapé. ça t'apporte quelque chose aujourd'hui ?