Noël avant l'heure • PRIALYA

« Ca veut dire que tu n'es pas assez prétentieux pour être winthrop... Ou alors mon rire est nerveux et traduit juste mon côté pas partageur du tout qui fait que je n'ai aucune envie de te voir étiqueté comme l'un des plus beaux mecs du campus... Je préfère être l'une des seules à le remarquer... » Priape est beau, Priape a une multitude de qualités alors oui si je veux avoir une chance de voir mon histoire avec lui repartir, il fallait que le moins de filles possibles s'intéressent à lui, parce qu'au milieu de toutes ses qualités il y avait quand même quelques gros défauts : la rancune, l'absence de pardon et de seconde chance mais aussi le côté très blessant, revanchard. « Je n'ai jamais vécu à la confrérie et pourtant la dunster est ma famille... Tu ne sentiras pas la différence ne t'en fait pas et puis il y a plein de chambres vides pour t'accueillir en cas de besoin... » Moi la première j'avais squatté souvent le lit de Sienna ou de Nina mais je savais aussi que je pouvais trouver des chambres vides dans la confrérie. « T'es un vieux membre Priape, tu connais la DH comme ta poche, tu vois Jasper diriger la confrérie depuis deux ans, tu as un charisme fou... Je suis sûre qu'au moins la moitié des membres peut espérer que tu te présentes... Moi j'aimerais beaucoup en tout cas. » Un sourire se dessine sur mon visage alors que je le regarde, oui je le verrais bien à la tête de la confrérie, je ne l'ai jamais dit mais je l'ai toujours pensé. Par contre je dois avouer que le départ de Jasper m'attriste, j'espère vraiment qu'il y aura quelqu'un de bien... Et en fait, peut être qu'un petit truc en moi me dit que j'aimerais tenter d'avoir cette responsabilité... Mais entre ce que j'aimerais et ce qui est possible il y a un gouffre, alors n'affolons personne en le disant. « On reste alors, mais tu devras prendre le temps de tout m'expliquer parce que moi j'ai complètement décroché. » Je reste lové dans ses bras, je profite des odeurs, des sensations, de tout ce que je ressens là. Mes yeux se posent sur l'écran pour profiter même si je ne porte pas attention au film. L'une des mes mains se met à bouger sur celle de Priape pour le caresser doucement, alors que l'autre le fait sur mon ventre, au bébé, pour tenter de le faire se calmer, se rendormir.

« N’importe quoi… » soufflai-je en secouant la tête et en détournant les yeux, pinçant des lèvres pour retenir un petit sourire flatté… Je préférais éviter les compliments de la part de Talya, la situation était suffisamment bizarre entre nous sans qu’on entre dans ce genre de jeu. « Pas la peine d’épiloguer sur la place que j’aurais ou non chez les rouges de toute façon, j’suis dunster et ça risque pas de changer. » Sauf que bon j’appréhendais quand même la rentrée, le départ de Jasper, mon nouvel appart loin de la DH et tout ça. La blondinette souligna avec justesse que vivre à l’extérieur ne l’avait pas empêchée de prendre sa place chez les jaunes. J’hochais la tête pour approuver. Talya était l’exemple même d’une parfaite intégration. Quant à la question de la présidence, la réponse qu’elle me donna me fit relever les yeux vers elle une lueur étonnée dans le regard. « Non mais tu me vois sérieusement président ? » J’avais déjà eu du mal à obtenir la moyenne à mes partiels le semestre dernier, j’osais pas imaginer la cata si je commençais à cumuler les responsabilités de chef de confrérie, père de famille et interne en pédiatrie. « Non mais j’avoue que comme ça je pourrais enfin faire passer officiellement la règle des bizuts qui paient leur tournée. » plaisantai-je avec un petit sourire. J’étais quand même touché qu’elle m’imagine dans ce rôle, même si de mon côté j’avais bien du mal à imaginer quelqu’un d’autre que mon ancien coloc le tenir. J’y réfléchis un instant avant de lâcher : « Et pourquoi tu te présenterais pas toi ? » Elle était devenue une membre importante au sein des dunsters, elle avait fait sa place, ne manquant jamais un event, se liant avec de nombreux jaunes… Finalement, pour le reste de la soirée, on choisit de rester là. Je tentais de me concentrer sur le film, pas simple avec les doigts de Talya qui caressaient ma main. Essayant de faire abstraction de mes sensations, je tâchais de comprendre un peu le sens des images qui défilaient devant nous. Bon la fille n’était finalement pas la sœur de ce type parce qu’ils allaient se marier et que visiblement ça se passait mal entre la belle famille et leur futur gendre. Bref, ce n’était pas très intéressant. « Je crois que c’est le film le plus nul qu’on ait jamais regardé tous les deux… » commentai-je avec un sourire amusé. « Et pourtant celui qu’on avait regardé lors de notre soirée pizza était bien naz. »  

J'avais clairement osé lui montrer que j'étais toujours aussi jalouse des femmes qui pouvaient l'approcher parce que j'étais tout simplement toujours amoureuse de lui. Je ne disais pas clairement cela tout simplement parce que ce n'était ni le moment ni l'endroit ni la situation... Ce n'était pas non plus à moi de lui rabâcher sans cesse les choses, certes il faut que je lui montre mon amour pour peut être qu'un jour il me pardonne, mais très clairement Priape n'a surement pas envie de m'entendre dire que je l'aime à tout bout de champ. « Tu ferais un très bon président Priape, tout le monde t'aime... Vraiment je pense qu'on ne pourrait pas avoir meilleur successeur à Jasper. » Et puis ils ne sont pas amis pour rien non ? C'est dans les gènes amicaux ce genre de chose, j'en suis sûre ! « Si je me présente, t'as plutôt pas intérêt de changer de confrérie parce qu'autrement je vais pas être contente du touuut ! » Je fais les gros yeux à Priape. Je ne sais pas si je vais me présenter, je ne sais pas si je vais ne pas le faire. J'ai bien le temps de voir ce que je vais faire d'ici la rentrée. « Ce film est pourri oui, mais je crois qu'il touche à sa fin heureusement ! » Je repense à notre soirée pizza, à cette époque je croyais encore que le bonheur pouvait revenir que tout pouvait recommencer entre nous... Maintenant j'avais bien du mal à garder espoir malgré tout. « Même les films pourris sont drôles avec toi alors ce n'est pas grave ! » Et puis ils passent vite, parce que dans ses bras tout passent trop vite. Le film touche à sa fin et le générique de fin commence. Je n'ai aucune envie que ma soirée avec Priape se termine du coup je me tourne rapidement vers lui : « Dis moi que tu ne veux pas rentrer dormir... » Mes yeux en seraient presque suppliant mais c'est juste impossible pour moi de me séparer de Priape aussi rapidement juste après l'avoir retrouvé et même s'il est prévu qu'on se voit demain.

Talya était convaincue que je pouvais faire un bon président, moi de mon côté je la voyais bien dans ce rôle également. Elle exigea que je reste dunster si elle se présentait : « Ho moi qui voulais rejoindre les cabots… » plaisantai-je en riant lorsqu’elle me fit ses gros yeux. Non, j’avais pas l’intention de quitter les jaunes, mon envol en déménageant pour prendre mon propre logement m’avait fait suffisamment bizarre comme cela.  Les yeux fixant l’écran ensuite, je devais reconnaître que je m’ennuyais très vite même si Talya soulignait que même avec un scénario médiocre, elle trouvais cela drôle avec moi. « J’aurais du faire cinéaste, parce que si ces deux là avaient été frères et sœurs ça aurait donné un peu plus de mouvement à l’histoire. » rigolai-je alors. Ce film était loin d’être le chef d’œuvre de l’année c’était sûr, mais oui avec la blondinette dans mes bras, ça restait un bon moment. Un bon moment qui passa trop vite. Le générique de fin commença finalement à défiler. « Je me suis levé à 5 heures pour prendre mon avion, j’ai pas dormi du vol à cause des turbulences, j’suis déphasé avec le jetlag, je viens de regarder l’un des films le plus chiants de l’année mais non j’ai pas envie de dormir… » répondis-je avec ironie avant de laisser échapper un petit rire. Mais avec ce petit regard qu’elle me jetait, et puis mon envie de profiter aussi, je savais que ces quelques jours allaient passer à une vitesse folle, je n’avais pas vraiment envie de me coucher en fait. Ma main se resserra doucement sur la sienne alors que je repris sérieusement cette fois : « Je veux rester avec toi… Tu me proposes quoi alors ? » Oui, moi je débarquais ici, je ne savais pas trop les différentes activités qu’offraient ce camping.  

Les paroles de Priape me font rire de bon coeur, j'avais bien du mal à voir le côté éféminé de mon ex petit ami parce qu'il n'en avait tout simplement pas. Peut être avait il juste le coeur un peu plus tendre que la plupart des hommes, peut être était il moins fier, moins dur que la normale mais ça je ne le voyais que parce que je le connaissais bien malgré notre relation assez courte et notre rupture consommée maintenant depuis de nombreux mois. « En voyant Zacharias sur la toile comme réalisation, je ne suis pas sûre que je serais restée tu vois, chacun son truc dans la vie, t'es tellement doué en médecine que je ne suis pas sûre que tu puisses exceler ailleurs ! » La médecine, la pédiatrie, c'était sa vie, impossible de penser autrement alors s'il se lançait dans le cinéma, je ne suis pas sûre que je serais convaincue. Lorsque je l'entendis dire qu'il s'était levé à cinq heures du matin, qu'il avait le décalage horaire dans les pattes et qu'il s'était profondément ennuyé pendant le film je crus que c'était la fin de ma soirée. Mon visage se décomposa mais quand il avoua ne pas avoir sommeil mon sourire reprit place. Ouf, il voulait rester avec moi. Je n'arrivais pas à me défaire de ce sourire niais et c'est ainsi, avec mes yeux taquins que je lui proposais : « La piscine ferme à 20h normalement... Mais je pense que si on se fait assez discret et qu'on ne reste pas en plein milieu où les lumières nous mettent largement en valeur... On pourrait tranquillement aller prendre un petit bain de minuit... enfin pas nus hein mais t'as compris ... » Je reste là à attendre la réponse de Priape, ce petit bain improvisé me fait vraiment envie...

Talya doutait de me compétences de cinéaste ce qui me fit rire. Oui, j’étais pas très porté sur l’artistique, je serais probablement chez les Lowells sinon. Mais quant au fait, d’exceler en médecine, je me permis d’émettre un bémol : « Dis ça à nos profs qui ont failli me recaler cette année. » Mes partiels n’avaient pas été une franche réussite, atteignant la moyenne de justesse. En attendant, le film était fini, et même si j’étais fatigué de ma journée chargée, je n’avais pas envie d’aller me coucher, tout simplement parce que ça aurait voulu dire mettre fin à ce moment avec Talya alors qu’au contraire je voulais le prolonger encore plus. D’ailleurs, le surlendemain, le 16, c’était le jour J pour ma meilleure amie et j’avais donc prévu d’assister à ce grand moment. Seulement, cela voulait dire une journée de moins avec Talya sur les cinq petites que je passais ici. « Tu sais après demain c’est le mariage d’Elia ça y est… Et je… Je me demandais si tu voulais bien m’accompagner?» J’avais conscience que ça pouvait être étrange, de se rendre à la cérémonie avec son ex, que ça pouvait prêter à confusion, surtout qu’Elia n’appréciait pas spécialement Talya. Mais je ne voyais pas comment concilier les choses autrement qu’en lui proposant de venir avec moi. Je lui laissais ensuite le choix de notre prochaine activité et elle me surprit en proposant une petite virée nocturne à la piscine. Malgré la nuit qui était tombée, la chaleur était toujours bien pesante, l’atmosphère restait lourde et je devais reconnaître que ce petit tour dans la piscine qu’elle me proposait était très alléchant. Mais mon côté papa poule me força à demander : « T’es sûre que ça va aller ? Que ça va pas te faire contracter ? » Ma main étant toujours sur son ventre, je pouvais sentir qu’il s’était déjà bien assoupli à rester ainsi au repos durant tout le film.

« Priape... Tu sais très bien que ce ne sont pas tes compétences qui ont diminué... » Je capte son regard et fais un petit signe de tête. Je veux qu'il comprenne et qu'il me confirme qu'il va accepter que je sois la cause de sa moins belle réussite. Je n'ai pas foiré mon année, je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai foiré la sienne, je suis assez grande pour supporter ce poids sur mes épaules, je n'ai pas besoin d'un tuteur pour me tenir droite avec ce poids, vraiment il peut le dire, se l'avouer à lui même que notre histoire, notre séparation, ma tromperie, le bébé, sont des facteurs qui ont contribué à ce qu'il réussisse moins bien. Puis il me parla du mariage d'Elia et la question qui suivie me fit ouvrir la bouche bêtement, de surprise. Il voulait que je l'accompagne ? Je fis une petite grimace. « T'es sûre que c'est une bonne idée Priape ? Je veux dire oui bien sûr je veux t'accompagner... Mais je ne veux pas ta gâcher le mariage de ta meilleure amie parce qu'elle ne sera pas forcément contente que tu sois là avec moi, tu le sais ça... » Mes yeux restés plantés dans les siens, je la jouais en toute franchise, je savais très bien qu'Elia ne m'aimait pas depuis que j'avais trompé Priape, je ne pouvais pas faire semblant de l'ignorer. Je pris sa main et l'entrainais vers un accès assez discret et facile de la piscine, la barrière n'était pas très haute et il y avait non loin, un petit coin dans lequel nous ne serions pas vus du premier coup d'oeil. « Allez viens, je n'ai pas eu une contraction de la soirée et mon col est bien fermé, il n'y a aucun risque à ce qu'on aille se baigner. A part le risque de se faire engueuler... Mais j'aime bien le danger, puis une femme enceinte ça attendrit tout le monde non ? Tu te dégonfles ? » J'étais déjà près de la barrière pour passer par dessus et entrer dans l'enceinte de la piscine, il allait falloir qu'il m'aide un peu pour passer s'il voulait qu'on y aille.

« Normalement un bon professionnel est capable de garder la tête hors de l’eau, quelque soit les aléas de sa vie personnelle. » Moi j’avais carrément coulé. Trouver refuge dans les fêtes et la boisson avait entrainé la chute radicale de mes résultats, et même si sur le terrain, je n’avais pas eu à essuyer de remarque de la part des seniors qui nous formaient et nous encadraient, je savais que j’avais été également moins bon, qu’il fallait que je me reprenne. C’était une des raisons qui m’avait poussé à rester durant l’été auprès de mes patients. Talya sembla ensuite hésitante quand à ma proposition : qu’elle m’accompagne pour le mariage d’Elia. « Bah tu fais comme tu veux. » Je ne pouvais pas la forcer, mais j’ajoutai quand même, dans l’idée de la convaincre : « Tu sais, ça dure toute la journée, la nuit ils ont privatisé l’hôtel pour tous les invités, le lendemain y’a le retour… Ca fera donc presque deux jours sans se voir. Sur les cinq que je passe ici… » En gros plus que trois petites journées pour être ensemble, ça faisait short. « Elia va comprendre t’en fais pas. » Ou pas. Mais elle serait sur son petit nuage, si ça se trouve elle remarquerait même pas mon ex petite amie parmi la foule d’invités. Pour le moment, la question d’un petit plongeon nocturne se posait, était-ce bien raisonnable ? L’utérus de la jeune femme avait enfin retrouvé sa souplesse… Mais Talya, même enceinte, n’avait rien perdu de son grain de folie. Elle se leva, m’entraina par la main jusqu’à la piscine. Elle me rassura en marchant jusqu’à une petite barrière facile à enjamber. J’eus un petit rire quand elle me demanda finalement si j’allais me dégonfler. Je sautai par dessus la barrière avec aisance pour toute réponse : « Tu me feras vraiment faire n’importe quoi toi ! » rigolai-je une fois de l’autre côté avant de lui tendre la main, prêt à l’aider et à la réceptionner.  

« Tu n'as commis aucune erreur médicale et tu n'as pas été négligent, c'est tout ce qui compte Priape, ce ne sont pas quelques notes sur un bout de papier qui feront de toi un bon médecin mais bien ta pratique... » Et moi je n'avais jamais rien eu à dire là dessus et pourtant il aurait pu avoir la tête ailleurs quand je lui avais amené Charlie, parce que oui je lui avais tout de même amenée après avoir repoussé le moment plusieurs fois et avoir avoué que le retrouver en simple pédiatre de ma fille alors que c'était grâce à cela que tout avait commencé entre nous, ne m'enchantait guère. « Deux jours sur cinq... C'est impossible pour moi de ne pas venir, j'espère qu'elle comprendra oui... Tu vas devoir jouer les gardes du corps. » Je rigolais à l'idée que la jeune femme s'en prenne à moi car je savais qu'elle en était incapable, surtout pas enceinte de bientôt six mois avec un gros ventre qui se voit bien. Même si elle pensait que je ne méritais pas le bonheur d'être mère, elle n'allait pas me l'ôter par une décision arbitraire de sa part, surtout qu'elle perdrait aussi Priape s'il arrivait quelque chose au bébé par sa faute. Une fois devant la petite barrière de la piscine, je taquinais un peu la fierté de Priape et il n'en fallut pas plus pour qu'il se laisse aller. Il sauta derrière la barrière et me tendis les mains. Je déposais les deux mains dans les siennes et passais par dessus la seule chose qui empêchait notre baignade. Une fois près de lui je lui fis signe de ne pas faire de bruit et de nous dépêcher. « Viens par là, qu'on ne nous voit pas sinon notre bain nocturne n'aura jamais lieu. » Je rigolais puis une fois un peu à l'abri des regards je retirais mon jean et mon tee shirt, quoi je n'allais tout de même pas aller me baigner toute habillée. Une fois fin prête, en sous-vêtement, je regardais Priape : « On y va ? » Les yeux plein de malice, c'était fou mais excitant de braver les interdits.

Talya me rassurait et ça me touchait. Parce qu’elle n’était pas juste étudiante en médecine, elle était également la maman de l’une de mes patientes, donc son avis comptait aussi beaucoup pour cette raison. Pour le mariage d’Elia, mon petit speech réussit à la convaincre et je ne pus m’empêcher de sourire. « Mais oui elle comprendra. Peut être même que vous allez pouvoir enterrer la hache de guerre. » Si moi j’étais capable de ne plus me prendre le bec avec mon ex, ma meilleure amie devrait pouvoir le faire également. « Je pense qu’entre femmes enceintes, vous allez pouvoir vous comprendre. » Ha j’avais peut être pas encore parler de la grossesse d’Elia à Talya d’ailleurs… Maintenant elle allait être au courant. Pas question de se dégonfler pour la baignade, après être passé au dessus de la barrière, j’aidai Talya à faire de même. Je me retenais de rire, la demoiselle m’ayant bien signifié de ne pas faire de bruit. Elle m’entraina vers un coin un peu sombre, où l’on serait moins repéré, la piscine étant normalement fermée et interdite d’accès à cette heure tardive. Je retirai mon T shirt, le balançai en boule dans un coin avant de relever les yeux vers Talya qui était elle aussi en train de se mettre en sous vêtements. Malgré la luminosité diminuée, je distinguais bien sa silhouette dénudée et son ventre rond qui était encore plus mis en valeur ainsi. « La grossesse, ça te va bien… » Le compliment m’avait échappé. Mon attention se reporta sur mon short et alors que je le retirai pour me retrouver en simple boxer, je réalisais soudain que cette situation allait être particulièrement compliquée à gérer, que ça allait être vraiment difficile de rester de marbre, une fois dans l’eau, tout proche de Talya, surtout dans cette tenue. Enfin, il n’était probablement plus temps de changer d’avis alors j’hochai la tête : « Allons y ! »