KENYA ❖ sous l'océan la vie est super mieux que sur la terre je te le dis

Je le détestais pour m'avoir fait ça, m'avoir rendue comme ça, aussi faible. J'en avais aussi mal au coeur à cause de ça. Alors que j'avais jeté sa montre par la fenêtre, je regardais le trou dans la vitre, me concentrant uniquement sur ça, avant de me reconnecter à la réalité et de le voir. Il était là, derrière la fenêtre, derrière la porte, dehors. Il ne cessait pas de me regarder, je ne cessais pas de le faire non plus. Je ne voulais pas qu'il entre, je ne voulais pas qu'il voit le désordre que j'avais mis parce que c'était le reflet de mon âme, le reflet de ce qu'il se passait en moi. Il avait posé son alliance sur la mienne au sol me signifiant bien que ses mots n'avaient pas été dit à la légère. Un instant, je détournais le regard pour m'essuyer les joues, me recoiffer et sortir du chalet pour lui faire face. C'est en passant le pas de la porte que j'avais pris ce masque froid, neutre. Certes, les traces de ma tristesse se lissaient encore sur mon visage. Les yeux, joues, lèvres rouges, la marque de mes larmes ... Mais j'essayais de faire bonne figure T'as oublié quelque chose ? lui demandais-je en plongeant mes yeux dans les siens, ou peut être que c'était pour s'arranger pour Alessia, encore mieux !

Je lui faisais plus de peine qu'autre chose, je pouvais pas revenir comme ça, lui demander de me pardonner, je l'avais détruite et je la méritai pas. Quand Anya sortait mes yeux se posaient sur son corps, sa manière de bouger, je voulais juste graver tout ceci dans ma mémoire. "Non j'ai rien oublié." Elle me parlait froidement, son visage était fermé, son pied ensanglanté? Quoi? Quand je baissais les yeux c'est la première chose que je remarquais, je montais les marches vers elle en fronçant les sourcils. "Ton pied." Dis-je en étant proche d'elle. "Montre le." Je sais je devrais pas être comme ça, je devrais juste partir être dans mon taxi mais que voulez-vous je l'aimais. Je prenais sa cheville entre mes mains pour soulever son pied et voir les coupures surement du à des verres, je distinguais même un bout encore présent. "Je vais nettoyer tout ça, tu restes là." Mon ton était sec, cassant, je voulais pas qu'elle parte bien que je me demande ou est-ce qu'elle pouvait aller avec un pied aussi meurtri que ça et dans cette tenue alors quand je rentrais dans le chalet, je me retenais de pousser un juron, elle avait foutue la merde, partout, tout était cassé, pire que moi.

Si tu n'as rien oublié, qu'est ce que tu fais là ! J'avais envie de lui crier cette question, pourquoi faisait-il ça. Me quitter, puis revenir. Je croisais les bras contre ma poitrine, tenant la froideur de mes traits, je restais neutre, ne lui montrant aucune peine, aucune colère. Rien. Qu'est ce qu'il a mon pied ?! je baissais les yeux pour voir que je saignais de nouveau, alors que je m'étais nettoyé. Lorsqu'il prenait ma cheville entre ses mains, j'eu un mouvement de recule, je ne voulais pas qu'il me touche, bien que sa chaleur m'avait fait du bien, m'avait comme remplis de nouveau. Non, c'est pas la peine, je peux le faire toute seule lui dis-je assez sèchement mais trop tard, il entrait déjà à l'intérieur, intérieur que je ne voulais pas qu'il voit en passant. Je regardais ailleurs, foutu pied ! Lorsqu'il revint, je tendais la main pour qu'il me donne tout ça, afin que je le fasse, seule je ne voulais pas qu'il me touche Je t'ai dis que je pouvais le faire seule ! Je comprend même pas pourquoi t'es revenu si tu n'as rien oublié, t'en fais pas pour moi je vais bien, je vais toujours bien dis-je en me pinçant les lèvres, lui avait l'air d'aller bien, bien dans sa décision, rien ne semblait le toucher. Comme ci c'était normal, comme ci cette décision était voulu quoiqu'elle était réfléchis, finalement. Si c'est pour Alessia, je t'appellerais en fin de semaine, je vais la rejoindre puis tu pourras la prendre après

Je passais dans le salon, dans la chambre pour prendre la trousse de premier secours, je voyais l'étendu des dégâts de partout et ça me confortait dans mon choix, je lui faisais de la peine, trop de peine sous le coup de la colère j'avais pris la décision qui nous changeait tous les deux, revenir en arrière allait créer trop de douleur pour elle. Revenant sous le perron, je gardais la trousse alors qu'elle prétextait qu'elle pouvait le faire, elle me tuait en me disant ça, c'était lourd. "Bien je vais le faire, d'accord ou pas d'accord, tu vas poser tes fesses sur le rebord là et tu vas me tendre ton pied." Je la poussais faire le rebord du perron afin que je puisse la soigner, c'était pas la position la plus pratique au monde mais bon je m'y ferais. "Oh sérieux Anya tu crois vraiment que je suis revenu pour Alessia? Si c'était ça je t'aurais appelé ou envoyé un message." Je levais les yeux au ciel. "maintenant tu pourrais arrêter de faire l'enfant? Ton pied pisse le sang et tu as encore un éclat de verre dedans alors soit tu cesses de bouger, soit tu te vide de ton sang." Je m'agaçais un peu, elle savait que j'étais revenu pour elle mais Anya voulait le nier j'ai l'impression. Prenant la pince à épiler que je désinfectais avant je prenais le petit bout de verre avec difficulté, j'ai du tiré tellement il rentrait dans la peau, je fronçais le nez, ça avait du lui faire mal mais elle ne laissait rien paraitre sans compter qu'après je désinfectais la plaie et que je lui bandais le pied tout ça en silence.

Kenny me forçait à m'assoir, je le regardais avec un regard noir, je n'avais pas envie qu'il me touche, je ne voulais pas qu'il soit là. Il venait de me quitter et il revenait comme une fleur. Il prenait mon pied sur sa cuisse, je fronçais les sourcils en regardant ailleurs. Alors pourquoi t'es revenu Kenny ?! dis-je en relevant les yeux vers lui Tu me quittes et tu reviens comme un fleur qu'est ce qu'il y a tu regrettes ?! mes mots étaient sec, je n'attendais pas vraiment de réponse, je voulais juste qu'il prenne conscience de ce qu'il faisait. Ben laisse moi me vider de mon sang lachais-je froidement, je bougeais, je ne voulais toujours pas qu'il me touche mais là, il usait de sa force pour me maintenir. Je soufflais en regardant ailleurs, me cachant le visage, parce que le fait qu'il soit là, qu'il me touche me peinait grandement. c'est bon t'as fini, je vais aller voir mes AMIS sifflais-je, acide.

Je ne répondais pas à ses questions, je la soignais sans rien dire c'est juste quand elle me sortait que je devais la laisser vider de son sang qui me faisait réagir. "Non !" dis-je brusquement. "Non je te laisserais pas te vider de ton sang, non je n'avais pas envie de partir mais tu t'amuses à poser des ultimatums qui m'énerve totalement." Je lui bandais le pied jusqu'à ce qu'elle me dise qu'elle partait voir ses amies mais c'était dit d'une sale manière, comme si elle crachait du venin sur moi. "Ouais j'ai fini." Je ne répondais pas à la suite de sa phrase, ça ne servait à rien, je rangeais la trousse de premier secours puis je rentrais dans la maison pour jeter les compresses dans la poubelle et ramasser aussi les cadres au sol qui avait causé la plaie d'Anya avec le balai.

Il revenait avec ses ultimatum imaginaire. Je pestais en soufflant, bordel, qu'est ce qu'il peut me rendre folle quand il s'y met. Bordel ! Arrêtes Kenny, arrêtes ! Arrêtes de faire la girouette et de me dire que c'est de ma faute tout ça ! C'est connu, que j'ai sale caractère, c'est connu que je peux être chiante, mais arrêtes de me faire porter le chapeau sur ce coup là. Je t'ai demandé de choisir. Je t'ai demandé si tu voulais que j'aille voir mes amis ou si tu voulais que je reste avec toi. Parce qu'à t'écouter, je te gâchais la vie, alors je t'ai demandé de choisir, de me dire ce que tu voulais et tu l'as fait, t'as voulu que je rejoigne mes amis, traduction, tu m'as quitté ! Et ça, ça tu le savais très bien, parce que tu l'as exprimé avec des mots après, alors non me dis pas que je t'ai posé un ultimatum parce que je t'ai pas dit c'est ça ou ça. Je t'ai demandé ce que toi tu voulais, je t'ai demandé si tu préférais évoluer sans moi et c'est ce que t'as choisis, alors maintenant évolue seul, laisses moi dis-je en reprenant mon pied. Pourquoi devait-il venir pour m'en remettre plein la face ? c'est ton choix, je le respecte, alors respecte le soufflais-je Joues pas avec moi non Kenny, ne revient pas comme ça, si c'est pour agir comme tu le fais. Cependant, il entrait à nouveau dans ce qui était notre chalet, je me levais en m'appuyant sur la rambarde, me posant sur mon pied ce qui me faisais saigner à nouveau, mais vous savez quoi, je m'en fiche pas mal. c'est pas la peine de ramasser tout ça, je le ferais tout à l'heure, maintenant Kenny si tu n'as plus rien à dire, si tu n'as plus rien à faire ici, s'il te plait pars dis-je en tournant la tête vers la porte

Je l'avais brisé, elle me le faisait comprendre en ne me laissant aucun échappatoire, je la regardais une fois dans le chalet même tout à l'heure je n'avais rien dis, quoi dire de toute manière? Y avait rien que je puisse rajouter, je me contentais juste de regarder la porte, elle venait donc de me faire clairement comprendre qu'elle ne me reprendrait pas alors je sortais sans jeter un regard vers elle, revenir avait été une connerie ! Pourquoi est-ce que je faisais tout ça, pourquoi je m'obstinais à venir vers elle, je devais cesser et c'était à partir d'aujourd'hui. Je descendais les marches des escaliers, je prenais mon téléphone pour commander un taxi tout en tirant ma valise en dehors de la zone du chalet, je n'avais pas envie d'entendre des cries, des paroles de sa part, j'avais compris, je n'étais pas bouché. Personnellement ce genre de réaction avait le don de m'énervé, c'est bien, plus je serais énervé, moins la tristesse allait m'envahir quand je repenserai aux projets que j'avais avec elle dans le futur. Assis sur le bout de ma valise, le taxi ne tardait pas, il était plus rapide que tout à l'heure, j'étais prêt à partir direction New York.

J'étais blessée, il venait de me quitter et à le regarder, j'étais la méchante de l'histoire parce que j'étais triste, parce que je lui en voulais de m'avoir lâchement abandonné. Il ne me répondait pas et il savait que c'était le genre de chose qui m'énervait encore plus, ça me mettait dans une rage folle. Je me crispais en le regardant, attrapant son avant bras avant qu'il ne parte Mais réponds moi ! c'était assez désespéré à vrai dire, parce que je voulais qu'il me dise pourquoi, je voulais qu'il m'affronte et qu'il me dise que c'était ce qu'il voulait vraiment. Il partait, passant le pas de la porte, donc devant moi, tirant sa valise en appelant un taxi. Je me mordillais la lèvre, le regardant assis sur sa valise, la main sur la poignée avant d'ouvrir la porte et de rester sur le perron. Si je lui disais de rester, je passerais pour une faible non ? Une fille sans aucune dignité qui vient de se faire larguer et qui demande à son ex de rester. Je me pinçais la lèvre inférieur avant de baisser la tête pour dire ces quelques mots Pars pas ... restes ! je tournais la tête pour ne pas le regarder, il savait à quel point ça me couté de lui dire ça

Ces mots je n'aurais jamais cru les entendre de ma vie, jamais, Anya était forte, elle ne se rabaissait jamais et là non plus, concrètement pour moi c'était pas se rabaisser que de me dire de rester c'était juste une belle preuve d'amour. Je tournais la tête vers elle, surpris d'abord puis j'abandonnais ma valise et même mon téléphone qui s'échappait de mes mains pour courir vers elle et la prendre dans mes bras. Je la serrais juste fortement, je m'en foutais qu'elle se débatte, je voulais juste la sentir contre moi. "Je veux pas te quitter." Murmurais-je à son oreille. "J'ai pas voulu te quitter, j'ai… quand tu m'as posé cet ultimatum c'est ma fierté qui parlait, c'est juste que je me suis senti en colère que tu me dises ça alors j'ai été dans ton sens." Je la regardais, mes mains sur ses hanches, je la lâchais doucement. "Je t'aime Anya même si je t'ai dis que parfois tu m'énervais mais c'est surement pareil pour toi, on est un couple tellement explosif, impulsif mais aussi amoureux." Je souriais un peu touchant mon annulaire dénudé. "Je me sens nu, pas du tout moi-même sans ma bague." J'avais quand même mon beau tatouage qui représentait nos initiales sur mon doigt. "Je suis désolé pour tout ce que j'ai pu te dire, ça m'a rendu fou que tu me repousse aussi tous les soirs depuis qu'on a parlé d'un éventuel bébé, j'ai pensé que tu me punissais de ce que j'ai pu te dire." J'avais tellement de chose à lui dire que je me mélangeais partant dans tous les sens.