KENYA ▬ I'm forever blue cause there's no one else like

On était séparé. Anya et moi, ma femme, celle que j'aimais le plus au monde, nous étions séparés tous les deux, ce n'était pas définitif, non, c'était temporaire, le temps que je m'en remette ou que je me retrouve, je sais pas comment elle avait tournée son excuse, tout était flou. Avec Alessia dans mes bras, je descendais de la voiture avec toute la famille vers ce bar/restaurant typiquement anglais, la première fois que notre puce allait pouvoir voir mon environnement et qu'elle serait capable de le comprendre. "Vous êtes là !" s'écria le patron en nous voyant. On s'installait, tous autour d'une table, mon grand-père ne cessait pas de me regarder avec un petit sourire dans le coin, je le connaissais, il y avait un plan étrange dans sa tête que je ne saisissais pas depuis que j'étais parti avec eux de la maison. "Kenny." Oula. Ma mort était venu. "Il y a une scène et c'est mon anniversaire." Deux jours que j'étais ici à la maison, deux jours que je m'étais plongé dans la musique que je composais sous le coup de l'émotion, que j'entendais mon grand-père me demander de chanter quand il venait me voir. "Non, non je chante pas." Dis-je en secouant la tête. "En plus j'ai pas du tout ma maquette, ça n'a pas le même impacte." Là je reconnaissais mon grand-père, il avait la tête sur les épaules, il avait beau fêter ses 80 ans, il était lucide et un parfait emmerdeur comme quand j'étais ado. "Si elle est là." Quelle poisse. Je toussotais après avoir bu un peu de ma bière, pour une fois Alessia se tenait tranquille et je la maudissais de tous les noms, elle embêtait tout le monde quand il fallait pas. "Bon ok mais tu me demande plus rien après." Je détestais chanter devant tout le monde, en plus l'endroit avait beau être petit, il était remplis même au bar, je stressais rien qu'en me levant pour aller rejoindre la scène ou le patron me montrait un peu les branchements ou je ne sais quoi, je flippais, c'était ridicule surtout que j'étais patron d'entreprise, que j'étais habitué à voir du monde mais là je m'ouvrais totalement, mon cœur était à vif encore plus quand je débutais la chanson.

Il m'avait demandé de les rejoindre en Angleterre. J'avais hésité, je dois l'avouer. Je ne savais pas si j'avais envie de le voir, mais bien rapidement, je me disais que ce que je venais de me dire était ridicule. Bien sûr que j'avais envie de le voir, bien sûr que j'avais envie d'être avec lui. Alors, même si je venais tout juste d'arriver au Brésil, qui n'avait pas la même saveur sans lui, j'étais partie pour Londres, là ou il m'attendait. Sauf que je n'avais pas envie de lui dire. Je voulais le surprendre. Alors j'avais envoyé un message à une de ses grands mère, celle avec laquelle je m'entendais le mieux. Elle m'indiquait le restaurant dans lequel ils allaient tous se retrouver pour fêter l'anniversaire du grand père de Kenny. 80 ans, ça se fête. Je m'étais arrêté dans un hôtel, pour me reposer tous le long de la journée, la fatigue, les décalages horaires. L'inde, le Brésil et L'Angleterre, ça faisait beaucoup. C'est vers 21 heures que je me rendais au petit bistro. Une grande table était dressée et décorée, la famille de Kenny y était installé. Bruyante et nombreuse. Je restais au bar, m'installant sur un tabouret tout en défaisant mon blouson en cuir, j'avais enfilé une robe noir, tailleur qu'il m'avait offerte après que je lui ai laissé un tas d'indice chez nous pour lui faire comprendre que je l'aimais. Ma bière en main, je fus surprise en voyant du mouvement sur scène, je pouvais entendre le grand père de Kenny le poussait vers la scène, ce dernier qui refusait avant de céder pour faire plaisir à son grand père. Je souriais, en buvant une longue gorgée, tenant fermement ma pinte, reposant ma hanche contre la chambranle de la porte de service quand je l'entendais chanter. Je me mordillais la lèvre inférieur, en écoutant les paroles, je me sentais tellement idiote d'être partie comme ça. De m'être éloignée de lui. Mon regard était plongé sur Kenny, je ne le lâchais pas du regard, profitant de sa voix, de sa passion qui l'animait en cet instant.

Chanter ne m'était pas si difficile que ça dans le fond, prononcé des mots sur une musique c'était plutôt facile seulement chanter sa propre chanson, celle que j'avais composé sous le coup de l'émotion ça c'était plus dur car j'avais pas envie que mes proches se disent qu'Anya m'avait laissé, elle avait fait c'est vrai mais c'était pas définitif, j'étais persuadé que la Terre pouvait tremblé, que des météorites tomberaient, on se retrouvait. C'est ça le vrai amour pouvoir pardonner à l'autre, pouvoir se dire que oui on a fait des erreurs mais oui on va les réparer ensemble. Je chantais, mon grand-père me regardait avec des yeux brillants, je me souviens encore quand il m'emmenait au golf le dimanche matin, il le faisait pas pour m'apprendre un hobby, il en profitait toujours pour me poser des questions, pour demander comment j'allais, pour être proche de moi, je l'avais appelé une fois papa, sur l'instant ça l'avait choqué, moi aussi mais après il m'avait prit dans ses bras. Mon père n'avait jamais atteint le degré d'amour que j'avais pour lui, c'est horrible de dire ça mais la vérité était bien là alors quand mes yeux tombaient sur Alessia, je me jurais que je serais celui qui serait là pour elle, peu importe ses choix, c'était ma fille, mon sang, la plus belle chose que j'avais ici, un petit bout de moi et d'Anya. D'ailleurs la petite me regardait avec des grands yeux sur sa chaise haute, elle secouait les bras comme pour dire prend moi, prend moi mais je continuais ma balade en lui souriant, je n'osais pas regarder ailleurs, je voulais pas savoir si on me filmait, si on riait sur le son de ma voix, si on me jugeais, ici j'étais entouré des miens, de ceux que j'aimais et je me doutais pas un seul instant que ma femme, ma moitié, celle qui me manquait était là aussi bien que je me sente étrangement moins stressé pour une raison que j'ignorais. La chanson prenait fin, les gens m'applaudissaient, ma famille se mettait debout, j'en rigolais presque alors que je déposais la guitare sur le coté, c'est en descendant que je voyais Anya. Je me figeais, mes yeux étaient remplit de surprises, d'amour aussi sans rien dire je la prenais dans mes bras, un geste instinctif, un geste qui trahissait aussi un manque certain jusqu'à ce que je me décroche d'elle ne me rendant compte de mon geste. "tu es là." Dis-je en essayant de dissimulé mon petit sourire.

Mes yeux étaient brillants, remplis d'amour. Je l'écoutais chanter, je regardais chacune de ses mimiques, la position de son corps lorsqu'il était habité par certain mot. Cette chanson, je me demandais si elle était pour moi. Il n y avait pas doute n'est ce pas ? Je restais donc là, dans l'ombre de cette sortie de secours, le visage seulement éclairé par la petite lumière du panneau lumineux exit qu'il y avait au dessus de moi. " But since you I want no one, unless that someaone's you." Je baissais un peu le visage sur ma bière avec un petit sourire, me disant que je ne méritais pas tout ça et le mieux dans l'histoire était qu'il ne savait même pas que j'étais là, tout était vrai, ce n'était pas un de ces calculs comme il avait pu me dire devoir faire lorsque j'étais dans les parages, c'était quelque chose de spontané. " It looks like you, felles like you, smiles like you, I want someone just like you, true and through, I'm forever blue cause there's no one else like " des paroles toutes aussi belles et vraies défilés, sa voix se fondait à merveille avec tout ceci et c'est lorsqu'il descendait de scène en reposant la guitare sur cette dernière qu'il me vit. Nous nous retrouvions l'un en face de l'autre, je le regardais droit dans les yeux, il le faisait lui aussi jusqu'à ce qu'il ne me prenne dans ses bras. Je le serrais contre moi, quelques instants après, disons que j'avais été surprise de prime à bord. Je posais mon menton dans son cou, humant son odeur qui m'avait manqué. Cela faisait trois jours que nous étions l'un de l'autre, plongé dans une incertitude complète. Il se décrochait de moi en me faisant par de sa constatation, j'étais là. Oui, en effet. J'hochais la tête en le regardant avec un petit sourire Oui je suis là terminais-je par dire en haussant une épaule Ta chanson était très belle, j'ai beaucoup aimé je le regardais encore un peu avant de m'avancer de nouveau vers lui pour le prendre dans mes bras et le serrer fort. Attention dis-je en me reculant un peu, levant ma pinte en l'air pour qu'il ne s'en renverse pas dessus. c'est ta grand mère qui m'a dit que vous étiez là

J'en revenais pas, elle était là. Je connaissais ma femme très têtue, quand ça ne lui plaisait pas faire des efforts étaient difficiles pour elle alors quand je la voyais ici à Londres, chez moi, en présence de ma famille, je peux vous dire que mon cœur s'emballait, qu'elle venait de me faire la plus belle déclaration d'amour qui existe. "Merci." Dis-je en baissant la tête un peu gêné, la chanson lui était destinée mais j'aurais pas cru qu'elle aurait pu entendre toute ma faiblesse, toutes mes émotions à voix haute. Elle s'avançait, me prenant dans ses bras, je la serrais à mon tour, un peu fortement, mes yeux se fermaient humant son odeur, je lui pardonnais un peu, bon je l'avoue totalement seulement je n'allais pas revenir comme ça en l'embrassant, je voulais qu'on prenne notre temps tous les deux. "Ah… De la bière toi." Je souriais, elle aimait ce genre de chose mais là c'était une pinte de bière, ce n'était pas rien. "Pour ça qu'elle me faisait des petits regards, elle a même tenu à ce que je peigne les cheveux, ta vu la catastrophe capillaire du coup?" J'avais mis du gel, ils étaient bien trop court pour en mettre du coup ça faisait premier de la classe, j'essayais même de défaire ma coiffure face à ma femme, je voulais être beau pour elle. "Je suis content…." Pas le temps de finir, il y avait un monstre qui se mettait à crier. "MAMAAAAAAA." Alessia peste numéro 1, elle gueulait, il y avait pas mal de bruit mais sa petite voix aigue ne passait pas inaperçu. "Allez viens manger avec nous." Je lui faisais un mouvement de la tête vers la table allant justement vers elle, j'en revenais pas quoi elle était là puis sa tenue, son tailleur noir, sa veste en cuir, elle était si belle, ses longs cheveux blonds, oh mon dieu j'étais aux anges, mon visage ne le trahissait pas forcément mais mes yeux étaient si brillant d'amour quand je les posais sur elle qu'il y avait de quoi en rougir.

Oui, il me semble que c'est la boisson locale dis-je avec un grand sourire, prenant une gorgée de ma bière. J'avais attaché ma veste en cuir autour de ma taille qui tombait contre le bas de ma robe. C'est qu'il faisait chaud ici. C'est peut être à cause de la bière d'ailleurs. C'est vrai que t'as un peu abusé sur le gel, t'as plus les cheveux assez long pour je riais un peu, en passant ma main dans ses cheveux pour l'aider à enlever le surplus de gel qu'il avait dans les cheveux. Je levais mes yeux dans les siens lorsqu'il me disait qu'il était heureux, j'étais heureuse moi aussi et alors que j'allais lui répondre Alessia se mit à crier. Je me retournais pour la regarder un instant. J'aurais préféré que personne ne me voit, parce que je n'avais pas envie de rester, je ne savais pas comment me positionner. Il voulait que je vienne manger avec eux mais je ne me sentais pas d'attaque, je secouais la tête, nos mains se lâchait doucement, parce que nous nous l'étions attrapé automatiquement finalement. Je le laissais partir et lorsqu'il remarquait que nos mains s'étaient lâché, il se retournait pour me demander du regard ce que je faisais Je suis fatigué, je suis dans trois fuseau horaire, mais demain, on peut passer la journée ensemble , je suis au Méridien de Piccadilly, tu feras un bisous à Alessia et à tous le monde en fait je faisais un coucou à Alessia, je lui envoyais un baiser puis j'en déposais un sur la joue de Kenny. Passe une bonne soirée je lui faisais un petit sourire avant de tourner les talons et de partir, ayant laissé ma pinte à Kenny.

"Ah je comprend." Non je comprenais pas, elle passait le pas de la porte, elle faisait un bisou en l'air à Alessia puis moi sur ma joue, je voulais qu'elle reste moi, je voulais juste qu'elle soit à mes cotés. Je lui adressais un petit sourire, ma main qui s'agitait un peu jusqu'à reprendre ma place. Anya partie, je reprenais le cours du repas avec ma famille, j'étais pas vraiment là, ma mère le remarquait parfaitement vu qu'elle prenait la relève pour nourrir la petite qui ronchonnait car je laissais la cuillère en suspension face à sa bouche et qu'elle pouvait pas se pencher totalement. J'étais avec ma femme dans mon esprit, plongé dans ses yeux bleu, sa main qui caressait mes cheveux en rigolant face à la tronche que j'avais alors je terminais rapidement mon repas pour aller la rejoindre. "Je… je suis désolé papi, je dois aller la voir." Il me souriait, je crois qu'en fait il avait attendu mes paroles toute la soirée vu comment il n'avait pas cessé de me regarder. Un bisou sur sa joue, je filais, laissant notre puce à ma mère qui dormait chez ses parents aussi tout comme moi et moi prendre un taxi pour rejoindre le fameux hôtel de ma femme. "Anastasiya Kovalevski-Kataieva." Dis-je en attendant à l'accueil. "Suite 405." J'hochais la tête en prenant l'ascenseur, j'étais nerveux, c'est moi qui faisait la gueule dans cette histoire mais elle était venue, elle avait fait un si grand pas, je me rendais compte de rien perdu encore une fois dans ma tête, mon corps avait même avancé vers la porte et ma main frappé à la porte.

J'étais partie, j'avais besoin de me reposer, mais surtout, je ne me serais pas sentie à l'aise à cette table. Dans quelle état d'esprit nous étions tous les deux ? Est-ce que notre relation était au beau fixe ? Je me posais ces questions une fois dans l'un de ces fameux taxi noir, la tête posait contre la vitre de la fenêtre. J'aimais ce quartier, un quartier équivalant au champs Elysée à Paris, quartier que j'aimais aussi. Gardez la monnaie ajoutais-je au chauffeur une fois qu'il m'eut déposé devant l'hôtel. Je sortais de la voiture pour rejoindre ma suite rapidement, ne prenant pas la peine de faire un quelconque sourire au réceptionniste. Non, je n'avais pas envie d'être aimable. J'avais simplement envie de me plonger dans un bon bain chaud, un verre de vin blanc en main, un petit muscat pourquoi pas et un livre dans l'autre. D'ailleurs, c'est ce que je faisais en poussant la porte de ma suite. J'enlevais mes affaires, les laissant joncher sur le sol sur le chemin puis je me fit couler un bain. En attendant, je prenais un verre de vin, puis allumait quelque bougie pour me plonger dans l'eau une fois que le bain fut près. Prenant un livre d'un auteur Russe que j'aimais beaucoup , je me plongeais dans ma lecture jusqu'à ce qu'un bruit me fasse lever la tête. Je fronçais un peu les sourcils, pensant avoir halluciné, mais non, il se fit de nouveau entendre, alors j'attrapais un peignoir, puis j'allais ouvrir la porte pour découvrir Kenny ? J'arquais un sourcil, la porte toujours fermé, seulement la tête qui dépassait. Ke .. Kenny ? Qu'est ce que tu fais là ? j'ouvrais un peu plus la porte, totalement, laissant donc le message que oui, s'il voulait entrer il le pouvait et je le lui confirmais avec des mots Entres .. je fermais la porte ensuite, fermant un peu plus mon peignoir, laissant une main dans mes cheveux à moitié mouillés Pourquoi t'es pas resté avec ta famille au restaurant ? C'est déjà terminé ? Elle est où Alessia ? C'était bien ?

Anya était surprise, moi aussi en fait, je la regardais et tous les mots que je voulais lui dire avait disparu. "Non c'était pas terminé et Alessia est avec ma mère, elle s'en occupe." Dis-je en croisant les bras sur mon torse, j'avançais dans la chambre, elle était belle, typiquement anglaise, l'atmosphère était pas inconnu, j'étais chez moi dans mon pays. "Je sais pas ce que je fais là." Dis-je en tournant un peu la tête vers elle vu que j'avançais dos tourné à elle vers la fenêtre. "Je sais juste que je suis à ma place ici, auprès de toi." Des mots sincères, simples, j'étais bien avec elle, je me sentais libre, aimé, vivant, j'avais dis des paroles malheureuses la dernière fois parce que ce n'était clairement pas l'idée que je voulais lui transmettre. Les bras croisés vers la fenêtre, je regardais le paysage. "Je n'aurais pas cru que tu allais venir, j'ai espéré c'est vrai mais je n'aurais pas cru et maintenant que tu es là, comme je te dis, je… je sais que c'est ici ma place parce que je me sens bien maintenant." Apaisé, soulagé, j'avais l'impression que mon cœur s'était remit à battre normalement désormais, l'impression que l'air m'oxygénais, j'avais même mangé ce soir, plus que ce que j'avais fais les derniers temps. Anya savait me blesser, savait me mettre mal mais elle savait surtout me donner la force de me battre, me rendre heureux, sourire, j'avais besoin d'elle, besoin de savoir aussi qu'elle était heureuse à mes cotés.

Kenny était parti en plein milieu du diner d'anniversaire de son grand père, je m'en voulais, c'était de ma faute finalement, alors qu'ils étaient censé fêter les 80 années de cet homme aux allures d'aristocrate, à vrai dire, ce n'était pas que des allures, il en était réellement un. Kenny entrait dans la suite et se dirigeait directement vers la fenêtre, sans vraiment me regarder, ou du moins furtivement. Il était à sa place ici. Qu'est ce qu'il voulait dire par là ? En Angleterre ? Il voulait revenir vivre ici ? Je me mordillais l'intérieur de la joue, me disant que Cambridge-Londres, c'était beaucoup plus loin que Cambridge-New York et que finalement, il n'allait pas partir que trois jours par semaine, puis finalement, il allait rentrer quand ? Une fois par mois ? Sauf qu'avec la suite de ses mots, je comprenais un peu plus ce qu'il avait voulu dire. Disons que j'avais du occulté la suite son " auprès de toi " parce que je ne m'attendais pas à ce genre de déclaration. Je m'approchais doucement de lui, me posant derrière pour glisser mes bras autour de son ventre et le serrer contre moi. Je suis désolé d'être partie comme ça , j'aurais jamais dû faire ça