KENYA ▬ Le début du reste de notre vie...

Le bateau prenait l'eau. Je l'écoutais, tout ce que je voyais c'était des reproches, des moments de doute même pas un petit bout de soleil rien, juste les orages. Silencieux, je tournais ma tête vers Alessia, j'avais envie de rentrer, ne pas aller au Brésil car je savais que s'il se passait un truc je me mangerais pleins de reproches et j'en avais pas la force, je commençais aussi à sombrer doucement, peut-être que oui je me reposais sur elle en fait, je m'assumais pas. "On arrive jamais à s'entendre, y a toujours un truc…" dis-je en regardant toujours Alessia. "Un jour ça finira vraiment par claquer, y aura plus de point de retour. On devrait rentrer, oublier le Brésil et revenir plus tard." Je me voyais pas non plus faire semblant, Anya était fatigué, par ma faute surtout mon comportement et ma maladie l'achevait, j'étais stupide, c'est là que je devrais réellement partir, la laisser pour qu'elle soit heureuse sans moi. Notre relation était destructrice, on se blessait l'un et l'autre et aucun de nous ne mettait un stop, un jour je le ferais pour elle, pour mon amour à son égard, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui je serais égoïste, aujourd'hui j'essayerai d'oublier ce qu'elle venait de dire.

Je me mordillais la lèvre inférieur, arrachant quelques peau en me mordillant le pouce, le regard plongé à travers le hublot. Je l'écoutais me dire qu'on arrivait jamais à s'entendre, qu'il y ' avait toujours quelque chose et qu'un jour, notre relation allait prendre fin, qu'on allait arriver à un point de non retour. J'encaissais, je tentais d'avaler la bile qui se remontait de mon estomac, de calmer mon coeur tout en fermant les yeux. Non, je ne voulais pas qu'on échoues, je ne voulais pas que notre relation arrive à ce stade là. J'étais juste fatiguée, fatiguée de porter notre famille sur mes épaules. Je ne lui en voulais pas, je savais que rien était de sa faute, mais ça faisait déjà presque 2 ans et demi que je vivais ça quotidiennement, des hauts et des bas, des secrets et des vérités ... Notre vie était des montagnes russes. Je sentais les larmes couler sur mes joues, c'était de la tristesse mais aussi du surmenages, je n'en pouvais juste plus, j'avais besoin de craquer et pourtant, j'avais le regard tourné vers le hublot, encore, je ne voulais pas qu'il le voit. Je ne voulais pas lui dire tout ça, bien qu'aujourd'hui je l'ai fais, mais il subissait déjà tant, il vivait avec ça et il se sentait déjà assez diminué pour que je n'en rajoute à mon tour. Mes larmes roulaient sur mes joues en silence, tombant sur le rebord du hublots, qui reflétait mon image sans même que je ne m'en aperçoive.

Elle n'avait rien dit, en même temps j'attendais quoi qu'elle dise oui? Je ne sais pas. Je regardais Alessia alors que mon cœur était entrain de partir en morceaux, je l'aimais tellement, trop peut-être, certains nous disaient chanceux qu'on ai trouvé le grand amour, moi je commençais à me dire que s'il se passait un truc, la chute serait rude, trop rude. Mes yeux allaient vers Anya, elle me tournait le dos, je ne voyais pas son visage juste son reflet à travers l'hublot et je distinguais ses larmes. Je devais être fort, je devrais la laisser apprendre que je ne viendrais pas vers elle pour la préparer à l'éventualité que je lui avais dis mais je pouvais pas parce que je l'aimais tout simplement. Je me levais allant vers son siège, je la poussais doucement pour me caler en cuillère sur un siège en position allongée, mes bras l'enroulaient, mon nez dans ses cheveux, je fermais les yeux. "Moins de deux mois…" murmurais-je à son oreille. "Tout ira mieux d'ici là mon cœur, tout." Je remontais ma main vers son visage, caressant sa joue quelques secondes puis je le tournais pour qu'elle me regarde, elle ne devait pas avoir honte, j'espérais en tout cas. "Tu n'es pas seul, tu ne l'as jamais été, tu cherches à me ménager alors que je peux faire des trucs, ça ne va pas me faire rechuter tu le sais très bien." J'avais souvent eu l'impression qu'elle voulait me conserver, qu'elle faisait tout elle pour que je puisse aller mieux et même quand je n'étais pas en rechute elle avait toujours souhaité contrôler. "Quand on arrivera sur l'île, tu vas t'occuper de toi, je m'occupe d'Alessia, du manger de ce soir, tout puis après j'irais te montrer le petit jacuzzi que j'ai fais installé et je te dorloterai toute la soirée." dis-je en souriant tendrement. "Je serais là, totalement présent."

Je passais rapidement ma main cotre ma joue pour effacer mes larmes, je reniflais même tout doucement pour que Kenny ne puisse pas entendre, mais j'avais tout faux. Je le sentais baisser mon siège pour venir se poser derrière moi. Je ne posais pas mes mains sur les siennes, je ne me tournais pas, pas après tout ça. Je n'avais pas envie de le regarder. Tout iras mieux dans moins de deux mois, sauf que je voulais que ça cesse maintenant, deux moins, c'est longs, ça me parait être une éternité. Sa main remontais vers mon visage, pour le caresser, il me foutait le doigt dans le nez comme ça (aa) mais finalement, il eu la bonne idée de me retourner, je crois pas que je l'aurais fais de moi même. Mon visage était toujours baissé, je ne voulais pas le regarder mais son index venait relever mon menton pour que nos regards s'affrontent enfin. Il me disait être là, qu'il serait présent pour me dorloter ce soir, sauf que je fronçais les sourcils Me dis pas des choses comme ça alors que tu viens de me dire que t'allais finir par me quitter, tu veux me quitter alors qu'on s'est promis l'éternité ensemble, tu veux me quitter alors que tu m'as promis que tu serais toujours à mes côtés, quoi qu'il advienne, que tu me supporterais malgré mon caractère sauf que tu veux me quitter dis-je en posant mes mains sur son torse pour le repousser

Elle me poussait. Voilà au bout d'un moment je reconnais que je fatiguais, elle était difficile sans compter ses mots. Quitter, ce mot là revenait en boucle. "Tu sais très bien que je le ferais pas." Dis-je en la regardant, seulement je commençais à perdre l'équilibre et glisser sur le cuir vu que j'avais baissé l'accoudoir pour venir me caler derrière elle. Je passais sur beaucoup de choses, je pensais me montrer assez patient avec elle, je mettais mon coté un peu macho de coté pour revenir à elle, c'était une sorte d'habitude, je le faisais toujours, je revenais constamment mais me faire virer comme ça me déplaisait. Je me levais, remontait l'accoudoir vexé de me faire virer. "Tu veux que je te soutienne, que je sois présent, je fais un pas vers toi, tu en fais trois en arrière en me repoussant, je sais pas quoi te dire Anya." Je me posais sur mon siège. "Je te quitterai pas même si je peux le crier sur les toits, j'aurais jamais le courage de le faire tellement j'aurais l'impression qu'on m'arracherait une partie de mon cœur, de mon être de moi mais bon, des paroles que tu ne prendra pas en compte encore une fois." Je regardais l'heure on allait arriver dans moins d'une heure j'avais hâte, hâte de trouver autre chose à faire que de parler de ce genre de sujet. Je m'enfonçais de nouveau dans mon siège, regardant mon ordinateur cette fois, je souriais quand je regardais les photos du mariage en Russie dont on venait d'avoir les versions finales. Elles étaient belles, vraiment, Anya rayonnait, moi j'avais l'air paumé sur certaines photos puis il y avait aussi des vidéos dont le moment ou je chantais pour Anastasiya, son visage qui s'illuminait.

N'avait-il vraiment rien compris ? Il venait clairement de me dire qu'un jour entre nous, tout allait prendre fin, sans retour possible et il voulait que je le serre dans mes bras ? Non, ce n'est pas juste. Je faisais des efforts chaque jour moi aussi, mais ça, il n'avait pas l'air de le voir. Je sentais mon coeur battre fort, tellement fort, pour un homme qui a peur de me perdre comme il me le dit souvent, il ne semble pas si affecté que ça pour me dire ces mots. Si tu veux pas me quitter, alors pourquoi tu le dis ? Tu veux me faire mal Kenny ? C'est ce que tu cherches ? dis-je sans le regarder, par moment, j'avais l'impression que c'était le genre de chose qu'il faisait, pour me faire mal, tout simplement. J'entendais la vidéo qu'il était entrain de regarder, sauf que je n'avais pas la force de me retourner pour la regarder avec lui. Ses mots résonnaient encore en moi alors j'essayais de dormir, j'essayais de trouver le sommeil, fermant juste les yeux, sans que Morphée ne vienne me cherchée. Connasse !

"Non parce que je te vois si triste que peut-être tu verras l'erreur que tu fais d'être avec moi. Je te fais pas sourire souvent, je devrais pourtant." J'avalais ma salive. "Au fond je me dis que si je te dis ça c'est… Je sais pas, tu serais heureuse surement, ma maladie te pèse tellement, je te pèse trop, j'ai cru que je serais un bon mari, un bon compagnon mais en fait rien du tout." Je prenais mon mac, les larmes me montaient un peu bien qu'elles ne roulaient pas sur mes joues, j'étais triste complètement mon cœur était douloureux alors que je regardais la vidéo de notre mariage. Silencieux, je laissais des minutes passer, j'ai cru qu'Anya s'étaient endormie vu qu'elle ne bougeait pas alors je me levais pour lui poser un plaid sur elle afin qu'elle n'attrape pas froid et ma main glissait dans ses cheveux délicatement. Je suis désolé. Je le pensais, je pensais aussi mes paroles de tout à l'heure, tôt ou tard entre nous ça allait se briser parce qu'elle en aurait marre ou alors que je la voyais trop souffrir de par ma faute. Anya savait, je m'étais jamais caché que je la quitterai si j'estimais que c'était mieux pour elle, si je voyais que son rire avait été remplacé par des larmes quotidiennement jusqu'à présent ce n'était pas le cas, espérons que ça dure, espérons que je tienne bon aussi, que je change, à presque deux mois de la fin de l'échéance de la guérison, le moment ou on aurait du être le plus heureux, ils nous arrivaient ceci.

Le temps passait, on arrivait à Terre vers 20h heure locale. La porte du jet s'ouvrait alors que je fermais mon ordinateur, dehors nous attendait nos employés ou plutôt la personne qui allait retirer et porter nos valises ainsi que notre chauffeur de voiture mais aussi de bateau. Alessia dormait toujours autant, je rangeais nos affaires qui trainaient sans oser venir voir Anya. "Béb… Anya on y est." Bébé c'était peut-être trop tout de suite.

Je n'avais pas répondu à ce qu'il m'avait dit, pourtant je sais que j'aurais dû. Que j'aurais dû le rassurer quant à mes sentiments. Cependant, je m'étais marié avec lui deux fois, nous avions même eu une magnifique princesse, alors qu'il savait que je ne voulais pas de tout ceci, que je n'y croyais pas et pourtant il m'avait fait changer d'avis et par amour. Alors bien entendu qu'il me rendait heureuse, jamais je n'aurais fait tout ça dans le cas contraire, je n'étais pas du genre à vouloir faire de grand pas pour avoir une main mise sur une personne, pas en amour. Je n'étais jamais réellement tomber amoureuse avant lui, je savais que c'était lui et il me semblait que je lui avais dit et pourtant, il était toujours là à me menacer de me quitter, à me dire que si jamais il le faisait c'était pour moi. De l'égoïsme à l'état pure. Par moment, j'avais l'impression qu'il faisait ça juste pour me calmer, pour que je n'hausse pas le ton ou que je me calme rapidement sans que nous en arrivions au stade de la dispute. C'est une épée de damocles qu'il avait mit au dessus de ma tête depuis le début de notre relation alors pourquoi m'avoir fait franchir toutes ces étapes ? Le mariage, le bébé ? Finalement, je m'étais réellement endormie et c'est une heure après qu'il me réveillait. Je mis du temps, j'avais sentie ses petites caresses dans mes cheveux, le plaid qu'il avait posé sur moi de peur que je prenne froid. Je soufflais en me réveillant, enfilant ma petite veste par dessus son tee-shirt que je portais toujours, sans oublier de prendre celui qui séchait dans la salle de bain pour les suivre. Je prenais Alessia dans mes bras pour nous diriger sur le bateau. Finalement, on se disputait toujours avant de le prendre celui-ci. Je le regardais de temps en temps, ayant baisser mes lunettes de soleil sur les yeux, quand bien même ce dernier était entrain de se coucher. Ne prend jamais de décision en pensant que c'est mieux pour moi, si tu dois les prendre, c'est parce que c'est mieux pour toi terminais-je par dire.

Anya ne parlait pas en même temps je n'attendais pas un mot de sa part, par contre dans le bateau je m'attendais pas à sa phrase. Mieux pour moi? Ah parce qu'elle croyait que la quitter serait facile peut-être? Je l'aimais à en perdre la tête, à en perdre la raison complètement, elle avait bien vue que rester fâcher contre elle était impossible, elle avait bien vue que je ne pouvais pas m'empêcher de la cajoler même si elle m'avait fait la pire des crasses, c'est ça l'amour comme elle faisait pour moi. Je le réalisais peu à peu, rester à mes cotés pendant la maladie était la plus belle preuve d'amour qu'elle pouvait me donner mais je ne pouvais pas m'empêcher de me dire que je n'aurais jamais du lui infliger autant de douleur. "Tu sais bien que tu passeras toujours avant moi et même notre fille." Le conducteur du bateau me regardait je crois, je me faisais juger mais je m'en étais jamais caché là non plus Anya savait qu'il y avait elle et les autres. Notre île se dessinait à l'horizon, le gardien de cette dernière avait tout préparé, fait les courses, le ménage mais aussi allumer toutes les lumières ce qui rendait la maison magnifique au loin. Alessia dormait dans les bras de sa mère, elle était fatiguée surement par le voyage, les bruits du jet, tout, ce n'était qu'un bébé pourtant on allait devoir la réveiller pour la faire manger. "Attend." J'aidais Anya à sortir du bateau avec la petite, le chauffeur lui déchargeait nos valises alors que je sortais les clés pour entrer dans la demeure. "Je vais m'occuper de la petite, va te reposer." J'essayais de prendre les choses en main, de lui laisser du temps comme je lui avais dis tout à l'heure.

Je ne voulais pas qu'il prenne de décision pour moi. Mon père l'avait fait toute ma vie. Il avait dirigé ma vie, ma future vie en me pliant à sa volonté, en me forgeant à a propre image. Certes, j'aime la personne que je suis, j'aime ce que je vais faire plus tard, mais je ne voulais pas qu'on décide encore pour moi. Je passerais toujours avant lui et notre fille, je me tournais vers lui, Alessia dormait et j'en étais bien heureuse, parce que je ne voulais pas qu'elle entende ce genre de chose. Si je passe avant tous le monde Kenny, laisse moi faire mes propres choix. On a toujours dirigé ma vie. J'ai dû choisir ces études là, j'ai dû laisser échapper mon rêve d'entrer au ballet du Bolchoï, j'ai dû venir ici alors que j'aurais préférée rester en Russie dis-je en fronçant un peu les sourcils. Bien entendu j'aimais ma vie, je voulais monter sur le trône de Russie cependant, je n'avais plus envie qu'on prenne des décisions pour moi. Nous arrivions prêt de l'île, Kenny descendait et me prenait la petite des bras pour que je puisse en faire de même. J'avais bien entendu remonté mes lunettes de soleil qui avait juste pour but de me cacher de Kenny, parce qu'autant dire que le jour commençait à se faire discret. Okay dis-je en lui laissant la petite dans les bras. J'enlevais mes chaussures pour sentir le sable sous mes pieds. Oui, c'était cette sensation qui m'avait manqué. Alors que Kenny rentrait avec Alessia, que les employés portaient nos affaire dans la villa, je me contentais de rester sur la plage, les bras croisés contre la poitrine pour profiter du coucher de soleil, mon premier couché de soleil depuis longtemps ici, quand bien même, d'ordinaire, nous le regardions à deux normalement.