※ OPERATION NORAH

Cody enfilait le rôle du grand frère, rôle qui lui allait comme un gant. Et encore, des fois, on peut se louper par rapport à la taille du gant ; en prendre un trop grand, trop petit, des mitaines alors qu'on voulait des moufles, être allergique à la laine, ne pas supporter la polaire … Mais Cody avait un gant fait sur mesure, sur le moule de sa main. Voilà, le rôle du grand frère qui conseille lui allait aussi bien que ce gant fait sur mesure ; Un sourire s'esquissa quand William s'intéressa à ce qu'aimait Norah. Norah, Norah, Norah … Elle aime … Elle-même ? Ouais, elle avait l'air de bien s'aimer. Au fond, elle était sympa et elle jouait à la meuf qui se cache derrière un masque de rêverie et de gentillesse. Sauf que, dans les faits, elle aimait beaucoup la formulation 'moi je moi je moi je'. Cody, après une petite réflexion, haussa les épaules et détourna le regard pour fixer un point loin derrière William ; « Amène-toi avec un livre. Un truc classique, un truc français, du style 'l'existentialisme est un humanisme' de Sartre. J'suis sûr qu'elle kiff ces trucs-là. Puis ça te donnera l'air intelligent, ce qui ne serait pas de trop. » AHAH. Quoiiiii, le grand frère conseiller avait le droit de vanner son petit frère, non ? Puis, il se mit soudainement à applaudir son élève et le pointa du doigt en raillant ; « Voilà ! Tu lui sors des trucs comme ça, genre citations de grands auteurs et elle va te manger dans la main la Norah ! » My gooood, si jamais elle entendait ça …

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Mar 2 Sep 2014 - 0:01

Cody & William

Opération Norah

Si William n’avait pas d’autre choix que d’aller déclarer sa flamme –enfin, c’était plutôt une flamme en carton, à Norah, alors autant bien faire les choses. Il était certain que s’il faisait tout n’importe comment, voir même qu’il bâclait ça, Cody le lui ferait payer. Un regard de je-sais-ce-que-tu-as-fait-tu-es-dans-le-kk-jusqu’au-cou, un doigt accusateur pointé sur lui & ce ton froid & dénué de tout sentiment qu’il avait pu entendre quelques minutes plus tôt lorsqu’il était encore pendu par une cheville à ce filet décoratif. Il ne craignait pas Cody, il n’avait l’acabit d’un poids lourd de la boxe, mais William n’était pas venu au Summer Camp pour se faire des ennemis. En élève modèle, il décida donc d’écouter attentivement chacun des conseils que Cody pourrait lui donner pour marquer des points auprès de Norah. Vas-y Cody, il t’écoute. Quand tu veux Bleeker. Il a perdu sa langue ? Ouf, non. Après un moment de réflexion intense, Cody lui proposa de débarquer chez elle avec un bouquin intellectuel, ajoutant au passage que ça lui donnerait un air intelligent. Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Ne retenant que ça de sa phrase, il plissa les yeux, relevant ; « Tu veux dire que j’ai une tête d’abruti, Bleeker ? » Après un court silence, il soupira, secouant négativement la tête, dépité. Il prônait le ne vous fiez pas aux apparences & il venait de tomber les deux pieds dedans. BOUM. Mais ça, c’était parce que ça touchait à sa personne, son égo avait bobo. Il souffla donc, solennel ; « Bien. C’est noté. Bouquin intellectuel. » Il balaya l’horizon du regard, prêt à entendre le prochain conseil du Lowell. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il l’applaudit ! Pour quel motif, d’ailleurs ? Oh, il venait de sortir quelque chose qui plairait à Norah. Bien, il prit note, une nouvelle fois. Il avait l’air bien sûr de lui ce Bleeker, qu’il sorte avec Norah devait vraiment lui tenir à cœur. Mais d’ailleurs, d’où lui était venue cette folle idée ? Il faudrait qu’il lui demande plus tard. « Bien ! Grands auteurs, bouquins intellectuels, phrases sur le sens du monde… Autre chose ? » Pauvre Norah, allait-il vraiment devoir faire tout ça ?

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