(+ Caleb) Dessert, vous avez dit dessert ?

« J’aime l’idée d’avoir toute la galaxie si tu la partage avec moi » avoua-t-elle en le dévorant tendrement des yeux pour mieux éclater de rire. « Mais moi je suis pour ! Tu voudrais un deuxième labrador ou tu veux une autre race ? Juste, je veux un chien qui ne soit pas dangereux pour les jumeaux hein ! » précisa-t-elle avant de prendre son sac à main, un petit foulard pour couvrir son cou et achever son habillage pour mieux se pointer devant la porte de la maison. « Prête et re-prête chef !! »

« Hors de question que de te laisser seule dans toute une galaxie ! » répondis-je avec un grand sourire. « Tu sais, un chien n’est dangereux que si tu le dresses à le devenir. Tu as des petits chiens qui sont bien plus méchants que les gros. J’ai toujours voulu un rottweiler mais on pourrait prendre un deuxième labrador tant qu’il est noir » rigolais-je. J’aimais les animaux aux poils sombres. J’attrapais les clés après avoir tout rangé dans le lave-vaisselle. « Eh bien c’est parti. Je vais te laisser près d’un petit café à deux pas de la galerie, ça fera moins grillage si nous n’arrivons pas en même temps »

« J’espère bien ! Je serais trop triste sinon… » avoua-t-elle en esquissant une petite moue désolée. « Je sais bien mais moi les rottweilers me font peur… je sais pas pourquoi c’est complètement crétin je sais mais ils sont super mastoques et j’en ai une trouille bleue ! On peut prendre sans problème un labrador noir en revanche ou un berger allemand si tu aimes ? » proposa-t-elle de couper la poire en deux, Thaïs n’ayant pas envie de le brimer pour autant. « Je t’attends au café alors, tu m’envoies un petit texto quand tu veux que je radine mes fesses ? »

« Non, pas besoin d’être triste, je ne te quitterai plus même avec un flingue sur la tempe. De tout de manière, j’en suis incapable pour preuve, je n’ai pas pu divorcer » secouais-je la tête avec fatalité. « D’accord, pas de rott’ mais ils sont vraiment gentil, j’en avais un quand j’étais gosse » avouais-je mais je comprenais sa peur. Je fronçais les sourcils. « Mais pas de berger allemand, c’est pas ma tasse de thé, je préfère encore un labrador noir » répondis-je avant que nous nous mettions d’accord sur la marche à suivre et effectivement, dix minutes après être retourné au bureau, je lui envoyais un petit sms.

« J’espère bien que tu ne réitèreras pas la chose parce que sinon je te fouette le fessard ! » avoua-t-elle en fronçant les sourcils pour tenter de se donner un air menaçant – et ce fut bien entendu un échec total. « Tu veux qu’on essaye un rott ? » tenta-t-elle car après tout, Thaïs n’était pas fermée à la discussion. Ils pouvaient visiter un chenil pour qu’il l’initie aussi… mais en attendant, elle se dirigeait vers la galerie d’un pas extrêmement assuré, rentrant déjà pleinement dans son rôle, surtout lorsqu’elle se présenta à la stagiaire. « Bonjour mademoiselle, j’ai rendez-vous avec Monsieur Weyss au sujet de la potentielle acquisition d’un tableau… vous pouvez m’annoncer ? Jennelyn O'Donoghue. »

« On verra bien chaton, il faut que tu te sentes bien avec ce chien mais je t’avoue que je serais tenté…tu as Gaïa, c’est ta chienne et perso, cela me manque de ne pas avoir de chien » avouais-je mais que ce soit un rott ou un labrador, tout était une question de point de vue et d’envie. Je ne voulais pas qu’elle ait peur. Bien plus tard, la question du chien déserta mon esprit à plus forte raison quand ma collègue vint m’annoncer une certaine Jennelynn O’Donoghue. Diable, cela faisait longtemps que je n’avais pas vu ma fameuse Jenny. « Oui, c’est mon rendez-vous ! » lui dis-je avant de me lever et d’aller à la rencontre de ma femme, un grand sourire accroché aux lèvres. « Miss O’Donoghue, quel plaisir de vous revoir. Si vous voulez bien me suivre dans mon bureau »l’invitais-je à me suivre après lui avoir serré la main.

« Tu sais je veux bien aller dans un chenil et tester hein ! » insista-t-elle pour qu’il comprenne qu’elle n’était pas fermée à la chose, bien au contraire. Mais avant de se concentrer sur un potentiel nouveau chien, Thaïs joua la carte du jeu de rôles à fond les ballons pour mieux serrer la main de Caleb en accrochant un grand sourire maîtrisé sur son visage. « Tout le plaisir est pour moi Monsieur Weyss… on vous dit spécialiste en la matière et vous me connaissez, j’aime être entre les mains des meilleurs » énonça-t-elle en esquissant un clin d’œil extrêmement discret avant de le suivre dans son bureau. « Ta stagiaire a limite mouillé la culotte face à ta prestance ! Va falloir que je joue serré… donc, ces fameuses peintures Monsieur Weyss ? Vous m’en avez tellement fait éloge au téléphone qu’il me tarde de les voir… »

« D’accord on ira dans un chenil mais garde à l’esprit qu’il n’y a aucune obligation ! » rétorquais-je pour être certain qu’elle comprenne que je ne ferais rien si elle avait toujours peur de cette race. Le jeu débuta cependant assez rapidement entre nous deux et je jouais les parfaits galeristes en sa présence. « Ne vous inquiétez pas Miss O’Donoghue, je saurais me montrer à la hauteur de vos attentes » répondis-je avec un léger sourire en voyant son clin d’œil. Je sentais que nous allions bien nous amuser. « Elle peut avoir les chutes du Niagara dans la culotte, cela me donne toujours pas envie d’aller y faire un tour.. » commençais-je à lui répondre avant de reprendre le ton professionnel. « Je vais toutes vous les montrer, nous avons un tout nouveau logiciel qui permet de passer en revue notre inventaire mais aussi nos futures acquisitions ! Tenez, vous voyez correctement ? »

« Je sais mais je veux essayer… pas de raison ! » lui fit-elle comprendre avant d’apprécier à juste titre le professionnalisme qu’il dévoilait si aisément à son regard. « J’adore quand tu me donnes raison et me laisse faire pipi partout ! » ronronna-t-elle littéralement avant de reprendre un ton un poil plus professionnel à son tour, reprenant son rôle à la perfection. « A vrai dire j’ai une vue terrible et tête en l’air que je suis, j’ai oublié de mettre mes lunettes… cela vous dérange extrêmement si je m’assoie sur vos genoux ? Je serais bien en face et vous pourrez m’expliquer tout ce que vous souhaitez de cette manière… »

« Tu sais pourquoi ? Parce que j’adore te voir pipi partout pour marquer ton territoire, je trouve cela très sexy » avouais-je mon petit péché mignon. Je remarquais toutefois que ma collègue n’arrêtait pas de repasser et repasser devant la porte de mon bureau. Bon sang, elle ne pouvait pas arrêter de me surveiller ?! « Il n’y a pas de souci ! La cliente est reine Miss O’Donoghue » m’exclamais-je avant de pousser légèrement mon fauteuil afin de lui permettre de venir s’asseoir sur mes genoux non sans effleurer son adorable séant au passage. « Vous voyez mieux là ? »lui demandais-je en lançant le logiciel, prenant sa main dans la mienne pour la poser sur la souris. « Tenez là bien en main et agitez là de droite à gauche pour faire défiler les tableaux »