(+ Shishi) Well, we're all mad in here...

Cela faisait bien vingt minutes que Bambi marchait nerveusement, vêtue de sa robe de mariée dans le hall immense du Ceasar Palace, où elle donnait la majeure partie de ses shows d’illusionniste. La raison ? Elle attendait Shiloh, bien sûr ! Leurs retrouvailles ne risquaient pas de manquer de piquant et nul ne le savait mieux que la brunette. Avec le recul, elle se disait que la jolie Dunster avait peut-être changé d’avis mais quelle ne fut pas son soulagement en la voyant pousser la porte du hall d’entrée… « J’ai vraiment cru que tu ne viendrais pas… hem… bonjour Shishi… » fit-elle maladroitement.

Robe portée par Bambi

Quinze longs jours de séparation et je n’en pouvais plus. Je passais mon temps à pleurer, à faire du sport pour oublier et à m’occuper de mon fils. Je n’avais même plus ma bague en souvenir de notre amour, la lui ayant rendue avec une longue lettre d’amour et d’adieu. Bambi méritait le bonheur et si elle ne le trouvait pas dans mes bras alors il était de mon devoir de la laisser partir même si j’avais l’impression qu’on m’arrachait le cœur autant dire que lorsque je reçus en retour une lettre me demandant de venir à Vegas, j’avais longuement hésité. Pourquoi ? Nous nous étions tout dit mais poussé par un irlandais, j’avais accepté de prendre l’avion et me voilà dans ce hall d’hôtel face à une Bambi en robe de mariée. « Tu… vas te marier ?! »bafouillais-je en sentant mes forces me quitter. « Tu.. veux que je sois ton témoin ? » lui demandais-je car c’était peut-être sa façon à elle de me demander à conserver notre amitié à défaut de notre amour. « Fé..Félicitation »lâchais-je bravement en retenant mes larmes.

La réaction de Shiloh ne fut pas du tout celle attendue et Bambi grimaça légèrement face à cette dernière. « Mais non ! Enfin si mais je veux pas que tu sois mon témoin » avoua-t-elle en ayant conscience de s’enfoncer plus encore. « Disons que ma future femme est en face de moi » tenta-t-elle une nouvelle fois en se raclant la gorge cette fois-ci. La brunette alla jusqu’à tendre sa main pour en effleurer la joue de sa moitié, espérant de tout cœur qu’elle comprendrait.

Alors là je ne comprenais pas grand-chose parce qu’aux dernières nouvelles, elle m’avait jeté même si tout le monde s’acharnait à me dire qu’il s’agissait que d’une simple pause. Comment pouvait-on mettre son cœur en pause ? Je ne pouvais pas personnellement. « Tu veux encore m’épouser ? Mais Bambi, t’es partie… » bafouillais-je et il n’y avait aucun reproche juste de l’incompréhension la plus totale. Je fronçais les sourcils. « Euh.. J’ai encore perdu la mémoire ? Non parce que pour le coup, je fais peut-être un mini Alzheimer et j’ai zappé la partie où on se réconcilie sur l’oreiller ! J’oublie toujours les trucs importants »râlais-je non sans prendre sa main dans la mienne. J’avais besoin de la toucher.

Bambi esquissa un petit sourire. « J’avais besoin de réfléchir, ce n’était pas une rupture. Je n’ai pris qu’un sac de voyage et non vidé complètement la maison, si ça peut plaider en ma faveur… c’était ça où j’aurais fini par être méchante moi-même et je ne voulais pas te faire de mal. » Pour preuve, la jolie Mather laissa Shiloh la toucher alors qu’elle était quasi certaine d’être encore une fois amnésique. « Non, pas d’amnésie… tu veux que je te pinçouille pour preuve ? Désolée d’avoir mis du temps, mais ta lettre m’a remis les idées en place. »

Je me mordillais la lèvre car j’avais vraiment pris cela pour une rupture et comment dire, je ne m’étais pas sentie à ma place dans cet appartement vide. Sans elle. « Tu aurais eu tout à fait le droit d’être méchante avec moi vu comment je t’avais traité par le passé » admis-je. Je ne me plaçais pas en victime consentante, je remettais simplement les choses dans leur contexte. Timidement, presque craintivement, je m’approchais d’elle jusqu’à n’être qu’à quelques centimètres d’elle. « Non si c’est un rêve, je n’ai pas furieusement envie de me réveiller car t’imagine pas combien j’ai fantasmé sur le fait que tu revenais vers moi malgré tout… Et maintenant, tu es sûre de vouloir de moi ? D’être heureuse à mes côtés ? »

« Ce n’est pas parce que tu as été méchante par le passé que ça me donne le droit de te rendre la chose » reprit Bambi car elle possédait de nombreuses possibilités nettement plus cruelles de lui rendre la monnaie de sa pièce, tant et si bien que la bataille n’en devenait plus du tout équitable. « J’ai beaucoup, beaucoup réfléchi et je pense sincèrement qu’il faut accepter le mauvais avec le bon. Tu n’es pas la seule à avoir reçu une famille dans l’entrefaite… tu accepterais d’acheter une robe et de passer devant Elvis ? Et au fait… tu as oublié ça » fit-elle en lui présentant sa bague de fiançailles en lui offrant au passage un sourire radieux. « Épouse-moi Shishi... »

Je n’avais pas plus envie qu’elle que nous continuons à nous faire souffrir. Je voulais simplement pouvoir l’aimer et la rendre heureuse, veiller sur nos enfants et vivre heureuse jusqu’à la fin de ma vie. « Cela dépend… »commençais-je avant de sourire de manière émue en voyant ma bague de fiançailles entre ses doigts. Je ne résistais plus pour lui sauter au cou et l’embrasser comme si ma vie en dépendait. « Deux choses, l’une n’est pas négociable : je veux ta carte de crédit pour m’acheter une robe car j’ai plus un rond et un bébé de toi… Je veux que ton frère nous donne une petite bestiole pour que ce bébé soit autant à toi qu’à moi. Il aurait nos deux codes génétiques… Bon… je pourrais me passer de ce bébé non sans mal mais j’ai vraiment besoin de ta carte de crédit » rigolais-je avant de la serrer dans mes bras.

« Comment ça cela dépend ? » s’étonna Bambi, car ce n’était pas du tout la réponse qu’elle attendait au départ à vrai dire. Elle se détacha de cette pensée quelques instants tandis que Shiloh l’enivrait avec son baiser et son étreinte, mais à l’entente de ses paroles suivantes, autant dire qu’elle tomba de l’armoire. « Donc, tu veux un bébé… mais pas avec n’importe quel spermatozoïde, il faut qu’on convainc mon frère ! T’es au courant que ça va pas être aussi évident que ça en a l’air ? Il est très rude en affaires… » fit-elle, amusée, sans s’opposer à l’idée bien au contraire tout en lui sortant sa carte de crédit. « Fais-la chauffer sans hésitation, je t’attends ici avec impatience. »

« Je sais que cela sera pas facile mais je veux qu’on ait un bébé qui nous ressemble, le fruit de notre amour et y a que lui qui peut nous l’offrir ! » décrétais-je avec une jolie moue adorable. « Puis, t’es plutôt douée en négociation namouuur de ma vie » rajoutais-je en prenant conscience qu’elle n’était pas réfractaire à mon idée de maternité. Je l’embrassais à nouveau pour la remercier de ces deux cadeaux même si nous savions tous les deux que j’allais faire attention au prix de la robe pour ne pas trop dépenser. « B. Je t’aime ! » criais-je après m’être éloignée avant de disparaitre dans un couloir pour courir vers les boutiques de mariage.