(+ Hippo) God saves the shrink

« Ouais mais Mona me connaît, elle se doute que tu ne joues pas au Scrabble avec moi quand même ! » éclata-t-elle de rire en se plaquant une main contre son front rien que d’imaginer les images auxquelles pouvait penser cette dame possédant tout le respect et d’Hippolyte, et d’Elisandra. « Une heure… chaque minute dépassant l’heure en question entraînera des pénalités, et tu sais que je plaisante pas avec ce genre de trucs ! Je suis une emmerdeuse finie, je sais. »

« C’est sûr ! Disons que depuis quatre ans, elle essaie en vain de me faire sortir en dehors du travail si tu vois ce que je veux dire » rétorquais-je assez penaud car autant dire ce qu’il en est : Mona avait voulu me changer les idées avec d’autres femmes mais ce n’était pas pour faire souffrir Elisandra mais simplement les vieux réflexes d’une travailleuse de la nuit qui pour elle, le sexe est un moyen comme un autre de se défouler. « Des pénalités ?! Mais encore ?! Je suis assez curieux de connaitre le prix à payer »

Elisandra s’éloigna de quelques centimètres en fronçant des sourcils. « Ouais grosso modo elle voulait que tu fasses la vidange de là où j’pense quoi » grogna-t-elle car cette idée lui déplaisait fortement et ne faisait que lui rappeler que justement… Hippolyte avait malheureusement fini par céder. Elle se calma légèrement en se servant un simple verre d’eau, se baladant dans le bureau dans son plus simple appareil. « Oh grève du sexe, pas de câlin ni de bisou le soir, pas de petits plats cuisinés spécialement pour mon homme… je continue ou tu saisis ? »

« Elle ne pensait pas à mal »soupirais-je avant de me relever pour la rejoindre et me blottir dans son dos, entourant son corps de mes bras. « Je sais qu’apprendre que j’avais eu des maitresses te blesse énormément et crois-moi, j’aimerai changer l’histoire pour m’en coller une mais je ne peux pas. La seule chose que je peux te dire, c’est que maintenant que tu es de retour dans ma vie, tu seras la seule et l’unique aussi longtemps que tu voudras bien de moi » murmurais-je au creux de son cou. J’eu un petit sourire quand elle m’expliqua par la suite en quoi consistaient les punitions. « Note à moi-même, acheter un chronomètre pour être certain de ne pas dépasser le quota journalier »

Elisandra n’était pas en colère, juste blessée car d’autres femmes avaient eu la primeur de profiter intimement de sa compagnie. Et le savoir la tuait. « Je sais que j’ai pas le droit de me plaindre parce qu’après tout tu es humain et tu étais seul… ce n’est pas de la colère que je ressens. » Elie se retourna bientôt, serrant ses mains dans les siennes autant qu’elle le put. « Tu as eu du plaisir avec ces femmes ? » Ce n’était peut-être pas intelligent de poser la question mais quelque part, elle avait besoin de savoir. « Prends un chronomètre parce qu’il est pas question que je doive me battre en duel avec ton agence, hein… elle te vole bien assez à moi j’trouve ! »

Elisandra me posa la question qui visiblement la blessait le plus et je soupirais pour l’attirer dans mes bras et la berçait contre mon torse. Je me fichais bien d’être totalement nu au beau milieu de mon bureau, il fallait que je la rassure une bonne fois pour toute. « Eli, ces trois femmes n’étaient que des pis-aller. Je les ai choisi parce qu’elle te ressemblait vaguement et que tu me manquais à la folie. C’est à toi que je pensais en les touchant, c’était à toi que je faisais l’amour mais elles n’étaient pas toi alors je ne prenais aucun plaisir. Le corps se libérait de cette tension mais le cœur et l’âme, elles, n’y prenaient aucun plaisir… C’était mécanique, sans sentiment, sans passion juste l’acte sexuel dans ce qu’il y a de plus primaire » expliquais-je avant de déposer un baiser sur le sommet de son crâne. « Je serais tout à toi, je te le promets »

Sûrement était-ce le moment idéal pour en parler, crever l’abcès une bonne fois pour toute afin qu’Elisandra cesser de douter sans arrêt ou même d’en cauchemarder dès qu’elle fermait l’œil. « J’aurais préféré être avec toi, crois-moi… ne pas dormir pendant quatre ans, ne pas galérer aujourd’hui à plein de points de vue. Si ce soir là j’étais venue à ton bureau comme je le voulais au départ, je serais restée avec toi et tout aurait été différent… » soupira-t-elle en s’emparant de son visage, caressant ses joues du bout de ses pouces avant de l’embrasser avec tendresse. « Tu es déjà tout à moi de toute façon, c’est écrit dans les toitoiles ! »

« On ne peut pas changer le passé agapi mou mais on peut encore bâtir notre avenir ensemble » répondis-je avec tendresse en lui rendant son baiser peu après. Je voulais qu’elle oublie cette mésaventure, qu’elle se concentre sur ce qui nous liait à présent. « Je suis heureux que tu te sois réveillée et que tu me sois revenue… J’ai trouvé le temps vraiment long sans toi… Ne me laisse plus, c’est tout ce que je te demande. Je n’y survivrai pas une seconde fois » murmurais-je avec sincérité car j’avais souvent penser au suicide pour la rejoindre et m’endormir pour l’éternité avec elle et j’étais heureux qu’Archi ait toujours été une raison suffisante pour rester en vie. « On ferait mieux de se rhabiller et de filer à la maison si tu veux que je fasse l’école buissonnière »

« J’y compte bien ! D’ailleurs en parlant de bâtir… si j’arrive à nous faire les plans d’une maison, tu voudras que je te montre ? » lui proposa-t-elle des étoiles plein les yeux, un sourire éclatant marquant les traits de porcelaine de son beau visage. « J’ai bien l’intention de rester aussi longtemps que tu voudras de moi, tant que tu me supporteras en fait… » avoua-t-elle avant de commencer à se rhabiller, non sans se dandiner joyeusement pour le provoquer, éclatant de rire comme une gamine. « Je suis trop balèze, je réussis à te faire sécher tes rendez-vous, yeah ! Call me Goddess !!»

Une maison, carrément ?! « Tu es une excellente architecte en devenir alors cela ne me pose aucun problème. J’ignorais que tu voulais une maison ? L’appartement ne te plait pas ? »lui demandais-je par curiosité car pour moi, une maison, un appartement n’étaient rien d’autres que des murs. Je n’avais jamais réellement connu le bonheur d’un foyer. « Je crois que je peux te supporter toute une vie »la taquinais-je avant de lever les yeux au ciel en marmonnant un « Allumeuse » de circonstance. Je m’habillais rapidement pour mieux ouvrir l’un des tiroirs de mon bureau pour en sortir une boite parfaitement neuve d’un portable. Oui, j’éclatais souvent mes téléphones ! « Prête madame la godess ? »