(+ Declan) But it wasn't me !

Jusqu’ici, Mallory avait réussi à contrôler à peu près sa montée d’hormones mais là, face aux paroles de Declan, elle ne put retenir les quelques larmes qui s’écoulèrent contre ses joues. « Tu veux dire que tu voulais me faire mal ? Je ne parle pas physiquement hein… mais pourquoi ? Quand bien même j’aurais fait ce film, ça n’aurait pas été pendant notre histoire, tu n’avais donc aucune raison de m’attaquer… je suis peut-être qu’une gourde mais là je ne saisis pas mais alors pas du tout ! »

Cela parait en live. Comment expliquer à Mallory mon mode de pensées ?! « J’étais jaloux et en colère. Je sais bien que même si tu avais fait ce film, je n’aurais eu qu’à fermer ma gueule mais autant me demander la lune. Ecoute, si je n’aime pas me mettre en colère, c’est bien pour éviter tout cela. Lorsque je me laisse aller à ce genre d’émotions, j’ai envie de tout détruire surtout l’objet de ma colère. Là, je crevais de jalousie alors j’ai cédé à ce besoin compulsif de faire mal »tentais-je de lui faire comprendre mais c’était presque impossible. « Je ne sais pas quoi dire d’autres mise à part que je regrette et qu’il est hors de question que je me laisse une nouvelle fois aller à ce genre de conneries. Je sais que tu aimes quand j’exprime ma jalousie mais aujourd’hui, on a bien vu les dégâts que ça pouvait faire. Je crois qu’il vaut mieux que je reste loin de ce genre de choses »

Effectivement Mallory avait du mal à saisir, surtout qu’elle sentait Declan rester distant, presque froid avec elle alors qu’il ne la lâchait pas en temps normal. Où était donc passés ses réflexes ? Eux aussi, ils semblaient être loin. « Tu es doué pour faire mal je confirme » tenta-t-elle de plaisanter pour détendre l’atmosphère, comme toujours, essuyant ses larmes au passage, se trouvant idiote de paraître aussi fragile alors que manifestement, il lui dirait qu’il s’en cognait que cela ne la surprendrait pas réellement. « Je ne sais pas quoi dire d’autre non plus… c’est toi qui sait je suppose. Il n’empêche qu’avec tout ça j’ai balancé ma lingerie par la fenêtre… j’ai dû faire la joie des voisines. »

« C’est mon métier »lâchais-je dans un soupire. Je n’étais pas un homme gentil à la base : je tuais, je torturais. A présent, Mallory connaissait une infime partie de ma part d’ombre et le moins qu’on puisse dire, c’est que cela l’avait douché. Pour ma part, je ne savais pas trop comment me comporter : la dégoutais-je ? M’aimait-elle toujours ? « On s’en fiche de la lingerie et des voisins. Ce n’est pas ça qui te rend sexy à mes yeux » lui dis-je avant de m’approcher d’elle et de la prendre dans mes bras. Je m’en voulais de l’avoir fait pleurer. « Tu sais exceptionnellement, je pourrais supporter une gifle hein »

« Je ne vois pas l’intérêt de te gifler » avait-elle avoué avant qu’une odieuse routine ne prenne le pas sur leur couple et qu’ils ne se mettent à traverser une sorte de crise des plus déprimantes. Mallory avait l’impression d’être au bord du gouffre, ses hormones ne l’aidant absolument pas en la matière, loin de là. Ce soir, en compagnie des filles, elle avait d’ailleurs complètement craqué en avouant détester son corps et avoir peur que Declan ne la désire plus et ne l’aime plus. Résultat, elle rentrait les yeux rougis dans le plus grand silence, s’asseyant sur le canapé en soupirant. Il fallait mieux qu’elle se calme avant de retrouver le lit conjugal…

Elle était con où elle le faisait exprès ? Comment pourrais-je ne plus la désirer ou même l’aimer ? C’était absurde. Totalement absurde. D’ailleurs, cela l’était tellement que je rentrais rapidement à la maison pour la retrouver sur le canapé. « Je crois qu’il faut qu’on parle Mallory »lui dis-je en m’asseyant sur la table basse en face d’elle. J’étais bien décidé à mettre fin à cette connerie dès ce soir car de un : mon bébé me manquait et de deux, j’en avais marre de la voir aussi triste. Je posais mes mains sur ses genoux. « Tu veux bien qu’on parle maintenant ? Je crois que toute cette histoire ne peut plus durer dans l’état actuel des choses »

Dans le silence le plus total, Mallory remonta son regard sur Declan qui venait juste de rentrer et se contenta de hocher la tête d’un air diablement triste lorsqu’il mit en lumière la nécessité absolue qu’ils se parlent. Pour ainsi dire, elle n’attendait que ça mais malheureusement pour elle, son mari lui avait prouvé jusqu’ici que la parlotte, ce n’était pas fait pour lui. « Je veux bien que l’on parle Declan mais je ne vois pas très bien ce qu’il y a à en dire pour être honnête » reprit-elle d’une voix douce sans le repousser une seconde.

« Eh bien moi au contraire, j’ai plusieurs choses à dire. Je pensais que la situation s’arrangerait d’elle-même mais il faut croire que j’avais tort » rétorquais-je en secouant la tête de droite à gauche. « Idiote »marmonnais-je avant de me reprendre. « Tu es idiote de penser que tu ne m’attires plus ou que je ne t’aime plus. Oui, tu as un corps magnifique mais cela ne fait pas tout dans la vie et cela ne suffit pas à t’aimer. Je ne veux pas te vexer mais beaucoup de femmes ont de jolis petits culs, des paires de loches à faire baver un homme »commençais-je avant de prendre sa main dans la mienne. « Tu es attirante à mes yeux parce que tu es toi. C’est ta personnalité, ton sourire, ton rire bref tes qualités comme tes défauts qui vont me faire t’aimer et te désirer. Le corps ce n’est qu’un emballage très attrayant certes mais ça ne fait pas tout. Je t’aime et te désire pour la femme que tu es là » lui dis-je en pointant son cœur.

Mallory écoutait les propos de Declan sans le lâcher des yeux, même si elle possédait un air des plus sérieux. « Je ne suis pas la plus jolie alors ? » demanda-t-elle en soupirant avant de secouer sa tête de droite à gauche. « Je n’ai jamais aimé mon corps, Declan. J’ai beau faire croire que je suis à l’aise dedans ce n’est pas le cas du tout. On ne m’a jamais considérée que comme une jolie poupée et mon père adoptif, quand j’étais adolescente, ne me faisait manger que de la salade pour que je puisse garder une jolie plastique… tu imagines l’image que ça m’a donné de moi ! Alors t’entendre l’autre jour avec tes amis me faire comprendre que moins sexy que moi en culotte en coton ce n’était pas possible, bah ça m’a blessée. Pire, ça m’a fait paniquer. Quand je vois les voisines te faire un défilé de lingerie, ça me rend limite hargneuse. »

« Pitié bébé ! Entre mecs, on a tendance à dire le contraire de ce que l’on pense justement pour garder la tête haute. On sait lire entre les lignes quand on se cause. Tu ne m’entendras jamais dire que j’ai des problèmes d’érection à Caleb par exemple. Je serais toujours aussi burné qu’un taureau en rut » lui dis-je avant de m’asseoir sur le canapé pour l’attirer sur mes genoux. « Ton père adoptif est un gros connard, on le sait tous les deux et je vais te dire une chose : la lingerie, c’est un accessoire. Ce n’est pas parce que tu vas porter uniquement de la dentelle que ça va te rendre sexy à mes yeux sinon j’aurais un problème, je fantasmerai sur toutes les nanas. C’est ton attitude quand tu la portes, ce sont tes regards, tes petites moues bref TOI qui rends la lingerie sexy à mes yeux et tu es et resteras la plus jolie à mes yeux car c’est de ton âme dont je suis raide dingue pas de tes fringues »