(+ Declan) But it wasn't me !

Mallory était allée faire des emplettes et n’avait pas vu l’heure passée. Résultat, vingt-heures sonnaient au cadran lorsqu’elle passa la porte de la maison fraîchement achetée avec Declan. Elle déposa ses sacs de lingerie dans l’entrée, découvrant son mari assit sérieusement sur un fauteuil, tricot en main. « Désolée pour le retard je n’ai pas du tout vu l’heure passer… mais j’ai fais des achats qui vont sûrement te plaire ! » lança-t-elle à la cantonade avant de s’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil. « Je peux avoir un p’tit bisou quand même ? »

J’avais envie de fracasser cette télévision que je fusillais du regard. Tu parles d’une connerie, pourquoi bordel de merde, j’avais maté ce dvd ?! Au départ, je pensais me taper un film normal mais le mec de la boutique de location de dvd avait dû croire que ce serait marrant que je vois l’une des scènes du film. « Tiens donc ? Tu as acheté quoi ? Si tu me sors que c’est un truc sexuel, je crois que je commets un meurtre » marmonnais-je froidement tout en esquissant pas le moindre geste envers elle. « Si tu veux ton bisou, t’as qu’à venir le chercher »

Mallory se redressa aussitôt face à sa froideur, se remettant debout pour le toiser en croisant les bras contre sa poitrine. « Mais dis-moi Declan O’Malley, tu as bouffé du lion ou j’ai une hallucination ? » arqua-t-elle un sourcil, surprise qu’il soit aussi… glacial avec elle alors qu’elle ne pensait pas avoir fait de connerie. « Qu’est-ce qui me vaux cet accueil aussi froid, si tu me permets de savoir au moins ? »

« Qu’importe ce que j’ai bouffé » marmonnais-je avant de balancer mon tricot dans la pièce. Cela ne me détendait pas et la simple vision des sacs de lingeries m’énerva davantage. « Je vais finir par croire que tu penses qu’au cul… en même temps pas trop étonnant après ce que j’ai vu » lui dis-je sans pitié avant de soupirer et de me relever pour lui tendre la boite du lecteur. « Tiens, fais toi plaisir ! »lui dis-je tandis que je me dirigeais vers la cuisine pour prendre une bière. Je n’avais pas envie de voir cette foutue scène une deuxième fois.

« Pardon ?! » manqua-t-elle de s’étrangler avant de mettre le DVD dans le lecteur pour mieux s’étrangler de plus belle alors qu’elle comprenait où il voulait en venir. « Tu penses sincèrement que j’ai joué dans un film porno, c’est ça qui te mets les nerfs en pelote à ce point ?! » cria-t-elle du salon pour qu’il l’entende avant d’éteindre immédiatement la chose pour mieux se diriger vers la cuisine et ôter son t-shirt. « Tu vois, CA c’est MON VRAI DOS, vu ? Il est tatoué du haut jusqu’au bas et je pensais que depuis le temps que tu me connais bibliquement, tu l’aurais remarqué ! La nénette a non seulement les yeux marrons mais en prime le dos complètement vierge ! Mais t’en fais pas… tu crois que je pense qu’au cul ? Tu l’as vu mon cul ? Bah tu le toucheras plus ! » s’emporta-t-elle, lui balançant son t-shirt à la poire avant de se river sur ses sacs pour mieux les flanquer dans la poubelle extérieure d’un geste rageur.

« T’ES PAS OBLIGEE DE SORTIR A MOITIE A POIL DEHORS ! »m’écriais-je tandis qu’elle était reluquée par les voisins. Je l’attrapais par le bras pour la faire rentrer à la maison. « Que tu m’en veuilles, c’est une chose mais jusqu’à preuve du contraire, j’ai pas forcément envie que la mère de mes gosses traine à poil devant des pervers à moins que ça te plaise d’être reluquée »explosais-je car ma jalousie avait atteignit des sommets encore jamais atteints. Si Mallory se plaignait que je contrôlais toujours mes pulsions de jalousie, elle allait être servie. « Ok ce n’est pas toi mais sur le coup, tu m’excuseras mais j’ai pas pensé à regarder la couleur de ses yeux ni même son dos puisque je voyais un mec se troncher le sosie de MA femme ! Alors merde à la fin !»

« JE SUIS PAS A POIL ! » s’exclama-t-elle avant de se dégager de l’emprise de son poignet pour mieux reprendre son t-shirt afin de le remettre. « Ça me plaît pas d’être reluquée, mais faut croire que je pense qu’au cul, hein ? » lâcha-t-elle, sarcastique au possible, Mallory ayant été diablement blessée par sa remarque alors qu’elle avait fait la majeure partie de ces achats du jour en se demandant si les ensembles allaient lui plaire. « Ouais bah c’est pas moi sur la vidéo, désolée ! Si tu avais pris trente secondes pour m’appeler je te l’aurais dit mais non, c’était forcément moi, il n’y avait aucun doute possible ! »

« J’ai pas réfléchi putain ! Je pensais voir un film d’action et pour de l’action j’en ai eu puisque je suis tombé sur ça » grognais-je. Ok j’avais agi comme un con mais j’avais ma fierté. Elle pouvait comprendre que la jalousie avait parlé non ?! « C’est une question de mauvais timing… Putain Mallo, je venais de penser que je t’avais vu en train de te faire enculer par un mec gaulé comme s’il était shooté aux stéroïdes alors te voir te ramener avec des sacs de lingeries, tu m’excuseras mais sur le moment, j’ai explosé » continuais-je d’argumenter sans trop savoir quoi dire d’autres.

Mallory avait le visage marqué par la colère tant son « mauvais timing » lui restait en travers de la gorge. A c’était un coup à ne pas lui donner envie de refaire des emplettes de sitôt ou même des avances tout court d’ailleurs ! « Bah c’est pas grave, les sacs sont à la poubelle ils vont plus t’empêcher de dormir » lança-t-elle d’un ton colérique avant de hausser les épaules. « Puis arrête avec tes sales images c’était pas moi je te dis, tu vas coucher là-dessus ?! Je voudrais bien passer s’il te plaît, j’aimerais aller prendre une douche si c’est pas trop demandé ! »

« Tant mieux ! »lâchais-je avant de m’effacer pour la laisser prendre sa douche. Bordel, pourquoi j’étais un foutu irlandais fier comme pas deux ?! Cette même fierté qui m’empêchait de lui demander pardon. A la place, je sortais le dvd pour mieux l’exploser entre mes mains. Putain que ça faisait du bien. J’attrapais ma veste l’instant d’après pour mieux claquer la porte. J’avais un vendeur de dvd à aller voir. Je revins trois quart d’heures après, l’esprit un peu plus dégagé et un bouquet de fleur dans les mains. « Pour toi. Tiens. »lui dis-je en détournant le regard et en lui collant le bouquet dans les bras.