(+ Caleb) Le jour se lève sur ma peine...

« Effectivement, vu comme ça il y a sûrement pire… » rit-elle de bon cœur avant de rougir en le voyant se déshabiller. « Peut-être que c’est moi qui vais avoir du mal à rester concentrée en fait » renchérit-elle en frissonnant aussitôt lorsqu’il se mit à la mouiller et à commencer le nettoyage, oubliant qu’elle avait ôté son pansement au dos aujourd’hui et que par conséquent, il avait une vue on ne peut plus large sur toutes les cicatrices qu’elle portait dans son dos.

« Qui sait, c’est peut-être le but de la manœuvre. Limite, tu devrais aller dire merci à Lena en lui signalant que grâce à elle, nous avons fait des folies dans la salle de bain » la taquinais-je en déposant un baiser sur son épaule, mes mains caressant son corps pour la débarrasser de la peinture même si la manœuvre restait d’une sensualité débordante. « Comment va ton dos chaton ? » lui demandais-je légèrement inquiet tout de même. Je crois que je ne m’étais jamais autant soucié d’une personne avant elle.

Thaïs éclata de rire avant de se retourner pour l’embrasser tendrement. « Tu sais que tu ne devrais pas dire des choses pareilles car je suis tout à fait capable ! Même si ça colle cette peinture c’est atroce, tu parles d’un glamour ! » soupira-t-elle doucement en secouant négativement la tête de droite à gauche avant de sourire doucement, caressant la joue de Caleb au passage. « Il va mieux grâce à toi… tu as tellement bien veillé au grain ! »

« Cela me dérangerait pas si je n’étais pas certain qu’elle ne te ferait aucune misère en retour. Je n’ai pas envie que tu sois blessée par ma faute » murmurais-je en prenant son visage en coupe, la débarrassant des restes de peintures qui la maquillait. « Tu commences à reprendre figure humaine »la taquinais-je avec tendresse avant de déposer un baiser sur ses lèvres. « Tu es la personne la plus précieuse à mon cœur, normal que je veille au grain »

« On peut faire des folies sans lui faire un récap non plus… » soupira-t-elle en rougissant, légèrement honteuse de ce qu’elle venait de dire non sans en penser chaque mot. Ceci dit, en attendant, Thaïs se laissait complètement laver par les bons soins de Caleb, riant même à ses propos alors qu’il lui disait qu’elle reprenait peu à peu forme humaine. « C’est rassurant de ne plus être un zombie ambulant ! » poursuivit-elle sur le même ton sans perdre son sourire. « Toi aussi tu es la personne la plus précieuse à mon cœur. C’est pour ça que je me fiche de ce que Lena pense, en revanche, j’apporte beaucoup d’importance à ce que toi tu penses. »

« Tout à fait » murmurais-je en me sentant prêt à la croquer toute entière tant elle était magnifique avec ses rougeurs. Je n’avais jamais vu une femme autant rougir que Jen’. « Même zombie, tu me rendais dingue de toi »rigolais-je conscient que ma réplique allait sûrement me faire passer pour un pervers de la plus grande espèce mais je m’en fichais bien. Je n’avais pas honte de mes sentiments ni même de mon attirance pour elle. « Question à cent mille dollars… J’ai envie de te faire l’amour dans cette douche, tu réponds quoi ? » la taquinais-je.

« Même si je suis pleine de peinture, pas maquillée et pâle comme un drap ? » s’amusa-t-elle à répondre, se tournant en dérision sans pour autant se rabaisser, c’était juste histoire de rester dans le même ton. Certes, Thaïs n’avait pas une très haute opinion d’elle-même mais il ne fallait pas pousser mémé dans les orties. Ceci étant, cela ne l’empêcha pas de rougir de plus belles aux propos de Caleb. « J’en dis que c’est bon la honte et que j’ai follement envie aussi ? Mais quelqu’un pourrait nous surprendre… non ? »

« Même comme ça ! De tout de manière, tu pourrais avoir un nez crochu et une voix nasillarde, je t’aimerai et te désirerai quand même » haussais-je les épaules  car Jen’ était la femme de ma vie, j’en étais persuadé. La seule et unique. « Ne t’inquiète pas, j’ai verrouillé la porte alors nous sommes seuls après… suffit d’être un peu plus discret qu’au manoir » ajoutais-je faisant référence à toutes les pièces que nous avions baptisé. Je crois que je ne verrais plus jamais la table de notre salle à manger pareille.

« Je n’ai pas la berlue ni besoin de me pincer, tu viens de me dire que tu m’aimais ? » bloqua-t-elle quelques instants tant Thaïs était à la fois émue, comblée et touchée par ses paroles. C’était la première fois qu’on lui disait d’aussi belles choses et fatalement, elle passa aussitôt ses bras autour du cou de Caleb pour lui offrir un baiser des plus passionnés. « Je peux être très discrète et silencieuse si tu l’es tu sais… je suis aussi furtive qu’un chaton ! »

« Bien sûr que je t’aime, cela me semblait évident » fronçais-je les sourcils avec l’impression d’avoir sorti une connerie mais la réaction de Jen’ me rassura et je prolongeais le baiser jusqu’à plus de souffle. « Miaou ? » lâchais-je peu après en la soulevant pour l’adosser délicatement contre la paroi de la douche, veillant à ne pas lui faire mal inutilement. « Tu me rends dingue, tu es au courant ? Cela va être dur d’être tout contre toi et d’être sage cette nuit»