(+ Mina) à travers le Bayou

Effectivement, les rôles n’étaient pas du tout les mêmes que dans les idées manifestement reçues de Mina. Cependant, comme elle s’y attendait, Bambi entendit à nouveau sa tendre moitié se rabaisser et pour le coup, elle ne put s’empêcher de soupirer. « Il y a un jour dans ta vie ou tu trouves ce que tu fais mélioratif ? » demanda-t-elle en croisant ses bras contre son corps, s’arrêtant subitement de marcher. « Le passé, c’est le passé. Tu n’as pas de pénis oui, normal tu es une gonzesse ! Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas comblée. Je te donne l’impression de m’emmerder quand on fait l’amour ? »

Je sentais poindre la dispute et pour le coup, je ne l’aurais pas démérité. « Arrête, je suis pas toujours en train de me rabaisser » protestais-je mollement même si c’était un peu le cas mais je n’y pouvais rien –quoique, j’étais toujours fière de mes créations ; « J’ai pas dit ça Bambi… C’est juste que cela pourrait te manquer, je ne sais pas moi. J’essaie simplement de savoir où tu en es car pénis ou pas, tu sais très bien que de mon côté, cela ne fera jamais la différence puisque dès que je suis excitée, je me transforme en véritable chatte en chaleur »

« Tu es assez spécialiste en ce moment en tout cas » fit-elle remarquer sans violence même si cela finissait par l’énerver que Mina ne constate pas d’elle-même son extraordinaire valeur. Bambi n’était pas du genre à passer par quatre chemins pour le dire, voilà tout… « Sauf que je t’ai dis que ça ne me manquait pas ! Faut que je le répète en italien ? Fais-nous un peu confiance et arrête de te poser mille questions qui n’ont pas lieu d’être, vis juste les instants ! »

« Tu ne t’es jamais dit que peut-être tu voyais enfin ce travers chez moi ? Je n’ai pas changé depuis que nous sommes en couple, c’est simplement que tu vois des choses que tu ne voyais pas avant »soupirais-je. J’avais toujours été d’une nature craintive et dotée d’une faible estime de moi. Ce n’était pas nouveau mais cette fois-ci, Bambi le percevait davantage puisque nous vivions ensemble. « Je suis désolée »murmurais-je en baissant la tête. Vivre les instants présents ? C’était difficile. « Je t’embêterais plus avec ça B. Tu me fais visiter la ville ?»

« Oh si je me le suis dit plus d’une fois mais ça ne signifie pas que je laisse passer pour autant parce que pour moi, tu ne mérites pas de te rabaisser à longtemps de temps » avoua-t-elle sur le même ton, avant de soupirer à son tour. « Moi aussi je suis désolée, je suis peut-être quelqu’un de trop franc mais tu ne m’embêtes pas avec ça. Tu sais, ce n’est pas parce que tu vas le cacher que je ne vais pas m’en rendre compte… sinon, tu veux visiter quoi en premier ? »

« J’ai jamais eu une grande estime de moi. Ce n’est pas faute d’essayer mais c’est dur d’aller vers les gens en sachant qu’ils vous verront toujours comme cette foutue garce de fille facile alors que tu as l’impression d’être tout l’opposé. Tu sais, lorsque Mallo ou Thais me racontent des choses de notre passé commun, il m’arrive d’avoir honte de moi alors que j’ai l’impression que ce n’est pas moi. Je n’ai pas vécu ça tout en les ayant vécus… Je sais jamais où me situer » lui expliquais-je avant de secouer la tête. Bambi ne pouvait pas m’aider avec ce problème, c’était à moi de le régler. « Pourquoi pas en commençant par le lieu que tu as préféré quand tu es venue avec ta mère ? »

« Et tu en parles souvent avec les deux miss ? Parce qu’elles peuvent peut-être t’aider… je ne dis pas que j’ai réponse à tout mais tu peux m’en parler à moi aussi. Ce n’est pas en cherchant à oublier le problème qu’il n’est pas là tu sais » fit-elle avant de s’emparer de sa main pour mieux la conduire de très loin au lieu où elle avait eut les plus belles sensations de sa vie, à savoir une fête foraine qui sévissait depuis de très nombreuses années. « C’est ici qu’elle m’a emmené et que j’ai le plus aimé. »

« Je n’en parle presque jamais… Le seul point positif c’est que ça fait un moment que je n’ai pas été prise à partie ou qu’on ne m’a pas limite agressée en pleine rue ! Y a du progrès » rigolais-je doucement en liant nos doigts ensemble, la laissant me guider jusqu’à une fête foraine. « Haaaaan !! J’adore les fêtes foraines !! On peut faire des manèges ? Et puis, c’est la coutume, tu dois gagner une grosse peluche pour me l’offrir… C’est toujours comme ça dans les films romantiques alors à toi de jouer cara mia » la taquinais-je en déposant un baiser à la commissure de ses lèvres.

« Et bien tu devrais ! » lâcha-t-elle avant d’arquer un sourcil une fois qu’elles furent à ladite fête foraine. « Hey toi aussi tu dois gagner une peluche pour moi, pas de raison !! On est en démocratie ici, donc chacun son tour… tu préfères aller sur un manège ou d’après tenter de gagner un prix ? » lui proposa-t-elle, ne sachant pas par quoi elle voulait commencer. « Quoi qu’on fasse, moi j’ai envie d’une barbe à papa ! »

« Ok… Je vais pouvoir te montrer mon talent caché à la pêche ! » rigolais-je car je n’étais pas mauvaise dans la pêche aux poussins, j’étais même plutôt douée car non seulement, c’était mon stand préféré dans les kermesses mais j’adorais aller pêcher avec Trevor. Tous les ans, durant l’été, on s’organisait un petit week-end de pêche dans le Colorado.   « Je préconise qu’on fasse les manèges avant et on terminera par les stands… mais avant, allons te chercher ta barbe à papa… C’est pas dit que je ne t’en pique pas un bout » l’embêtais-je avec une petite moue adorable.