+ La curiosité est un très vilain défaut (jackie)

« Que quoi ? » dit-il en fronçant légèrement les sourcils. Non pas par contrarier mais plutôt pour remplacer le fait de se mordre la lèvre. Charly se demandait bien comment elle comptait le cacher, pour le moment cela ne se voyait pas mais dans quelques mois si. Du moins si elle gardait le bébé mais malgré sa curiosité, il n’allait tout de même pas lui poser la question. Quand elle lui annonça qu’elle allait l’éviter, il secoua les épaules. C’était une idée mais bon il n’était pas sourd, il allait sûrement entendre les rumeurs non ? Sauf s’il habitait dans une grotte lorsqu’il n’était pas en cours. « Et dans le pire des cas, il l’apprend, tu ne penses pas qu’il va mal réagir ? C’est tout de même énorme de cacher un tel secret.» Charly tourna la tête vers elle, essayant de sourire.

Charly la regarda un peu sceptique mais décida d’abandonner en secouant les épaules. Il ne cherchait plus à comprendre les filles, c’était beaucoup trop compliqué. Il lui faudrait un livre pour les décrypter, ça devrait exister ce genre de bouquins. Ca l’aiderait sûrement dans ses problèmes de filles. Parce que plus il essaye de les comprendre, moins c’est le cas. Il se passa une main derrière la nuque. « C’est certain que s’il l’apprend seulement dans les derniers mois, hormis avoir un calendrier sur lui, il n’aurait aucun moyen de le savoir mais bon.. Peut-être que justement avoir un gosse le ferait redescendre sur terre et il prendrait peut-être ses responsabilités. Mais c’est vrai que c’est rare qu’un gars agisse de cette façon. » Surtout quand un bébé était en jeu. C’était un chamboulement assez important dans la vie, il fallait vraiment être sur de sois et être prêt à se comporter en adulte.

Quand elle parlait froidement, elle avait le don de lui donner des frissons. Mine de rien, elle pouvait être un peu effrayant quand elle le voulait. Et Charly ne voulait pas la contrarier. Après tout, il y avait bien un diction qui disait ne jamais contrarier une femme enceinte ? Il allait essayer de respecter celui-ci. Il avait assez causé de dégâts comme ça pour aujourd’hui. « Tu as sûrement puis toi seule, peut faire ce choix.  » Il avait parlé d’une toute petite voix comme si il avait peur qu’elle s’énerve d’un coup. D’ailleurs, en y réfléchissant, il se demandait ce que lui, il ferait dans cette situation. Il serait probablement présent même s’il serait mort de trouille. Il se trouvait encore jeune pour avoir un enfant, sans diplôme ni boulot ça ne pouvait rien faire de bon. « Ok, pas de soucis. Alors tu étais en plein devoirs ?   » dit-il en changeant complètement de sujet avant de la regarder tomber sur le lit.

C’était un sujet comme un autre mais Charly serait moins sur un terrain glissant. Puis il en savait déjà bien assez pour quelqu’un qui ne souhaitait pas se mêler des affaires des autres. En faîte, il était peut-être comme toutes ces commères sauf que lui, il se servait de sa gentillesse sans vraiment y faire attention. C’était à méditer ce point-ci. Le jeune homme sourit doucement tapota légèrement sa main lorsqu’elle le remercia. Il n’y avait pas de raison, c’était tout naturel. « Tu pourrais revenir en cours, je sais que ça peut être dure mais au moins tu aurais de quoi t’occuper les esprits. Puis les profs ne vont pas se poser de questions s’ils ne te voient pas pendant un petit moment ? » Sa voix intérieure lui demanda une nouvelle fois, de quoi il mêlait encore. Mais bon, le rythme scolaire était assez conséquent surtout pendant ce moment de l’année.

Enfin Charly avait abordé la question des professeurs mais qui sait, peut-être qu’elle en avait parlé à l’un d’eux après tout. Même si lui ne se voyait pas confier ce genre de chose à un prof. « Je comprends, prends ton temps. Puis tu es intelligente, tu rattraperas vite ton retard. » dit-il d’un ton encourageant. Il la regarda jouer avec ses mains, un petit sourire presque triste sur le visage. Même s’il ne l’était pas, Charly était plutôt inquiet. Il ne put qu’hocher la tête positivement à ces mots. Elle n’avait pas tout à fait tord. « Au contraire, je pense que tu devrais. Pour leur montrer que malgré tout ça, tu ne te laisses pas abattre et que cela ne t’atteins pas. » Il disait ça mais il savait que cela ne devait pas être facile à vivre comme situation.