(+ Thais) Seven years ago.

Le besoin de lui plaire, de la combler était absolu. Je ne voulais pas lui manquer de respect ni même assouvir mon désir sans penser ne serait-ce une seule seconde au sien. Non, je voulais une étreinte pleinement partagée. « Je te veux toi aussi.. Rien que toi » avouais-je sans oser prononcer les mots d’amour qui pourtant n’attendaient que la liberté pour s’exprimer. Je repris ses lèvres avec passion dévorante, gardant une main contre sa féminité pour mieux la caresser de mes doigts, me jouant de son désir et de son plaisir. « Est-ce que tu aimes ? » demandais-je peu sûr de moi.

Si Thaïs n’avait pas été d’accord, Caleb l’aurait très vite sentit. Au contraire, son corps n’avait de cesse de l’appeler et de le vouloir, lui et personne d’autre. Pourquoi croyait-il qu’elle avait été si déçue à chacun de ses refus ? « Je suis toute à toi… rien qu’à toi » répéta-t-elle non sans lui rendre son baiser au-delà des mots, son corps se soulevant, allant même jusqu’à entourer les hanches de Caleb pour l’inciter plus encore. « Je crois que mon corps te fais comprendre qu’il adore… » ajouta-t-elle non sans lui mordiller l’oreille, pour mieux descendre et dévorer littéralement son cou… « Caleb je te veux maintenant… »

« Je… Je t’appartiens aussi » bafouillais-je maladroitement sans cesser pour autant mes caresses, les rendant encore plus sulfureuses en plongeant mes doigts en elle pour entamer un ballet des plus délicats et passionnés en même temps avant qu’elle ne me demande de lui donner plus, de me donner à elle. Je ne savais pas si je saurais combler ses attentes mais je voulais essayer. Alors, sans quitter son regard, je liais nos corps et nos cœurs d’un ample coup de reins avant de prendre ses lèvres dans un baiser d’une tendresse enfouie. « Je t’aime Jennelynn »murmurais-je à son oreille.

Quelle délicate musique à ses oreilles. Thaïs n’aurait pas pu rêver meilleure première fois avec Caleb car il se donnait certes avec maladresse, exactement comme elle, mais sans condition, surtout lorsqu’il se déclara à elle après avoir entamé un long va et vient en liant leurs deux corps. « Si tu savais comme je t’aime Caleb… » murmura-t-elle avec émotion alors qu’elle s’abandonnait littéralement entre ses bras, s’emparant aussitôt de ses lèvres pour appuyer ses paroles en sentant ses hanches se soulever comme pour lui offrir d’autant plus de marge de manœuvre. Entre ses bras, elle avait sûrement connu le plaisir pour la première fois…

C’était magique. Je n’avais jamais ressenti un tel plaisir à me fondre dans un corps. L’amour rendait notre corps à corps bien plus puissant et l’envie de le prolonger jusqu’à la fin de nos vies était tentante bien qu’impossible. Je prenais toutefois de plus en plus d’assurance à mesure que le plaisir montait en moi. Un plaisir qui m’avait souvent fui, incommodé ou alors dégouté. Avec elle, tout était différent. Je goutais et touchais au paradis si bien que lorsque la jouissance me frappa, je me retrouvais au sommet du plaisir, retombant dans ses bras non sans l’embrasser tendrement. « J’aimerai que ce moment dure à jamais » murmurais-je en caressant son visage angélique. « Reste près de moi, ne me quitte jamais »

Caleb n’était pas le seul à avoir vécu un moment magique. Thaïs elle-même n’avait jamais connu pareille sensation avant de s’abandonner entre ses bras. Elle aurait voulu que cet instant ne s’arrête jamais, mais cette étreinte douce alors qu’elle l’accueillait entre ses bras la seconde qui suivit ne fut pas moins délicieuse. « Rien ne nous empêche de le faire durer » murmura-t-elle doucement contre ses lèvres avec beaucoup de tendresse. « Je reste Caleb, je n’ai pas l’intention de te quitter, je t’aime trop pour ça… j’ai rêvé que tu me remarques à l’instant même où j’ai posé mon regard sur toi et aujourd’hui de vivre un rêve ! Mais est-ce que… tu as aimé ? »

Je roulais sur le dos, l’attirant contre mon torse pour prolonger notre étreinte. Je n’avais pas envie de la lâcher de peur de replonger dans ma solitude. C’était étrange mais elle m’apportait une chaleur salutaire, une lumière dans mes ténèbres. « Cela fait longtemps que tu es amoureuse de moi ? Pourquoi n’être pas venu plus tôt ? »lui demandais-je avant de me traiter d’idiot. Cela faisait presque deux ans que j’avais disparu de la circulation. « Oui… Je n’ai jamais ressenti ce genre de chose avec quelqu’un d’autre que toi » murmurais-je avant de me redresser sur un coude pour plonger mon regard dans le sien. « Et toi ? Tu as aimé ? » demandais-je avec une certaine appréhension.

Thaïs ronronna littéralement d’aise en se blottissant contre ses bras, aimant par-dessus tout les câlins et les attentions lorsque ces dernières étaient sincères… et c’était le cas aujourd’hui. « Bien six mois. Depuis que je t’ai vu pour la première fois danser seul dans la salle de danse à la rentrée. Mais… je ne suis pas venue parce que tu paraissais inaccessible puis tu étais en couple et je ne suis pas une briseuse de couple » avoua-t-elle avec maladresse et tristesse, même si elle s’était sentie diablement seule avec ses sentiments non partagés. « C’est vrai ? Oh moi j’ai adoré, j’avoue que c’est heum… la première fois que je ressens vraiment du plaisir avec quelqu’un ! »

« Six mois ? » fis-je étonné avant de soupirer. « On a perdu du temps pour rien, je n’étais pas vraiment en couple. Fanny me servait d’alibi pour être tranquille » marmonnais-je avant de lui caresser la joue et déposer un baiser sur son front. « J’ai l’impression que c’était notre première fois à tous les deux. J’aime l’idée »lui souriais-je avant tendresse avant de la regarder avec amour. « Merci d’être entrée dans ma vie »

Thaïs hocha timidement la tête, rougissant légèrement de honte. « J’ai l’impression oui mais j’ai essayé d’attirer ton attention… sauf que tu ne me voyais pas » avoua-t-elle, car ce n’était qu’à partir du moment où elle était rentrée au service de sa mère que Caleb lui avait réellement accordé un regard. « J’adore l’idée également j’avoue… et d’ailleurs… est-ce que tu penses qu’on pourrait dormir ensemble ou tu veux que j’aille dormir dans ma chambre ? Je t’éviterai peut-être d’avoir de mauvais rêves… » proposa-t-elle avec timidité non sans embrasser le bout de son nez. « Il n’y a aucune raison de me remercier… merci à toi plutôt. »