(+ Thais) Seven years ago.

Les fêtes à la Lowell House était toujours pleine d’ambiance mais quoi de plus naturel, tous les artistes mettaient en commun leurs talents pour réaliser une soirée festives. Cette confrérie non plutôt cette famille était celle que j’avais choisie et je ne le regrettais pas car je m’y étais fait des amis du tonnerre à savoir Eventine et Aidan, mes deux colocataires. On n’avait pas notre pareil pour faire les cons même si pour le moment, je me tenais bien. Il faut dire que je sortais avec une Eliot prénommée Fanny et que la détente n’était pas vraiment son dada. « Salut Jennelynn » saluais-je une Cabot que je connaissais un peu en même temps, elle était employée par mes parents pour jouer du piano lors de soirées données par ces derniers. « Pourquoi tu lui parles encore à cette fille ?! » soupira Fanny tout en jetant un regard condescendant à cette dernière avant de ni plus ni moins de lui renverser son verre sur sa magnifique robe. « Oups… En même temps, vu l’horreur de ta robe, je te rends service » pouffa ma petite-amie. Enfin ex. Pour le coup, elle m’avait dégouté d’elle. « Fanny, t’es vraiment conne par moment ! » grognais-je avant de prendre le bras de Jennelynn pour la conduire dans ma chambre. « Je suis désolé de son comportement mais je connais quelqu’un qui va pouvoir t’arranger ce problème de robe »marmonnais-je tout en dégainant mon portable.

Pourquoi s’était-elle pointée à une soirée organisée par la Lowell House ? Excellente question. Sûrement pour l’apercevoir. Thaïs à cette époque était d’une timidité maladive, habilement couplée à une douce folie faisant agréablement son charme. Mais hélas, à peine eut-elle le temps de saluer Caleb d’une main que sa copine du moment s’en prenait à elle, sans douceur aucune. « Tu sais, je peux juste rentrer me changer c’est vraiment pas la fin du monde ! » avait-elle répondu alors que le bel allemand l’avait attrapée par le bras et conduite dans sa chambre. « Je crois que ta copine aime bien me chercher des poux ! »

Je m’en voulais un peu car je savais que si Fanny s’en prenait à Jennelynn, c’était un peu de ma faute. Le pire, c’est que nous n’étions pas vraiment en couple. Elle était là plus pour me servir d’alibi qu’autre chose car le seul que je supportais dans l’intimité était un homme, un russe bien plus âgé que moi. Et oui surprise, Caleb Weyss appréciait un homme dans l’intimité –enfin c’était compliqué. « Pourquoi ?! Mon amie arrive dans dix minutes avec une nouvelle robe pour toi et puis, c’est de ma faut ce qui t’arrive »soupirais-je avant de me passer la main derrière la tête. « Ex copine » ajoutais-je par-dessus.

Thaïs esquissa un petit sourire sans savoir vraiment sur quel pied danser en présence de Caleb, comme lorsqu’elle le croisait dans le couloir de la fac ou même dans un gala organisé par ses parents et pour lequel elle était toujours choisie en tant que pianiste. « Pourquoi ta faute ? » s’étonna-t-elle aussitôt, s’asseyant sur le lit. « Désolée pour ton… ex alors. J’attends ton amie mais à une condition. Tu m’offres une danse après ? Pas encore dansé ce soir, à croire que j’ai définitivement pas choisi la bonne robe ! »

« Fanny est capricieuse et ne supporte pas quand je m’approche d’une autre femme alors oui, c’est ma faute » haussais-je les épaules, l’air de rien tout en restant les mains dans les poches de mon pantalon, l’observant. Elle était vraiment mignonne. « Une danse ? Je ne peux pas te la refuser et arrête, ta robe est très bien. Je te trouve vraiment belle dedans » la complimentais-je sans trop savoir quoi dire d’autre. Je n’étais pas un grand bavard devant l’éternel.

« Ça s’appelle pas du caprice, mais de la jalousie ou de la possessivité. En même temps on peut la comprendre ! » fit-elle remarquer d’un air adorable puisqu’elle ponctuait à chaque fois ses paroles d’une petite moue donnant presque envie de la serrer contre soi et de l’embrasser. « Merci du compliment… mais tu te rends compte on m’a pas proposé de danser ! Faut que je revoie ma technique… » De séduction, sous entendu. Ce qui ne l’empêchait pas de rougir à cause du compliment de Caleb.

« Je n’appartiens à personne, il faudra qu’elle le comprenne » rectifiais-je aussitôt avec un semblant de fierté dans la voix. Non, hors de question qu’une tierce personne me mette le grappin dessus. J’étais libre et je comptais le rester. L’idée même d’avoir une laisse autour du cou me rendait nauséeux. « Tu sais, tu es très bien comme tu es, pas besoin de te transformer en une vamp ou une séductrice. Perso, je ne trouve pas ça très attirant… par contre tes rougeurs, c’est tout autre »plaisantais-je en lui adressant un petit clin d’œil complice.

« Considère que j’ai rien dit » leva-t-elle aussitôt les mains en un signe défensif même si Thaïs ne partageait pas du tout son avis. Au contraire, de son côté elle rêvait de vivre une histoire d’amour si intense qu’elle se perdrait totalement dans le regard de l’autre d’une simple œillade, qui ne pourrait que la rendre littéralement fiévreuse. « Ah nan mais je vais pas me transformer en vamp ! J’en serai jamais capable. Mais me faire inviter, j’aimerais bien. Tu sais, au pire je mettrai ça sur ma liste de mes échecs et pis le tour il est joué ! » fit-elle d’un petit sourire intimidé.

« Tu as une liste de tes échecs ? »fronçais-je les sourcils avant qu’une tornade brune n’arrive dans ma chambre sans frapper. « Caleb, tu me dois un coït pour m’avoir interrompu quoique, ce type bandait vraiment pas droit, je me serais fait chier. Bah tu me devras au moins une bière trésor » annonça clairement Wilhelmina avant de se tourner vers Jennelynn. « Joli petit lot, je la préfère à ta catin d’aristocrate » soupira-t-elle avant de tendre une robe toute neuve à la jeune femme. « Tiens beauté et amuse toi bien… ah et s’il te prend l’envie de devenir mannequin pour moi, demande à mon trésor mon numéro. Bye les tourtereaux » lâcha-t-elle avant de disparaitre non sans m’avoir claqué un baiser sur les lèvres. « Ingérable ! De quoi parlions-nous au fait ? »

« Heu… possible ! » tenta-t-elle de botter en touche avant qu’une tornade des plus hallucinantes n’arrachent plusieurs expressions bouche bée à Thaïs. Ce n’est qu’une fois que l’amie de Caleb fut partie que Thaïs éclata littéralement de rire. « Bah au moins, si je me loupe, je sais que je peux devenir mannequin ! » s’exclama-t-elle avant qu’on ne frappe à nouveau à la porte. « Weyss, si jamais tu recroises la brunette qui a eut sa robe foirée, envoie-la-moi, je veux bien l’aider à se changer ! » avait-il fait pour mieux disparaître, hilare. « Bah au pire je sais que quelqu’un veut me faire mon affaire ce soir » fit-elle, hilare.