(+ Bambi) Stop running away from me

« Ne te moque pas de moi ! » m’emportais-je légèrement car elle ne pouvait nier l’évidence. Je l’avais vu embrasser cet homme comme si sa vie en dépendait. Cela me brisait d’autant plus le cœur car avec moi, elle n’était guère démonstrative mais je comprenais maintenant un peu mieux : je ne l’attirais tout simplement pas. « Tu m’apportes des chocolats ?! C’est parce que tu te sens coupable. S’il te plait B. arrête de jouer avec mes sentiments. Je t’ai vu, je sais tout ! Je sais que tu sors avec un homme, je t’ai vu l’embrasser devant le bâtiment où tu as tes cours et il n’y avait vraiment aucune place aux doutes !! »

« Hein ?! » Bambi était paumée. Non seulement les paroles de Mina la blessait mais en prime elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait bien dire pour sa défense. « Coupable ?! Non mais t’as fumé la moquette là ! J’avais même pas cours aujourd’hui, regarde le planning sur le frigo bordel ! J’ai embrassé personne et encore moins un mec, pour qui tu me prends ! » Bambi commençait à sentir la moutarde lui monter au nez et pourtant elle tâchait de garder le contrôle.

« Je n’ai pas eu une hallucination bon sang !! » rétorquais-je sentant également la colère me scier les jambes. « Je sais ce que j’ai vu et c’était toi roulant la pelle du siècle à ce connard de mec !! Tu vas me sortir que c’était ta sœur jumelle pendant que j’y suis ?! » m’écriais-je avant de tout simplement me laisser glisser le long du mur pour pleurer toutes les larmes de mon corps. J’avais mal car pour la première fois de ma vie, j’avais pris le risque de tomber amoureuse et désormais, mon cœur saignait.

Sa jumelle… bordel elle sortait avec un type dont Bambi ne connaissait même pas le nom. Dans un réflexe presque salvateur, la monténégrine sortit de son portefeuille une photo d’elle avec Leevy, la mettant entre les mains de Mina sans aucune douceur d’aucune sorte. « Non, t’as sûrement pas eu d’hallucination mais c’était juste pas moi. Celle que tu as vu, c’est Leevy, ma jumelle, avec son copain. Maintenant soit tu me crois parce que tu fais a+b avec ce que tu as vu, soit effectivement on va avoir un problème » lança-t-elle avec colère en balançant la boîte de chocolats sur le lit pour mieux se ruer dans la salle de bain afin de se passer de l’eau glacée sur le visage.

Je lançais un regard perdu à ma petite-amie avant que mon regard ne revienne sur cette photo où je voyais deux jeunes femmes identiques. « Y a deux B. » murmurais-je avant d’entendre la porte de la salle de bain claquer. Mon dieu, je venais de lui faire une scène alors qu’elle n’avait rien fait et qu’elle m’avait acheté des chocolats. Je ne sais pas ce qui me choquait le plus : sa jumelle et ou ses chocolats ?! Je me relevais alors, essuyant mes joues pour mieux ouvrir la porte comme une furie et lui tomber dans les bras, déposant une multitude de baisers sur son visage. « Désolée…. Savais pas… Pardon… Je t’aime… Peur de te perdre » étaient les mots que l’on pouvait comprendre avant que je prenne ses lèvres dans un baiser passionné et désespéré à la fois.

Pour le coup, Bambi était blessée mais pas à cause de sa scène à vrai dire, plutôt parce qu’elle avait fait l’effort d’être romantique et qu’elle venait de se prendre la porte la plus colossale de l’année en pleine poire. Pour le coup, ça ne faisait pas du bien, à l’égo comme au reste ! « Pourquoi tu m’as pas appelée ? T’aurais vu que c’était pas moi ! » lâcha-t-elle encore froidement, sans pour autant la repousser. « En quelle langue faut que je te le dise qu’il n’y a que toi que je désire et que j’aime bordel ?! »

« Parce que je n’ai pas réfléchi mon amour, j’ai senti mon cœur se fissurer pour la première fois et la douleur m’a empêché de raisonner. Je n’avais qu’une seule envie, pleurer et te supplier de me laisser une place dans ta vie car je ne peux pas vivre sans toi » avouais-je piteusement tandis que je continuais à la serrer dans mes bras avant de me figer. « Tu m’aimes ? » murmurais-je totalement surprise. C’était la première fois qu’elle exprimait ses sentiments et mes yeux reprirent vie avant que je ne reprenne ses lèvres avec passion. « Je t’aime, je t’aime, je t’aime !! Viens… laisse-moi me faire pardonner »murmurais-je en dardant sur elle un regard lourd de désir et d’amour.

Bambi avait peut-être parlé un peu trop vite mais au moins ça ne pouvait pas être plus sincère. Elle n’était pas extraordinairement expansive en la matière mais au moins, Mina ne pourrait pas douter de la véracité de ses sentiments. « Bah si jamais il y a une prochaine fois, pitié, ne te mets pas martel en tête parce que les hommes et moi, c’est juste pas possible » précisa-t-elle avant de l’accompagner après avoir pris sa main. « C’est pas parce que je le dis pas que je le pense pas… »

« La prochaine fois, j’irais lui casser la tête » marmonnais-je car désormais, il était sûr et certain que cette femme était à moi. Je ne laisserai personne me l’a volé car elle était toute ma vie, toute mon âme. « Je sais mais j’ai aussi besoin de l’entendre mon amour » murmurais-je tandis que je l’attirais à moi pour l’embrasser tendrement, l’allongeant sur le lit pour mieux venir me placer au-dessus d’elle. « J’ai envie de déguster ton amour et tes chocolats en même temps »

« Pas forcément une excellente façon de prendre contact avec quelqu’un qui fait partie de ma famille, n’est au courant ? A moins que tu parles du gars… » demanda-t-elle, légèrement confuse avant de tordre la bouche à cause de la gêne. Vraiment, Bambi n’était pas douée pour les déclarations enflammées. « Désolée trésor, je ne serai jamais aussi douée que toi pour les grands élans romantiques, mais je me soigne. Heu par contre… comment tu vas faire pour me dévorer et dévorer en même temps mes chocolats ? » rigola-t-elle sur la fin, curieuse et tentatrice.