(+ Bambi) Stop running away from me

Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire en l’imaginant faire ce qu’elle venait de me décrire et aussitôt, mon regard redevint pétillant. « Tu sais que si j’étais une vilaine fille, je tenterai la manœuvre pour voir si tu en es réellement capable ? » lui demandais-je avec amusement avant de redevenir sérieuse. « Donc si je comprends bien, je dois éviter de te laisser du temps pour cogiter c’est ça ? » lui demandais-je pour être sûre. Pour le coup, j’avais l’impression de lui forcer la main.

Bambi n’avait pas de trace d’hilarité sur ses traits de porcelaine mais tout de même, ses yeux pétillaient à l’heure actuelle. Mina n’avait qu’à lire entre les lignes et elle verrait l’absence de sérieux de la jeune blonde. « Tu sais que je risque de péter également le nez de n’importe qui portant des testicules et qui va vouloir te siffler ou fantasmer sur toi ? A tes risques et périls ! » reprit-elle en arquant un sourcil de défi. « Disons que je dois m’habituer à ta présence. Et plus tu vas t’immiscer dans mon quotidien, plus j’aurais l’occasion de le faire. »

Mon dieu que j’étais tentée de lui répondre chiche kebab rien que pour assister à la scène mais nous étions à la bibliothèque et je ne voulais pas lui attirer des ennuis. « C’est tentant » me mordillais-je la lèvre, au comble de la malice. « D’accord, je vais m’immiscer dans ta vie ma jolie blonde…à défaut d’être ailleurs pour le moment » la taquinais-je avec un léger clin d’œil avant de me relever. « Bon tant qu’à être ici, autant que je travaille, je vais me chercher mes livres… Oh, chérie… j’ai fait tomber mon crayon » fis-je mutine en me baissant pour lui offrir une divine vision rien que pour elle.

Bambi savait pertinemment que Mina trouverait forcément le moyen de la défier, c’était presque inscrit en lettres de feu dans le ciel. Voilà pourquoi elle ne fut pas surprise une seconde de la voir lui offrir une vision enchanteresse, ce qui eut pour résultat de la faire se lever pour la couvrir habilement de sa propre veste avant qu’elle n’entende un sifflotement pas loin. « Toi tu as trente secondes pour te foutre tes hormones au cul ou bien je te refais le portrait, vrai ? » répliqua-t-elle d’un ton avoisinant le froid polaire.

Bon, à l’origine, je ne voulais offrir ce spectacle qu’à ma petite-amie, je n’avais pas fait attention à cet étudiant non loin de là mais B., elle, elle avait comme un radar et sa réaction m’arracha un long frisson de désir qu’un léger rire. Comment pouvait-elle être aussi drôle et désirable en même temps. « B. j’ai fait bêtise ! » marmonnais-je « Je crois qu’il est pas le seul à devoir mettre ses hormones au cul car les miennes... » murmurais-je au comble de la gêne avant d’aller m’enterrer dans la section design, m’accrochant à une étagère en serrant les cuisses. « Concentre-toi sur les cours… sur les cours !! » me répétais-je inlassablement.

Bambi demeura bras ballants sans forcément tout comprendre avant de voir filer Mina dans un autre rayon à quelques mètres d’elle, comme si elle se cachait. Bien évidemment, elle la rattrapa quelques secondes plus tard, la regardant avec une grande incrédulité. « Tu veux dire que… maintenant ?! » s’étonna-t-elle, bien loin d’être encore très habituée à ce genre de manifestation. « Heu… je peux faire quelque chose ? »

J’avais honte d’être aussi versatile dans mes humeurs mais que pouvais-je faire d’autres ? J’étais une nymphomane et j’avais beau le nier avec force, je l’étais tout de même bien que cachée dans les rayons, je n’avais de cesse d’essayer de me calmer. « Oui… Tu étais si sexy en mode jalouse et possessive que ça m’a fait penser à tu sais quoi et… pfiouu voilà quoi » levais je les bras en signe d’impuissance avant de retenir un gémissement. « Parle-moi, change moi les idées… Je ne sais pas » répondis-je alors que je rêvais de lui demander à genoux de me faire l’amour mais je tenais, même si c’était douloureux pour moi, lui montrer qu’elle n’était pas un sextoy pour moi.

Bambi croisa subitement les bras en l’écoutant, ne la lâchant pas du regard, se surprenant à prier pour que personne ne vienne dans ce coin-ci pour l’instant. « Bah faudrait que t’évite de penser à ça quand je suis jalouse et possessive parce que je le suis souvent » avoua-t-elle piteusement. « Te parler… d’accord… imagine mon paternel en train de me traiter de nullarde parce que je veux reprendre des études de peinture ! Ou imagine ton pire prof sur le chiotte, radical ! »

« Je le fais pas exprès non plus ! Ma libido se prend pour une centrale nucléaire et crois-moi, je préférais l’avoir en travers » soupirais-je tandis que je fermais les yeux, essayant de contrôler ma respiration. La crise n’était pas très forte, je pouvais la contrôler et B. réussit même l’exploit de me faire rire. « Il n’y a vraiment que toi pour penser à des trucs pareils »soupirais-je avant de planter mon regard dans le sien. « Merci mon cœur » lui dis-je avant de l’embrasser rapidement de peur qu’on se fasse prendre.

« J’ai pas dit que tu le faisais exprès ! Je dis juste que ça risque d’être horrible vu le nombre de fois où je risque d’être jalouse et possessive… » fit-elle remarquer en grimaçant car hélas, Bambi n’avait jamais prétendu être d’un tempérament facile, bien au contraire. Mais ça, Mina le savait sûrement déjà. « Mais de rien, tout le plaisir était pour moi darling… j’arrive à me foutre une sale image en tête en prime » pouffa-t-elle non sans lui rendre son baiser, encore un peu hésitante vis-à-vis des démonstrations en public.