(+ Bambi) Sous le soleil, y a des nanas darlidadada

« Oh si tu savais, je crois sans me tromper et même si je n’ai aucun souvenir du reste, que j’ai dû me taper toutes les professions existantes » pouffais-je de rire avant de me rendre compte du caractère surréaliste de mon anecdote. Elle venait du passé, de mon passé oublié. Mon dieu, je m’étais rappelé de quelque chose ! Dans ma joie, je n’eues même pas conscience de lui percer les tympans. « Oh oui !! Bon ok, ce n’est pas l’anecdote la plus frappante mais quand même, j’ai réussi à me souvenir d’un truc !! Qui sait, je vais peut-être finalement retrouver la mémoire !! Je vote pour qu’on s’achète une bouteille de tequila voire même deux »m’exclamais-je toute contente, les yeux pétillants de bonheur. « Tant qu’à faire, on a qu’à prendre le premier bateau pour une île, se faire un petit pique-nique et profiter du soleil jusqu’à ce que la nuit tombe ! Oh on pourrait peut-être dormir à la belle étoile ! Désolée je m’enflamme un peu » grimaçais-je toute partie dans mon euphorie du moment.

« Même éboueur ? Naaan quand même ! T’as un standing à respecter ! » plaisanta-t-elle pour lui prouver que Bambi n’était pas choquée par sa condition et ne l’enviait pas, au contraire, elle ne s’imaginait pas du tout à sa place. Sûrement aurait-elle sauté du haut d’un pont depuis des plombes dans de telles conditions tant cela devait être insupportable à vivre au jour le jour. « Même si ça te paraît pas grand-chose attends c’est énorme, c’est plus qu’un flash là ma biche ! Je vote pour deux bouteilles de tequila, j’ai envie de dire qu’il faut pas mollir, on est en vacances bordel ! » fit-elle non sans hocher la tête de façon presque saccadée, de haut en bas, pour appuyer ses dires illico presto. « Bah nan moi le programme me tente ! Au pire on se caillera le jonc et faudra qu’on se joue les bouillottes par contre, c’est froid le désert la nuit. Mais ils vendent peut-être des couvrantes dans le coin ? »

« Bah y a pas de sous métier sweet heart et un camion reste un camion ! D’ailleurs, loin des clichés, je peux te dire que les chauffeurs routiers sont bien plus doux qu’il n’y parait » la taquinais-je avant de ressentir de la fiereté et une immense joie à l’idée de m’être rappelée quelque chose. L’événement se fêtait comme le soulignait à juste titre ma Bambi nationale. « Amen ma sœur ! » m’exclamais-je avant de lui proposer de kidnapper un buggy pour se trouver un coin pour passer le reste de la journée et de la nuit. « En même temps, on ne risque pas d’avoir froid si on s’enfile les deux bouteilles mais je suis certaine qu’on peut trouver tout le nécessaire. Par contre, tu étais sérieuse quand tu parlais de pouvoir t’installer ici ? Je pensais que tu finirais plutôt ta vie à parcourir le monde pour tes shows » lui répondis-je tandis que nous étions parti pour faire notre stock de provision et pourquoi pas, trouver le nécessaire pour un camping sauvage.

« T’es au courant que c’était une blague honey ? Je suis très bien placée pour savoir qu’il n’y a pas de sot métier cependant au sujet des routiers, je vais devoir te croire sur parole j’en ai peur ! » ironisa-t-elle non sans penser ses paroles, car dieu sait combien Bambi respectait le métier de chacun, surtout qu’elle ne pouvait pas exercer le sien au grand jour. Qui était-elle pour juger ? Absolument personne. « Vrai que si on se biture joyeusement on sera tellement pétées qu’on pensera plus au froid ! Amen j’ai envie de dire moi aussi ! Sinon pour te répondre c’était une plaisanterie, à vrai dire je pense de moins en moins à parcourir le monde pour mes shows mais de plus en plus à peindre. Mon rêve, ce serait d’ouvrir ma propre galerie. Pas demain la veille que ça va arriver parce qu’il faudrait que je puisse commencer des études d’art… m’enfin ! Pourquoi ? »

« Je sais bien ! » rétorquais-je avec un grand sourire avant de lui envoyer un petit baiser, mutine. La suite, prévoir de se murger comme deux grandes pour se tenir chaud était bien moins dangereux pour moi que d’imaginer Bambi se coller contre moi. En même temps, une semaine sans sexe, il valait mieux éviter ce genre de situation sans quoi, j’allais lui sauter dessus en parfaite nympho en pleine crise de manque. Non, l’alcool serait un bon dérivatif pour jouer les radiateurs. « Je ne sais pas, je crois que j’ai pris le pli de te voir partir tous les week-ends à Vegas. D’ailleurs, en parlant d’étude, pourquoi tu ne demandes pas à Caleb de te filer ses cours ? Il est en histoire de l’Art, il pourrait t’aider à rattraper ton retard si jamais tu sautais le pas. En tout cas, c’est un joli rêve que tu as et te connaissant, je suis sûre que tu finiras par le réaliser ! » terminais-je par lui dire tandis que les articles s’entassaient dans nos bras. « Tu crois que tout va rentrer dans le petit coffre du buggy ? » m’inquiétais-je.

Bambi aussi s’était habituée à partir tous les weekend à Vegas en jet privé tous frais payés par le palace où elle se donnait justement en spectacle, j’ai nommé le Bellagio. Mais sans doute cette routine ne lui suffisait-elle plus à combler ses heures et avait-elle envie de renouveau… mais l’idée de Mina lui arracha un air plus malicieux que précédemment, preuve qu’elle la considérait de façon approfondie. « Hey c’est une bonne idée ! Faudra que je lui passe un coup de fil, que je lui en touche deux mots. Ça me permettra d’avoir son avis au passage, ce qui est pas mal… mais le problème qu’il reste pour réaliser tout ça, c’est mon père, encore et toujours. » Il n’accepterait jamais que sa fille fasse un tel métier de crève la faim. Mais elle n’avait plus envie de l’écouter d’un autre côté, surtout pas maintenant. « Ben… si on arrête d’acheter et qu’on va faire un test now, on peut le savoir ! »

« Un jour ou l’autre, il faudra bien que tu vives pour toi B. » lui répondis-je avec douceur tandis que je passais rapidement ma main sur sa joue avant de me reprendre, redevenant le petit rayon de soleil que rien n’ébranle. Juste sourire à la face du monde comme je savais si bien le faire. « Ouais pas con ! » fis-je avant d’aller à la caisse pour payer nos achats. « Par contre, tu crois pas que le gérant des buggy va pas nous tuer si on ne lui rend son engin que demain ? » pouffais-je car après tout, nous étions censées faire cette activité que sur une demi-journée. Limite, ce que nous nous apprêtions à faire ressembler à s’y méprendre à un vol. « Au pire, on pourra toujours lui dire que nous nous sommes perdus… Sinon, je lui ferais changer d’avis sur la question » plaisantais-je car je savais y faire avec les hommes sans forcément coucher avec eux. Disons que je savais fort bien user de mes charmes pour obtenir n’importe quoi d’eux.

« Ouais… je crois que si je me le dis pas quinze fois par jour, je me le dis jamais ! » lança-t-elle d’un ton mi désespéré, mi amusé, comme si Bambi était définitivement le cul entre deux chaises en la matière. Particulièrement désagréable comme situation. « Comme si j’avais que des idées connes j’te jure ! » leva-t-elle les yeux au ciel en feignant théâtralement d’être vexée sans pour autant que ce soit vrai une seconde. A la place, la jeune blonde fit mine de réfléchir un instant car hélas, Mina n’avait pas tort non plus : leur joyeux programme risquait de leur apporter des petits tracas une fois qu’elles se pointeraient comme deux fleurs pour rendre le buggy une fois le matin revenu… « Ouais mais en même temps, en le ramenant demain on fait preuve de bonne foi non ? Clairement on peut dire qu’on s’est paumé dans la choucroute du sable et puis le tour est joué ! Suffit de papillonner des yeux et le type il va dire amen, moi qui te le dis ! »

« Fais gaffe à tes chevilles, elles vont encore enfler ! » la taquinais-je tandis que je me rendais compte que nous nous apprêtions à voler un buggy pour notre escapade. « Oui, deux belles femmes, il ne résistera pas et puis, si ça ne lui suffit pas, je me sacrifierai » éclatais-je de rire car il était bien sûr, pas question que j’en arrive à de telles exactions mais pour la beauté de la chose, pour la plaisanterie en somme, je me laissais aller à cette petite phrase. « Bon je crois que nous avons tout pour passer une soirée et une nuit à la belle étoile ! J’ai trop hâte… Oh, sur la carte, il semblerait qu’il y ait une petite crique à quoi, une dizaine de kilomètre, tu crois que nous aurons assez d’essence pour faire l’aller-retour ? Sinon on peut toujours prendre un jerricane avec nous mais j’ai trop envie de passer la nuit là-bas… Imagine, une crique rien que pour nous ! Tous les touristes vont se ruer sur les hôtels, on serait tranquille »

« J’ai le droit à nouveau de dire que je vois pas le rapport ? Je m’envoie pas des fleurs là ! » ironisa-t-elle non sans lui tirer la langue au passage, Bambi se considérant plutôt au passage comme un véritable cas d’école en la matière. « Me disais aussi que tu ne t’étais pas encore proposée pour te sacrifier ! De la merde il va garder ses couilles au bercail ce pervers ! » fit-elle en levant les yeux au ciel comme si c’était évident que le gars allait craquer son slip avant même que Mina puisse user d’autres charmes. Du moins Bambi allait s’en assurer, car il ne fallait pas déconner dans la choucroute ! « Je crois que vaut mieux prendre un jerricane avec nous, on aura pas l’air nœud si jamais on tombe en panne… on va jouer la carte de la prudence hein ! Histoire de vraiment profiter de la soirée et de la nuit en mode pépère dans notre coin. Tu charges nos achats, je m’occupe du bidon d’essence ? »