(+ Bambi) Sous le soleil, y a des nanas darlidadada

« Pfff même pas juste d’abord, il gagne à chaque fois ! N’empêche, Morphée, c’est le seul dieu qui peut se vanter de se taper toute la planète ! Le mec, c’est le plus grand quetard de l’univers » éclatais-je de rire, fière de ma connerie. Des fois, je n’étais très « féminine » quand je m’y mettais mais c’était toujours un mal pour un bien. En plus, ce n’est pas Bambi qui irait me faire la leçon, elle jurait plus fort qu’un charretier quand elle était en colère. Néanmoins, mon côté midinette revint rapidement sur le devant de la scène tandis que je rougissais au retour de mon compliment ainsi qu’au clin d’œil. Oh il serait tellement agréable de se laisser aller à s’imaginer un avenir avec elle mais je ne devais pas oublier que pour elle, je n’étais que sa meilleure amie. « Je crois que c’est peine perdue pour la zénitude »grimaçais-je avant d’hocher vivement la tête. « D’après la brochure, on ne devrait en avoir que pour la matinée. On pourrait faire une autre activité pendant que nous y sommes non ? » lui proposais-je dans l’espoir manifeste de passer la journée avec elle.

Bambi éclata singulièrement de rire face au commentaire de Mina. Il n’y avait bien qu’elle pour voir les choses sous un tel angle ! « J’avoue il a quand même des entrées partout ce bon Morphée… hein que tu l’envies ? » la charria-t-elle gentiment avant de lui donner un tout petit coup de coude très entendu. Ceci dit Bambi la rejoint sur un point dans la suite de leur conversation : le jour où Mina serait réellement zen, les poules seront armées de tutus et danseront le Lac des Cygnes. « Faut vraiment que je t’apprenne alors, là ça devient urgent… tu t’rends compte que tu nous a pressées alors qu’on aurait pu y aller genre pépouze tranquille ? » Bambi se mit à regarder Mina comme si elle était un cas désespéré pour mieux lui faire un petit clin d’œil. Ce serait fun si elle lui donnait des cours de zénitude, elle qui s’énervait pour rien ! « Si on en a que pour la matinée ouais… tu préfères quoi ? Plage paradisiaque ? Ou tu avais peut-être vu quelque chose qui t’a tapé dans l’œil ! »

« Oh tu n’imagines même pas comment ! Attends, le rêve, tu fermes les yeux et tu as des milliards d’amants ou d’amantes à portée de main. C’est pire qu’à Mcdo ! » rigolais-je avec elle avant de la pousser à se dépêcher car je craignais que nous rations la navette mais nous avions encore une très grande marge à notre arrivée à la réception. « Tu vas m’apprendre à rester zen madame je me mets en rogne tous les quart d’heure ? »me moquais-je gentiment d’elle avec un sourire des plus innocents qui me donnait la pire des têtes à connerie du jour. « Hummm je veux du sable et la mer ! Je pense qu’après le buggy, on aura bien mérité de nous prélasser au borde de la mer, qu’est-ce que tu en penses ? » lui demandais-je quand le sujet du reste de notre journée fut sur le tapis. [b] « On pourrait même faire une sorte de pique-nique sur un bateau le soir, je crois avoir vu ça dans la brochure »[b]

« J’ai le droit de dire que je ne vois trop pas le rapport avec Mcdo justement ? » répondit-elle en esquissant une petite grimace, même si Mina avait forcément un fil conducteur entre les deux, il suffisait juste qu’elle éclaire la lanterne de cette pauvre Bambi paumée dans la choucroute. « Ouais mais je suis pas stressée perso ! Je pète des câbles, c’est complètement différent ! » fit-elle le plus innocemment du monde même si sa brunette préférée avait raison, sa nervosité était légendaire de même que ses crises de colère. Et encore, Mina n’en n’avait jamais vue une vraie de ses propres yeux, heureusement ! La jolie Mather aurait trop honte dans le cas contraire. « Tu m’as convaincue rien qu’avec le mot prélasser ! Je crois qu’il nous va bien au teint, tu trouves pas ? Puis pique-nique sur un bateau, c’est classe ! Romantique à souhait même ! »

« Ben quoi, fastfood, fastsexe pour combler les appétits de chacun. Tu crois vraiment que Morphée, il a le temps de faire des préliminaires à tout le monde ? » fronçais-je les sourcils, comme si je réfléchissais clairement à la question. « Mouais, stressée ou péter des câbles, c’est kif kif bourricot pour moi mais soit, sois mon professeur ô maitre Yoda » pouffais-je de rire avant de lui tirer la langue avant de bloquer sur le mot romantique. Est-ce qu’elle ne voyait pas là une contradiction énorme ? Des amies ne devraient pas se prévoir des dîners romantiques bien au contraire mais je n’osais pas soulever ce point-là. Non, bien au contraire, je voulais simplement en profiter. « J’ai rompu avec Andreas.. Certes, c’était au téléphone mais j’ai quand même rompu avec lui » avouais-je d’un coup d’un seul comme si j’avais besoin qu’elle soit au courant. Limite, j’avais envie de lui marteler le cerveau avec cette information pour que s’inscrive, en lettre de feu, les mots : Mina et célibataire.

« Ah ouais d’accord je vois… tu sais que tu fais peur des fois avec tes raccourcis ? Il n’y avait que toi pour y faire un rapport ! » éclata-t-elle de rire jusqu’à en avoir mal aux côtes, car si Mina n’existait pas, Bambi serait définitivement partante pour l’inventer telle qu’elle sans dénaturer son caractère profond. « Hey je peux avoir des nerfs d’acier j’te signale, Miss je suis médisante ! Oh oui appelle-moi maître j’adore ça ! » La jolie Mather haussa les sourcils d’un air provocateur, non sans accompagner la chose d’un sourire lui donnant une véritable tête à conneries. Somme toute, cela ne changeait pas beaucoup de d’habitude même si elle reporta rapidement son attention sur la brochure qu’elle avait commencé à feuilleter en cours de route. « Oh bordel tu as de ces transitions j’ai faillis m’étouffer en avalant ma salive ! Pourquoi tu me l’as pas dit plus tôt ? Et ça va ?! » s’inquiéta-t-elle illico presto.

« Ben quoi ? C’est pourtant simple »rétorquais-je avec un léger sourire car effectivement, j’avais tendance à trouver des choses peu ordinaires mais c’était certainement dû à mon imagination aussi débridée que ma libido. « Euh non, je vais éviter sinon tes petites chevilles risquent de prendre cher »pouffais-je de rire tandis que je m’installais au mieux dans la navette nous conduisant jusqu’à la boutique de buggy. Comme j’avais hâte de commencer cette activité ! « Bah, je sais pas. Je n’avais pas envie d’y penser et puis, ça va tu sais. J’espère juste que je pourrais garder son amitié, il s’agit quand même du parrain de mon fils mais je ne pouvais plus me voiler la face. Je crois que les hommes, c’est terminé pour moi » détournais-je le regard en prononçant ces quelques derniers mots. « Et puis, nous sommes là pour nous amuser non ?! » ajoutais-je en lui offrant un sourire lumineux. Un vrai rayon de soleil que j’étais mais c’était avant tout pour dissimuler toute ma tristesse et ma solitude. « Ohhh regarde on y est !! » m’exclamais-je bien plus tard comme une gamine surexcitée.

« J’ai pas dit que ça ne l’était pas mais il n’y a bien que toi pour penser à un truc pareil ! Et mes chevilles sont la perfection incarnée, je ne vois pas le problème… » rétorqua-t-elle en lui tirant la langue pour mieux faire mine de les admirer, l’air de rien. Bambi n’était pourtant définitivement pas du genre à se vanter de quelque manière que ce soit, là c’était pour plaisanter, purement et simplement. « Bah si jamais il te fait la gueule… c’est juste un con, point barre. Qui pourrait te détester franchement ? La gueule du gars serait carrément en travaux ! Enfin si jamais tu veux en parler… tu peux, tu sais très bien que je t’écouterai toujours. » La monténégrine ne lui jetait pas la pierre pour être attirée par les femmes, car chacun trouve son bonheur où il veut. A la place, elle prit rapidement sa main pour mieux aller louer un buggy des sables, avant de se mettre aux commandes. « C’est parti mon kiki ! »

« Mais bien sûr, elles sont magnifiques qu’on a envie de les bisouiller tous les jours » plaisantais-je en levant les yeux au plafond de la navette, d’un air comique car j’adorais cette ambiance légère. Je n’avais jamais retrouvé cette complicité avec aucune autre femme et je me plaisais à croire que Bambi serait la seule et l’unique. Oh j’avais d’autres amies mais rien de comparable avec la jolie Mather. En même temps, je n’étais pas amoureuse de quarante-six milles femmes hein. « Oh tu sais, ce n’est jamais bon pour un homme d’apprendre que sa copine a viré lesbienne mais j’ai l’habitude de défrayer les chroniques alors je crois que je suis blindée d’une certaine manière » fis-je la brave même si, je savais qu’Andreas ne serait pas du genre à me chercher des ennuis. Il était bien trop gentil pour cela. C’est tout de même avec une grande joie que je me glissais derrière le buggy après que nous ayons reçu les consignes de sécurité. Je craignais un peu le pire mais j’aimais les sensations fortes. « C’est parti, direction hummm la Ceiba et Macao ! Voilà c’est vers le Nord ! » lui indiquais-je.

« Les bisouiller peut-être pas, elles vont jouer les timides après ! » fit-elle en papillonnant des yeux d’un air purement théâtral, s’efforçant doublement de détendre l’atmosphère pour que Mina ne pense surtout pas à sa rupture mais bien à cette jolie journée qui s’annonçait. Après tout, Bambi ne s’était pas levée fièrement aux aurores pour pleurer dans les chaumières, ah ça non ! « Tu lui as carrément expliqué pourquoi ? Ouais bon peut-être que sa fierté en a pris un fameux coup dans les roustons mais c’est un mec, il s’en remettra ! Et s’il pleure chez maman bah tant pis… » Bambi était un peu sans pitié avec ce bon damoiseau mais à ses yeux, personne n’était une perle comme Mina savait l’être. Cela ne faisait pas un pli, pas même une nano seconde. « Tu vas être mon GPS ambulant parce que je connais pas du tout du tout le coin ! Tu me dis si je vais trop vite surtout » reprit-elle en pilotant pourtant à merveille son bolide. A croire qu’elle l’ait fait toute sa vie !