after that night, I never thought to see you again ◊ césar.

Pour le moment, je ne voulais pas me prendre la tête. Certes, je suis très rancunière et pourtant je ne lui en voulait pas d'avoir fait des recherches et ne pas être venu me rendre ne serait-ce qu'une simple pauvre visite, croiser au moins une nouvelle fois son regard à la quarantaine. Dans le fond, je remerciais Dieu de ne pas l'avoir conduit jusqu'à moi. J'étais dans un horrible état, parler ? J'avais bien du mal et heureusement que personne ne m'a vu ainsi. Dans le fond, être seule m'a permis de réfléchir à énormément de choses sur ma vie et peut-être mon avenir à Cambridge. Après être partie prendre les places, je suis revenue assez rapidement ou du moins j'ai essayé de faire vite. « Quand je vivais à Londres, j'y allais souvent. J'crois que c'était devenu mon petit passe-temps » dis-je en souriant avant de donner ma place et de suivre la direction de la salle où le film allait jouer. « Tu veux quelque chose à manger ? » demandais-je lorsqu'on passait devant le stand de confiserie. Je ne savais pas s'il aimait manger durant un film alors autant proposer non ? « Profite, c'est ton jour de chance aujourd'hui » je parlais bien sûr de ma super générosité.

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A l'image de tout, durant mon enfance, mes parents contrôlaient également ce que je regardais. Tout ce qu'ils pensaient susceptibles de nuire à mon bon développement était banni d'office et de l'avis de mes parents, pas mal de choses n'étaient pas adapté pour un garçon. De toute façon, ils étaient si souvent sur mon dos qu'il n'était pas possible de me caler devant une télévision bien longtemps alors le cinéma.. Ahah. J'acquiesçais mais je n'ouvrais pas pour autant la bouche à nouveau. Elle me proposa à manger, en me faisant bien comprendre que c'était elle qui payait et que j'avais donc le droit de me remplir le bide gratuitement. Dans ses rêves. J'avais suffisamment retenu de l'éducation de mes parents pour savoir que, copine ou non, on évite de faire payer une fille. Non, non. Je veux au moins payer un truc. Toi, qu'est-ce qui te plairais ? Et regarde pas à la dépense, je te donne le droit de te gaver lançais-je en enfonçant ma main dans la poche de mon veste, à la recherche de l'argent que j'avais toujours sur moi.

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Ce n'est pas tous les jours que je suis autant généreuse et puis après tout je l'ai invité au cinéma donc c'est un peu la moindre des choses non ? Enfin j'ai peut-être cet éloignement avec mes parents et ça depuis mon plus jeune âge, mais j'ai toujours eu le droit à l'éducation parfaite ou le "fait pas si, fait pas ça" par mon paternel et pourtant j'allais toujours contre ses décisions comme si ça m'apportait un plus de le défier, de le rendre fou. « Oh, parce que je suis sous tes ordres maintenant ? » répondais-je en souriant. Enfin c'était ironique bien sûr, mais c'était amusant sur le coup « Dans ce cas, je veux bien... » je regardais la vitrine, il y avait tellement de choses à manger, mais une seule chose me donnait vraiment envie « Du pop corn mon seigneur » dis-je en me retournant vers lui avec ce grand sourire dont il devait avoir l'habitude maintenant.Il faut croire que ce mec est chanceux, je n'écoute jamais personne normalement. « Ne te casse pas la tête, je pourrais peut-être partager le paquet avec toi qui sait. »

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J'avais eu une enfance régie par des dizaines de règles, pour certaines que je trouvais particulièrement stupides, à croire que mes parents faisaient une compétition avec ce critère en tête d'importance. Ca m'avait poussé à quitter ma famille et à la perdre de vue durant six ans, à perdre mes parents au passage. Je m'en voulais, je leur en voulais. Mais bon, j'étais quand même le fils de mes parents et tout ses cours de bonnes manières avaient quand même finis par porter, ça puis mes multiples amours. C'est une des règles d'or : t'as un paquet entre les jambes, tu payes. Pas négociable. C'était peut-être un peu vieux jeu mais bon, là encore, l'éducation de mes gêniteurs y était pour beaucoup. Enfin, on fait avec qui on est. J'acquiesça. Ouais. Je commandais, enfin plus ou moins. Plus moins que plus. J'avais l'impression de pas contrôler grand chose, en sa présence. Elle accepta et se mit à observer la vitrine. Je la regardais faire, sans me soucier d'être discret à ce niveau. Je crois qu'il était plus nécessaire de montrer qu'elle me plaisait. Trop sympas lançais-je avec un petit sourire. Avant de désigner un paquet d'oursons en chocolat à la vendeuse. C'était un des rares trucs à mon sujet qui n'avait pas changé. J'étais dingue de ces trucs. Je peux rien te promettre pour les ours par contre. La taquinais-je en payant, adressant un sourire poli à la vendeuse.

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En sa présence, tout était si simple. Je ne prenais pas la tête et je ne cherchais pas compliqué. Généralement, je me prendrais la tête avec moi-même en me demandant si je suis bien, si je suis à la hauteur et avec lui pas du tout. Il me rendait spéciale, c'est ce que je voulais croire depuis cette nuit. Je venais de faire mon choix en sentant son regard me suivre et ça m'a légèrement fait sourire. J'aimais sentir ses yeux sur moi, sentir que je n'étais pas juste une personne à ses cotés, mais qu'il regardait, qu'il portait de l'attention. Remerciant la vendeuse, je posais mon regard sur le paquet d'ourson de César. Alors comme ça c'était son pêché mignon ? « Tu ne veux même pas partager avec une pauvre jeune femme ? Et si je te fais les yeux doux ? » répondais-je en m'exécutant avant de me mettre devant lui et de faire mon regard de petite fille. Bon, c'était plus surjoué qu'autre chose, mais qui ne tente rien, n'à rien. « Pas d'ours, pas de Deirde » dis-je en souriant avant de me rendre avec César vers celui qui ramasse nos tickets et de me rendre vers la salle de projection. Entrant à l'intérieur, il y avait assez de place libre, une chance « Tu veux te mettre où ? »

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Je la trouvais craquante. J'avais jamais aimé les filles trop sérieuses, qui ne savent pas rire d'elle-même et qui vous donne l'impression d'avoir un balais coincé vous savez ou et c'était exactement ces filles là que mes parents m'avaient forcé à fréquenter. Il y avait jamais eu de filles comme Deirde dans la mêlée de celles d'amis d'amis de mes parents. Ca ne la rendait que plus unique, que plus désirable, à mes yeux. Elle prit des airs de petite fille et je leva les yeux au ciel dans un geste accentué. Comment tu me fais du chantage ! M'offusquais-je joyeusement, rentrant dans son jeu. En fait, on arrêtait pas de jouer. J'avais l'impression de redevenir un gosse avec elle, mais pas le genre qui est cloitré chez lui et qui n'avait pas le droit de mettre un pieds dehors sans que sa mère lui tienne la main. Je me sentais bien. A ma place. Après avoir filé à l'homme nos tickets, on rejoignit notre salle. Bon, elle était pas très remplie. Tant mieux, ça laissait plus de choix. J'haussa les épaules. Au milieu ? Proposais-je en désignant quelques rangées, plus ou moins au centre de la salle.

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J'étais prête à tout pour qu'il craque, pour qu'il cède et même si le voir résister me plait de plus en plus, je continuais ce petit jeu qui pour moi me libérait. Rare les mecs qui aiment ce genre de petit moment, de contact et faut croire que c'est ainsi que lui et moi on s'est trouvé. Quand je l'ai vu être offusqué, je n'ai pas pu m'empêcher de rire de plus belle. Faut dire qu'il jouait tellement bien la comédie « Du chantage ? C'est pas vrai ! C'est toi qui n'est pas partageur » répondais-je en souriant avant de le suivre jusqu'à la salle de projection les mains trop occupé à tenir les pop-corn. En entrant dans la salle, je n'étais pas surprise de voir peu de monde dans la salle de projection. Faut dire que les habitants de cette ville profitait plus des extérieurs qu'un bon film au cinéma. « Ouais, on sera juste en face comme ça » souriante, je m'avançais vers les rangées du milieu avant de posé le paquet sur l'accoudoir et de me dévêtir légèrement avant de me poser dans le fond du siège. Cela faisait tellement longtemps que je ne me suis pas rendu dans un cinéma et ça faisait un bien fou que d'être dans son canapé « Prêt pour avoir la peur de ta vie ? »

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Je poussais un petit soupire pour manifester ma contradiction. Je crois que j'étais un garçon un peu égoïste. Je l'avais montré en me tirant durant six ans, abandonnant ma soeur. J'étais conscient qu'il y avait des gens tellement moins bien lotis que moi, mais voilà. C'est mes problèmes qui pesaient le plus lourd sur mes épaules. Mais pour ce qui est de la nourriture, je plaisantais, bien sûr et je savais pertinemment qu'elle ne me prenait pas au sérieux dans ce genre de dialogues. C'était pas le but. Une fois dans la salle, je proposais qu'on se mette au milieu. Être trop prêt, c'est chiant, ça vous prend la tête. Trop loin, c'est pas top non plus. Tout est question de demi-mesure, comme dans pas mal de situations, en fait. Je la laissa s'avancer dans une rangée, la suivant de près et me laissa tomber dans le fauteuil à côté du sien. J'ôtais mon blouson à mon tour, le disposant sur le siège libre à côté de moi. Et toi ? Lançais-je avec un air de défi. Puis, mon sourire se gommant tout à coup de mon visage, je céda à une pulsion, profitant de la baisse de luminosité tandis que les pubs précédant le film commençaient. Je me pencha, l'embrassant du bout des lèvres avant de tourner à nouveau la tête vers l'écran, effrayé par sa réaction.

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Arrivant dans la salle, le peu de personne ne m'a pas arrêté pour autant et c'est après quelques secondes de réflexion, car oui, c'était tout un art de bien choisir sa place et vu le monde on pouvait se mettre ces quelques secondes pour se trouver la place parfaite pour voir le film non ? Après ce choix cornélien, on a tout de même trouvé l'emplacement idéal et c'est sans me faire attendre que je me suis installé en posant mon sac ainsi que mon manteau sur le siège se trouvant à ma gauche. J'étais prête à regarder le film, je me suis bien préparé psychologiquement même si ce genre de film me fou toujours la chair de poule et j'ai toujours la trouille, mais ça, c'est mon petit secret. Si je lui avais directement dit que j'avais peur de ce genre de film, il aurait pensé que je suis comme toutes ses filles, une petite nature... « J'suis toujours prête pour ce genre de choses » répondais-je avec ce sourire joueur. Un sourire qui se faisait tout naturellement en sa présence. J'allais me mettre à regarder les publicités, mais faut croire qu'il en avait décidé autrement et en une fraction de seconde, j'ai cru rêver. Venait-il de m'embrasser ? Sur le coup, je ne m'y attendais pas et pourtant j'avais encore le goût de ses lèvres sur les miennes et je n'ai pas pu m'empêcher de toucher du bout de mes doigts mes lèvres avant de sourire bêtement. M'asseyant comme une indienne, jambe croisé sur le siège, je me posais dans le fond de mon siège, encore agréablement surprise par ce geste. Je ne pensais pas goûter à ses lèvres avant un moment et pourtant je n'ai pas eu besoin de demander. Pour le coup, je sentais comme une sensation d'inachevé. Son baiser a été bien trop rapide pour que je garde ce goût encore longtemps et c'est sans me faire prier que j'ai tourné ma tête vers lui en attrapant doucement son menton pour pouvoir avoir ses lèvres rien que pour moi, quelques secondes de tendresse avant de me reculer légèrement « C'est parfait maintenant » dis-je en me remettant face à l'écran et en prenant un peu de pop corn.

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Elle me renvoya mon sourire de défi et j'en attendais vraiment pas moins d'elle. Les lumières s'éteignirent, nous plongeant dans l'obscurité alors que les pubs commençaient à s'enchaîner sur le grand écran. Ca m'avait toujours saoulé au cinéma, ces maudites pubs qu'on vous fait regarder alors que vous avez payer pour le film. J'eu un acte un peu inconsidéré et non prémédité. J'y songeais déjà avant, genre beaucoup, mais je ne savais pas quand agir, quand ça serait trop tôt, quand elle risquait de me repousser. Sauf que j'étais lasse de réfléchir et trop tard si le baiser fallait le garder pour plus tard, pendant le film. Ainsi, je tournais mon visage vers elle et me risquait à l'embrasser. Un petit baiser, même pas un vrai baiser. Juste mes lèvres sur les siennes. J'osais pas me risquer à plus long, de peur qu'elle avait envie, même si elle m'avait fait un peu de rentre dedans, sous entendant que elle m'aimait bien et qu'il était possible qu'elle ai envie de la même chose. Une fois le baiser terminé, j'orientais à nouveau mon regard vers ses maudites pubs et même si j'avais commencer, je fut un peu surpris de sentir sa main, m'attrapant par le menton avant qu'elle fasse de cette ébauche de baiser un vrai baiser. Bon sang. Cette fille était géniale. Elle fut satisfaite dès lors le baiser terminé et je l'étais aussi. Un sourire un peu niais vint se coller sur mon visage. Ouais, ça l'est affirmais-je en croisant mes bras sur mon torse. Ca l'était vraiment, vraiment.

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