after that night, I never thought to see you again ◊ césar.

Assise à cette table dans le fond du café, je profitais de ce moment tranquille loin de toute l'agitation de la ville. Je venais de sortir de l'hôpital, étant resté en quarantaine plusieurs jours, j'essayais de reprendre ma vie en main ou du moins le cours de ma vie et surtout rattraper ce retard perdu en cours... Je me sentais mieux depuis que j'ai quitté la quarantaine et puis faut dire que les médicaments m'aident pas mal à me faire tenir debout même si par moment ce n'est pas la grande forme. J'ai eu beaucoup de mal au début même si mon état empirait de plus en plus, l'envie de fumer ne me manquais pas et puis sous les médoc', je ne devais pas faire la difficile et attendre que mon état soit bien meilleur avant de reprendre mon petit quotidien. « Un chocolat chaud s'il vous plait » demandais-je au serveur après qu'il soit reparti préparer ma commande. Je n'étais pas pour prendre un bon café même si l'envie était bien présente et pourtant je devais résister... Ouvrant quelques bouquins et sortant une feuille et un style, il fallait vraiment que je me mette à bosser. J'ai peut-être un avenir tout tracé, mais j'ai envie de réussir par moi-même. « Merci » dis-je en souriant faiblement au serveur avant de prendre une gorgé de ma boisson chaude et de la posé sur le coté.

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So, what are we now?
w/ Deirde & César

J'étais soulagé. Ma soeur allait bien, enfin, elle allait se remettre maintenant. Je n'allais pas la perdre, elle était toujours là. Peut-être qu'on avait tous dramatisé et qu'il y avait eu en fait plus de peur et de mal, n'empêche que j'avais eu un énorme poids qui s'était envolé en ayant enfin des nouvelles, de vraies nouvelles. Après cette première épreuve ne m'ayant pas laissé beaucoup de répit après mon arrivée à Cambridge, il fallait que je me prenne en main. J'avais réussi à me faire mon nid à Oxford. Ca pouvait pas être bien plus difficile à Harvard, non ? J'avais envie d'y croire en tout cas. Enfin, pour l'heure un bon café serait pas de trop ainsi je me rendis dans un café que j'avais repéré, bien au chaud dans un manteau, un rescapé de la garde robe que j'avais chez mes parents, signe que j'avais pas des masses grandis même s'il était un peu grand pour moi, au début. Bref, je comptais prendre mon café à emporter, mais j'avais embarqué mon ordinateur avec moi et une fois mon gobelet bouillant dans la main, je décidais que ça pouvait pas me faire de mal de me poser un peu. Alors que je m'enfonçais dans le café, à la recherche d'un coin tranquille, je reconnu Deirde, devant une table couvert de bouquins. Je me mordis la lèvre. Elle avait l'air d'aller bien. J'avais appris qu'elle avait été hospitalisée, comme Oly. Je m'approcha, tout en ne sachant pas le moins du monde ce que j'allais bien pouvoir lui dire. Salut lançais-je, simplement, en arrivant à côté d'elle.

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Je n'aimais pas rester enfermé dans une pièce et ne plus bouger. Autant dire que la quarantaine n'a pas aider et à sa sortie, il fallait que je sorte, que je change et surtout que je sorte et non rentrer à la Lowell House comme on nous l'a conseillé. Je me sentais encore un peu faible, mais le montrer ? Il en était hors de question. Je n'ai pas revu mon frère depuis qu'on s'est croisé chez mes parents et je n'ai pas cherché à prendre de ces nouvelles. Faut dire que j'étais coincé aussi dans cette boite à chaussure... Ma boisson chaude sur le coté et mes bouquin de l'autre, j'essayer de rattraper mon retard, essayais de me concentrer un peu, mais impossible... Trop de choses se bousculent dans ma tête et je ne sais plus quoi faire ou encore quoi penser. Remettant une mèche rebelle derrière mon oreille, je ne m'attendais pas à croiser quelqu'un dans cet endroit et pourtant une voix, pas n'importe laquelle... Venait de me faire relever la tête. Sur le coup, je pensais que c'était une blague, mais en regardant bien, c'était bien lui « Hey.. » répondis-je simplement. En réalité, je ne savais pas trop quoi dire. Je l'ai croisé avant qu'il ne me "sauve" de cette soirée et je ne peux pas nier cette nuit magique qu'on a passé ensemble. Je ne sais pas, mais dans le fond, je pensais qu'il y avait ce petit truc entre nous, enfin cette connexion, mais la réalité de la quarantaine m'a très bien fais comprendre que ce n'était pas partagé « Ça fait longtemps. »

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w/ Deirde & César

J'étais mal-à-l'aise, tout à coup. La présence de Deirde me mettait mal-à-l'aise. Ca avait pas été si bizarre que ça, la dernière fois qu'on s'était vu. Quoique. On avait passé une nuit géniale et puis plus rien. C'était peut-être un peu ma faute. En me renseignant sur ma soeur à l'hôpital, j'avais appris qu'elle avait été mise en quarantaine elle-aussi. J'avais songé à venir la voir, faisant d'une pierre de coup quand je venais soutenir Olympe, mais j'avais pas osé. J'étais qui pour cette fille ? Si ça se trouve juste un coup d'un soir, une vague connaissance avec ça, mais rien d'important. J'étais venu voir Oly car j'étais son grand frère, c'était normal, c'était ma place, être auprès d'elle. Mais Deirde ? Je devais clairement pas être le mec qu'elle veut voir pour lui remonter le moral. Non, ça aurait été bizarre, hein ? A peu près comme ça l'était en ce moment. Je but une gorgée de café, comme pour me donner du courage. Loupé. Il était bouillant et je fus à peu près sûr de me bruler la langue. Bwah. J'acquiesçais lorsqu'elle dit que ça faisait longtemps. J'hésitais à m'asseoir en face d'elle. Elle avait l'air occupée et je voulais pas l'ennuyer. Je savais pas quoi dire et c'était pas dans mes habitudes. J'arrivais à parler d'habitude car j'ai compris il y a des années qu'il n'y a rien de pire qu'un silence. Tu vas bien ? Lançais-je. Bon, je meublais vraiment. Promis, j'allais finir par demander des choses intéressantes. Pas que son état m'intéressait pas, loin de Là, mais j'avais d'autres trucs à dire.

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J'ai rapidement compris que ce n'était pas la drogue que j'ai pu fumer ou avaler qui pouvait fausser mon jugement, ce qui s'est passé cette nuit... Non, j'étais totalement conscience de mes actes et même si généralement je ne m'attache pas, je file sans regarder en arrière, avec lui c'était différent. Il était ce mec avec qui j'ai passé une merveilleuse nuit et en une fraction de seconde j'ai cru comprendre que ce quelque chose que j'ai ressenti venait de moi, mais en réalité pas du tout. Être enfermé sans pouvoir sortir ou voir du monde, ça fait vraiment réfléchir et faut dire que j'ai eu le temps de repenser à pas mal de choses ces dernières semaines... Il se trouvais devant moi. Je le voyais plus nettement en étant totalement sobre et en possession de tout mes moyens ou sans cette gueule de bois que j'ai eu lors de mon réveil avant de filer presque comme une voleuse. Lorsqu'il m'a posé cette question que j'entendais sans arrêt depuis quelques jours, j'aurais pu l'envoyer boulet, mais après tout je suis qui pour lui ? J'suis juste cette pauvre drogué qu'il a "sauvé" d'une soirée et qu'il s'est tapé une nuit. Fermant mon livre, je lui faisais comprendre qu'il pouvait se poser en face de moi si il le voulait et j'ai haussé faiblement les épaules pour accompagner mes paroles « Je sais pas trop... » c'était vrai, au final je disais toujours oui pour être tranquille, mais avec lui, je n'y arrivais pas et pourtant on ne se connaissait pas vraiment « C'est pas la forme, mais j'irais mieux dans quelques jours. » mon moral en a pris un coup quand je me suis retrouvé seule, sans aucune visite alors que les autres voyaient du monde. Un peu comme le vilain petit canard.

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Elle me fit plus ou moins signe de m'assoir. Malgré son feu vert, je m'exécuta lentement, comme si j'avais peur de me brûler. Bon, soit encore plus subtile, mon César, elle va vraiment pas se douter que tu as envie de rentrer sous terre me félicitais-je en silence. D'habitude pourtant, je me débrouillais assez bien pour mentir. Le fruit d'années à me tirer en douce le soir et a rentrer en courant à la maison avant que ma mère vienne m'embrasser le soir. Des années d'entrainement, réduites en cendres au contact de Deirde. Elle me faisait perdre mes moyens et même si j'avais l'habitude de sortir avec des filles, j'avais l'impression de redevenir un débutant à son contact. Ca me foutait les nerfs. Elle m'expliqua en quelque sorte que non, ça n'allait pas, enfin pas vraiment. Je me mordis la lèvre. Mon café encore dans ma main (j'avais pas encore eu l'idée de le poser sur la table), je pris mon courage à deux mains avant de rouvrir la bouche. J'ai sut que t'avais été mise en quarantaine. Ma soeur y était aussi, enfin je l'ai appris comme ça bon sang, je bafouillais presque. Je posa enfin mon gobelet et me mordit la lèvre. Comment elle allait interprété que je m'étais renseigné sur elle ? Et que j'étais même pas venu.

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Il avait peut-être autre chose à faire, mais vu qu'on commençait juste à se parler alors que je me trouvais dans un état potable et non avec des substances étranges même si le fait d'avoir une dose de médicament par jour ne comptait pas. Je m'étais fais à l'idée que je ne le reverrais pas, comme d'autres personne et faut dire que le hasard ou le destin -peu importe- faisait bien les choses et ramenait toujours son grain de sel dans mes histoires. L'écoutant, j'arquais un sourcil en entendant qu'il savait pour la quarantaine. Sur le coup, je me posais tellement de questions. Il s'est renseigné sur moi alors qu'on ne se connait à peine ? Il a pris de mes nouvelles, mais pourquoi est-ce qu'il n'est pas venu me voir ? Trop de pensées pour une pauvre âme vagabonde comme moi. « Ma personne t'intéresse ? » demandais-je avant de mettre mon pied sur la chaise et du poser ma tête pour ensuite prendre ce style et le faire rouler entre mes doigts « J'espère que ta soeur va mieux, je sais ce que ça fais d'être enfermé, te disant que ce sera le dernier lieu où tu iras, sans voir personne d'autre... »

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w/ Deirde & César

Bon, visiblement, j'étais trop subtil : c'était trop subtil de lui dire que je m'étais renseigné et que j'avais appris qu'elle avait été mise en quarantaine. Il fallait qu'elle l'entende carrément de ma bouche. Bon, en même temps j'étais capable de le comprendre : après tout, j'étais en train de lui dire que je la savais là-bas et que j'avais pas fait, ne serait-ce même qu'esquissé, un pas vers elle. Je me sentais un peu merdeux. J'en avais marre d'avoir l'air confus, hésitant, comme un gamin qui découvre l'art de la drague. A croire que je savais plus parler, moi qui n'avait jamais eu ma langue dans ma poche. Oui, ça m'intéresse avouais-je, lasse de pédaler dans la semoule. Il fallait avancer un peu là car sinon j'allais en ressortir frustré et j'avais pas envie de ça. J'avais envie de me vider la tête, juste de me sentir bien, comme de la dernière nuit que j'avais passé avec Deirde. Je voulais que ce soit simple, quand tout me semblait voué à être compliqué. J'eu l'impression qu'elle m'envoyait une pique lorsqu'elle reprit la parole, comme pour me reprocher de l'avoir laissé toute seule. J'avais pas besoin d'elle pour avoir cette culpabilité. Tu es toute seule, à Cambridge ? Demandais-je. J'entendais là la famille, les amis proches, bref des gens qui comptent. Moi j'avais Olympe, je l'aurais toujours, du moins c'est ce que j'aimais croire car j'étais pas doué pour ce qui était des liens familiaux.

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Non sous l'emprise de la drogue, j'étais loin d'être bête et j'étais en moyen de comprendre très vite. C'est vrai que ça devait le changer de notre dernière rencontre, je tenais debout sur mes jambes, j'arrivais à dire une phrase ayant du sens et pourtant je me sentais largué. « Je ne suis pas une fille très intéressante tu sais... Enfin mise à part quand je bois un peu trop, mais ça restera notre petit secret » répondais-je en souriant. Faut dire que le voir me faisait du bien même si ne pas l'avoir vu en quarantaine était comme un couteau dans le dos. Après tout, qui suis-je pour lui ? On s'est vu avant qu'il ne vienne m'aider et qu'on couche ensemble, mais sinon je ne suis personne. Sur le coup, il voulait savoir si j'étais seule. Cela dépendait des circonstances et comment il employait le mot "seule". « J'ai mon frère... Enfin il est bien trop occupé avec cette fille qui lui sert de copine pour se souvenirs qu'il a une petite soeur qui a été idiote de le suivre ici » il ne fallait pas partir sur les histoires de famille, avec la mienne, on irait pas bien loin. « Si tu veux, je suis librée à moi-même et au joie de la vie d'étudiante dans toute sa splendeur »

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w/ Deirde & César

Elle me soutenait qu'elle était pas très intéressante comme fille. Sauf que j'étais le seul juge de ça, en cet instant précis. Y avait rien qu'elle pouvait faire contre le fait que oui, j'étais curieux à son sujet. Elle allait devoir vivre avec. Je lui souris. Ouais, ça restera entre nous. Plaisantais-je sur un ton de confiance en lui adressant un petit clin d'oeil. J'arrivais à me détendre un peu. Enfin, pas pour longtemps. Je lui demandais si elle était seule, comme pour me desserrer ce noeud de culpabilité au niveau de mon ventre. Elle me répondit qu'elle avait un frère, mais la réponse était pas très heureuse. Relation conflictuelle donc. Je me mordis la lèvre, désolé pour elle. Je savais ce que c'était, les relations familiales compliquées. Je ne put m'empêcher de r'ouvrir la bouche, pour m'exprimer en tant que grand frère. Pour la défense de tous les grands frères du monde, je dirais que parfois, on a tendance à être égoïste. On veut blesser personne, mais on le fait et c'est pas voulu. C'est de la maladresse et on se sent con, quand on réalise que ça a blessé quelqu'un a qui on tiens. Mais voilà, on est comme ça répondis-je. C'était mon cas, vis-à-vis d'Olympe et je savais que j'avais pas à faire de mon cas une généralité mais bon, ça avait l'air de bien coller là et puis fallait pas non plus me prendre au pied de la lettre : je connaissais pas son frère personnellement, après tout. Je ne pouvais que parler pour moi, même si j'aurais aimé être capable de plus.

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