after that night, I never thought to see you again ◊ césar.

Ah oui, mon pull. Enfin, c'était pas un soucis, il allait pas me manquer et elle pouvait me le garder, mais bon, j'allais pas le lui dire. Et puis si c'était inversé, je voudrais lui rendre ses affaires. Question de politesse, tout ça, quand même. J'haussa les épaules avec une petite moue pensive. Hum.. Je suis sûr que ça a un certain charme sur toi aussi commentais-je en plaisantant. (Enfin, à moitié) La conversation prit un tournant nettement moins léger lorsque le sujet de la famille fut abordé. Ah... La famille. On peut pas vivre sans elle, mais c'est foutrement dur de vivre avec elle aussi. Enfin, pour ma part j'étais bien décidé à m'accrocher à ma soeur. J'avais déjà perdu mes parents en même temps et ma soeur aussi, durant près de six ans. Ca faisait mal et j'essayais toujours de comprendre ou elle avait trouvé la force dans son coeur de me pardonner. Ma soeur était fantastique. Je doutais pas que Deirde le serait tout autant un jour, pour laisser son frère revenir vers elle, quand il serait prêt pour ça. Peut-être que les mecs étaient juste un peu plus lents... Sans doute, en fait. A croire qu'on avait besoin de la claque en pleine figure pour réagir, comme les gosses. Je souris lorsqu'elle commenta qu'elle pourrait faire équipe Oly. Hors de question, tsss. Elle commença à se confier à moi et j'en fus à la fois surpris et heureux. J'aurais voulu lui attraper la main, mais j'avais peur que ce soit maladroit de ma part. A la place, je m'efforçais de lui rendre sa franchise. J'ai pas vu mes parents ni ma soeur durant six ans. C'est toujours vrai pour mes parents, plus pour ma soeur. J'avais mes raisons, mais je sens encore coupable. Ca partira jamais. Il m'a fallu un peu de temps pour réagir. Ce sera pareil pour ton frère. J'espère qu'il sera pas aussi lent que moi, mais il reviendra. C'est la force des liens de sang, y a rien à faire contre ça. Je parlais en étant à moitié convaincu. C'était peut-être vrai avec ma soeur, mais avec mes parents ? Est-ce qu'un jour, j'allais avoir un désir trop fort de renouer ? Les parents, c'est quand même quelque chose aussi. C'est dur de s'imaginer vivre sans eux, aussi chiants puissent-ils être.

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Je laissa échapper un petit rire. Ouais, je suis sûre qu'elle avait la classe dedans. Bah oui, il était chouette, mon pull et la fille dedans, elle l'était vraiment tout autant, voir carrément plus, si vous vouliez mon avis. En fait, j'aimais bien l'idée qu'elle ai mon sweat-shirt. Ca peut sembler un peu con et j'aurais jamais osé le dire à voix haute, mais j'aimais l'idée qu'elle ai quelque chose de moi. Comme pour garder mon souvenir vivant. Hu. On avait jamais eu besoin d'un vêtement pour ça, soit, mais je sais pas. Ca avait le mérite de rendre tout tellement plus vivant. Enfin. En pensant à ça, quelque chose me revint que j'avais totalement zappé. Je lui fis un grand sourire victorieux. Ah et j'ai retrouvé ton tee-shirt ! Bon, je l'ai pas essayé par contre. T'étais sexy dans mon pull, mais pas sûr que l'inverse soit réciproque plaisantais-je. Non, j'allais pas m'essayer à ce genre d'essayages perdus d'avance. C'était si facile de lui parler, à elle, alors que quelques minutes plus tôt, j'en avais limite peur, comme si je redoutais qu'elle me bouffe. Maintenant, c'était juste simple. Elle m'avoua qu'elle pensait souvent à notre nuit. T'es pas folle du tout, ou alors on l'es tous les deux lui retournais-je, lui avouant à mon tour que j'arrivais pas à m'ôter de la tête cette nuit, sans doute la meilleure nuit que j'avais passé depuis mon arrivée à Cambridge. Définitivement, même. On se mit ensuite à parler de nos fratries. Elle commença à commenter ma relation avec ma cadette. Oui, je savais qu'Oly' m'aimait et je le lui rendais bien. Elle m'avait fait un énorme cadeau en me pardonnant et je le savais. J'essayais de le lui retourner, maintenant. Ouais, t'as surement raison acquiesçais-je. Se remémorer nos erreurs n'aide pas à nous faire avancer. Simplement à nous paralyser. J'espérais que son frère allait vite retourner vers elle. Un jour, il en aurait besoin et je souhaitais vraiment que Deirde ai la bonté d'Oly', celle d'accorder son pardon. Mais pour être honnête, j'en doutais pas une seule seconde. J'acquiesçais. Je comprenais et je voulais pas la faire parler de ce dont elle ne voulait pas parler. Qui plus est, ça ne me regardait pas vraiment. Je poussa un petit soupire avant de prendre une gorgée de café. Voilà, c'était moins bouillant et ça me fit du bien. Changeant de sujet, je baissa les yeux sur ses bouquins. Qu'est-ce que tu étudies ? La questionnais-je.

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Je secoua la tête. Batailler ? Du tout, en fait je l'avais même pas cherché. Pour être honnête, je suis tombé un jour dessus et voilà expliquais-je avec un haussement d'épaules avant de sourire à son commentaire. Ouais, ça dépendait vraiment de sa définition de ce qui était sexy et si la frontière est très proche avec ridicule. Hum. On s'avoua mutuellement ensuite d'avoir repenser à la soirée. Bon, au moins c'était partagé : ça nous avait marqué tous les deux, c'était déjà ça. L'un avait pas l'air plus con que l'autre et je suis sûr que c'était rare, comme situation, mine de rien. Faut pas être fou pour admettre qu'on a passé une soirée géniale ajoutais-je avec un sérieux un peu déconcertant. Oui, j'avais passé une soirée géniale, c'était dit. J'avais l'impression de tourner autour d'un pot, sans être parfaitement capable d'en dessiner les contours et c'était vraiment frustrant. Je but une petite gorgée de café. J'avais peur d'installer des malaises en étant trop franc. Mais elle m'avait pas l'air coincée. Soit, elle était moins rentre dedans que la dernière fois que je l'avais vu, mais elle était pas déchirée. Ca jouait. Non, elle allait pas prendre peur et puis j'avais pas non plus prévu de me la jouer héros de films romantiques. J'essayais juste de sortir de ce café sans me traiter de pauvre imbécile. Je me mordis la lèvre. Et t'es modeste en plus, vraiment tout pour plaire la taquinais-je, un grand sourire aux lèvres. Après le sujet un peu bancal et pas évident de la famille, j'essaya de rebondir. Il le fallait car j'avais vraiment pas envie qu'on  se regarde bêtement dans le blanc des yeux. Droit. Comme Olympe. Bon, elles étaient faites pour montrer le club des petites soeurs ayant des grands frères indignes. Je me tut cependant. Elle r'ouvrit la bouche et son commentaire me fit sourire. (En fait, je souriais dès qu'elle ouvrait la bouche) Faut croire oui, je t'avais bien dis que je faisais définitivement partie des gentils. Répondis-je fièrement. Elle se souvenait peut-être même pas avoir parler de ça, des mecs gentils et des mecs méchants, au cours de notre fameuse soirée. Enfin, tant qu'elle se souvenait de notre nuit, j'allais pas faire mon capricieux.

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Je te le rendrais quand tu me rendras mon sweat, on fera l'échange. Ajoutais-je, toujours souriant. Bon, c'était pas pressé, loin de là, j'étais capable de survivre sans mon chandail et je pense qu'elle aussi pouvait se passer de l'un de ses tee-shirts. Au moins, on était définitivement sur la même longueur d'ondes et on s'en cachait pas. Pour autant, ça n'était pas vraiment sérieux. Enfin, je savais pas comment dire ça. Je crois qu'on se connaissait pas assez, pas assez pour y mettre plus de sérieux. Ca me gênait, fallait bien que je l'admette. Mais je jouais le jeu, lui rendant son clin d'oeil. Ca me déplairait vraiment pas, de remettre ça. J'avais pas oublié le goût de ses lèvres sur les miennes, sur ma peau, la façon dont nos corps s'emboitaient à la perfection... Enfin, fallait que je reste sur terre, que je ne m'enflamme pas. Si ça se trouve, ça ne se reproduirait jamais. L'idée me déplaisait au plus haut point, mais bon. J'étais sans doute déjà chanceux qu'elle ai partagé un lit avec moi une fois. Je me mordis la lèvre. Sérieux ? Aucun mec n'était resté longtemps avec elle ? Les gars étaient bizarres. Et j'étais définitivement un mec. J'avais jamais été doué pour les longues relations. C'était pas mon truc voilà. J'adorais être le petit ami d'une fille, c'était vraiment mon truc, mais j'arrivais pas à le rester longtemps. Comme un gosse capricieux, j'avais toujours envie de ce que je ne pouvais pas avoir. En ce moment, je la voulais elle, mais j'avais pas envie qu'elle devienne un de mes caprices. J'eu un petit sourire limite gêné. Brusquement, je doutais d'être un mec bien. Si on le demandait à mes exs, elles seraient clairement pas de cet avis et y en avait un paquet, histoire de bien faire pencher la balance. J'étais vraiment pas un cadeau, en fait. Pourtant, lorsqu'elle me proposa un film, j'acquiesça immédiatement. Lourde ? Du tout. Et avec plaisir pour un film. Y en a un que tu veux voir en ce moment ? Lui demandais-je. J'allais pas souvent au cinéma et en fait, je me moquais un peu du film. C'était le fait d'y aller avec elle, qui comptait pour moi, là.

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J'acquiesça. Oui, il l'était, tout autant que mon vêtement à moi. Visiblement, elle avait peur que je la trouve lourde. Enfin, elle pouvait pas savoir ce que j'aimais non plus. J'aimais bien les filles de caractère, qui me font rire et sur ce coup-là, elle avait vraiment tout bon. Les filles trop féminines, trop sages, trop parfaites, me rappelaient celles qu'on m'avait forcé à fréquenté et de façon général, c'était devenu un peu rebutant pour moi. Je classais pas direct tout le monde dans des cases, mais je préférais le naturel ravageur de Deirde, son franc parler et son sourire éblouissant et communicatif à souhait. Trop de compliments ? Hum, je doutais qu'on en reçoive jamais assez et puis je ne formulais même pas les miens à voix haute. J'aime les filles de caractère arguais-je. J'aimais pas avoir à deviner sans arrêt ce qu'elles pouvaient bien penser. Ce genre de filles était crispant, selon moi : non, les mecs n'ont pas de pouvoirs spéciaux pour lire dans les pensées, ce serait cool qu'elles le comprennent. Bref. Et je t'aime bien toi. Voulus-je ajouter. Les mots me brulaient les lèvres, mais j'avais peur d'être trop direct, même si comme elle me l'avait signifier, elle était pas mal dans ce genre là. Deux grandes gueules et on arrivait pas à être totalement francs, si c'était pas malheureux franchement. Ca marche acceptais-je en me levant après avoir récupéré mon bordel et mon gobelet de café. J'avais payé pour ça, j'allais pas le laisser à moitié plein et puis je l'avais pris à emporter. Je me mit à réfléchir en sortant du café. Je regarde de tout. Enfin, j'ai bien cette obsession pour les super héros depuis que je suis gamin. Mes parents trouvaient ça un peu abrutissant, mais dès que je suis parti de chez eux, je me suis fait de longues soirées, voir journées, super héros. Racontais-je alors que je quittais la chaleur du café pour l'extérieur. Je savais pas pourquoi je lui racontais ça. Lorsqu'elle reprit la parole, je fut un peu surpris. Enfin, je savais son prénom personnellement, pour l'avoir cherché à l'hôpital et tout, bref je m'étais renseigné. Pour autant j'étais pas trop vexé. Après tout, elle avait été coincée derrière une vitre, coupée de tout. Je m'appelle César Jones dis-je en enfonçant ma main libre dans la poche de mon blouson. Je tourna ensuite ma tête avec un petit sourire. Enchanté, Deirde.

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