after that night, I never thought to see you again ◊ césar.

Elle me signala qu'il allait être nécessaire que je m'accroche, car une fille de caractère, elle en était une. Si elle pensait me faire flipper... Au contraire, ça n'en était que plus attirant. La facilité, la simplicité extrême, ça n'avait jamais eut ma préférence, aussi arrangeant que cela puisse être parfois. On aime tous relever des défis, en particulier quand on a la certitude que le jeu en vaut la chandelle. Et c'était bien ça que j'éprouvais : un sentiment de certitude. Le pressentiment qu'il fallait s'accrocher à Deirde, car elle avait beaucoup à offrir et j'espérais avoir beaucoup à lui donner en échange. T'inquiètes, je suis prêt pour ça lui affirmais-je, alors que nous quittions le bar. Après lui avoir relaté ma passion de gamin (et de grand gamin) pour les super héros, je but une bonne gorgée de café. Hum, ça faisait du bien, une bonne petite boisson chaude dans la fraîcheur légère du début d'année à Cambridge. Avec plaisir, paraît que je suis un bon prof là-dessus enfin, paraissait rien du tout, mais on s'en foutait. J'avais l'impression d'être capable de parler de n'importe quoi avec cette fille et j'aimais ça. J'espérais qu'elle éprouvait cette même sensation vis-à-vis de moi. Je me présenta enfin, avec mon prénom et mon nom. Mon prénom lui plaisait. Il avait suscité quelques vannes durant les années, mais rien de méchant. Enfin, j'avais pas de mérite. C'était le choix de ma mère, je crois. Je doutais que mon père ai fait peser un gros avis dans la balance. Il voulait une fille, donc bon, mais je voulais pas penser à lui, c'était la dernière personne à laquelle je voulais la penser. Hors de question qu'il me gâche une seule seconde passée en compagnie de Deirde. Non. Elle reprit la parole. Hu. Je me mordis la lèvre. Ouais, enfin, j'avais envie de te revoir avouais-je avant de prendre une nouvelle gorgée de café. Fallait que je le finisse avant d'arriver au cinéma et puis ça me donnait une excuse pour me taire aussi.

(c) darkdreams/marine

De l'avis de mes exs, j'étais charmant, bien élevé, pas trop imbuvable le matin, plein d'attentions et mignon à souhait, en admettant que je sois d'humeur pour ça. Enfin, ça c'était jusqu'à ce que je les plaque avec mon petit air blasé et ma phrase classique et bateau, le genre qui donne aux filles larguées des boutons : "c'est pas toi. C'est moi." Je la disais pas au début, mais au bout d'un moment, ça avait commencé et je le pensais. C'était moi qui ne devait pas tourner très rond. Au passage, je te préviens que tu vas devoir serrer les dents aussi, il paraît que je suis assez compliqué comme mec lui lançais-je. J'acquiesça d'un mouvement de tête lorsqu'elle me signala qu'il faudrait qu'on se fasse une soirée super héros. Le bordel de dvds en dessous de mon meuble de télévision n'attendait que ça. Quand tu veux acceptais-je, toujours aussi souriant. Le tout entre deux gorgées de café. J'avais pas réalisé que j'avais soif moi et puis ça me faisait du bien. Me réveillant un peu, je pris conscience de ce qu'elle sous-entendait et lui jetait un regard en biais. Ouais, on regarderait la télévision chez moi jusqu'à ce qu'on cesse de la regarder, quoi... Bon programme, c'était définitivement quand elle voulait. Ouais, faut croire que j'avais ouvert ce manque et il était réciproque. C'est fou comme une nuit peut vous susciter ce genre de sentiments. C'est fou comme on peut accrocher avec quelqu'un, comme ça. C'est fou, mais c'est bien. On était déjà arrivé devant le cinéma. J'agita doucement mon gobelet de café. Quasi-fini. Promis, je vais pas me réfugier dans tes bras pour que tu me rassures lançais-je avant de finir rapidement mon café. Enfin, repris-je. A moins que ce soit ce que tu veuilles... Repris-je en tournant ma tête vers elle avant de lui donner un petit coup de coude.

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Tant mieux si elle aimait ça et pour tout dire ça me surprenait pas des masses. Elle avait l'air si pleine de vie si aventureuse... Ce genre de caractères recherche et bah... De l'aventure. Une ou plusieurs jolies histoires, mais dans lesquelles on ne s'emmerde pas. C'est tellement chiant, d'être totalement prévisible ou de sortir avec quelqu'un qui l'est. Les surprises mettent du piment dans la vie, c'est bien connu et les gens qui n'aiment pas les surprises pour cette raison sont ceux que je n'ai pas envie de fréquenter. Fan d'improvisation. On ne se refait pas, au grand désespoir de papa et maman en ce qui me concernait. Ca tardera pas, promis. Enfin, si t'en a pas déjà marre de me supporter lançais-je en affichant brièvement un air de chien battu. Je pensais pas qu'elle en avait assez. Après tout, on serait pas devant un cinéma sinon, non ? Elle avait envie que je sois là et tant mieux, car j'avais envie de l'être aussi. Elle se mit à rire à ma réplique à propos du fait que j'allais pas réclamer un câlin durant le film. J'avais quand même un pet de fierté. C'est les hommes qui rassurent et si si, j'étais un homme même si je doutais pas que les filles trouvaient ça chou d'inverser les rôles pour rassurer des grands gaillards. Ouais, ouais, ça va te surprendre mais les mecs aspirent pas à être "mignons" commentais-je, jouant les hommes, les vrais, ceux qui font pipi dans le lavabo. Hum. Je devais pas être super convaincant, m'enfin, peu importe. Elle me proposa de choisir le film. Je me mordis la lèvre. Bah, y a pas de films de super héros alors pas sûr que je puisse aider commentais-je, me moquant de moi-même avant de lui décocher un petit sourire. Non sérieux, choisit, je me plierais à ta volonté.

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Sa réponse me conforta dans mon idée. Enfin, elle ne me connaissait pas non plus des années et c'était fort, de mon avis, mais encore si fragile, si superficiel. Elle savait résolument pas dans quoi elle était en train de mettre les pieds. C'est bon à savoir répondis-je. J'espérais qu'elle ne change pas d'avis en cours de route car, avec Oly, bien sûr, c'était sans doute la personne avec qui je préférais passer du temps, aussi peu que j'ai put en passer, depuis mon arrivée à Cambridge. J'avais pas envie que ça change. J'avais pas envie qu'elle s'échappe. Elle avait plus le choix, maintenant. Après m'avoir fait ressentir tout ça, elle n'avait plus le droit de juste partir. Alors heureusement qu'elle le prévoyait pas. J'haussa les épaules. J'ai dis les mecs. Alors soit, pour ce que tu as vu entre mes jambes, tu peux affirmer que j'en suis un, mais je suis plein de surprises. Je suis pas comme les autres arguais-je, en lui souriant. Bon, c'était pas totalement sûr, que je sois différent, peut-être que ça l'était pas. Enfin, toujours était-il que j'étais celui qui avait réussi à verser une larme devant The Notebook, ce qui avait rendu toute chose ma copine à l'époque qui m'avait trouvé "trop chou". C'était pas le genre de souvenirs que j'aimais raconter, m'enfin, ça montrait que rien n'était à exclure, hein. Elle me désigna un film d'horreur, restant sur sa première idée donc. J'haussa les épaules. J'imagine qu'on ne va pas tarder à le savoir lui répondis-je

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Je lui adressa un nouveau sourire lorsqu'elle r'ouvrit la bouche. A nouveau, les souvenirs de cette nuit me revenaient en rafale. Ca n'arrêtait jamais bien longtemps. J'avais vaguement réussi à me sortir tout ça de la tête, trop préoccupé par la présence de ma soeur en quarantaine, comme un animal, pour songer à quoi que ce soit d'autre. Mais Deirde était restée présente, dans un coin de ma tête et maintenant qu'elle était là, à côté de moi, c'était en train de prendre le pas sur tout. Ca me déconcertait un peu, même si j'avais déjà eu de nombreux coups de coeur pour des filles. C'était ça, j'avais eu un coup de coeur pour elle, dès que je l'avais vu et cette nuit avait rendu tout ça plus clair, plus limpide. Pour elle aussi, je le sentais. A vrai dire à sa façon de me lancer des regards, j'étais certain qu'elle me plaisait, peut-être tout autant qu'elle m'attirait moi et je ne pensais pas qu'elle me repousserait si je me montrais un tantinet plus entreprenant. Je la laissais faire, optant pour son film et entrant avec elle avant de la voir partir prendre nos places. Je me sentais bien, plus que je n'aurais cru me sentir à l'idée de la revoir après cette absence de visites durant son séjour en quarantaine, mais il y avait aussi cette frustration qui me rongeait et ça pour le coup, c'était pas habituel chez moi. Elle revint vers moi un peu plus tard, me filant ma place et un petit coup de coude. Toujours lançais-je en commençant à me diriger avec elle vers la salle, jetant un regard à mon billet, dans un vieux réflexe. Tu viens souvent au cinéma ? Demandais-je.

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