(+ Siobban) welcome home !

Cela faisait deux jours que Thaïs avait réclamé l’aide de Siobban mais à cause du fait qu’elle ait dû se rendre à l’hôpital pour veiller à la fois sur Anna et son père, frappés tous deux par cette abominable grippe étrange, les deux irlandaises n’avaient pas encore pu réellement prendre de concert leurs marques dans l’appartement qu’occupait la danseuse avec l’allemand, toujours absent. « Ah ma biche ! » s’exclama Thaïs, encore en peignoir parce qu’elle avait eu un mal fou à se lever le matin même. « Tu as amené quelques affaires ? Je vais t’installer dans la chambre qui est prévue pour le bébé, ma voisine qui est une adorable mamie m’a aidée à faire ton lit tu verras, tu seras bien et elle est juste à côté de la mienne ! »

Dans ce lieu que je ne connaissais pas trop, j’avais fini par prendre mes marques en m’adaptant du mieux que je pouvais. « Coucou frangine. » La regardant en peignoir, je me demandais bien ce que je devais dire ou pas, mais bon, je lui disais ceci : « La classe en peignoir….Mais oui, j’en ai amené, je ne vais pas me balader jusqu’à la fac toute nue….Du moment que je n’ai pas le lit du bébé cela me convient.» Souriant un peu, je me demandais bien pourquoi est-ce que je devais donc aussi lui dire cela, mais j’avais juste envie de la faire rire.

« Ouais bah… j’ai préféré préparer ton lit en premier, tu aurais voulu quoi, que rien ne soit prêt mais que je t’accueille en robe de soirée ? » la taquina-t-elle aussitôt, l’air bon enfant sans cesser de lui sourire comme pour prouver qu’elle n’avait pas pris mal sa remarque, bien au contraire. Thaïs était bien trop happy de la voir débarquer pour penser à quoi que ce soit de négatif. « Pas faux pour le fait de te trimballer nue et au risque d’enfoncer une porte ouverte… tu rentrerais pas dans un lit de bébé ! De toute façon on en n’a pas encore acheté un donc tu n’as pas couru un gros risque ! »

La suivant dans la chambre, je lui disais : « Bah ce n’est pas graven, j’aurais pu camper dans la chambre. » L’écoutant donc me dire ce qu’elle voulait ; je pensais qu’il était normale qu’elle soit de bonne humeur. Je tentais donc de lui donner une réponse : «Oki, donc un grand lit pour moi ! Cool ! Il ne manquait plus que je doive aller dans un lit de bébé…Non mais oh ! » Riant un peu plus, je me demandais bien ce qu’elle me dirait encore par la suite.

« Ouais bien sûr on aurait pu faire du camping mais tu aurais sûrement mal dormi ! » fit-elle non sans hausser les épaules et sans attraper le baby phone qu’elle avait placé sur la table de nuit. « Mais le gros avantage, c’est que si tu as besoin de quelque chose ou que moi j’en ai besoin, on s’entendra à travers le mur grâce aux deux baby phones que j’ai acheté ! La classe hein ? Au moins aussi classe que d’avoir un grand lit, avoue ! » plaisanta-t-elle de bon cœur non sans lui tendre l’appareil pour qu’elle puisse mieux l’observer.

« Oui c’est surement vrai. » Elle avait du vrais dans ce qu’elle disait. Je riais et je lui disais en en prenant un : «Maman, je n’ai pas eu mon bisou ! » Riant un peu plus, je me demandais bien comment est-ce qu’elle allait réagir. En tous les cas pour ma part, j’avais le boyau de la rigolade.

« Bien sûr que c’est vrai ! Tu as oublié à quel point j’ai toujours raison ? » plaisanta-t-elle avant d’éclater de rire, pour mieux la regarder des yeux ronds d’une lorsqu’elle l’appela « maman » mais aussi lorsqu’elle se plaignit de ne pas avoir eu son bisou. Bien évidemment, Thaïs s’approcha aussitôt pour lui faire un bisou sur la joue ainsi qu’un câlin comme si elle voulait la border. « Là, là, plus de bobos ! »

Reprenant l’appareil, je lui disais avec : « Et Maman elle veut manger quoi pour le déjeuner ? » Le frigo étant presque vide, il me faudrait donc aller faire des courses. Puis, il ne fallait pas non plus que l’on meurt de faim. « Cool mon bisou…» Satisfaite, je souriais doucement, et je me disais que cela serait bien pour moi de continuer sur cette lancée pour la faire encore rire.

Thaïs éclata de rire en l’écoutant s’exprimer au travers du baby phone, s’amusant avec plutôt que de lui parler directement. Bah, au moins, ça lui faisait de l’entraînement ! « Heuuu… ce que ton bon cœur va bien vouloir lui offrir quand on ira faire des courses ! » reprit-elle, à moitié hilare face à cette utilisation « abusive » du baby phone. « Tu sais que tu vas sûrement t’en servir ? Non parce que je te préviens, je hurle beaucoup la nuit c’est pas des blagues… désolée par avance ! »

Riant un peu plus, je me demandais bien ce qu’elle me dirait par la suite. « Comment ça, le frigo est vide…. ? Pas cool. On commande par internet, cela nous sera livré en fin de journée.» Prenant un air frustré, je lui disais alors patiemment : «Je te préviens si tu hurles, je t’engueule ! J’irai plutôt l voir pour la rassurer, mais rien que pour voir sa tête qui changeait de couleurs, cela me plaisait bien. Je reposais le baby phone, et je le souriais tout en posant mon sac sur le lit.