(+ Siobban) the best, it's you !

« Si tu veux après tout, comme ça tu me diras s’il fait du bon boulot ou si c’est un charlatan complet ! » s’exclama Thaïs, jamais vexée par l’aide apportée par Sio, bien au contraire. C’est justement cette confiance les liant qui leur avait permis de survivre l’une comme l’autre dans ce monde de brutes, bien que l’une soit encore bien voyante et l’autre aveugle. « Bah écoute s’ils ont toujours de la place let’s go j’ai envie de dire ! C’est loin d’ici, vaut mieux y aller en taxi ? Ouais je sais que tu adores manger japonais et ça tombe bien j’ai récemment expérimenté un excellent traiteur, donc… puis une soirée en musique, ça pète non ? »

« Oui, je ne voudrais pas que tu tombes sur un idiot dans ce genre. » Je l’entendais me demander si c’était loin d’ici, je lui répondais : « C’est dans le quartier suivant, il faudrait y aller en taxi si tu ne veux pas trop avoir mal aux pieds. Chouette, on va donc se régaler alors. Cela va être sympa de manger des nouveaux plats. Tu y vas souvent à ce restaurent ? » J’avais demandé cela patiemment, et je tenais aussi à continuer sur ma lancée. Je patientais le temps qu’elle se rechausse, et je tentais donc de voir ce que je pourrais donc lui dire par la suite.
 

« Tu es mon arme anti arnaque, tu es au courant ? Tu es super efficace ! » avoua-t-elle avec malice car depuis qu’elle avait perdu la vue, Thaïs laissait uniquement à Sio le bon soin de la guider, à personne d’autre. Ainsi, lorsqu’elle sortait avec Caleb dans la rue, ce n’était pas systématique qu’elle prenne son bras… l’irlandaise avait encore du mal avec l’idée d’être un boulet que le danseur allemand traînerait à sa cheville… « Oh moi je peux marcher un peu hein ! Au pire j’ai envie de te dire que comme on va se faire masser les pieds, si j’ai mal ce ne sera que doublement efficace… sinon pour te répondre bah surtout quand Caleb n’est pas là vu que je ne cuisine pas tu t’en doutes. Donc dernièrement c’était régulier vu qu’il était très, très pris avec ses révisions ! »

« Ah, d’accord, je comprends mieux…. » Je continuais donc sur ma lancée et je tenais donc à essayer de comprendre le truc. Je lui répondais : « D’accord, on peut marcher alors pas de soucis. Bah, en même temps, c’est mieux comme ça tu as moins de risque de créer un accident dans la cuisine. Il a tendance on dirait à t’oublier, non ? Ce n’est pas une raison pour ne pas te parler tout de même. » Je reprenais nos petites affaires, et tout en aidant mon amie à sortir du magasin, on se retrouvait sur la rue, et je disais : « C’est à gauche, et après on passe deux carrefours et on doit y être. »
 

« Ça nous fera moins cher de taxi, accessoirement ! » avoua-t-elle car si Caleb venait d’une famille riche et que celle de Sio avait certains moyens, Thaïs ne roulait pas sur l’or pour autant. Bien sûr, Samuel lui avait proposé de lui faire un virement mensuel pour qu’elle ne manque de rien et puisse se faire plaisir mais déjà qu’il avait payé entièrement le restant de son prêt étudiant… tant de générosité la gênait, sans qu’elle ne sache pourquoi. « Comment ça il m’oublie ? Clairement je ne mets jamais les pieds dans la cuisine, si je fais de la merde je ne pourrais pas gérer la catastrophe alors on va éviter de sauter à pieds joints dans les ennuis hein ! Je te suis ma biche, tu es mon guide préféré remember ? »

« Oui, cela serait bien oui. A la longue cela coute cher les taxis. » Donc tout en essayant de faire comme il le fallait, je tenais aussi à lui dire : « Oui, c’est préférable. Enfin, il faut qu’il soit là pour toi. Je sais bien que je vais pouvoir t’aider pour trouver ton chemin. » Je continuais donc de suivre le truc, et tout en marchant, je lui demandais : « Ah, au fait, tu as prévu un truc pour ce week-end ? Je voulais aller au jardin des plantes pour faire un petit tour, donc si tu veux venir, fais signe. » Alors que j’avais demandé cela, je me demandais bien si elle allait donc me répondre ou pas. Marchant doucement, on avançait dans la bonne direction. Pour l’instant, il faisait beau mais un peu sec, et donc je m’interrogeais sur le temps.
 

« Même si je t’avoue que j’y fais souvent appel en ce moment quand je dois me rendre seule dans un truc qui est loin de mon appart’… » Thaïs n’avait pas particulièrement honte de l’avouer d’ailleurs, pas alors que Sio était maintenant au courant de son petit problème de mal aux pieds récurrent. « Ne t’en fais pas pour ça, en ce moment il est très pris pour ses révisions mais c’est habituel avant chaque partiel. Il est un peu en mode ermite à la bibliothèque même si je t’avoue avoir hâte que ça se termine parce qu’il me manque c’est atroce… donc sinon pour te répondre je suis tout à fait dispo pour ce weekend ! Tu voulais juste faire une balade là bas où il y a quelque chose de spé à y voir ? »

« Oui, bah, je n’aime pas trop que tu prennes le taxi toute seule. » Je prenais donc le temps de faire comme il le fallait, et tout en lui disant cela : « En mode ermite…J’avoue que je l’ai fais un peu…. » Je me souvenais donc de mes petites journées à la bibliothèque pour bosser mes cours. Puis, il fallait que je continue ma réponse : « Oui, il y a des fleurs qui sont épanouies, et j’aime bien y aller l’hiver tout simplement pour passer un petit moment sympa. » J’avais dis cela patiemment, et il était vrai que ce jardin me plaisait bien. Je marchais avec mon amie, et j’espérais bien avant toute chose que notre petite journée se passe bien.
 

« Mais je ne risque rien dans un taxi, tu sais… puis je sais me défendre ! » Thaïs était attendrie par le côté « maman poule » de Sio mais d’un autre côté, elle ne voulait pas que cela empêche cette dernière de vivre. Elle devait penser à sa petite personne aussi, de temps à autre. « Non mais moi aussi sauf que je ne suis pas à la bibliothèque mais dans une salle de danse ou derrière un piano. Je lui jette pas la pierre, bien au contraire ! Il me manque juste » avoua-t-elle sans perdre son sourire, tout en avouant à quel point elle pouvait être accro à Caleb sans aucune peine. « Ah même à cette époque de l’année il y a des fleurs épanouies ? Putain ils sont balèzes les botanistes… »

« D’accord, si tout se passe bien, c’est parfait. » Enfin, je comprenais donc que ma sœur puisse avoir l’envie de sortir et de faire tout comme elle le voulait. Je tenais aussi à lui donner la suite de ma réponse : « Oui, je comprends. » Je pouvais essayer de comprendre un peu ce qu’elle pensait et donc, je souriais en me disant qu’on pensait tous à la même chose lorsqu’on était amoureux. « Oui les fleurs tropicales, elles sont en fleurs vu qu’il fait chaud dans la serre. »Je ne comprenais pas vraiment quoi dire de plus, il fallait bien que j’avance dans la rue. Tenant le bras de mon amie pour qu’elle ne tombe pas, je lui disais : « Allez, on traverse et on va pouvoir continuer notre chemin. »