(+ Caleb) miss you... a lot.

« Sache que si jamais tu cours de gros risques, super Tathaïs viendra à ton secours mon ange ! » pouffa-t-elle littéralement car des deux, il était sûrement celui le plus à même de se défendre, y compris face à une horde de nénettes en manque d’amour. « Moi j’aime bien l’idée d’une famille nombreuse » fit-elle en haussant les épaules car après tout, les Weyss avaient bien eu trois enfants en ayant deux carrières de dingue, cela prouvait que la donne était possible ! « Tututu je savais que la moto allait t’arracher à moi, snif, monde cruel, je n’ai plus qu’à me suicider avec un yaourt bulgare ! » Juste au même moment, les deux tourtereaux sortaient justement de la cabine de la grande roue, Thaïs remerciant d’un signe le gérant qui venait de la saluer de manière sonore avant de murmurer à l’oreille de Caleb : « La prochaine surprise est à la maison. »

« Tu es mon héros c’est bien connu ! La défenseuse du Caleb en détresse, oh oui sauve moi des femelles en chaleur » plaisantais-je avant de rigoler doucement m’étranglant un peu par la suite. Je toussais donc avant de la fixer d’un air un peu circonspect. « Quand tu dis aimer l’idée d’une famille nombreuse, tu entends quoi par-là… ça monte à combien d’enfant ? » l’interrogeais-je avec un léger sourire prudent floqué sur les lèvres avant que je ne lui demande la suite du programme. « Mais non, tu sais très bien qu’elle ne m’arrachera jamais à toi alors je ne dis qu’une seule chose madame, rentrons à la maison car j’ai bien envie de savoir ce que tu me réserves. On ne peut pas dire que tu n’as pas lésiné sur les efforts alors je sens qu’elle va être encore de taille » la complimentais-je à ma façon sur le déroulement de cette soirée qui était somme toute simplement magique.

« Qu’est-ce que tu ferais si je n’étais pas là ! » s’exclama-t-elle en hochant la tête comme si elle venait d’énoncer l’évidence du siècle. « Et bien… au début j’en voulais cinq mais tout dépend comment va se passer ma première grossesse. Mais tu as été dans une famille nombreuse, tu sais ce que c’est, moi pas. Peut-être pour ça que je veux plusieurs enfants… » avoua-t-elle d’un ton aussi sérieux que mystérieux avant qu’elle ne lui envoie un sourire malicieux lorsqu’ils remontaient de concert sur la moto. Le voyage jusqu’à leur appartement ne se fit pas dans le silence pour autant, ces deux là semblant incapables de ne pas bavasser dès qu’ils se trouvaient dans la même pièce. Le silence ne domineraient jamais leurs vies, manifestement. « Surpriiiiise ! » fit-elle une fois qu’ils furent rentrés, un magnifique tableau se trouvant accroché en plein salon. Celui-ci les représentait en train de danser une valse, en très belle tenue, devant un magnifique décor d’Allemagne. « C’est Aidan qui l’a fait, je le lui ai demandé. Le décor, il l’a utilisé de l’une des nombreuses photos que tu as prises sur la route quand on quittait ton pays… c’est pour que tu n’oublies jamais notre première danse. »

« Je serais perdu sans toi princesse, tu le sais bien ! » rétorquais-je avec malice avant d’arquer un sourcil. « Cinq enfants ?! Ah ouais quand même ! Eh bien, va falloir s’accrocher avec toi » rigolais-je doucement avant qu’elle ne fasse signe au gérant de remettre l’attraction en route pour mieux nous ramener sur la terre ferme. On ne perdit pas de temps à regrimper sur la moto pour retourner chez nous. Je me demandais quelle surprise m’attendait encore mais je fus loin de m’attendre à me retrouver devant un tableau magnifique. Thais n’eut pas besoin de me dire qu’il s’agissait d’une œuvre d’Aidan car je connaissais presque par cœur le coup de pinceau de mon meilleur ami. « Il est magnifique mais tu sais, je n’oublierai jamais ce jour où tu es venue au culot pour me demander d’être ma partenaire. Sur le moment, je t’avoue que j’avais failli t’envoyer paitre mais dès que je t’ai vu danser, j’ai été conquis… Depuis, ma vie ressemble à une danse sans fin »

« Bien ce que je me dis ! » poursuivit-elle dans l’humour avant de se mordiller la lèvre inférieure à sa phrase suivante. « Je n’ai jamais dit que c’était obligé !! Juste que ça avait été mon rêve, nuance… dis tout de suite que c’est corvée de me faire des enfants ! » maugréa-t-elle avant qu’ils ne reprennent la moto pour des cieux plus cléments. Thaïs avait voulu qu’il garde une trace de leur toute première rencontre et quoi de mieux que de lier cet évènement précieux à un autre non moins précieux : leur passage en Allemagne, le moment où ils avaient fêté Noël pour la première fois ensemble, où elle lui avait annoncé sa grossesse ET où elle avait rencontré la famille Weyss au grand complet. « Ce n’est pas que tu en as besoin mais je voulais marquer le coup et Aidan a été tout de suite emballé. N’aie crainte, je me bénis de ne pas avoir fait machine arrière ce jour là même si tu m’as reçue disons… en me donnant l’impression d’être aimable comme une porte de chiotte ! Mais je me suis accrochée et j’ai eu raison » fit-elle en prenant sa main dans la sienne.

« Oh non te faire des enfants est loin d’être une corvée mais j’ai pour habitude que la vie ne vaut rien sans un grain de folie alors si tu veux une famille nombreuse, on en aura une mais on va tâcher de les espacer dans le temps hein » répondis-je non sans déposer un baiser sur sa joue pour qu’elle arrête de grogner car cela ne lui allait pas le moins du monde au teint. C’était moi le râleur et le grogneur de notre couple et je tenais à ma place. Nous terminâmes néanmoins par retourner à la chaleur de notre foyer où je recevais ma dernière surprise : un tableau de mon meilleur ami. Thais avait vraiment mis les bouchées doubles pour me faire passer une soirée merveilleuse et j’étais d’autant plus amoureux d’elle. « Je crois que je m’en serais mordu les doigts si tu avais fait demi-tour. Pour tout te dire, j’avais fait la fiesta la veille avec Aidan et Ev’ et j’avais une monstrueuse gueule de bois alors je n’avais pas furieusement envie de me taper une audition d’une danseuse qui allait se foutre à pleurer ou à me draguer. Résultat, j’étais pas aimable mais tu m’as tenu tête et j’ai apprécié »

« Je n’ai jamais dit tout vouloir d’un coup ! Je sous-entendais ça sur toute notre vie futur mari de moi » murmura-t-elle à l’intérieur du casque cette fois, cessant de grogner bien que Thaïs soit très rarement de mauvaise humeur sur la durée. Il lui fallait une sacrée dose de bonnes raisons pour se mettre dans une indicible colère ou être réellement rancunière sur le long terme. « Là était toute la nuance mon chéri : je n’étais ni là pour me foutre à pleurer ni là pour te draguer. Tu constituais un partenaire potentiel et puisque c’était ça ou dormir sous les ponts pour repiquer une année à Harvard, disons que pour le coup je n’avais pas réellement le choix… maintenant que tu me connais tu sais que je ne pleure pas sans raison ET que je ne suis pas du genre séductrice douée. Moi c’est toujours très approximatif ! Mais c’est pas grave, je taperai Eventine la prochaine fois que je le verrais pour m’avoir fait passer la journée la plus mal à l’aise de toute ma vie ! » plaisanta-t-elle avant d’embrasser le bout de son nez. « Il te plaît quand même ? »

« Encore heureux que tu ne les veuilles pas tout d’un coup car même insomniaque, je crois que tu finirais par craquer… Et puis j’aime l’idée de devoir essayer de nombreuses fois… Tu sais, multiplier par cinq toutes les tentatives risque de nous prendre du temps et de l’énergie… Va falloir commencer… Imagine, on n’a pas fini le premier ! » plaisantais-je avant de reprendre le chemin du retour où m’attendait une autre surprise. Thais m’avait véritablement comblé au-delà des mots et je ne pouvais que me féliciter de l’avoir demandé en mariage car une perle pareille, on ne la retrouvait pas à tous les coins de rue. « J’adore ce tableau mais pour en revenir au sujet précédent… J’ignorais tout de toi et j’en avais tellement marre d’être harcelé par les danseuses délaissées que ouais, je voulais d’abord tester ton niveau avant de me montrer un peu plus engageant mais dès le départ, j’ai ressenti cette étincelle entre nous et ouais, ça me plaisait pas. Je faisais toujours le deuil de Mary et il était hors de question que je retombe entre les mailles du filet d’une autre femme… J’ai échoué et je m’en félicite » lui souriais-je avant de l’embrasser avec une tendresse infinie.

« Je sens que tu vas te faire un plaisir de me pousser à multiplier les tentatives parce qu’après tout, on est jamais trop prudent !! » ironisa-t-elle en lui tirant légèrement la langue bien que depuis le temps, Caleb devait savoir lorsque Thaïs était sérieuse et lorsqu’elle sortait des conneries plus grosses qu’elle… sans quoi cela s’avérait gravissime ! « Tu as ressenti cette étincelle entre nous dès le départ ? Franchement je ne l’aurais pas parié mais j’en suis heureuse… tout comme du fait que tu te sois trompé. Ça mérite mon ultime cadeau à vrai dire ! » lança-t-elle non sans déposer un frêle baiser contre ses lèvres au passage avant d’attraper l’enveloppe rouge qu’elle avait laissée sur la table basse du salon. Celle-ci contenait deux billets d’avion première classe pour Las Vegas ainsi qu’une réservation pour une suite dans un hôtel. « J’ai pensé qu’une petite lune de miel en avance… ou alors on fête la fin de tes révisions, c’est selon mais dans tous les cas on part quand tu le souhaites ! »

« Voilà, tu as très bien résumé la situation : on est jamais trop prudent ! » rigolais-je doucement avant que la discussion ne soit un brin plus sérieuse car je ne faisais que lui dire ce que j’avais ressenti lors de notre rencontre et j’étais bien heureux de m’être trompé, d’avoir su baisser mes barricades de glace mais comment aurait-il pu en être autrement ?! Thais était de ces personnes qui arrivent coute que coute à entrer dans vos vies et à les transformer. Tous mes proches n’avaient de cesse de me dire combien j’avais de la chance de l’avoir mais s’ils savaient combien je n’avais pas attendu leur avis pour m’en rendre compte. « Encore un cadeau ? Tu sais que tu me gattes bien trop ce soir ? » plaisantais-je avant de froncer les sourcils quand elle me tendit une enveloppe contenant les billets pour Vegas. « Je serais tenté pour les deux mon capitaine… Les billets sont ouverts… On part maintenant ? »