« Tu as raison, je suis démasquée, il m’a demandée en mariage et prévu de me faire tout plein de petits fauteuils tous doux ! » répliqua-t-elle aussitôt non sans secouer négativement la tête de droite à gauche comme si elle se rendait compte du nombre de conneries qu’elle pouvait débiter à la minute. « Ta punition est somme toute acceptable… mais je savais bien que j’avais réussi à te voler quelque chose, les masques tombent MOUHAHAHA ! » Certes, elle manqua de s’étouffer au passage en toussotant mais qu’importe, Thaïs était capable de se rendre ridicule avec orgueil et classe d’un même temps. Peu de monde était capable d’un tel exploit ! « Non, ce n’est pas que tu t’y fais mais tu cherches une excuse pour pouvoir m’appeler chieuse ! Sauf que c’est péjoratif, pas poussin, et toc ! » Thaïs s’écarta légèrement en s’asseyant en face de lui sur la banquette pour mieux lui tirer la langue.
« Tu me brises le cœur… Il ne me reste plus qu’à faire des petits oreillers avec la couette alors ! Elle m’aime bien, elle m’entoure, me rassure, et elle, elle me trompe pas avec le canapé ! » fis-je semblant de râler avant de rigoler face aux conneries que nous sortions mais la voir me bouder en quelque sorte quelques instants plus tard me rendit pour le coup, moins jouasse. « Hey reviens dans mes bras, j’ai froid moi maintenant ! Et puis c’est mignon chieuse, c’est affectueux que poussin, c’est petit, c’est jaune et ça sert à rien mise à part à suivre sa mère… Alors bon, tu m’excuseras mais y a plus viril comme surnom que poussin. C’est comme si je t’appelais ma petite dinde… Avoue que ça manque de classe » râlais-je cette fois-ci pour de bons avant de venir m’asseoir à ses côtés. « Bon j’arrête pour de bon de te surnommer comme ça ! Par ta faute, va falloir que je recycle ce surnom… Tiens vais le donner à Aaliyah ! »
« C’est faut, tu as déjà dit que la couette elle piquait parce qu’il y avait des plumes qui sortait ! MENTEUR ! » ironisa-t-elle comme une gamine non sans lui tirer à nouveau la langue comme si c’était devenu le nouveau jeu à la mode. « Mais c’est tout mignon un poussiiiin ! Puis c’est doux, c’est gentil… un peu comme toi avec moi ! Alors que chieuse bah… ça n’a rien d’affectueux je trouve. C’est pas mignon, c’est pas gentil, d’accord ça vient de ta bouche alors forcément c’est moins péjoratif mais poussin, au moins, c’est vraiment affectueux ! Même si apparemment t’es pas d’accord… tu veux que je trouve autre chose ? » lui fit-elle d’un air tout mignon en papillonnant des yeux avant de constater qu’il avait élu domicile à côté d’elle finalement. « Une dinde c’est pas mignon… c’est gros et ça glougloute… je suis pas énorme !! Pas encore !! Et puis j’exige un câlin !! »
« ça c’est quand elle ne s’épile pas !! Tu râles autant quand j’oublie de me raser pendant plusieurs jours » rétorquais-je un brin amusé non totalement amusé par la conversation qui partait totalement en live pour ainsi dire car elle était ni plus ni moins maintenant, en train de me faire l’éloge des poussins. « Tu as pris des actions dans un élevage de poussin pour être aussi passionnée par le sujet ? » arquais-je un sourcil amusé tandis que je l’attirais sur mes genoux pour un câlin. « Bah ouais mais poussin me fait l’effet de si je t’appelais ma dinde ou mon petit hamster. Je ne sais pas trouve autre chose, pas forcément THE bête monstrueuse mais limite… Reste avec mari de toi, c’est très bien comme ça et puis dans un mois, tu auras d’autant plus de raison de me surnommer comme ça… La vue est magnifique Thais… Dommage qu’avec les lumières de la fête foraine, nous ne puissions pas voir les étoiles… » soupirais-je.
« Je râles mollement parce que je t’imagine encore plus sexy avec un peu de barbe… » avoua-t-elle non sans rougir légèrement, d’un ton subitement plus sérieux avant qu’il ne la fasse grimper sur ses genoux pour un câlin. « Bah tu m’appelles bien ton petit épouvantail et moi je trouve ça mignon ! Si je t’appelle chaton tu vas râler aussi ? En plus c’est déjà pris… mon p’tit chou à la crème chantilly ? Meilleur connotation j’ai envie de dire ! Futur mari de moi c’est bien… ça te va bien et en plus c’est comme si je faisais pipi partout pour délimiter mon territoire ! » Tant pis, elle allait garder poussin dans un coin de sa tête et l’appeler uniquement ainsi dans ses rêves, si toutefois c’était envisageable. « Je me doute de la vue qu’il doit y avoir mais je ne peux que l’imaginer » poursuivit-elle d’un air légèrement plus triste. « Vivement l’opération, je suis fatiguée d’uniquement imaginer les choses. »
« Note à moi-même, ne pas me raser alors si tu l’aimes ma barbe » plaisantais-je toujours prêt à tout faire pour plaire à cette déesse sur patte. J’éclatais néanmoins de rire quand elle partit sur un délire au sujet des surnoms et de sa façon de faire pipi tout partout. « Crois-moi, tu surestimes le nombre de femmes me tournant autour. Il y en a qu’une et je vais l’épouser dans un petit mois. Ce n’est pas très sexy un homme bientôt marié et père de famille… Je dois avoir perdu mon capital séduction en tombant amoureux de toi, je ne vais pas bouder mon plaisir ! Ceux qui sont emmerdés sont Aidan et Ev’ ! A eux deux, ils pourraient très certainement coucher avec toutes les femmes d’Harvard ou presque » plaisantais-je même si j’avais connu ma petite période de conquête, je n’en étais pas moins heureux en couple. Bien au contraire, j’aspirais à cette vie. « Je te fais une promesse Thais… Lorsque tu sortiras de l’hôpital et que tu pourras revoir à nouveau, nous reviendrons faire un tour de grande roue quitte à t’amener à Londres ou à Paris… mais tu profiteras de la vue toi aussi mais de toute.. tu restes la plus merveilleuse des visions qu’il m’ait offerte à regarder »
« Bah en fait, j’ai toujours aimé les hommes barbus » avoua-t-elle sans aucune honte. Si Thaïs devait dévoiler son véritable idéal, il lui fallait un homme avec des cheveux mi-longs et une petite barbe, parce qu’elle adorait ça. « Comment ça c’est pas sexy ? Bon pas moi qui vais me plaindre que tu n’aies pas quinze mille groupies autour de toi mais crois-moi, un homme tout seul avec un bébé et elles tombent toutes comme des mouches… ne va pas utiliser notre bébé pour séduire, hein ! Ou alors juste moi !! » s’exclama-t-elle aussitôt en se mordant violemment la lèvre de sa connerie intersidérale. Elle se serait foutu des baffes, sincèrement… « Carrément, Londres ou Paris ? » s’étonna-t-elle non sans rougir subitement pour mieux prendre son visage en coupe pour en caresser doucement ses joues et déposer de frêles baisers contre ses lèvres. « Tu es la personne que j’ai le plus envie de voir, même si j’arrive à peu près à t’imaginer. J’ai hâte de faire toutes les folies du monde à tes côtés tout en pouvant me lâcher. »
« Non merci ! Je me rappelle une fois que j’ai gardé le bébé d’un ami, je me suis pratiquement fait violer par une horde de nana en chaleur alors non merci, je passe la main à qui voudra mais j’ai déjà tester le truc et on m’y reprendra pas » grimaçais-je car si au départ, j’avais eu envie de séduire, l’envie m’était passée très rapidement car je ne plaisantais pas, je m’étais à moitié fait agresser mais en même temps, c’était en été, j’étais au parc, torse nu avec le gosse alors ceci expliquait peut-être cela. En tous les cas, je notais de vraiment pas me raser puisqu’elle était fan des barbus. « Et ouais, carrément pour te faire plaisir, j’irais jusqu’au bout du monde, tu n’es pas encore au courant ?! » répondis-je avant qu’elle ne prenne mon visage entre ses mains pour déposer de frêles baisers sur mes lèvres. « Bientôt mon cœur, bientôt et nous vivrons heureux et auront plein d’enfants » plaisantais-je tendrement avant de l’embrasser tendrement. « Je t’aime… merci d’exister dans ma vie »
« Ah ouais quand même… et tu vas faire comment quand il faudra promener le bébé et qu’exceptionnellement je ne suis pas disponible pour te servir de garde du corps ? » demanda-t-elle, à moitié hilare car imaginer cette espèce de montagne de muscles se faire poursuivre par une horde de nanas en chaleur, ça pouvait tout de même prêter à sourire. « Si je n’étais pas au courant je le suis maintenant… par contre je ne savais pas que tu voulais plein d’enfants, aux dernières nouvelles tu n’en voulais qu’un ou deux ! » Ce que Caleb ne savait pas, c’est qu’au départ elle avait voulu en avoir au moins cinq, avec potentiel rabais suivant le déroulement de sa première grossesse. Mais Thaïs n’était pas la fille de son père pour rien ! « Ne me remercie pas… de nous deux c’est vraiment toi qui m’a sauvé de la perdition, pas l’inverse, et je t’en aime plus encore… »
« Eh bien à mon corps défendant, je sortirais avec notre enfant et je prierai pour ne pas tomber sur une horde de femelles en chaleur sinon je me défendrai du mieux que je peux… Je décline toute responsabilité si je me fais violer » la taquinais-je de bon cœur avant de pencher la tête en arrière pour réfléchir. « Bah deux enfants c’est quand même pas rien ! Je te rassure, je me contenterai très bien de deux enfants » répondis-je sans même avoir conscience du nombre impressionnant d’enfants que Thais désirait avoir sinon sûrement aurais-je fait une syncope dans la cabine de l’attraction. « Tu sais, je crois que nous nous sommes sauvés tous les deux… Dis-moi madame, la soirée est terminée ou tu as d’autres surprises ? Sinon je ne serais pas contre d’aller reprendre la moto pour pouvoir profiter de la soirée et rouler sans but rien que tous les deux » lui dis-je en sachant que si elle avait prévu autre chose, je m’y plierai bien volontiers également.