(+ Caleb) miss you... a lot.

« Je compte bien sur ta tête aux abonnés absents pour la soirée, justement ! » avoua-t-elle avec malice car fondamentalement, Thaïs avait tout prévu. Il ne fallait pas croire, elle avait beau être davantage une sportive qu’une cérébrale, elle n’en n’était pas couillonne pour autant. « Deux solutions : soit je viens derrière ton dos et je m’accroche, j’ose que crois-moi j’ai l’habitude de faire, soit je fais appel au gérant, auquel cas tu profites et je profiterai de toute façon de la chose. » Thaïs papillonnait des yeux rien qu’à l’idée de sentir à nouveau le vent fouetter son visage, même pendant quelques minutes et même si elle ne conduisait pas. « J’ai bien l’intention de reconduire un jour une moto, fais-moi confiance mais pour l’heure, le prince de la vitesse, c’est toi ! Fais-toi plaisir, je ne fais pas ça pour que ce soit moi qui en prenne plein la vue tu sais ! Et puis la soirée n’est pas terminée… »

« Quelque chose me dit que tu as les arguments pour justement faire en sorte qu’elle reste aux abonnés absents mais ce n’est pas pour me déplaire » rétorquais-je comme l’idée de faire de la moto ne me déplaisait pas bien au contraire. Thais ne pouvait pas viser plus vite qu’en m’offrant des sensations fortes. Je n’étais pourtant pas un adepte des sports extrêmes mais les sensations fortes étaient une de mes passions surtout lorsqu’elles étaient combinées avec la conduite sportive d’une moto. « Non viens avec moi. Je veux que tu en profites aussi et puis on a été suffisamment séparés avec mes révisions pour que je le supporte durant une soirée en amoureux » décidais-je non sans déposer un baiser sur ses lèvres. Décidément la fatigue me rendait bien tactile en public mais je crois que ce n’était juste pas pour la contrarier n’est-ce pas ?! « Tu vas accepter l’opération alors ? » lui demandais-je le cœur battant en plongeant mon regard dans le siens, espérant secrètement qu’un jour, ses yeux puissent voir les miens. « Tu sais… Je ne suis pas un adepte des plaisirs solitaires » rigolais-je néanmoins peu après pour détendre l’atmosphère que m’a question aurait pu ternir.

« Tu n’as pas idée de la longueur de ma liste d’arguments… » avoua-t-elle d’un air presque mystérieux et provocateur tandis qu’elle priait tous les dieux pour avoir visé juste à chaque étape de cette soirée. « J’espérais que tu me le proposerais… ça implique que tu mettes la combinaison en cuir qui est juste derrière toi et fais-moi confiance elle est sur mesure, donc tu pourras l’emmener après. Je vais ôter temporairement mon beau tailleur pour mettre ma propre tenue. » Mais avant même qu’elle ne puisse se rendre aux vestiaires, la question de Caleb l’arrêta nette. « Tant mieux si tu n’es pas adepte des plaisirs solitaires parce que j’ai bien l’intention de te mettre un jour la pile au moins à ça ! Mais oui… je vais me faire opérer. Je veux pouvoir voir ma vie, mon mari et mon enfant de mes propres yeux et ne plus être enfermée dans ce carcan de noirceur. J’ai tous les renseignements possibles et imaginables de la part d’Anna et j’ai prévu de passer une soirée après tes révisions pour tout te montrer. Je sais que je me ferai opérer par la meilleure et qu’en soit, j’ai toutes mes chances. Tu es avec moi ? » Thaïs s’approcha de Caleb pour lui offrir un baiser des plus passionnés, afin qu’il sente qu’elle voulait leur offrir à tous les trois une meilleure vie, avant de s’éclipser pour revenir avec une combinaison en cuir noir lui allant tellement à ravir que c’en était limite indécent.

Une combinaison en cuir désormais ? Je commençais à me demander ce qu’elle faisait de ses nuits et si elle ne s’amusait pas à prendre mes mesures à moins qu’elle n’ait directement appelé le tailleur de mon père qui faisait mes costumes sur mesure. Aucune idée et je n’avais pas l’intention de lui demander pour conserver une part de mystère à cette soirée et puis des fois, cela avait du bon l’inconnu. La suite fut comme une plongée dans un lac glacial quand je pris conscience que Thais avait pris sa décision. Je sais bien qu’elle avait plein de documents à me montrer mais dans le fond, elle n’avait pas besoin de mon opinion. Son choix était fait. Je crois que je lui en voulais sans lui en vouloir car elle prenait la décision que j’étais incapable de prendre seulement la peur de la perdre me poussait à voir cette opération sous un mauvais jour. « Toujours » répondis-je pourtant à sa question car quoiqu’il m’en coûte, je suivrais cette femme dans toutes ses folies. Je la regardais partir pour aller moi-même me changer. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle avait raison, cette combinaison m’allait comme une seconde peau seulement, je m’en foutais royalement… La sienne était beaucoup plus… « Ouaw.. En fait les sensations fortes, c’est oi ? »

Ce simple mot de la part de Caleb ne manqua pas de remplir le cœur de Thaïs d’une délicate chaleur et c’est non sans lui offrir un sourire prouvant tout l’amour qu’elle lui portait qu’elle commença à se diriger vers les vestiaires. Il avait fallut que la jolie irlandaise prenne cette décision seule, suivant ainsi les conseils avisés de son père : dans le cas contraire, son fiancé aurait potentiellement pu trouver de nombreux arguments qui lui auraient fait changer d’avis. Mais désormais que sa décision était prise, plus de retour en arrière possible. « Ça te plaît ? » lança-t-elle non sans se mordre légèrement la lèvre inférieure au passage, tournant gracieusement sur elle-même pour mieux se montrer. « Je suis presque tentée de te proposer de la mettre pour toute la soirée, d’ailleurs. Mais oui, ça faisait partie de mon plan… qui sait, peut-être que tu craqueras avant l’heure ! Prêt ? Les casques sont équipés de micros, au fait ! »

« Infiniment ! Tu es sexy en diable » murmurais-je non sans l’embrasser au passage car elle m’avait cordialement allumé avec le sien. Je ne pouvais que difficilement empêcher mes mains de parcourir ce corps délicieusement moulé dans cette combinaison mais je ne voulais pas gâcher la surprise. « Si tu portes toute la soirée cette combinaison, je risque de te violer sur place… ça fait longtemps qu’on a pas fait l’amour en prime alors je ne risque pas d’être très dur à l’allumage » plaisantais-je non sans lui mettre une main aux fesses et la suivre/conduire jusqu’au piste où une moto digne de mes plus grands rêves nous attendaient. D’ailleurs je sifflais en voyant cette merveille, la caressant du bout des doigts. « Bordel, j’ai l’impression d’être de nouveau à Noël ! Tu sais que tu ne pouvais pas me faire plus plaisir avec ce circuit ? » lâchais-je en la soulevant dans les airs pour mieux la faire tourner et l’embrasser fougueusement avant de lui tendre un casque. « Allons-y ! »

Thaïs éclata de rire tandis qu’au court de leur baiser, ses propres mains se mirent à parcourir le corps délicieusement moulé de Caleb dans sa propre combinaison. « Il va sans dire que si je porte la mienne chéri… obligation que tu portes la tienne ! Mais je te rassure tout de suite, on ne sera pas vraiment en public ce soir » avoua-t-elle sans donner pour autant de nouvel indice. Son cher et tendre découvrirait rapidement où elle voulait en venir de toute façon, même si les étapes étaient nombreuses avant la fin de la soirée. « Ce n’est pas faute d’avoir fait des tentatives, mais ce soir tu ne me résisteras pas, j’y mets un point d’honneur ! » avoua-t-elle non sans reprendre ses lèvres pour mieux se délecter de sa réaction, à la hauteur de ce qu’elle espérait. « D’après Eventine, c’est ton modèle préféré. Et oui, j’ai mes sources… » Thaïs mit un casque et, alors qu’ils commençaient le circuit, elle lui dévoila la petite suite du programme. « Tu as droit autant de tours que tu le souhaites et après, nous avons l’autorisation de voguer en dehors tant que l’on ramène la moto à onze heures. J’ai un parcours bien précis tant que tu prends la nationale sept qui se trouve juste à la sortie du circuit. »

« C’est une invitation à la débauche future Mme Weyss ? Au fait, Eventine a accepté, nous allons pouvoir célébrer notre mariage dans un mois. J’espère que tu as commencé à chercher ta robe de mariée. Ma famille est prévenue et ils seront présents » l’informais-je avec un sourire heureux car j’avais si hâte de m’unir à elle. Je ne pus m’empêcher de grimacer avant de rigoler face à ses paroles suivantes. « Je me ferais pardonner et ce soir, quelque chose me dit que je ne ferais pas long feu sous tes tentatives. Tu es bien trop sexy pour que je reste très calme longtemps ! » lui répondis-je avant de mettre mon casque. Je penserais à remercier mon meilleur pote un jour où l’autre mais en ce moment, penser à lui, me rappelait que trop notre discussion et je ne voulais pas céder à la tristesse ce soir. « On fait une dizaine de tours et on file sur la nationale 7 ? ça te convient princesse ? » lui proposais-je avec l’enthousiasme d’un véritable gamin car j’adorais conduire sur piste. D’ailleurs, je ne perdis pas de temps pour démarrer afin de faire le plein de sensations fortes.

« Non, non, non tu n’auras pas d’indice futur mari de moi ! » insista-t-elle car si elle lui en donnait même un tout petit, il devinerait immédiatement la prochaine étape et justement, la réussite de celle-ci était sauvegardée par le secret. « J’ai déjà commencé les essayages avec Anna, qu’est-ce que tu crois ! Je suis une femme or-ga-ni-sée moi Monsieur Weyss ! Mais je compte bien que tu te fasses pardonner tout plein de fois… » lui murmura-t-elle avec malice non sans lui faire comprendre au passage qu’une dizaine de tours, c’était l’idéal. D’autant qu’elle frissonnait elle-même bien au-delà des mots, même si elle ne conduisait pas la moto et qu’elle ne gardait donc pas les rennes en mains. Elle ne s’en accrochait pas moins avec plaisir… « C’est parfait… de toute façon profite, je suis sûre que tu vas encore plus aimer la suite mon ange, frissons garantis ! »

Il allait réellement falloir que je me fasse une raison. Je n’aurais pas de nouvel indice mais qu’importe, même si j’étais curieux, j’appréciais également le fait de perdre le contrôle de la soirée pour une fois. J’étais même touché qu’elle se soit démenée pour organiser cette dernière. « Cela sous-entend que je ne le suis pas ?! Mais je compte bien me faire pardonner, je crois même que tu demanderas grâce avant que je me fatigue » rigolais-je doucement tandis que je démarrais la moto pour nous élancer sur le circuit. J’avais toujours aimé la vitesse, cette impression de légèreté et de liberté alors en prime, sentir ma future femme collée à mon dos… Bon sang, c’était juste le paradis. D’ailleurs, durant les dix tours de circuit, je n’eu de cesse de l’asticoter notamment en lui parlant de son partenariat avec Eventine dont il m’avait parlé mais aussi en lui décrivant notre future lune de miel. Thais apprendrait que le manque de sexe me rendait particulièrement fougueux et particulièrement en connerie. « Alors, nous voilà sur la nationale 7… je vais où désormais princesse de ma vie ? » lui demandais-je une fois que nous ayons quitté le circuit.