Christmas without fight just...magic and joy { Madi'

Comme s’il avait besoin de compliment, le bouclé en face de moi essayait de me faire dire ce que je ne pensais pas. Mon dieu, me justifier sur son physique et sur ce qu’il se tramait dans sa tête pour lui faire comprendre que j’aimais les deux – logique, quand on est amoureux d’une personne, non ? – mais il avait l’air de vouloir absolument que je ne me base que sur son physique ravageur. Il fallait être aveugle pour le trouver moche. Même si ses habits étaient parfois.. disons, très éloignés de toute mode ou classe, il n’en restait pas moins bien foutu et qu’il avait énormément de filles à ses pieds. Autant ne pas se mentir, puis je m’en étais rendue compte avec les années. Cette pensée m’embêtait fortement, mais il fallait juste que je réussisse à me faire une raison : il n’y a pas que moi et je ne suis pas unique dans ce sens du terme à ses yeux. Je restais son ancienne meilleure amie et une parmi tant d’autres avec qui il a été en couple et avec qui il a couché. Jouant avec mon repas, cette conversation devait rapidement se terminer, même si je le prenais avec un grand sourire. « William Shakespeare a dit : L’amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l’âme » lui dis-je en levant les yeux vers lui. « Alors tu as ta réponse, car c’est la mienne depuis des années » rajoutais-je en espérant que cette réponse lui conviendrait et que le sujet n’allait pas trop s’étendre. Ne jetons pas de l’huile sur le feu, après tout. Reprenant mon repas, je souriais doucement, voulant vraiment que tout se passe bien et que l’on passe une bonne soirée ensemble … comme avant. La magie de Noël devait juste nous donner un petit coup de main et tout irait bien, j’en étais certaine.

Par la suite, il m’avait demandé – ordonné, plutôt – de parler. Je n’avais pas mis longtemps à lui dire que lorsque je n’avais rien à dire, je me taisais. Cette remarque passa à la trappe alors que je lui avais demandé ce qu’il faisait à Nouvel An, ce qu’il avait rapidement répondu. Une fête à Harvard ? J’en avais vaguement entendu quelque chose, mais ça ne m’avait pas réellement intéressé. Les sous-entendus dans sa voix me firent lever les yeux au ciel, sans que je ne perde mon sourire. « Incorrigible » murmurais-je plus pour moi que pour lui. « Je ne veux rien savoir de cette soirée, hein. Ne viens pas me raconter les détails.. si tu t’en souviens » lançais-je avec un sourire malicieux non dissimulé. Sa remarque sur mon possible Nouvel An me fit soupirer. Je me retenais de dire une multitude de conneries histoire qu’il se taise, mais c’était assez compliqué quand une personne croit tout savoir et imagine n’importe quoi. « Tu ne me taperais pas, de toute façon » annonçais-je pour commencer, le connaissant un minimum. « Hm, je ne sais pas.. j’irais boire des verres quelque part et je verrais par la suite.. mais je ne compte pas rentrer à mon appartement avant le lendemain midi » affirmais-je tout naturellement. Je préférais rester vague pour ce qu’il pouvait se passer entre les verres dans un bar et le fait de rentrer chez moi le premier de l’an à midi. Que pouvais-je en savoir ? Laissons le hasard faire les choses, après tout !

Les cadeaux. Un sujet de conversation assez.. excitant vu que j’avais très hâte de savoir ce que contenait mon super paquet ! Alors je lui avais demandé gentiment un petit indice sur ce qu’il contenait. Pour mon plus grand bonheur, il me répondit et même si ce n’était pas extraordinaire, je pouvais déjà me faire plusieurs idées. La liste restait longue, mais elle avait un petit peu diminué, c’était mieux que rien ! Continuant de manger tout en réfléchissant, je l’entendis me donner un ordre. Reposant mon couteau, je le regardais avec un grand sourire. Si j’allais lui dire quelque chose ? Oh oui, il l’avait bien fait, alors je lui rendrais la pareille. « Dix » dis-je sereinement. « Tu as dix cadeaux » repris-je pour être certaine qu’il comprenne bien de quoi je parlais. Mon « plein » d’avant avait désormais un nombre et j’espérais qu’il cogitait bien sur ce qui l’attendait. Certains cadeaux étaient plus chers que d’autres, certains pour sérieux que d’autres, etc. Il ne pouvait pas s’attendre à tout et je devais avouer que j’avais pris un grand plaisir à tout acheter, tout emballer et surtout tout cacher dans mon appartement. J’avais une longueur d’avance, car pendant qu’il fouillerait partout – bien que je doutais finalement que ce soit une bonne idée – moi je serais bien posée devant le sapin à déballer mon cadeau. Comme quoi, les femmes réfléchissent toujours plus que les hommes (a)