#Konrad ◘ Show me your real face

Il se contentait d'échanger trois voire quatre mots avec moi. Je le regardais un peu de long en large. Il avait l'air tellement stressé. Il fallait qu'il se détende un peu. Décrispe-toi, je suis pas méchante et tu le sais ! Puis tu joues pas ta vie hein ! Je disais ça sur le ton de plaisanterie. Il fallait qu'il se détende car j'allai commencer à stresser moi aussi et pour rien en plus de ça. Il paraît que le stress est contagieux. Alors stop ! Au fait, le fameux rendez-vous chez le kiné, tu l'as pris ? Ca me faisait penser une fois de plus à hier. Au moment où il avait réussi à me stopper dans mon élan en me disant que c'était à cause de nous qu'il s'était fait plaquer au sol, ou plutôt à force de penser à ce qu'on était devenu. C'est à partir de ce moment que je me suis dit que finalement, le petit Sheffield n'était pas mauvais du tout et surtout, qu'il avait une conscience. puis c'était tellement mignon, même si sur le coup, je ne m'en étais même pas rendu compte tant j'étais en colère contre lui. Mais en y repensant, il n'y a que lui qui, jusqu'ici a réussi à me mettre dans tels états, qu'on aille sur le côté positif ou négatif de la chose. Mais passons. Moi ce que j'attendais là, c'est surtout qu'il se détende. Mais ça prouvait que notre relation comptait pour lui, sinon, il ne serait certainement pas dans cet état.

Je souriais à sa réponse. C'était touchant de l'entendre dire ça. Qu'il jouait notre relation et que c'était important pour lui. Enfin, légèrement important mais ça l'était quand même et c'était très touchant. Je ne répondais pas. J'enchaînais sur une autre question, à savoir, s'il avait prit rendez-vous chez un kiné due à son plaquage. Enfin, moi je lui posais surtout suite à ce que l'infirmière lui avait dit et non pas pour le plaquage en lui-même. Et à sa réponse, je compris qu'il ne l'avait pas fait. D'accord mais me dire qu'il n'était pas fait en plume... C'est vrai que j'avais pas remarqué. Je haussais les épaules, chuchotant alors que le serveur apportait nos plats. Oh bah si tu n'es pas fait de plume, je ne te masserai pas alors ! Je reportais directement mon regard sur le serveur qui vint poser mon plat devant moi, retirant ensuite la cloche du dessus de l'assiette. Je lui souriais tout en le remerciant puis il en fit de même avec Konrad. Je me concentrais ensuite sur mon cher Mather qui n'avait finalement pas l'air très bavard ce soir. J'allai faire avec. Il en avait fait pas mal déjà donc j'allai prendre sur moi. Bon appétit ! Je baissais la tête avant de prendre mes couverts et de commencer à manger. Je ne parlais plus, tout comme lui.

Je souriais à sa question. Je ne lui faisais pas du chantage car après tout, s'il ne voulait pas prendre rendez-vous chez un kinésithérapeute, ça le regardait, c'était son corps et sa santé même si je ne vais pas cacher que je m'inquiétais quand même pour lui mais je ne lui faisais pas de chantage. Non je ne fais jamais de chantage. Mais comme tu dis que c'était qu'un plaquage et que tu vas t'en remettre, je vais garder l'idée que j'avais en tête pour moi finalement. Tant pis pour moi ! Je le regardais du coin de l'oeil pour voir la tête qu'il faisait. Je le remerciais bien évidemment et je commençais à manger. Il y a eu comme un blanc, quelques instants, jusqu'à ce qu'il se mette à parler et me demander ce que je voulais faire après le restaurant. Tout ce que tu voudras ! J'allai dans la provocation et ce, jusqu'au bout mais finalement ça m'amusait et ça me manquait un peu alors je le faisais. Avec modération mais je le faisais quand même. A vrai dire, à cette heure-ci à Cambridge, il n'y avait pas grand chose à faire alors je ne savais pas vraiment. Mais peut-être que ma petite provocation allait enfin détendre l'atmosphère, l'ambiance et qu'il n'y aurait ainsi plus de blanc ou alors pas très longtemps.

Oui tant pis pour nous en réalité. Je lui souriais tout en continuant de déguster mon plat qui était juste super bon. Ça changeait des boîtes de chocolats que je dévorais sans une once de culpabilité dernièrement. Disons que j'étais déjà dans l'esprit des fêtes de Noël avec toutes ces douceurs tellement délicieuses. Mais je m'emballe un peu là.
Par la suite, il me demanda ce que je voulais faire après le dîner. Je ne savais pas vraiment en fait. Disons qu'habituellement, les idées auraient fusées mais là non parce que c'était pas une soirée parmi tant d'autre. C'était celle où je voulais qu'il me prouve que je pouvais lui faire confiance à nouveau et qu'il n'allait pas me lâcher à la prochaine fille qui allait lui demander d'officialiser je ne sais quel genre de relation en relation soi-disant sérieuse. Je lui avais donc dis qu'on ferait tout ce qu'il voulait. Sa réponse me fit sourire. C'est pas une mauvaise idée ! Pourquoi pas ! Après tout c'était moi qui lui avait parlé d'un massage. Même si au départ, c'était pour plaisanter, c'était pas une si mauvaise que ça. Puis même si je ne l'ai pas avoué jusqu'ici, je devais également me faire pardonner de ce que j'avais bien pu lui faire il y a deux semaines. Sous le coup de la colère, j'avais fait ressortir mon côté garce et ça c'était pas très bien terminé alors moi aussi je pouvais y mettre du mien et essayer de m'excuser à ma façon.

Je souriais une fois de plus face à sa réponse puis en entendant le sourire qu'il évoquait, je ne pus m'empêcher de rire. C'est à partir de jour que je me suis jetée dans le gueule du loup, ou du lion c'est comme vous voulez. Oh que oui je m'en souviens ! On se connaissait à peine et c'est à partir de ce moment que mon innocence s'en est allée ! Je n'ai jamais été réellement innocente mais il voyait parfaitement ce que je voulais dire par là. N'empêche que je n'aurai jamais pensé m'attacher à une personne avec une telle réputation de coureur et pourtant si, mais bon, à mes yeux il représentait bien plus que ça. Tu m'auras vraiment fait passer par toutes les émotions et sensation possibles et imaginables ! Je ne parlais pas que des émotions banales telles que la joie et la tristesse mais de bien plus que ça. C'était tellement compliqué tout ça mais comme on sait tous très bien, si j'avais vraiment voulu arrêter notre relation, je l'aurai fait depuis longtemps. Ce sont les souvenirs comme ceux-là, aussi étranges et dingues soient-ils qui font que je m'accroche autant à lui.