Holly&Thaïs + we know each other, oh yeah we do !

Autant dire que cela avait grandement manqué à Thaïs que de partager autant de choses avec Holly. Elle avait l’impression pourtant qu’elles s’étaient quittées hier et reprenait leurs échanges habituels comme si de rien n’était et, surtout, comme si elles ne comptaient plus jamais se quitter pendant aussi longtemps. Voilà ce qui rassurait plus encore la jolie blonde, sachant que ses amis sincères, ceux dont elle n’aurait jamais à se méfier malgré sa cécité, se comptaient sur les doigts d’une seule main. « Tu m’as convaincue avec tes crêpes divines ! Rien que l’odeur y est… » énonça-t-elle avec malice avant que de se retrouver devant LE choix cornélien du jour : que choisir comme parfum ? D’un côté, elle était tentée de suivre l’avis de Holly en optant pour le chocolat mais l’appel de la fraise… non, il serait toujours temps de se venger sur les fraises achetées la veille par ses bons soins histoire de ne surtout pas tomber en panne en cours de route. « Je vais te suivre et prendre chocolat avec plaisir ! Bon dieu, ça doit faire un siècle que je n’ai pas mangé de crêpes… ça m’avait vraiment manqué ! Faut dire que c’est pas évident pour moi de capter là où il y a de bons restaurants… »

Je n’étais pas native de Cambridge, mais si je pouvais faire découvrir des choses à Thaïs, alors tant mieux ! Parce que pendant des années, j’étais venue dans son pays et elle m’avait fait visiter, découvrir ce magnifique pays dont elle venait et que j’avais tant aimé. J’espérais d’ailleurs pouvoir y retourner un jour, parce que les grands paysages verts me manquaient et m’avaient tellement dépaysé comparé à mon Colorado natif. « Tu m’as convaincue avec tes crêpes divines ! Rien que l’odeur y est… » – « Délicieuse.. orgasmique.. », complètement en souriant en coin alors que je lisais les différentes crêpes qu’ils proposaient. « Je vais te suivre et prendre chocolat avec plaisir ! Bon dieu, ça doit faire un siècle que je n’ai pas mangé de crêpes… ça m’avait vraiment manqué ! Faut dire que c’est pas évident pour moi de capter là où il y a de bons restaurants… » J’hochais la tête et je commandais les deux crêpes, me tournant vers mon amie. « Tu m’étonnes que ça doit pas être facile… on y pense pas forcément, mais il doit y avoir tellement de choses qui doivent être difficiles quand… quand on ne voit plus… » J’haussais les épaules, « Rien que pour faire une crêpe, ou.. même ma cuisine ! J’te trouve vraiment courageuse de toujours avoir le sourire comme ça alors que ça doit être si difficile au quotidien, habitudes ou pas.. »

« Dis donc on va en avoir des orgasmes culinaires ! » pouffa Thaïs en étouffant son rire à l’aide de sa main tandis que leurs deux crêpes respectives étaient justement en préparation. La blondinette n’était pas du tout contre la chose, puisqu’en ce moment, il s’agissait bien du seul type d’orgasme qu’elle pouvait avoir, son boyfriend n’étant guère disponible que pour ses révisions et s’endormant illico presto une fois rentré. La classe internationale, n’est-il pas ? « Il y a des centaines de choses que je ne fais plus, j’avoue. Comme faire de la moto par exemple… mais la cuisine déjà que j’étais pas douée lorsque je voyais encore, là je risquerais de foutre le feu alors je ne vais même pas tenter l’expérience ! J’ai déjà fait cramer ma casserole en chauffant de l’eau pour mes pâtes… je suis plutôt balèze, non ? Mais sinon, pour te répondre, disons que je n’ai pas le choix alors je préfère en rire qu’en pleurer. Même si, j’avoue, ça m’arrive d’en pleurer… »

« Dis donc on va en avoir des orgasmes culinaires ! » J’éclatais de rire en l’entendant dire ça. « Bah écoute tant mieux, parce que c’est les seuls orgasmes que j’ai en ce moment » Oui oui, je venais bien de dire ça. Parce que ma vie amoureuse était un vide intersidéral en ce moment, ça faisait pitié à voir même. J’osais quand même confier à mon amie que ça ne devait pas être facile tout les jours, en parlant de sa cécité et je lui disais qu’elle avait beaucoup de courage d’être toujours aussi souriante dans cette situation, parce que ne rien voir limitait beaucoup le mode de vie, si on peut dire ça comme ça. « Il y a des centaines de choses que je ne fais plus, j’avoue. Comme faire de la moto par exemple… mais la cuisine déjà que j’étais pas douée lorsque je voyais encore, là je risquerais de foutre le feu alors je ne vais même pas tenter l’expérience ! J’ai déjà fait cramer ma casserole en chauffant de l’eau pour mes pâtes… je suis plutôt balèze, non ? Mais sinon, pour te répondre, disons que je n’ai pas le choix alors je préfère en rire qu’en pleurer. Même si, j’avoue, ça m’arrive d’en pleurer… » Je souris tristement en la regardant, « Ouais bah je comprends… en tout cas, si un jour t’as besoin d’aide pour faire quelque chose, t’hésites pas à m’appeler okay ? » Rien que pour envoyer un sms, je ne savais pas comment elle devait faire. Le crêpier nous donna nos crêpes et je le réglais, donnant ensuite sa crêpe à Thaïs, « Tu me rembourseras chez moi ça sera plus simple.. » Même pour compter l’argent d’ailleurs, comment faisait-elle ?

Thaïs éclata aussitôt de rire. « Ah ouais toi aussi ? Pas de copain sous la main, je dois être tombée sur le seul qui est un acharné de la bibliothèque… » soupira-t-elle légèrement car les semaines commençaient à être longues, surtout qu’il ne se passait pas un soir sans qu’il ne s’endorme comme une masse à ses côtés à peine rentré à leur appartement. « Tu es adorable… je n’hésiterai pas. Mais ne t’en fais pas, je finis par m’habituer au traiteur de temps en temps et sinon, j’ai une voisine qui est une petite mamie adorable et qui me trouve trop maigre et donc me gave comme une oie… là-dessus je crois que je risque plutôt de prendre trop de poids plutôt que pas assez ! » avoua-t-elle, à moitié hilare alors qu’elles se dirigeaient vers l’appartement de Holly, crêpes en main, qu’elles dégustaient de concert entre deux répliques de leur conversation. « Tu avais raison putain c’est divin ! Je note d’y revenir à un moment donné… ça fait des siècles que je n’en n’avais pas mangé d’aussi bonne ! Et surtout rappelle-moi de te rembourser une fois que l’on sera chez toi, que je n’oublie pas. »

« Ah ouais toi aussi ? Pas de copain sous la main, je dois être tombée sur le seul qui est un acharné de la bibliothèque… » J’hochais la tête en soupirant, et encore, pour elle c’était pire parce qu’elle avait un copain ! Je lui disais également qu’il ne fallait pas qu’elle hésite à me contacter si elle avait besoin d’aide pour quoi que ce soit, et la réaction de la blondinette ne se fit pas attendre. « Tu es adorable… je n’hésiterai pas. Mais ne t’en fais pas, je finis par m’habituer au traiteur de temps en temps et sinon, j’ai une voisine qui est une petite mamie adorable et qui me trouve trop maigre et donc me gave comme une oie… là-dessus je crois que je risque plutôt de prendre trop de poids plutôt que pas assez ! » Je ris légèrement, « Bon bah ça va alors si y’a une p’tite mamie qui prend soin de toi ! » Je souris et les crêpes en mains, nous allions vers chez moi. J’avais toujours un bras autour du sien pour pouvoir la diriger, mangeant ma crêpe au passage. Un délice. « Tu avais raison putain c’est divin ! Je note d’y revenir à un moment donné… ça fait des siècles que je n’en n’avais pas mangé d’aussi bonne ! Et surtout rappelle-moi de te rembourser une fois que l’on sera chez toi, que je n’oublie pas. » Je ris un peu et je m’arrêtais devant mon immeuble, retirant mon bras pour chercher les clefs dans mon sac. « Ouais j’te l’avais dit qu’elles étaient délicieuses ! » J’ouvrais la porte et nous montions jusqu’à mon appartement. Une fois à l’intérieur, je fermais la porte derrière moi. « Tu me laisses prendre ton manteau ? »

« Figure-toi qu’au début, cette petite mamie elle venait tout le temps me demander des trucs, genre du sucre, de la farine et autres pour s’assurer que j’allais bien. Flag mais tellement adorable ! J’ai pas l’habitude, mais elle m’a invitée plusieurs fois à boire le thé et bordel elle fait de ces gâteaux… mamma mia à damner un saint ! » s’exclama Thaïs en se mordillant le doigt au passage pour faire comprendre à Holly combien la cuisine de sa voisine valait plus que le détour. Mais au-delà de ça, quand Caleb n’était pas là, cela lui faisait une présence non négligeable. On ne pouvait pas dire que la blondinette n’en n’ait pas besoin, après tout… « Tu ne m’as pas menti j’avoue ! » reprit-elle juste avant de mordre à nouveau dans sa crêpe, la laissant un tout petit instant entre ses dents histoire d’enlever plus facilement son manteau pour mieux le tendre à Holly. « C’est peut-être bateau ce que je vais dire mais ça sent très bon chez toi ! » Thaïs était extraordinairement sensible aux odeurs en général, et c’était bien pire depuis le début de sa grossesse, un vrai chien de chasse. Elle sentait donc par avance à quel point l’appartement de son amie était… accueillant, tout simplement. « Tu habites ici depuis longtemps ? Tu t’y plais ? »

« Figure-toi qu’au début, cette petite mamie elle venait tout le temps me demander des trucs, genre du sucre, de la farine et autres pour s’assurer que j’allais bien. Flag mais tellement adorable ! J’ai pas l’habitude, mais elle m’a invitée plusieurs fois à boire le thé et bordel elle fait de ces gâteaux… mamma mia à damner un saint ! » Wow… alors ça, c’était vachement bizarre. Mais ça devait être assez marrant à voir. Tant que cette vieille dame prenait soin de Thaïs, moi, ça m’allait. « Tu ne m’as pas menti j’avoue ! » Bien sur que je n’avais pas menti. J’étais la fille la plus gourmande du monde (et j’avais beau manger, je ne prenais pas un gramme !) alors je connaissais les bons plans. Nous arrivions enfin chez moi au bout de quelques minutes alors que je venais tout juste de finir ma crêpe. « C’est peut-être bateau ce que je vais dire mais ça sent très bon chez toi ! » Je souris et je posais mes affaires, « C’est gentil ! J’adore allumer des bougies parfumées ou même un peu d’ansant.. » Je la regardais s’avancer dans mon appartement. Je me demandais comment elle pouvait visiter sans même voir. « Tu habites ici depuis longtemps ? Tu t’y plais ? » Je réfléchissais un peu en posant les affaires de Thaïs sur le canapé. « Ça fait mh.. deux ou trois ans je dirais. Oui, je suis vachement bien placée et j’ai une colocataire vraiment cool donc.. » Je m’asseyais sur le canapé en la regardant, « Comment tu vas faire quand tu auras le bébé ? J’veux dire, à la Cabot House ça va pas les déranger que tu en ais un dans ta chambre ? »

« Ah toi aussi tu aimes l’encens ? Personnellement, j’adore aussi l’odeur du papier d’Arménie. J’en fais brûler uniquement quand je ne suis pas là parce qu’il paraît que c’est cancérigène mais ça laisse une odeur super agréable… et ça enlève toutes les mauvaises, y compris les plus persistantes ! » poursuivit Thaïs, particulièrement passionnée par les odeurs mais en même temps, si elle souffrait du manque d’hygiène des gens les rares fois où il lui arrivait de prendre le bus, autant dire qu’elle n’était pas moins sensible aux bonnes odeurs… y compris à celle de bougies odorantes ou de l’encens. « Ah je savais pas que tu avais une colocataire ! Tu me diras jusqu’ici j’en avais une adorable, Nausicaa, à la Cabot House… » En entendant Holly s’asseoir sur le canapé, Thaïs se fia au bruit précédemment entendu pour se diriger à tâtons jusqu’au meuble en question pour mieux s’asseoir juste à côté de son amie, amusée par sa question on ne peut plus logique. « A vrai dire… en ce moment je ne suis quasiment jamais à la Cabot House le soir. C’est un peu comme si j’avais emménagé chez Caleb en fait, le père du bébé. Donc je ne pense pas qu’elles seront dérangées par le bruit du bébé mes miss roses ! Caleb me laisserait jamais dormir ailleurs que dans ses bras de toute façon et moi ça me rassure parce qu’au moins je me dis que le petiot va avoir une chambre à lui, que je serai juste à côté, tout ça… tu comprends ? »

« Ah toi aussi tu aimes l’encens ? Personnellement, j’adore aussi l’odeur du papier d’Arménie. J’en fais brûler uniquement quand je ne suis pas là parce qu’il paraît que c’est cancérigène mais ça laisse une odeur super agréable… et ça enlève toutes les mauvaises, y compris les plus persistantes ! » Si j’aimais l’encens ? J’adorais ça. J’en faisais brûler dès que je le pouvais, même si ça faisait un peu râler ma colocataire. « Ah je savais pas que tu avais une colocataire ! Tu me diras jusqu’ici j’en avais une adorable, Nausicaa, à la Cabot House… » Je souris et je m’asseyais sur le canapé, « Ouais, j’en ai une ! Elle vient du Colorado, comme moi.. » Je la connaissais depuis un petit bout de temps, Tamara. « A vrai dire… en ce moment je ne suis quasiment jamais à la Cabot House le soir. C’est un peu comme si j’avais emménagé chez Caleb en fait, le père du bébé. Donc je ne pense pas qu’elles seront dérangées par le bruit du bébé mes miss roses ! Caleb me laisserait jamais dormir ailleurs que dans ses bras de toute façon et moi ça me rassure parce qu’au moins je me dis que le petiot va avoir une chambre à lui, que je serai juste à côté, tout ça… tu comprends ? » J’hochais la tête, « Ouais j’comprends… tant mieux ! L’idéal c’est d’être dans un appartement pour le bébé.. » En tout cas, j’étais vraiment contente qu’on se soit retrouvée elle et moi. On passait encore un petit bout de temps ensemble avant que je ne laisse mon amie repartir, espérant la revoir bientôt.