Holly&Thaïs + we know each other, oh yeah we do !

Inutile de stresser comme une folle, Thaïs le savait mieux que personne mais rien à faire, elle ne pouvait pas s’en empêcher. La simple idée de se retrouver seule avec bébé, qu’une catastrophe arrive et qu’elle ne puisse pas assurer la rendait malade… une chance que Holly soit là pour lui fournir un formidable plan b de choix ! « Je sais, j’arrête pas de me dire d’arrêter de stresser mais là du coup tu viens de me rendre plus sereine d’un seul coup ! Tu vois je n’aurais pas eu l’idée de m’entraîner avec une poupée, j’suis un peu gourde sur les bords et au milieu, des fois… j’espère que tu n’as pas peur que je t’appelle souvent pour ça » plaisanta-t-elle de bon cœur en lui offrant un petit rire cristallin même si elle se promettait de se maîtriser pour ne pas la gonfler sans arrêt avec ça. Il fallait d’urgence que Thaïs apprenne le juste milieu… tâche aussi trapue que l’un des douze travaux d’Hercule, hélas. « Ben disons que j’ai été obligée de me démerder toute seule pendant six ans alors tu apprends vite des trucs quand tu es obligé. Je ne dis pas que je n’ai pas galéré pendant des années et même encore maintenant c’est pas évident tous les jours mais je suis à peu près démerde pour ce genre de trucs. Sinon, tu veux boire quelque chose de sympa ? Faut que je check s’ils ont un cocktail de fruits sans alcool, ça me tenterait bien j’avoue… »

« Je sais, j’arrête pas de me dire d’arrêter de stresser mais là du coup tu viens de me rendre plus sereine d’un seul coup ! Tu vois je n’aurais pas eu l’idée de m’entraîner avec une poupée, j’suis un peu gourde sur les bords et au milieu, des fois… j’espère que tu n’as pas peur que je t’appelle souvent pour ça » Je secouais la tête, « Au contraire ! Je serais ravie de t’aider, comme je te l’ai dit, j’adore les enfants, surtout les bébés alors ça sera avec plaisir, t’en fais pas… » Et puis, je lui proposais mon aide, vraiment si elle en avait besoin. Parce qu’elle m’impressionnait de plus en plus, surtout avec cette histoire de menu. C’est bête, mais on ne pense jamais à ce genre de choses pour les aveugles afin qu’ils puissent lire un menu. « Ben disons que j’ai été obligée de me démerder toute seule pendant six ans alors tu apprends vite des trucs quand tu es obligé. Je ne dis pas que je n’ai pas galéré pendant des années et même encore maintenant c’est pas évident tous les jours mais je suis à peu près démerde pour ce genre de trucs. Sinon, tu veux boire quelque chose de sympa ? Faut que je check s’ils ont un cocktail de fruits sans alcool, ça me tenterait bien j’avoue… » Je balayais la carte des yeux, « Attends je vais te dire ça.. » Je regardais la liste des cocktails, cherchant ceux sans alcool avant de lui dire, « Il y a un cocktail de fruits de la passion et un cocktail à base de fruit rouges sans alcool. Moi je vais prendre celui aux fruits de la passion, qu’est-ce que tu prendras toi ? » Peut-être qu’avec sa grossesse, elle avait envie de fraise (comme dit la légende) et elle aurait envie de celui au fruits rouges ? A voir.

Holly lui arracha un large sourire amusé, même si Thaïs savait dans le fond qu’elle éviterait de faire appel à elle toutes les cinq secondes : il fallait bien qu’elle apprenne par elle-même, n’est-ce pas ? Et si elle avait pu se montrer capable de braver des difficultés insupportables en perdant la vue, avoir un enfant ne serait sûrement pas plus difficile que tout ce par quoi elle était passée avant de devenir autonome. « Je savais pas que tu aimais tant les bébés ! Tu veux fonder une famille toi aussi, plus tard ? » lui demanda-t-elle par curiosité, bien qu’elle ne soit pas sans savoir que Holly était légèrement plus jeune qu’elle et avait doublement le temps avant d’y penser sérieusement. « Je sens qu’on va se marrer, ça fait des siècles que j’ai plus joué à la poupée ! » pouffa-t-elle légèrement même si elle trouvait l’idée géniale. Au moins, aucun risque de blesser une poupée… elle pouvait faire de la merde gentiment, cela ne restait qu’un entraînement ! « Ah, si fruits rouges il y a, alors il m’appelle ! Tu ne l’entends pas ? Boiiis moiiiiiii !! Tu n’imagines pas les envies débiles que j’ai depuis que je me sais enceinte… c’est pas qu’une légende et des fois ça vire à l’idée fixe ! »

« Je savais pas que tu aimais tant les bébés ! Tu veux fonder une famille toi aussi, plus tard ? » Alors ça, c’était la question. Dans un sens, je me disais que j’aimerais ça. Parce que j’adorais les enfants, j’en étais réellement gaga. Mais… le fait de laisser passer tout ça avant moi, avant ma famille… je sais pas. Ca semblait peut-être égoïste, ou peut-être que c’était parce que j’étais encore jeune mais je ne me voyais pas mère. « Dans un sens, j’aimerais une grande famille parce que tu sais que ma famille est vraiment petite… mais d’un autre… je sais pas trop… je suis encore jeune et puis, il faudrait que je trouve un homme avant tout et ils ne font pas vraiment la queue pour m’avoir donc… » Et puis, avec les déceptions que j’avais vécu, il faut dire que je me méfiais pas mal d’eux maintenant. « Je sens qu’on va se marrer, ça fait des siècles que j’ai plus joué à la poupée ! » Je me retenais de rire en hochant la tête. C’est clair que ça allait être drôle, mais ça me faisait plaisir de l’aider et en plus de ça, c’était une occasion de passer du temps avec Thaïs. « Ah, si fruits rouges il y a, alors il m’appelle ! Tu ne l’entends pas ? Boiiis moiiiiiii !! Tu n’imagines pas les envies débiles que j’ai depuis que je me sais enceinte… c’est pas qu’une légende et des fois ça vire à l’idée fixe ! » J’étais sûre qu’elle voudrait ça ! Un serveur passa et je lui donnais nos deux cocktails choisis ainsi que nos plats. Il reprit nos cartes et s’en alla. « Donc c’est vraiment pas une légende l’histoire des fraises ? » Je grimaçais, « Ça doit être chiant d’être esclave de ses envies.. »

« Comment ça ils ne font pas la queue pour t’avoir ?! C’est pas normal ça ! » s’indigna aussitôt Thaïs, ne comprenant décemment pas comment une demoiselle aussi adorable que Holly ne pouvait pas avoir pléthore de prétendants n’attendant qu’un geste de sa part pour se mourir d’amour… d’accord, sans doute la jolie irlandaise était-elle un poil trop fleur bleue sur les bords mais elle ne pouvait pas s’en empêcher et puis à sa décharge, les poussées d’hormones n’arrangeaient pas la chose. « Tu as bien le temps d’y réfléchir puis tu sais, si ça se trouve pouf, demain tu vas trouver ton prince charmant, on sait pas après tout ! Moi je considérais bien mon homme comme un connard froid et arrogant au départ… j’ai bien changé d’avis depuis, comme quoi tout arrive tu vois ! Moi aussi j’aimerais bien une grande famille… justement parce que je n’en n’ai plus vraiment, si tant est que j’en ai déjà eu une. » Thaïs ne brillait pas par son passé lumineux mais bien loin de s’en plaindre, elle se targuait plutôt de choisir cette fois-ci son avenir. Et c’était ça, pour elle, le plus important. « Oula non… si tu savais le foin que j’ai fais l’autre jour à Caleb pour des fraises avec de la chantilly, mais j’ai cru qu’il allait m’étrangler ! Le pauvre, en pleines révisions, j’te jure j’ai eu honte après… et je confirme, c’est chiant ! Comme les accès de colère ou les moments où tu chiales, tu ne sais pas pourquoi mais t’as juste envie et faut attendre que ça passe… »

« Comment ça ils ne font pas la queue pour t’avoir ?! C’est pas normal ça ! » J’haussais les épaules en riant doucement : c’est pas à moi qui fallait dire ça, c’était aux gars du coin. Non, mais j’étais vraiment une chieuse faut dire et puis… je mettais moi même parfois une certaine distance entre eux et moi. « Tu as bien le temps d’y réfléchir puis tu sais, si ça se trouve pouf, demain tu vas trouver ton prince charmant, on sait pas après tout ! Moi je considérais bien mon homme comme un connard froid et arrogant au départ… j’ai bien changé d’avis depuis, comme quoi tout arrive tu vois ! Moi aussi j’aimerais bien une grande famille… justement parce que je n’en n’ai plus vraiment, si tant est que j’en ai déjà eu une. » Je souris tristement : alors là, je comprenais ce qu’elle ressentais. « Alors on aura toutes les deux une belle et grande famille ! » Et puis de toute manière, j’aimais tellement les enfants que j’allais toujours en vouloir plus ça se trouve. Surtout si j’étais aussi gaga des miens que ceux des autres. « Oula non… si tu savais le foin que j’ai fais l’autre jour à Caleb pour des fraises avec de la chantilly, mais j’ai cru qu’il allait m’étrangler ! Le pauvre, en pleines révisions, j’te jure j’ai eu honte après… et je confirme, c’est chiant ! Comme les accès de colère ou les moments où tu chiales, tu ne sais pas pourquoi mais t’as juste envie et faut attendre que ça passe… » Je grimaçais : c’était quelque chose que je redoutais lors d’une grossesse. Il faut n’empêche que le mec avec qui on est nous supporte, ça ne devait pas être facile pour eux non plus. « Ouais je vois… déjà qu’on a un avant goût tous les mois avec nos règles.. » Je ris un peu et je me penchais légèrement pour lui dire doucement, « Parfois, dans ces moments là, j’me met à pleurer sans savoir pourquoi.. c’est vraiment l’horreur… alors si une grossesse c’est ça pendant neuf mois, j’crois que j’vais attendre encore un petit bout de temps… »

Il ne fallait pas déconner avec ça : Thaïs était suffisamment folle pour se déguiser en pompom girl, faire faire une affiche avec inscri dessus « avec Holly la vie est plus folle » pour mieux parader dans tout Harvard attifée ainsi. Elle n’irait pas forcément s’en vanter après bien sûr mais une fois lancée, difficile de l’arrêter et pour aider une amie, il n’était vraiment rien qu’elle ne soit pas capable de faire, y compris se rendre incroyablement ridicule. « C’est tout le mal que je nous souhaite, surtout que hey, on va s’entraîner en prime ! » lança-t-elle, hilare à cette idée car Thaïs était bien capable de faire de la merde même avec une poupée… sa maladresse légendaire n’avait pas évolué d’un pouce en la matière, surtout pas depuis la perte de sa vue. « Ouais c’est vraiment un avant goût quand même… puis ça dépend des nénettes, moi j’en connais genre tu ne captes pas du tout que la perfide Albion a frappé ! Elles s’énervent pas, chialent pas, genre c’est une semaine normale… juste chiante niveau orga de l’hygiène mais c’est tout ! » poursuivit-elle d’un ton faussement désespéré car Thaïs aurait bien aimé, déjà, être dans le cas précédemment énoncé. Mais au moins, elle était mieux préparée aux sautes d’humeur, c’était un mini avantage non négligeable dans le genre. « Ouais mais d’un autre côté, t’en chie pour la bonne cause, c’est ce que je me dis. Puis ce n’est pas tout le temps, il ne faut pas exagérer. Tu as des longs moments où tu planes, aussi, t’as l’impression que t’es limite stone mais… t’es bien. Tu rayonnes, tu vois ce que je veux dire ? Je veux pas te dégoûter d’avoir un gosse je me tais !!

« C’est tout le mal que je nous souhaite, surtout que hey, on va s’entraîner en prime ! » J’hochais la tête – un reflexe, puisque la demoiselle ne le voyait même pas –. C’est vrai que ça pouvait toujours aider, j’avais une petite nièce dont je comptais bien m’occuper de temps en temps, alors un peu d’entrainement à moi aussi ne pourrait pas me faire de mal ! « Ouais c’est vraiment un avant goût quand même… puis ça dépend des nénettes, moi j’en connais genre tu ne captes pas du tout que la perfide Albion a frappé ! Elles s’énervent pas, chialent pas, genre c’est une semaine normale… juste chiante niveau orga de l’hygiène mais c’est tout ! » J’éclatais de rire : ouais bah vu comment j’étais chiante d’ordinaire, je sentis que j’allais être juste insupportable le jour où je tomberai enceinte. Invivable même ! « Ouais mais d’un autre côté, t’en chie pour la bonne cause, c’est ce que je me dis. Puis ce n’est pas tout le temps, il ne faut pas exagérer. Tu as des longs moments où tu planes, aussi, t’as l’impression que t’es limite stone mais… t’es bien. Tu rayonnes, tu vois ce que je veux dire ? Je veux pas te dégoûter d’avoir un gosse je me tais !! J’hochais la tête, [color=darkred]« Non mais t’en fais pas tu me dégoûtes pas du tout.. » Je ris un peu et le serveur venait nous apporter nos cocktails. Je posais le sien devant Thaïs et je prenais le mien en le remerciant. « J’ai placé le tien devant toi, y’a une paille ! » J’attrapais la paille avec mes lèvres et je buvais une petite gorgée. « Oh God, c’est trop trop bon ! Et le tiens alors ? » Ça allait sonner comme une bénédiction pour elle de sentir le goût des fruits rouges si elle en mourrait tant d’envie. « Sinon, tu retournes en Irlande de temps en temps ? »

Thaïs n’était pas « invivable » depuis qu’elle était tombée enceinte mais ça ne l’empêchait largement pas d’être chiante pour autant : Caleb en faisait les frais les trois quart du temps vu qu’il se pliait en quatre pour lui faire plaisir, prendre soin d’elle, faire en sorte que l’insomniaque qu’elle savait si bien être dorme plus de deux heures par nuit sans oublier le fait qu’il aille lui chercher à toute heure du jour comme de la nuit ce que ses envies de femme enceinte la poussait à désirer ardemment. Chiante, mais pas insupportable, surtout qu’elle essayait de se faire pardonner dans la mesure du possible… « Ah ouf ! Si je t’avais dégoûtée je te raconte pas comment j’aurais culpabilisé… santé mais pas des pieds ? » fit-elle subitement en attrapant précautionneusement son verre en main, le levant à l’attention de Holly pour qu’elle ne l’entrechoque avec le sien afin de trinquer. Rien que l’odeur lui donnait littéralement soif et faim, c’était assez paradoxal, et une fois qu’elle eut trempé ses lèvres dedans, ce fut plus accentué encore. « T’imagines pas comment j’entends direct les trompettes de Jéricho tellement c’est bon !! » s’exclama-t-elle avant de faire joujou avec sa paille qui touillait le cocktail pour s’occuper les mains : l’Irlande, c’était toujours un sujet délicat à aborder pour la jolie blonde. « Depuis que je suis à Harvard, soit sept ans, je n’y suis plus retournée. Ça me manque bien sûr, ce sont mes racines mais j’ai trop la trouille de croiser mes parents là bas… »

« Ah ouf ! Si je t’avais dégoûtée je te raconte pas comment j’aurais culpabilisé… santé mais pas des pieds ? » Je souris un peu et je trinquais avec elle. En la voyant faire, je me rendais alors compte combien ça devait être horrible de ne plus rien voir. Avoir tout le temps un voile noir devant les yeux… ouais, je trouvais ça horrible. Mais je gardais ce genre de réflexion pour moi même, pas la peine de la mettre mal à l’aise avec mes drôles de pensées. « T’imagines pas comment j’entends direct les trompettes de Jéricho tellement c’est bon !! » J’éclatais de rire, hochant la tête. « Bah écoute, vu comment le mien est bon, je présume que c’est le cas pour toi aussi ! » Je buvais une petite gorgée du mien. Ouais, ça faisait du bien. C’était frais et on sentait bien les fruits. « Depuis que je suis à Harvard, soit sept ans, je n’y suis plus retournée. Ça me manque bien sûr, ce sont mes racines mais j’ai trop la trouille de croiser mes parents là bas… » Je grimaçais légèrement, un peu.. surprise. « La trouille de croiser tes parents… ? » Le serveur arriva de nouveau pour nous servir nos plats. Je restais silencieuse et je le remerciais avant qu’il ne s’en aille. « Tu t’es disputé avec eux.. ? » Il ne me semblait pas que c’était le cas quand j’allais encore en Irlande. Enfin, ma mémoire pouvait me jouer des siennes mais bon, de ce que je pensais me souvenir, ça n’était pas le cas à l’époque.