Holly&Thaïs + we know each other, oh yeah we do !

« Oui effectivement ! C’est mon partenaire de danse… nos débuts ont été aussi divers qu’enrichissants mais maintenant ça va bien mieux : on a trouvé notre rythme » avoua Thaïs sans pudeur ni désir de cachotterie, pas alors qu’elle se souvenait de la complicité colossale qu’elle avait toujours partagée avec Holly par le passé. « Pourquoi irait-on ailleurs ? Tu sais dans un restaurant japonais il n’y a pas que du poisson cru ou des sushis ! Il y a aussi plein de brochettes et de nouilles sautées, ce qui tombe bien parce que c’est généralement ce que je préfère » expliqua-t-elle pour la rassurer sur une chose : elle n’avait pas changé d’avis sur leur destination et puisque son interlocutrice lui avait vanté les mérites dudit restaurant, il n’était doublement pas question qu’elle ne goûte pas aux mets proposés. Le poisson cru, ce serait juste pour plus tard, tant pis ! « Je n’ai pas le droit au poisson cru parce que j’attends un bébé… et donc bah c’est interdit. C’est le seul truc qui me saoule avec ça parce que j’adore ça ! » rit-elle aussitôt, consciente tout de même de balancer l’équivalent d’une bombe.

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« Oui effectivement ! C’est mon partenaire de danse… nos débuts ont été aussi divers qu’enrichissants mais maintenant ça va bien mieux : on a trouvé notre rythme » Je souris en l’entendant parler de son petit ami. Ça pouvait paraître bizarre à dire comme ça, mais ça me faisait plaisir de savoir que son « handicap » ne l’empêchait pas de vivre. J’étais cependant surprise qu’elle me dise qu’elle ne pouvait pas manger de poisson cru et j’avais peur que ça remette en cause nos plans de japonais. « Pourquoi irait-on ailleurs ? Tu sais dans un restaurant japonais il n’y a pas que du poisson cru ou des sushis ! Il y a aussi plein de brochettes et de nouilles sautées, ce qui tombe bien parce que c’est généralement ce que je préfère » J’haussais les épaules, faisant attention à la route devant moi alors que nous sortions du campus d’Harvard. « Bon alors va pour le Japonais ! » En plus à force d’en parler, j’en avais vraiment envie. « Je n’ai pas le droit au poisson cru parce que j’attends un bébé… et donc bah c’est interdit. C’est le seul truc qui me saoule avec ça parce que j’adore ça ! » – « Quoi ?! », répondais-je immédiatement. Alors là, j’en apprenais des bonnes quand même ! « T’es enceinte ! Wow… félicitations ! » Je ris un peu, « Décidément, on a vraiment beaucoup de choses à rattraper ! »

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Pour sûr, le handicap de Thaïs ne l’empêchait ni de vivre, ni de croquer la vie à pleines dents. Cela n’avait certes pas toujours été le cas, et ses débuts en tant qu’aveugle avaient été parsemés de larmes et de sourds jours de rage, mais la jolie irlandaise s’était relevée la tête haute, pleine d’espoir et d’ambition pour l’avenir. Se mettre en couple avec quelqu’un pour qui elle éprouvait de tels sentiments s’avérait être la cerise sur le gâteau… l’énième récompense pour sa patience quasi angélique. « Désolée je te l’annonce un peu soudainement » avoua Thaïs en esquissant une petite moue d’excuse bien qu’elle n’ait pas honte d’être enceinte, loin de là. Elle n’aurait jamais cru que l’accomplissement d’un tel rêve soit possible et n’en n’était pas fâchée… au contraire, elle ne pouvait pas être plus heureuse. « C’est tout récent donc tu vois, tu prends le train pile au bon moment ! C’est beaucoup d’organisation à venir mais… je suis ravie de partager ça avec toi. Ça m’aurait manqué de ne pas pouvoir te le dire du tout » poursuivit-elle en lui offrant un sourire à la fois franc et très attendri.

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Alors là, j’étais sur le cul après ce que Thaïs venait de me dire. Elle était enceinte quoi. Comme quoi, on avait beaucoup de choses à rattraper. Je ne l’avais pas vu depuis des années, et je la retrouvais ici, à Harvard, aveugle et… enceinte. Ça faisait beaucoup de choses à avaler d’un coup, mais bon. « Désolée je te l’annonce un peu soudainement » Je ris un peu et j’haussais les épaules, « C’est pas grave… félicitations en tout cas ! » Je ne savais pas trop si c’était un bébé voulu ou pas mais c’est ce qu’o dit quand on apprend ce genre de chose, non ? « C’est tout récent donc tu vois, tu prends le train pile au bon moment ! C’est beaucoup d’organisation à venir mais… je suis ravie de partager ça avec toi. Ça m’aurait manqué de ne pas pouvoir te le dire du tout » Je souris et nous arrivions près du restaurant. Je garais la voiture à une place pas très loin et je coupais le moteur, me tournant vers elle. « Et… ce bébé était voulu ? Enfin..  sans vouloir paraître indiscrète… » Je n’aimais pas trop poser les questions comme ça, aussi franchement. Je détachais ma ceinture et je lui souris à nouveau, « Je me doute que ça doit être beaucoup d’organisation… ça risque de ne pas être simple avec les cours en plus, non ? »

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Thaïs ne se rendait toujours compte qu’après coup lorsque sa langue fourchait plus vite que son esprit ne le désirait. Tant pis, il n’était jamais trop tard pour rattraper une bourde de ce genre, surtout qu’elle venait de lui avouer être enceinte, pas être atteinte d’un cancer ou d’une saloperie du genre. « A vrai dire prémédité oui et non. Disons qu’on en avait parlé, il connaissait mon super désir de vouloir un bébé avant d’être vieille et ridée mais disons que c’était une heureuse surprise ! » Holly n’en n’avait jamais eu vent mais pour la jolie irlandaise, fonder une famille, c’était prendre cette revanche tant attendue sur son passé, sa cécité et tout ce qui pouvait avoir un rapport avec tout ça. Impossible que de passer à côté d’une occasion pareille… pas alors qu’elle n’osait même plus l’espérer à bien des niveaux. « Pour les cours non en effet ce n’est pas simple… disons que je vais vite devoir ralentir mes entraînements de danse pour mieux les arrêter tout court alors j’ai prévu de prendre rendez-vous avec un responsable de mon département pour voir si je ne pouvais pas alterner mes deux domaines. Je fais de la musique depuis bien plus longtemps et je viens du conservatoire, alors j’espère que cela jouera en ma faveur… »

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« A vrai dire prémédité oui et non. Disons qu’on en avait parlé, il connaissait mon super désir de vouloir un bébé avant d’être vieille et ridée mais disons que c’était une heureuse surprise ! » C’est vrai que ses paroles me firent un peu bizarre car je n’étais pas au courant que Thaïs voulait à ce point fonder une famille jeune. Mais si c’était ce qui la rendait heureuse, tant mieux pour elle. Il vallait mieux ça qu’un bébé dont elle n’avait pas envie et qui l’aurait rendu elle et le petit bout de chou malheureux. « En tout cas, si un jour tu auras besoin d’une baby sitter ou quelque chose comme ça, appelles moi ! J’adore les enfants, d’ailleurs je viens tout juste d’être tata donc je commence à apprendre à m’occuper d’un bébé ! » Et qu’est-ce que j’étais une tata gâteau avec la petite Robyn, un truc de fou. J’arrêtais la voiture sur une place juste à côté du restaurant et alors que je coupais le moteur et que je me détachais, je demandais à Thaïs comment elle comptait faire pour s’organiser. « Pour les cours non en effet ce n’est pas simple… disons que je vais vite devoir ralentir mes entraînements de danse pour mieux les arrêter tout court alors j’ai prévu de prendre rendez-vous avec un responsable de mon département pour voir si je ne pouvais pas alterner mes deux domaines. Je fais de la musique depuis bien plus longtemps et je viens du conservatoire, alors j’espère que cela jouera en ma faveur… » J’hochais la tête et je posais ma main sur son épaule en souriant, « Je suis rave pour toi en tout cas… bon, ne bouge pas je vais t’aider à sortir ! » Je sortais de la voiture et je la contournais pour ouvrir la portière de mon amie, prenant sa main pour l’aider à sortir. Je lui donnais sa canne et je fermais la porte, verouillant la voiture. « Voilà on y est ! Tu sens déjà la bonne odeur des sushis ? » Je gardais sa main dans la mienne pour la guider vers le restaurant.

« Oh tu viens d’être tata ? » s’exclama Thaïs, des pétales de roses dans les yeux. Dès que l’on commençait à parler bébé autour d’elle, c’était fini : la jolie irlandaise avait tellement envie – et besoin d’ailleurs – de se renseigner qu’elle ne pouvait décemment s’empêcher de s’enthousiasmer comme une gamine un matin de Noël. A sa décharge, il valait mieux qu’elle soit prête le moment venu, car on ne lui moucherait certainement pas le nez et face à ce petit être diablement dépendant, il allait bien falloir qu’elle gère, atteinte de cécité ou pas. C’était là où les choses se corsaient car malheureusement, Caleb avait bien trop sa carrière en tête pour qu’elle puisse lui demander de la mettre en standby… « Je crois qu’un coup de main ne sera jamais de refus ! Puis ce sera en prime une excuse pour passer davantage de temps ensemble alors je prends, surtout que tu seras bien plus expérimentée que moi pour le coup, tu pourras me donner des cours ! » ironisa-t-elle pour cacher toute trace de panique résidant pourtant dans un coin de son esprit. Elle ne pouvait rien y faire ! « Alala si tu savais comme j’ai faim et soif, je pourrais boire la mer et les poissons avec ! Toute cette discussion m’a donné encore plus faim… merci de ton aide en tout cas, sans toi je galèrerai encore à sortir… »

« Oh tu viens d’être tata ? » J’hochais fièrement la tête, même si elle ne pouvait pas le voir. J’étais tellement fière d’être tata, parce que j’étais tellement gâteuse avec la petite Robyn. Elle était juste parfaite et elle ressemblait un peu à mon frère, donc elle était forcément belle. « Oui, depuis quelques semaines ! Je te raconte pas à quel point je suis gaga à chaque fois que je vois ma petite nièce ! » Je ris légèrement et je sortais de la voiture, aidant la jolie Irlandaise à descendre pour ne pas qu’elle se fasse mal. « Je crois qu’un coup de main ne sera jamais de refus ! Puis ce sera en prime une excuse pour passer davantage de temps ensemble alors je prends, surtout que tu seras bien plus expérimentée que moi pour le coup, tu pourras me donner des cours ! » Je ris légèrement en l’entendant dire ça, « Bah écoute, quand tu veux ! On pourra s’entrainer avec des poupées, ou alors quand j’aurais ma nièce je viendrais te voir et tu pourras commencer à prendre des repères, car je présume que c’est comme ça que tu vas t’organiser.. » Parce qu’avoir un bébé en étant aveugle, ça devait vraiment être la galère. Un serveur nous conduisit à une table un peu reculée et je laissais Thaïs s’asseoir avant de lui faire face. « Alala si tu savais comme j’ai faim et soif, je pourrais boire la mer et les poissons avec ! Toute cette discussion m’a donné encore plus faim… merci de ton aide en tout cas, sans toi je galèrerai encore à sortir… » On nous donna notre carte et je souris, « C’est normal, ne me remercie pas.. » J’ouvrais la carte et je regardais Thaïs, « Par contre je ne sais pas comment je peux t’aider pour le menu.. tu veux que je te le lise ? A moins qu’ils aient une carte pour aveugles ? Comment est-ce que tu fais d’habitude ?»

« Tu m’étonnes ! Comment ne pas être gaga en même temps ? » Thaïs regrettait infiniment de ne pas pouvoir gagater de visu mais elle se contentait de prendre soin à l’aide de ses mains, car elles avaient fini par devenir ses yeux par la force des choses. « Tu m’aiderais à m’entraîner avec des poupées, sérieusement ? Moi je ne serais pas contre un entraînement ça m’évitera de stresser comme une folle… bon le risque zéro n’existe pas mais disons que j’aurais l’impression d’être un peu mieux préparée à vrai dire. » Jusqu’à ce que la jolie irlandaise ne soit assise à table, elle ne prononça pas un seul mot supplémentaire : ce n’était pas utile et puis son esprit vagabondait déjà à imaginer leurs après-midi « d’entraînement ». Cela ne risquait pas de manquer de mordant ni d’intérêt ! Quelle chance elle avait d’avoir retrouvé Holly, car non seulement elle la connaissait bien mais en prime, elle avait cette formidable possibilité de mettre à l’aise autrui d’un seul mot. « Alors pour la carte… je vais voir si jamais leur impression est légèrement en relief bouge pas ! » fit-elle en sortant carrément la feuille de sa prison de plastique avant de découvrir avec joie qu’il ne s’agissait pas d’une impression laser mais à jet d’encre : pain béni pour notre chère demoiselle aveugle ! « C’est bon ! Je peux même te dire qu’ils ont exactement les brochettes japonaises au poulet ainsi que les nouilles sautées aux légumes que je souhaitais prendre ! »

« Tu m’aiderais à m’entraîner avec des poupées, sérieusement ? Moi je ne serais pas contre un entraînement ça m’évitera de stresser comme une folle… bon le risque zéro n’existe pas mais disons que j’aurais l’impression d’être un peu mieux préparée à vrai dire. » Bien sur que j’avais envie de l’aider. C’était mon amie et je la trouvais déjà vachement courageuse d’attendre un bébé avec le handicap avec lequel elle vivait. « Bien sur que je vais t’aider ! Je pense que ça sera bon pour toi de t’entraîner et ça va t’aider à te détendre à ce niveau là parce qu’il faut éviter le stress quand on est enceinte.. » Et puis, c’était aussi l’occasion de pouvoir se voir souvent. Mine de rien, on avait beaucoup de choses à rattraper. « Alors pour la carte… je vais voir si jamais leur impression est légèrement en relief bouge pas ! » J’hochais la tête en la regardant faire, un peu curieuse de voir comment elle allait s’y prendre. « C’est bon ! Je peux même te dire qu’ils ont exactement les brochettes japonaises au poulet ainsi que les nouilles sautées aux légumes que je souhaitais prendre ! » J’entrouvrais la bouche, carrément stupéfaite. « Wow… eh bah.. j’trouve ça impressionnant.. » Je souris et je regardais mon menu, ajoutant, « Je vais prendre comme toi je pense. »