Holly&Thaïs + we know each other, oh yeah we do !

Sans que Holly ne puisse forcément savoir pourquoi, la phrase qu’elle lui énonça la fit sourire. Ce n’était pas tant qu’elle soit drôle, bien au contraire, elle était même plutôt émouvante mais connaissant justement son père biologique comme elle le connaissait, ce dernier avait beaucoup de mal à se considérer en « grand père » en ces termes, bien qu’il soit très heureux pour sa fille il allait sans dire. « En fait mon père a trente-huit ans et s’énerve limite lorsqu’on sous entend qu’il est vieux alors je te dis pas la crise qu’il m’a faite en entendant que j’allais le faire grand père… il est très heureux pour moi hein, mais je ne sais pas, il fait un complexe débile. Attends je te montre une photo ! » Déjà, Holly allait rapidement voir à quel point ils se ressemblaient ne serait-ce qu’au niveau du sourire et des yeux. Elle sortit rapidement un cliché qui datait d’y il y a six ans, juste avant qu’elle ne perde définitivement la vue, car elle connaissait ce cliché et lui apportait donc d’autant plus de sentimentalité. « T’en fais pas je suis un roc ! Enfin presque… laisse tomber j’ai l’impression de m’éclater le palais à chaque bouchée ! Franchement, tu as eu une idée digne d’Einstein de nous inciter à venir là ! C’est gé-nial ! »

Ça me faisait plaisir qu’on parle de tout ça. Thaïs avait toujours été une grande confidente, et elle savait qu’elle pouvait en faire de même avec moi. On pouvait tout se dire, sans se juger. « En fait mon père a trente-huit ans et s’énerve limite lorsqu’on sous entend qu’il est vieux alors je te dis pas la crise qu’il m’a faite en entendant que j’allais le faire grand père… il est très heureux pour moi hein, mais je ne sais pas, il fait un complexe débile. Attends je te montre une photo ! » Je ris légèrement, « Bah.. y’en beaucoup qui aiment pas qu’on les appellent grand mère ou même mamie ! » Je ne trouvais pas ça bizarre, surtout que certains devenaient grands parents vachement tôt alors c’était compréhensible. « T’en fais pas je suis un roc ! Enfin presque… laisse tomber j’ai l’impression de m’éclater le palais à chaque bouchée ! Franchement, tu as eu une idée digne d’Einstein de nous inciter à venir là ! C’est gé-nial ! » Je souris, je savais que ça allait lui plaire. « Bon bah comme ça, à chaque fois que tu viendras chez moi, on mangera ici ! J’habite dans la même rue que le resto au fait, c’est même presque une torture de vivre si prêt et de m’empêcher à y aller tous les jours ! » Parce que j’étais vraiment fan de ce genre de bouffe faut l’avouer.

Thaïs éclata de rire. « Je crois que si je l’appelle Papy je le tue sur place… ou alors il me fait la gueule pendant au moins vingt-quatre heures histoire de dire ! » lâcha-t-elle à moitié hilare car à vrai dire, le père et la fille avaient souvent le même tempérament, les mêmes réactions et le même humour, quitte à ce que Samuel passe pour un gamin sur le retour, il donnait toujours l’impression de s’en moquer éperdument. « Comment tu fais pour vivre juste à côté et ne pas te dire le soir : bah, j’me commanderais bien un plat de brochettes à emporter ? A la base moi j’ai un bon goût de fourchette et vu comment c’est bon, je résisterais pas… im-pos-si-ble ! Ceci dit… on peut prendre l’excuse de se voir souvent ET de venir y manger souvent aussi » reprit-elle non sans papillonner des yeux au passage d’un air presque manipulateur. A vrai dire, Thaïs côtoyait toujours avec autant de plaisir Holly, avec qui le courant passait toujours aussi bien et ce de façon si naturelle qu’elle en était presque tourneboulée. « Et au fait je ne t’ai pas demandée, tu comptes faire quoi toi, après tes études d’histoire ? »

« Je crois que si je l’appelle Papy je le tue sur place… ou alors il me fait la gueule pendant au moins vingt-quatre heures histoire de dire ! » Ouais, je comprenais. Je savais que même ma mère, que ça soit dans cinq ans ou même dans quinze ans ne voudrait pas qu’on l’appelle « mamie ». Chacun son truc hein. « Comment tu fais pour vivre juste à côté et ne pas te dire le soir : bah, j’me commanderais bien un plat de brochettes à emporter ? A la base moi j’ai un bon goût de fourchette et vu comment c’est bon, je résisterais pas… im-pos-si-ble ! Ceci dit… on peut prendre l’excuse de se voir souvent ET de venir y manger souvent aussi » J’hochais la tête, « Tu lis dans mes pensées ! On va dire que ce resto sera notre restaurant officiel de rencontre ! » Je ris un peu, « En fait, j’essaie de me dire que si j’veux pas prendre dix kilos tous mois, faut que j’évite de venir bouffer ici tous les jours.. parce que c’est pas l’envie qui m’en manque ! » C’est vrai que j’étais contente de voir qu’on s’entendait toujours aussi bien elle et moi. « Et au fait je ne t’ai pas demandée, tu comptes faire quoi toi, après tes études d’histoire ? » J’haussais les épaules en posant les couverts dans mon assiette vide, « Je sais pas trop…j’aimerais bien bosser dans un musée, ou peut-être être guide touristique, quelque chose dans le genre.. et toi alors, quels sont tes projets ? »

« De toute façon, j’aime bien les excuses bidons histoire de ! » avoua Thaïs car elle voulait bien bramer la fin tous les jours si cela pouvait lui permettre de venir de sustenter dans ce fameux restaurant de temps à autre. Mais elle rejoignait Holly : la jolie blonde ne pouvait pas davantage se permettre de prendre dix kilos tous les mois, surtout pas avec son bébé en route mais quelque chose lui disait qu’elle aurait tôt fait d’avoir des envies de femme enceinte tournant autour de la nourriture japonaise. « Pas faux… mais c’est tellement bon la honte ! » reprit-elle non sans mordre sitôt après dans l’une des brochettes précédemment commandées, sans aucune honte en prime, elle n’est pas belle la vie ? « Ah guide touristique ça peut être sympa… ben perso je pense que pour devenir danseuse, c’est un peu compromis donc je vais essayer de me concentrer davantage sur le piano, j’ai fait la rencontre d’un violoniste relativement connu qui veut bien bosser avec moi, j’ai envie de dire que c’est plutôt propre… reste à savoir si je peux inter-changer mes études majeures et mineures, ça, ce sera sûrement pas la même salade ! »

Je faisais des études d’histoire c’est vrai, mais ça ouvrait tellement de portes que je ne savais pas quoi faire après. En fait, j’étais passionnée par ça et je pouvais en parler pendant des heures et des heures. Donc faire partager ma passion, c’était mon truc. J’pouvais m’en sentir pour mon futur métier ? « Ah guide touristique ça peut être sympa… ben perso je pense que pour devenir danseuse, c’est un peu compromis donc je vais essayer de me concentrer davantage sur le piano, j’ai fait la rencontre d’un violoniste relativement connu qui veut bien bosser avec moi, j’ai envie de dire que c’est plutôt propre… reste à savoir si je peux inter-changer mes études majeures et mineures, ça, ce sera sûrement pas la même salade ! » Je la regardais en souriant, « C’est génial ça ! J’espère que ça marchera pour toi en tout cas.. » Le serveur venait nous redonner les cartes pour les dessert. Je grimaçais légèrement, « Par contre, je suis pas trop fan des desserts ici donc j’en prendrai pas.. je sais pas si tu veux quelque chose ? » Je fermais la carte et je la posais près de mon assiette vide qu’un autre serveur vint débarrasser. Au pire on pouvait monter boire un café chez moi après.

« J’avoue que c’est tout le mal que je me souhaite mais j’espère que toi aussi tu vas trouver une voie qui te passionnerait et dans laquelle tu vas t’épanouir à fond ! » Ceci étant, Holly comme Thaïs avaient encore toute la vie devant elles et donc la possibilité de prendre une voie pour mieux changer d’avis et faire autre chose. Là résidait toute la beauté et le confort de la jeunesse. « Je ne suis pas forcément très desserts japonais donc par exemple on peut se payer une crêpe en sortant, je suis sûre qu’il doit bien y avoir une crêperie quelconque dans le coin ! » proposa-t-elle aussitôt, non sans lui faire comprendre par là que son estomac était bien repu et qu’il n’y avait aucune obligation pour elle d’avaler autre chose. Il ne fallait pas croire, pour l’instant Thaïs n’avait pas encore laissé la danse de côté et être un poids mort sur la piste, très peu pour elle ! « Ça te tente de faire un dernier truc ensemble ? Après tout il doit être encore tôt, ce n’est pas comme si j’avais forcément envie de rentrer immédiatement » avoua-t-elle dans un sourire sincère tandis qu’elles allaient payer l’addition.

« J’avoue que c’est tout le mal que je me souhaite mais j’espère que toi aussi tu vas trouver une voie qui te passionnerait et dans laquelle tu vas t’épanouir à fond ! » Et c’était tout le mal que je lui souhaitais aussi. Thaïs était quelqu’un de douée et de passionnée, j’étais sûre et certaine qu’elle finirait par trouver sa voie. « Je ne suis pas forcément très desserts japonais donc par exemple on peut se payer une crêpe en sortant, je suis sûre qu’il doit bien y avoir une crêperie quelconque dans le coin ! » J’hochais la tête en appelant avec ma main le serveur pour demander l’addition. « Bah écoute, ça me va ! », lançais-je alors qu’on me donnait le ticket de caisse. « Ça te tente de faire un dernier truc ensemble ? Après tout il doit être encore tôt, ce n’est pas comme si j’avais forcément envie de rentrer immédiatement » – « Ouais, bien sûr. On peut aller chercher une crêpe et monter chez moi pour être au chaud ? » Je me levais de table et je remettais ma veste. « J’vais aller payer, j’reviens ! » Et rapidement, j’allais payer pour nous deux. Ça me faisait plaisir de l’inviter.

Thaïs eut aussitôt une expression enjouée lorsque Holly accepta de passer encore un moment avec elle. C’était ça ou, de son côté, attendre au dortoir des Cabots que Caleb ait fini avec ses révisions et quelque chose lui disait qu’elle risquait d’attendre plusieurs heures encore le retour de son cher et tendre. Autant le passer en aussi agréable compagnie ! « Excellente idée ! Comme ça tu me décriras en prime l’endroit où tu vis ! » ajouta-t-elle juste avant que son interlocutrice ne soit plus rapide à dégainer, partant payer l’addition sans même que Thaïs ait pu émettre la plus petite réticence en la matière. Oh c’était adorable de sa part et dieu sait combien la jolie blonde était touchée mais dans sa tête, elle notait déjà d’inviter Holly la prochaine fois histoire de lui rendre la pareille. « Merci pour ton invitation, c’est adorable » fit-elle non sans embrasser sa joue au passage une fois que son acolyte fut de retour.

Ça n’était pas comme si j’avais quelqu’un qui m’attendait à mon appartement ou comme si j’avais rendez-vous avec quelqu’un. Je n’avais absolument rien à faire, alors pourquoi est-ce que j’allais refuser de passer encore un peu de temps avec Thaïs ? On avait passé tellement de temps séparés que j’étais beaucoup trop contente de la retrouver maintenant. Et puis là, je voyais que le courant passait toujours aussi bien alors ça donnait envie de continuer à se parler et à rire ensemble. « Excellente idée ! Comme ça tu me décriras en prime l’endroit où tu vis ! » J’hochais la tête et je me dépêchais d’aller payer, parce que ça me faisait plaisir de l’inviter. « Merci pour ton invitation, c’est adorable », dit-elle avant de déposer un baiser sur ma joue. Un large sourire se dessina sur mes lèvres, « Mais de rien, ça me fait plaisir ! », lançais-je en prenant son bras pour qu’on sorte du resto. Une fois dehors, je pointais une crêperie du doigt, « Y’a une crêperie là-bas, tu verras, elles sont divines ! » J’allais avec la demoiselle jusqu’à la dite crêperie. « Bon… y’a pleins de parfums.. chocolat, confiture abricot, fraise, framboise… Qu’est-ce qui te tente ? Moi j’aime celles au chocolat ! »