¸¸ Why ? ─ MAY [HOT]

Il se pencha à nouveau sur ses lèvres et lorsqu'il les eût frôlées... Vrrr. Vrrr. Vrrr. Kakeru se raidit. Trois fois. Il s'arrêta et laissa sa tête retomber à côté, dans le coussin, en râlant.

« Putain... »

Après avoir juré, il poussa un gros soupir, mais le vibreur continuait. Kakeru ne s'excusa même pas et se releva, visiblement -très- agacé par ce téléphone. Il s'assit sur le bord du canapé, et attrapa le portable qui vibrait encore, puis décrocha. L'agressivité dans sa voix était bien facile à sentir.

« Hé vieux con, il est même pas six heures du matin à Cambridge, pourquoi tu t'acharnes ? » Silence. Au fur et à mesure, le visage de Kakeru se fit de moins en moins tendu et son regard se fixa sur la table. « Ha. Pigé. Merci de m'l'avoir dit. »

Pas un mot de plus, et il raccrocha. Poussant un gros soupir, il baissa la tête et se passa les mains dans les cheveux.

Je frissonnais toujours de plaisir... Puis le portable vibrait de nouveau, et lorsque Kakeru s'éloigna de moi, j'avais l'impression que quelque chose au fond de moi se brisait... J'me sentais délaissée, je sais c'est égoïste de ma part, mais lorsqu'il s'occupait de moi j'me ressentais vivre...
J'l'entendais parler, puis il resta silencieux le temps du reste de la conversation...Il semblait inquiet, il avait un autre regard différent de ceux que je connaissais depuis peu... J'osais même pas demander c'qui lui arrivait de peur d'me faire rembarrer... Mais j'sentais que j'n'étais plus la bienvenue, ou du moins que c'était quelque chose dont il n'avait pas envie de parler. J'sentais le rouge me monter aux joues, mais pas parce que j'prenais du plaisir, plutôt parce que j'avais honte... Honte d'être là et j'me sentais très conne, conne d'avoir cru ne serait-ce qu'un instant que lui et moi allions passer le cap. Ma gorge me brûlait tellement j'avais envie d'lui poser une question qui me serait ptêt fatidique et que j'm'en prendrais encore plein la gueule... J'voulais lui demander si tout allait bien...

J'voulais le serrer dans mes bras, mais j'résistais à la tentation...J'savais aussi qu'il m'enverrait chier...J'me redressais sur le canapé et attrapait le tee shirt qu'il m'avait prêté la veille et l'enfilait en silence...

"Dis le moi si tu veux que je parte..." finis-je finalement par dire...

Mauvaise nouvelle. Fallait s'y attendre, son père n'insistait jamais pour l'appeler, et surtout pas à cette heure là. Kakeru resta un long moment silencieux, oubliant même la présence de May. Ses pensées étaient accaparées par la nouvelle qu'il venait d'apprendre, alors lorsqu'il entendit la voix de la demoiselle, il tourna légèrement la tête vers elle, la regardant d'un air sérieux entre deux mèches de cheveux qui retombaient.

Kakeru ne répondit pas de suite. Il la fixa un instant droit dans les yeux, se demandant ce qu'il devait faire. Puis finalement, il jugea qu'il n'avait pas à s'en soucier, qu'il devait en avoir rien à foutre. Il se releva du canapé en attrapant les vêtements de May qu'il laissa retomber sur les jambes de leur propriétaire. Sans un regard de plus, Kakeru se détourna d'elle et attrapa son t-shirt pour l'enfiler.

« Ouais, ça vaut mieux. J'avais pas prévu d'aller plus loin de toute manière. »

Manière de dire que l'appel n'était pas le seul motif. Et d'être désagréable, voire blessant ?

Il était redevenu le type froid, la tête de con du début...le sale type insensible à c'que j'pouvais ressentir en ce moment même. J'attrapais mes vêtements et j'partais m'enfermer dans sa salle de bain pour m'habiller en silence.
Quelle conne ! J'lui avait pas dit un mot, et pendant que j'me rhabillais je ravalais mes larmes et la colère du moment...
Il avait été clair avec moi et j'n'allais pas le supplier d'me garder dans son appartement pour le reste de la matinée. J'enfilais mon haut déchiré, mon pantalon trempé, j'me mettais de l'eau froide sur le visage histoire de ressembler quand même à quelque chose.
Puis je ressortais d'la salle de bain toujours sans lui dire quoi que ce soit et j'm'avançais vers la porte de son appart.
" Crétin..." murmurais-je de façon à c'qu'il ne l'entende pas et je claquais la porte derrière moi. J'voulais plus le voir.