¸¸ Why ? ─ MAY [HOT]

Et voilà que le soutien-gorge tombait. Kakeru ne bougea que très légèrement, sa tête se penchant légèrement sur le côté. Là, il n'y avait plus de doute, c'était clairement une invitation. Mais devait-il y céder pour autant ? Non. Kakeru maintenait sa position, ne bougea pas. Son regard non plus. Il ne pouvait pas s'empêcher de l'observer, de la regarder faire. Était-elle gênée ? Il était curieux de savoir si elle était gênée de se donner en spectacle devant lui. Les termes de fille facile, en revanche, ne lui traversèrent même pas l'esprit. Kakeru avait bien trop confiance en lui pour se dire que les filles étaient faciles ─ il avait plutôt tendance à penser que seules les vieilles connes lui résistaient.

Elle se déplaça jusqu'au canapé, et là encore, il ne bougea pas. En dépit du regard qu'elle lui avait lancé, il ne fit rien. Son petit sourire, en revanche, s'accentua de manière à lui donner l'expression d'un sale gosse qui s'amuse. Ce qu'il lui fallut ? Attendre qu'elle soit à nouveau de dos pour se déplacer lentement vers elle. Juste pour être derrière. Il ne posa pas les mains sur elle, gardant ce contact pour plus tard. Tout commençait par un contact, n'est-ce pas ? Mais lui, il fonctionnait davantage avec les mots, les regards, avec cette douce torture sucrée qu'on appelait le désir. Contrairement à ce qu'on pouvait imaginer, il était loin d'être une bête en rut. Alors, il resta assez proche dans son dos, de manière à ce qu'elle sente sa présence, et son souffle contre son oreille. Oreille das laquelle il murmura :

« Enlève tes mains. »

Un ordre, mais en même temps, était-il déplacé ? La rebuterait-elle ? Il était comme ça. Il aimait dominer, s'imposer. Certaines aimaient, d'autres non. De quel bord était-elle ?

Pendant tout le temps où je bougeais de là où j'étais jusqu'au canapé, nos regards se croisaient, lui il souriait comme un enfant qui aurait fait une bêtise. Il avait un air taquin, il me provoquait c'était certain, mais ne bougeait toujours pas. Il me torturait, et plus il me torturait, plus j'avais envie d'me retrouver près de lui.
J'n'avais même pas eu le temps d'prendre le tee shirt dans mes mains, que j'le sentais derrière moi. Il ne me touchait pas, mais rien que sa présence me fit trembler, me fit frissonner, me rendait vulnérable.
J'avais l'impression qu'il savait parfaitement c'qu'il faisait, et sa façon d'me souffler dans l'oreille me le prouvait.
Puis un ordre, je n'savais comment le prendre, mais sa voix était si proche, son souffle allait m'faire perdre la tête s'il continuait comme ça. Qu'est ce qui se passerait si je n'obéissais pas ? J'en savais rien et j'voulais pas choisir cette option.
Je tremblais presque, mais pas par peur, plutôt parce que j'avais froid et peut-être aussi à cause du désir que j'ressentais pour lui...

J'enlevais doucement mes mains, les laissant tomber contre mon corps, mes bras ne bougeaient plus à présent. J'le connaissais à peine, et pourtant j'me retrouvais presque nue dans son appartement...
J'voulais sentir ses lèvres dans mon cou, j'voulais être belle dans ses bras...
J'osais "...dans le cou...Embrasse moi dans le cou..." c'n'était pas un ordre non plus, mais on pouvait entendre clairement que j'en avais envie...

Ce que Kakeru ne disait pas et exprimait très peu, c'était qu'il en crevait d'envie lui aussi. Sa réserve naturelle faisait qu'il n'exposait jamais à nu ses sentiments et ses envies, et c'était encore le cas présent. Lentement, May retira ses mains. Le sourire de Kakeru avait entre temps disparu, et il arborait un air plus sérieux. Son regard vint se perdre sur sa poitrine, qu'il contemplait avec une lueur de malice. Surtout lorsqu'il entendit sa demande. S'il allait obéir ? Obéir aux ordre n'était pas son dada. Néanmoins, il n'allait pas refuser non plus par caprice. Après tout, c'était plus une plainte qu'autre chose à ses yeux.
Il se pencha alors davantage et, laissant d'abord son souffle frôler sa peau, approcha ses lèvres de son cou. Sans toucher sa peau, il attrapa d'une main ses cheveux qu'il dégagea sur le côté avec lenteur, se laissant ainsi la place pour venir déposer un premier baiser, du bout des lèvres. Lent, doux, tendre. Des gestes qui allaient en contradiction avec ce qu'il était en temps normal.
En parallèle, ses bras en profitèrent pour discrètement l'encercler ; et lorsqu'il referma son emprise, ses mains s'étaient posées sur sa poitrine. La chaleur, la taille de ses mains et même sa peau différaient de celles de May. Comme s'il cachait sa nudité avec ses mains, Kakeru ne fit rien de plus que la cacher. Pour l'instant. Alors que plus haut, il déposait d'autres baisers, descendant légèrement derrière l'épaule.

En l'espace d'un instant, j'avais oublié le froid que j'ressentais, j'avais oublié mes tremblements, mes peines, j'l'avais laissé briser les dernières barrières qui m'séparaient de lui.
Son baiser dans mon cou était si tendre, si doux, si parfait, j'avais l'impression qu'il était devenu une autre personne. Que j'avais su le rendre comme ça, et j'aimais ce côté là de sa personnalité... Il était différent, il savait m'faire parfaitement frissonner et ce baiser le long de mon cou me fit soupirer de plaisir. J'avais l'impression que ses lèvres me brûlaient presque la peau, j'avais l'impression que ça faisait tellement longtemps qu'on ne m'avait pas touché de la sorte...
Il me prenait dans ses bras, et c'était là où j'me sentais vraiment en sécurité. Ses mains étaient grandes, rassurantes et lorsqu'il les posa sur ma poitrine, je sursautais agréablement, mais c'était tout. Il n'avait fait que les poser.
Au fond c'était un gentleman, et il continuait ses baisers dans mon cou, descendant le long d'mon épaule, c'était si agréable. J'étais à peu près certaine qu'il pouvait ressentir mes frissons et qu'il pouvait entendre mon coeur en train d’accélérer peu à peu.

J'devais être franche avec moi même, dès le début j'mourrais d'envie d'vivre cet instant, mais j'voulais pas me l'avouer. J'le laissais faire, sans dire un mot, je ne faisais que soupirer sous ses baisers... J'voulais le toucher à mon tour, je ne savais comment il réagirait pour le coup...
Instinctivement, sans même y réfléchir, je posais doucement mes mains sur les siennes sans le faire sursauter pour autant et j'les agrippais, juste ça. J'voulais pas qu'il parte. Pas maintenant.

Elle frissonnait, appréciait. Et lui, il aimait ça, de voir qu'il lui faisait plaisir avec seulement des baisers, son souffle et un simple contact sur sa poitrine. Il n'y avait de malsain dans ce qu'ils faisaient, ni de brutal. Même lorsqu'elle posa ses mains sur les siennes et les agrippa, il ne se laissa pas emporter par une quelconque pulsion et resta maître de lui. Et quoiqu'on en dise, c'était pas l'envie d'aller plus loin qui manquait. Mais...