¸¸ Why ? ─ MAY [HOT]

Elle en crevait d'envie. Elle en crevait d'envie, mais elle se méfiait. Il jouait avec ses nerfs, avec son corps, ses désirs et sa conscience. Allait-elle lui céder ou bien l'envoyer à nouveau chier ? Ni l'un ni l'autre. Elle aussi semblait vouloir le tester et Kakeru ne rechignait pas à l'idée. Un sourire plus grand étira ses lèvres lorsqu'elle lui demanda ce qu'il ferait. Pour lui la réponse était évidente, mais là encore, le dire de vive voix aurait beaucoup plus d'impact qu "le faire comprendre". Parfois, la subtilité n'était pas la meilleure solution. Alors Kakeru remonta légèrement une main vers sa nuque, allant caresser sa peau sans qu'il n'éloigne leurs visages.

« Je te ferais oublier l'autre. » Son doigt glissa le long de sa nuque. « Je te caresserais, t'embrasserais, te ferais te cambrer de plaisir. Je te ferais reine, crispée sur les draps. Je te donnerais ce qu'il n'a pas voulu t'offrir. »

Cède moi, hurlait-il inconsciemment. Car lui aussi voulait en profiter, il voulait sentir qu'elle s'abandonnait, qu'elle osait. Peu importe qu'ils soient encore des inconnus l'un pour l'autre, il n'y prêtait même pas grande attention ; ça passait ou ça cassait. Dans 90% des cas, ça cassait au bout d'une heure. May faisait parti des 10%, tout petit pourcentage, et il voulait bien lui faire comprendre qu'elle pouvait en être fière. Ce qu'il fit en déposant son autre main sur sa hanche.

Le simple fait qu'il me touche de la sorte me faisait soupirer, d'un côté c'était agréable, mais y'avait aussi la fatigue, le manque de sommeil me perturbait aussi. Je profitais de chacune de ses caresses, j'profitais d'son sourire qui la veille m'était si étranger. Il était différent, j'avais l'impression qu'il voulait que je lui cède, du moins c'était ce que ses caresses me faisaient comprendre...
Puis il me disait encore un truc, c'était direct et honnête, ça avait le mérite d'me faire rougir encore et encore...

"Je te ferais oublier l'autre...Je te caresserais, t'embrasserais, te ferais te cambrer de plaisir. Je te ferais reine, crispée sur les draps. Je te donnerais ce qu'il n'a pas voulu t'offrir."

Ce n'était pas qu'il n'avait pas voulu me l'offrir, c'était juste qu'on avait pas eu le temps... J'étais perturbée, j'voulais céder, vraiment, mais après j'aurais l'étiquette fille facile collée sur mon front pendant un long moment. J'avais quand même l'impression d'lui plaire, j'sais pas, avec lui j'me sentais désirable et étonnement sexy, pourtant ça n'était pas dans mes habitudes d'être tentée comme ça... J'voulais en savoir plus sur lui, mais j'n'avais pas l'impression qu'il était du genre à faire des confidences sur l'oreiller...

Sa main sur ma hanche me fit soupirer à nouveau, j'voulais pas lui montrer mes côtés mignons, pas encore, il n'avait pas l'droit d'me tenter comme ça. C'était traître, j'avais besoin de câlins, d'me sentir belle dans les bras d'un homme et il fallait que ce soit Kakeru... Je mourrais d'envie de l'embrasser, d'me donner à lui, mais si jamais ça se passait mal, j'm'en mordrais les doigts, j'le savais...

J'voulais lui caresser le visage, j'voulais glisser mes doigts dans sa chevelure, j'voulais faire tout ça, mais mon coeur n'était pas prêt... J'savais pas dans quoi j'me lançais, mais j'voulais découvrir quelque chose de nouveau avec lui.
J'me mordais encore les lèvres, j'voulais mordre les siennes aussi... j'voulais être dans ses bras, parce que oui il me faisait d'l'effet...
J'voulais me lancer, ne plus faire ma timide, j'voulais lui appartenir sans vraiment qu'on soit un couple, mais tout allait trop vite pour le moment.

" Idiot..." fis-je avant d'déposer un léger baiser sur ses lèvres...qui sentaient la clope mais j'm'en moquais royalement.

La situation la travaillait. Elle ne s'y était pas préparée ─ Kakeru non plus cela dit, il avait tout sauf prévu qu'une fille viendrait s'immiscer chez lui. Le jeune homme était à deux doigts de se reculer lorsque May vint finalement vers lui, pressant ses lèvres contre les siennes. Un petit baiser, timide, de ceux qui traduisent une certaine hésitation mêlée à de l'envie. La brusquer, Kakeru en était parfaitement capable, est-ce qu'il allait pour autant le faire ? Non. Le jeun homme savait que se montrer subitement brusque et insistant la ferait fuir. C'était pas son objectif. Alors il revint chercher ses lèvres, ses doigts glissant dans ses cheveux. Il lui offrit un baiser moins timide que celui qu'elle lui avait donné, sans pour autant qu'il ne fasse sauter toutes les barrières.

Cependant, quelque chose vint les déranger. Quelque chose d'humide et d'inattendu, de pas forcément très agréable. Au début, Kakeru n'y prêta pas attention, mais en l'espace de quelques secondes, il entendit un bruit significatif. L'instant d'après, il pleuvait des cordes sur eux. Pourtant... Kakeru ne s'arrêta pas. Il la rapprocha même de lui, passant ses bras autour d'elle.

J'avais cédé, je ne pouvais plus faire marche arrière, j'sais pas et puis rien ne m'en empêchait pourtant... Quoi que... J'ne m'attendais pas non plus à ce qu'il me rendre mon baiser mais en moins timide. Il savait se montrer adorable, et là il était super doux avec moi. Son baiser électrisa mes lèvres, je savais pas comment j'devais considérer ça, mais c'était parfait.
Puis il se mit à pleuvoir, ça faisait vraiment genre trop cliché, comme dans les films à l'eau de rose où le couple se retrouve sous la pluie à s'embrasser.

Sauf que dans les films, c'qu'on sait pas ou ne sent pas c'est la froideur de la pluie. Mais là franchement la pluie, ça m'passait au dessus, j'y prêtais même pas attention. J'profitais du moment, j'sais pas non plus c'que ça signifiait, mais ça m'plaisait. Vraiment.

En un seul baiser, j'avais oublié tout, j'avais oublié la soirée d'hier, j'avais oublié c'qu'il m'avait dit, j'avais oublié qu'j'avais été blessée. Pour ne serait-ce qu'un instant j'pouvais être à nouveau heureuse, puis lorsqu'il resserra son étreinte, j'me sentais en sécurité alors que quelques heures plus tôt j'avais eu peur. De quoi ? J'sais plus. Là j'voulais pas que ce baiser cesse. Mais la pluie commençait à m'faire froid dans le dos et j'avais les cheveux trempés. Pourquoi il devait pleuvoir à 5 heures du mat ?

J'souriais bêtement pendant le baiser, puis je m'écartais de quelques centimètres de lui .
" On devrait s'mettre à l'abri non ? "

Évidemment, il fallait bouger au bout d'un momet, hein, parce que la pluie, c'était pas ce qu'il y avait de plus agréable. En relevant légèrement le visage pour regarder le ciel plutôt sombre, Kakeru se demanda s'ils allaient se séparer là. Mais non, elle lui proposa de se mettre à l'abri. Il posa alors son regard sur elle, puis l'entraîna à l'intérieur du bâtiment. En moins d'une minute, ils étaient trempés. Kakeru avait les cheveux légèrement ondulés, mouillés, et de l'eau coulant dans le cou. Mais ce n'était rien comparé à May don't le t-shirt déchiré lui collait complètement à la peau. Sans se gêner, Kakeru la regarda dans cet état puis esquissa un sourire en détournant le regard.

« Il devrait pleuvoir plus souvent. » Passant une main dans ses cheveux pour les ébouriffer et dégager un peu d'eau, il se mit en route vers l'ascenseur. « Allez, amène toi, si tu venais à choper la crève ça tuerait tout ton charme. »

May qui reniflait au milieu d'une pile de mouchoirs, non, c'était pas glamour. Mais c'était aussi valable pour lui. Sortant son téléphone de sa poche, il vérifia qu'il n'avait rien, essuya brièvement l'écran, puis le remis dedans une fois rassuré. Arrivé devant la porte de l'ascenseur, il tourna la tête vers la jeune fille.

« A moins que tu ne veuilles toujours partir. »

J'aimais cet instant que j'passais avec lui. J'avais besoin d'ça, j'sais pas, j'aimais, j'aimais être avec lui même si au final je savais presque rien sur, voire rien du tout. Une fois à l'intérieur, il ne pouvait s'empêcher d'me regarder, dans l'état où j'étais c'est à dire tee shirt trempé, et moi j'rougissais. Dingue le nombre de fois où j'avais piqué un fard depuis que j'étais en sa présence. Il était pas loin d'l'ascenseur et me demandait si j'comptais toujours partir. A vrai dire j'en savais trop rien, à cette heure-ci j'avais un peu la tête dans les nuages, son baiser avait été si doux et si parfait. J'avais encore du mal à me rendre compte qu'on s'connaissait que depuis la veille.
Je souriais puis le rejoignais dans la cage de l'ascenseur, secouant mes cheveux et essayant d'être plus ou moins présentable.

" Me voilà." lui fis-je presque amusée par la situation,par contre j'voulais vite me mettre au chaud, ne voulant pas attraper un rhume. J'appuyais sur le bouton cinq et l'ascenseur montait.

Finalement, elle le rejoignit. Kakeru n'en avait pas attendu moins. Si après le baiser, elle était parti, il aurait pensé qu'elle ne valait pas le coup - il ne lui aurait d'ailleurs pas couru après. Avant même qu'il n'appuie sur le bouton de l'étage, May le devança. Il ne dit rien, mais le regard qu'il lui lançait en disait long. C'était comme si elle était pressée ; il n'allait pas s'en plaindre.

Arrivant à l'étage, Kakeru sortit en premier et se dirigea vers l'appartement. A l'intérieur, il ôta ses chaussures à l'entrée en poussant un soupir ; il faisait quand même plus chaud dans son appart que dans le couloir. Accrochant sa veste au porte manteau, il se dirigea ensuite directement vers la cuisine... jusqu'à ce qu'un bout de papier le stop.

« Qu'est-ce que... ? » Il vit le numéro de téléphone et se tourna vers May en affichant un sourire narquois. « Ha, malgré tout, tu me laissais ton numéro de téléphone hein... »

Tu fais celle qui dit non mais t'as qu'une envie, c'est de céder, hein ? pensait-il. Il l lui dirait. Mais pas de suite. Pas maintenant. Quand ça la ferait chier, il le lui dirait.

En fait j'étais venue j'savais même pas pourquoi, mais c'qui était sur, c'est que maintenant j'étais là.Et maintenant quoi ? J'le laissais entrer dans son appart avant moi, c'était comme hier soir, sauf que là, c'était différent, y'avait un truc en plus. J'étais trempée, j'avais froid et j'avais qu'une envie c'était d'me mettre sous les couettes, ou bien prendre une douche bien chaude. J'étais troublée. Et s'il pensait que j'étais une fille facile ? Et s'il pensait que j'n'avais aucune volonté, que j'étais une proie trop facile et fragile ?
Sa voix me fit sortir d'mes pensées, son sourire me fit frémir, j'savais pourquoi j'étais là, j'avais envie d'être sienne. Ou du moins ne serait-ce qu'un peu.

" Penses c'que tu veux. C'était surtout pour que tu récupères ton pantalon..." fis-je en lui montrant que j'le portais toujours. Puis sans réfléchir, j'ôtais mon haut, j'étais trempée jusqu'aux os, et qu'il me mate ou non ne me dérangeait plus. Mais j'restais toujours de dos, donc il pouvait encore voir ma cicatrice. J'm'en moquais. Ici, j'sais pas mais j'me sentais en sécurité, enfin façon d'parler. J'voulais qu'il vienne vers moi, qu'il frôle mon dos de ses mains...

Récupérer le pantalon, évidemment. Ca ne pouvait pas être autre chose. Elle se retourna et commença à se déshabiller. Pour Kakeru, loin de vouloir se priver du spectacle, croisa au contraire les bras et s'appuya contre la table, chevilles croisées. Il la regarda enlever son vêtement, dévoiler à nouveau son dos. Il ne cillait pas, son regard ne déviait pas d'elle. Elle lui offrait un visuel plaisant, pourquoi s'en priver ?

Mais il ne bougea pas. Il ne fit rien, gardant simplement la trace d'un sourire assez mystérieux. Parler ? Ca ne servait à rien. Son regard suffisait. Elle se déshabillait devant lui, il attendait d'en voir plus. Qu'elle se sente gênée ou épiée n'était pas son problème, après tout, ce n'était pas comme s'il ne l'avait pas déjà fait au cours de la soirée. Il se demandait s'il y avait un message particulier à comprendre derrière ses gestes, ou si elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle faisait. Était-ce une invitation, ou n'en était-ce pas une ? Le doute ne l'empêcherait pas de faire ce qu'il voulait. Et là, en l'occurrence, c'était son regard qui faisait tout. Il la fixait. Et si elle, dans sa gestuelle, pouvait laisser sous-entendre qu'elle voulait qu'il l'approche, lui, disait clairement qu'il voulait plus que ça. Faire languir, perturber, s'amuser. Être un doux connard.

J'sentais son regard posé sur moi, j'le sentais qu'il me déshabillait du regard, j'en frissonnais... J'savais pas où j'en étais, mais je savais parfaitement c'que j'voulais. Qu'il me prenne dans ses bras, juste et qu'il me réchauffe. Sans vraiment que ça aille plus loin, mais j'en étais pas certaine non plus. Même mon soutif était trempé, pluie à la con. J'souriais intérieurement et sachant qu'il ne me lâchait pas du regard, mes gestes devenaient plus sensuels, plus lents. Je décrochais mon soutien gorge et le fit glisser par terre. Sans me retourner. J'savais qu'il continuait d'me regarder. Je jouais avec mes cheveux, les laissant glisser sur mes épaules. Puis j'me décidais enfin. J'posais mes mains sur ma poitrine, bras croisés ouais, mais j'me retournais quand même.

J'avançais vers le canapé, là où j'avais laissé le tee shirt, mais j'lui lançais un coup d'oeil, un regard rapide, mais un regard quand même. Un regard qui aurait pu signifier plein d'choses... du genre Mais qu'est ce que t'attends...?