Thélia ✘ Trip to Italy

 
« T'as une chemise avant ? » Gnéee ? Elle s'était rapprochée du lit, la serviette que je lui avait tendue juste avant toujours autour de sa taille. J'eus subitement grave envie de lui dire que pour moi, elle pouvait dormir en tenue d’Ève sans aucun problème. Un sourire carnassier s'empara de mes lèvres alors que je lui indiquais ma valise. Je trouvais ça touchant qu'elle ne veuille dormir que dans une de mes chemises, personnellement, elle pouvait me piquer tout ce qu'elle voulait, avec mes vêtements, même s'ils étaient trop grands, ils la rendait incroyablement sexy. Puis elle vint s'installer à mes côtés. « Du genre comment, tu veux une berceuse ? » Je ne pus retenir un rire bref. « C'est exact, chantes moi quelque chose, femme ! » Je me mis à rire une nouvelle fois, avant de passer un doigt sur l'une de ses jambes, la regardant avec tendresse, ayant retrouvé mon sérieux. « On devrait se mettre au lit pour demain. » Elle avait chuchoté ses mots en déposant un baiser sur ma joue ce qui m'arracha une plainte, c'était quoi que ce bisou de pauvre ?  Je vins prendre son visage en coupe entre mes mains et l'embrassais, collant mes lèvres contre les siennes. Avant de me reculer, de nous faufiler sous les draps, d'éteindre la lumière et de la serrer dans mes bras. Dans cette position je pouvais y rester tout ma vie. J'eus pourtant du mal à trouver le sommeil, ayant tellement de questions à l'esprit, si bien que son souffle régulier et apaisant m'aida quand même à me reposer.

Néanmoins, le réveil du lendemain matin me fut fatal. Je n'avais pas assez dormi et la chaleur de la jeune femme dans mes bras ne me donnait absolument pas envie de la quitter, de toute les façons possibles. Je vins éteindre mon réveil d'une main endormie et me relevais sur un coude pour observer la jeune femme. Rien ne l'avait réveillée et ce que je m'apprêtais à faire n'allait certainement pas lui plaire. Je déposais un baiser sur son épaule et me dégageais avant d'attraper mon téléphone, mes fringues et de sortir de la chambre. Il était à peine six heure du matin. L'enterrement étant prévu à huit heure, je pris donc mon temps pour me préparer afin d'enfiler mon costume et renonçais à la cravate puisque je ne savais pas la mettre et ne voulais pas réveiller la jeune femme. Je bus quelques gorgées d'un café brûlant avant de remonter à l'étage afin de vérifier que la jeune femme dormait toujours. Puis je pris les clés de la voiture et sortis de la maison en refermant toutes les portes correctement. L'enterrement fut bref et difficile. Si bien que tout ce en quoi je pouvais songer alors que les cendres de mon grand-père voletaient dans les airs, était à Elia, endormie et seule. Je voulais aller la rejoindre. J'étais au bord de l'épuisement et je me sentais surtout très vite. C'est à dix heures et demie passées que je revins à la maison. Je retirais ma veste n'entendant aucun bruit et je décidais de monter les marches afin d'aller dans la chambre et à ma plus grande surprise, Elia dormait toujours. Je vins me rallonger à ses côtés, la regardant dormir avec une tendresse toute particulière. Oh elle allait m'en vouloir c'était certain.

Je me préparais mentalement à la colère de la jeune femme qui allait me tomber dessus d'un instant à l'autre. J'étais parti à l'enterrement de mon grand-père sans l'avoir réveillée préalablement. Elle allait sûrement m'en vouloir énormément. Mais que voulait-elle ? Je lui avais dit que je ne souhaitais pas qu'elle vienne avec moi, parce que je ne voulais pas lui faire subir ce genre d'événements. Après l'enterrement d'ailleurs, j'étais rentré à la maison et étais tout de suite parti vers la chambre afin d'aller voir si elle dormait toujours ou pas. Je pus constater que c'était le cas et je vins m'allonger à ses côtés, la regardant dormir avec tendresse. Néanmoins, ma présence sur le lit du la déranger car elle ouvrit un œil puis un autre et me regarda presque bizarrement. « Tu m'as droguée ? » Je m'attendais tellement peu à ce genre de remarque que mes émotions reprirent le dessus et je me mis à rire doucement, probablement à cause de la fatigue. « Oui bien sur, avec mes baisers. » Comment pouvait-elle ne serait-ce songer à ce genre de choses. Jamais je n'aurais l'idée de faire une telle chose. « T'aurais pas du. » Je ne pus distinguer si dans sa voix c'était un reproche ou alors juste qu'elle énonçait un fait mais j'hochais les épaules. Il fallait que je me justifie. « Je préférais te savoir au chaud ici, que là-bas avec moi, à voir des cendres voler. » J'avais lâché ça d'un ton brusque, sentant la fatigue reprendre le dessus alors qu'une envie considérable de pleurer s'était approprié de mon corps. « Ca va toi ? » Je m'étais un peu redressé, tournant ensuite mon visage vers le sien me demandant véritablement si je n'allais pas pleurer. « Ça va. » Sa voix était presque douce, elle ne comptait pas m'engueuler plus que ça et je ne pus que la remercier. C'était maintenant que j'avais besoin d'elle, de plus elle allait bientôt me quitter, idée que j'avais du mal à supporter. « Et toi ? Tu as bien dormi ? » Je me doutais à ce qu'elle ne veuille des détails mais là, j'avais pas envie. Je fermais les yeux quelques instants avant de les ré-ouvrir. « Allez viens, je vais te préparer un petit-déjeuner. » Je commençais à me lever très difficilement du lit.

 
Allongé dans le lit à côté d'elle, je sentais mon esprit torturé par milles et unes questions. Comme aujourd'hui était notre dernière journée ensemble avant nous ne savions combien de temps, je n'allais pas travailler, il était hors de question que je ne prenne mon téléphone pour n'importe quelle raison. Et dire que dans quelques heures j'allais devoir la ramener à l'aéroport. Mon cœur se contracta difficilement dans ma poitrine alors que je songeais qu'elle était toujours très belle, même au réveil. « Super bien même. » Un sourire se dessina sur mes lèvres, ça faisait du bien d'entendre ça alors qu'elle avait passé la nuit dans mes bras durant le peu d'heure que j'avais dormi. Je lui commentais donc que moi ça allait, bien que je soit persuadé qu'elle ne veuille en savoir beaucoup plus. Mais je tentais une brève feinte en lui disant que j'allais aller lui préparer un petit-déjeuner. Néanmoins alors que je tentais de sortir du lit, je pus sentir ses bras me retenir un tant soit peu. « On peut pas rester encore un peu ? » Je me retournais via mon épaule et me sentait prêt à lui dire que dans ce lit, elle pouvait y rester autant qu''elle le souhaitait mais son estomac fit un bruit, prouvant qu'elle avait faim. « Bon je crois qu'on a pas le droit. » Elle s'était mise à rire et je l’accompagnais. On n'échappait pas longtemps à sa condition d'humain. Nous nous levâmes donc mais une fois que nous étions sur pieds, la jeune femme vint entrelacer nos deux mains ensemble et déposa un baiser sur mes lèvres. Je fermais instinctivement les yeux à ce contact, le savourant au maximum. « Oh et puis flûte. » Je la pris par la taille et la fit basculer à nouveau sur le lit en riant, tombant légèrement sur elle, je me mis à embrasser son cou, ses joues, sa mâchoire. Je déposais des baisers le long de ses tempes, puis je venais m'attaquer à ses lèvres avant de reculer ma tête un peu essoufflé. « J'ai dit que j'allais te préparer un petit-déjeuner mais je retire le ''allez viens.'' » Je me relevais rajustant ma chemise et me dirigeais vers la porte, pointant un doigt accusateur sur elle. « Toi, tu restes là ! Et si jamais tu oses descendre, tu en subira les conséquences ! » Je lui fis un clin d’œil et sorti de la chambre en fermant la porte, attendant quelques secondes derrières juste pour voir si elle m'écoutait ou non. Je revins 20 minutes plus tard avec un plateau rien que pour elle, je toquais à la porte de la chambre et entrait dedans avec. Il contenait du jus de fruits, des pan-cakes, de la confiture, un café, des céréales etc...et une fleur. Je vins le poser à côté d'elle avec un grand sourire fier de mon action.

 
Tel le petit-ami attentionné que je continuais d'être, j'étais descendu dans la cuisine afin d'aller lui préparer son petit-déjeuner que je lui rapportais au lit. Je la vis mettre ses mains sur son visage pour se cacher quelques instants avant se mettre à sourire. Un sourire tendre apparut sur mon visage, je voyais bien que ça lui faisait plaisir et je devais reconnaître que le coup du petit-déjeuner au lit me rendait plutôt fier de moi.   « Ca c'est THE petit déjeuné, faudra tu m'aides. » Je secouais négativement la tête, cela faisait depuis des jours que je ne mangeais plus vraiment et que je faisais aussi aucun effort pour y remédier. Ce petit-déjeuner était spécialement pour elle.  « Merci » Elle m'attrapa par le col de ma chemise et m'attira à elle afin de m'embrasser, m'arrachant un grand sourire à nouveau.  « Je t'en prie. » C'était la moindre des choses que je pouvais faire pour elle.   « Dit je veux pas caser le truc mais mon vol est à quelle heure ? » Je tournais ma tête vers elle et je perdis instinctivement mon sourire. Là, c'était le retour brutal à la réalité, je soupirais alors que j'enlevais mes chaussures afin de mieux m'allonger dans le lit. Je plaçais mes bras derrière ma tête croisant les jambes en soupirant.  « Dix-sept heures. Tu décolles à dix-sept heures et tu arrives à Cambridge vers minuit. Un taxi t'attendra à ton arrivée. » J'avais tout prévu évidemment mais ça m’inquiétais d'un autre côté, la savoir seule dans un taxi à plus de minuit, ça ne me plaisait pas du tout. Je tournais ma tête vers elle.  « Mais s'il-te-plaît, préviens-moi dès que tu seras arrivée et bien rentrée chez toi surtout. » J'avais quand même le droit de m’inquiéter non ? D'autant plus que si jamais il lui arrivait quelque chose, je considérerais que c'est à cause de moi et ne me le pardonnerais jamais. Je me mis en appuie sur un coude, attrapait la rose, la plaçais derrière son oreille dans ses cheveux et eus un grand sourire. « J'ai plutôt bon goût. » Je me mis à rire doucement alors que je reprenais ma pose initial, les bras derrière la tête, elle était tout simplement magnifique. Puis j'attrapais la télécommande et allumais la télé, la laissant manger tranquillement. Tiens un film...

 
« Évidement. » Je lui avais demandé de me prévenir lorsqu'elle serait effectivement saine et sauve à son appartement et ce qui voudrait dire qu'elle serait donc bien bien rentrer de son voyage. Je n'aimais pas la savoir seule et le fait de savoir qu'elle allait passer plus de sept heures seule dans un avion. Je me tournais une nouvelle fois vers elle avec un grand sourire. « Tu me promet autre chose ? » Je la regardais avec un regard rieur, j'allais sortir une connerie et sa se voyait déjà clairement sur mon visage. « Tu me promet de ne pas passer plus de sept heure assise dans un avion à côté d'un type séduisant autre que moi ? » Je lui tirais la langue me souvenant à la perfection de ce qu'il s'était passé la veille lors de notre premier voyage ensemble et du fait qu'une femme blonde était venue s'asseoir à côté de moi, ce qui n'avait pas du tout plu à ma petite-amie. Elle me tendit finalement un pan-cakes m'arrachant un froncement de sourcils. «  Stp goûte combien tes pancakes sont délicieux, pour me faire plaisir. » Ah mais je voulais bien lui faire plaisir autant qu'elle voulait, mais là tout de suite, manger ne me disait absolument rien. Comme-ci un étaut invisible était en train de se serrer dans mon estomac et il se contractait de plus en plus, plus les heures passaient. Je secouais négativement la tête. « Y'a qu'une seule chose que je mangerai bien mais là, elle à l'air occupée... » Je me mis à littéralement à dévorer les parties de son corps qu'elle me laissait entrevoir. Savait-elle au moins à quel point elle était sexy là ? Si elle avait pas compris l'allusion, c'est qu'elle n'était pas du tout du matin. Dans tous les cas, elle ne semblait plus m'en vouloir, comme-ci ce petit-déjeuner était ma façon de me faire pardonner pour ne pas l'avoir réveillée. Finalement, j'eus comme le sentiment qu'elle allait me faire les gros yeux, voir même me faire la moral sur mon manque d'appétit et je me contenter d'hausser les épaules avant d'ouvrir la bouche afin qu'elle m'y colle des morceaux de pan-cakes dedans.