Thélia ✘ Trip to Italy

 
« Si tu manges pas tu pourras pas me manger d'aussitôt. » Hein ? Alors ça c'était pas juste. Je fis presque la moue alors qu'elle allait s'installer sur le canapé. « C'est quoi ça du chantage ? Parce que je veux bien manger tout ce que tu veux si le désert c'est toi. » J'haussais des sourcils plusieurs fois d'affilés en la regardant, hum pas sur qu'elle accepte. Et en plus je devais manger tout ce qu'elle voulait que je mange. Je m'étais donc installé à mon tour sur le canapé afin de poser ma tête sur ses jambes mais elle me la prit, la releva et se dégagea m'arrachant une plainte.  « Je sais pas du tout, chinois ou un truc simple comme mc do, peut importe. » Je me relevais un tant soit peu sur les coudes et la regardais avec un regard hilare. Sérieusement ? Un chinois ou un McDo ? C'était abusé là. Surtout qu'à ce que je sache de ce siècle, McDo ne livrait pas encore à domicile. Je me pris un fichu fou rire, qui me fit tordre de douleur sur place.  « Déjà...nous sommes en Italie et tu veux manger chinois ? Y'à de quoi rire là. » Et effectivement c'était ce que je faisais. Elle voulait même pas profiter des saveurs Italiennes ? À part cela, Elia s'était rapprochée de la commode que j'avais ouverte avec tous les DVD qu'elle contenait et je la vis s'en emparer d'un, se retournant ensuite pour me montrer la boîte qu'elle avait attrapée.  « The holiday ça te dis ? » The Holiday...pourquoi avais-je le sentiment qu'elle essayait de me faire passer un message subliminal là ? Un grand sourire se dessina sur mes lèvres, alors que nos moments...intimes sur la plage, me revenaient en mémoire. « Si tu veux. » Mais là tout de suite, je n'avais pas envie de voir un film, j'avais envie de la serrer contre moi. Si bien que je m'étais rallongé sur le canapé et que j'ouvrais les bras en grand, l'invitant à venir me rejoindre, avec une moue sur les lèvres.

 « Je t'interdis de te moquer, et puis choisi toi écoute, surprend moi vu que tu fais que ça depuis ce week end. »  Elle me tira la langue et j'haussais les sourcils. Alors comme ça je la surprenais ? J'étais plutôt fier de moi, je devais le reconnaître. Elle avait donc choisi un film d'amour et je l'observais insérer le disque dans le lecteur alors que j'étais carrément affalé sur le canapé. Néanmoins, je la trouvais trop loin de moi et pour les heures qui nous restaient à passer ensemble, je la voulais dans mes bras. C'est ainsi que je les lui ouvrait en grand mes bras pour qu'elle ne vienne s'y réfugier dedans, mais elle me toisa quelques instants se frottant le menton, semblant réfléchir, m’arrachant par la même occasion un soupir. Finalement elle vint me rejoindre, se mettant à côté de moi sur le canapé tout en se faufilant dans mes bras, mettant son dos contre mon torse. Avec une main, je caressais ses cheveux soyeux alors que j'avais peine à croire que bientôt nous allions être séparés. « Ne me réveilles pas si je m'endors, comme ça, ça m'évitera de pleurer à la fin. » Je me mis à rire doucement alors que je l'enlaçais tendrement entre mes bras. J'adorais nos moments de tendresse. Au bout d'une heure de film, je commandais chinois comme elle l'avait en un principe proposé, tentant de la surprendre ainsi en respectant ce qu'elle me disait. Je m'amusais même avec mes espèces de pâtes-nouilles, jouant aussi avec la jeune femme, la déconcentrant parfois durant le film alors que je la voyais hyper concentré. Puis le film se termina et je fis sembla de dormir afin de l'embêter, avant de me réveiller subitement et de venir la couvrir de baisers un peu partout. Je laissais parcourir mes doigts sur son corps avant de commenter entre quelques baisers : « Tu devrais peut-être aller préparer tes affaires ? » Je continuais toujours à l'embrasser, faisant même glisser une main taquine sous son haut. « Mais si tu veux pas...je t'attache et te retiens avec moi ici. »

 « C'est pas cool de dire ça, si ça tenait que à moi je resterais avec toi. » Au moins le fait de savoir ça, ça me fessait plaisir même si je savais que c'était impossible, que par obligation elle ne pouvait pas rester avec moi et personnellement, ça me faisait vraiment chier, de la voir s'en aller, de la laisser partir et de rester coincé ici pendant qu'elle irait retrouver sa vie normal. Tout ce que j’espérais sincèrement était qu'elle ne comptait pas m'oublier de sitôt. Elle prit mon visage en coupe entre ses mains et déposa un long baiser sur mes lèvres et je songeais pile à cet instant même qu'elle allait véritablement me manquer. Elle, ses baisers et ses caresses. Puis elle et basta. Je voulais repartir avec elle, pas rester ici. Nous échangeâmes quelques baisers en plus et elle se défit de mon étreinte, se dirigeant vers l'étage, probablement pour récupérer ses affaires, je ne bougeais pas d'un poil, attendant son retour, en profitant pour mettre les choses au clair dans mon esprit. Je lui avais dit un peu plus tôt que je devais lui dire quelque chose et finalement ne l'avait pas fait. Mais dans mon fort intérieur, je savais qu'à un moment ou à un autre j'allais devoir tout lui dire. « C'est fait. » Je relevais la tête vers elle, l'appelant une nouvelle fois avec mes bras. « Tu m'appelleras un peu entre deux trucs à faire ? » Je la pris dans mes bras, la faisant s'asseoir sur mes genoux et positionnant mes bras autour de sa taille, je posais mon menton contre son bras. « Je t'appellerais autant de fois que tu veux. Jusqu'à ce que tu te lasses de moi. » Je fis un maigre sourire, puis nous nous levâmes. J'avais une dernière petite surprise pour elle. Bien que je n'eus rien payé pour cela. « Attends-moi là. » Je montais en haut, remettant mes chaussures, rajustant quelque peu ma chemise, tentant de me coiffer aussi un peu et je pris sa valise. Je descendis le tout, avant d'attraper ma veste que je mettais. J'en sortis des clés que je lui tendis. « Alors, fais-moi devenir Miss Daisy et son chauffeur. » Je lui fis un grand sourire alors que nous sortions dehors, oui, oui, je lui donnais bien la permission de conduire ma petite voiture de location. J'avais confiance en elle et puis à notre arrivé je le lui avait proposé. Je fermais donc la maison étant sur qu'elle avait tout avec elle, bien que ce ne soit pas perdu et que je pouvais toujours lui ramener à mon retour. Autant partir maintenant y aller doucement, pour qu'elle puisse profiter des multiples sensations qu'offrait conduire cette voiture. Je plaçais donc sa valise dans le coffre et montait côté passager.

 Lorsque je lui commentais le fait qu'elle allait pouvoir faire une nouvelle représentation de Miss Daisy & son chauffeur, je compris à son expression qu'elle n'avait pas vraiment compris mon allusion cinématographique, si bien que ça me fit rire, mais je préférais ne pas relever, ne voulant pas la véxer pour un sous. Par contre il allait falloir que je la cultive un peu plus cette charmante demoiselle (a) Puis, je lui avais tendu les clés de la voiture et j'étais monté côté passager, après avoir déposé sa valise dans le coffre. Plus le moment fatidique se rapprochait et plus mon cœur se contractait dans ma poitrine. Je n'avais pas envie d'y aller dans ce fichu aéroport moi... « Ceinture jeune homme. » Je me mis à faire un grand sourire. « Mais à vos ordres. » Je m'emparais de la ceinture et l'attachais alors qu'elle avait entrepris de modifié le fauteuil, les rétros et tout ce qui allait avec. Je trouvais ça drôle de la voir conduire, même si je préférais largement lorsque c'était moi qui me trouvait derrière le volant. Se faire conduire par sa copine ? Très peu pour moi. Ma virilité en prenait un coup, mais bon là c'était exceptionnel. Puis alors qu'elle avait enclencher la première, je ne pus m'empêcher de lui lancer des petits regards en coin, la dévorant parfois littéralement du regard. Dire que cette sublime fille était avec moi, que c'était ma copine et que je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir cet affreux sentiment, comme-ci j'étais en train de l'abandonner. Finalement, nous arrivâmes sains et saufs à destination. « Alors ? T'as pas eu peur ça va ? » Je me mis à rire doucement alors qu'elle venait de garer la voiture dans le parking et qu'elle s'était tournée vers moi. « Non, du tout. Je n'ai peur que d'une seule chose avec toi... » Et je ne terminais pas ma phrase, sortant à mon tour de la voiture. « C'est bien comme ça tu vas pouvoir m'emmener partout. » Je lui tirais la langue alors que je la devançais pour prendre sa valise, je la laissais ensuite fermer la voiture et lui pris la main. Je savais déjà qu'elle allait insister pour connaître ce qui me faisait peur avec elle. Nous entrâmes dans l'aéroport et je me dirigeais vers un comptoir pour enregistrer son bagage et prendre son billet. Puis une fois la chose faite je me tournais vers elle. « Il nous reste du temps avant que tu ne...enfin, prenne ton avion. Tu veux qu'on aille boire quelque chose en attendant ? » Fallait profiter des dernières minutes ensemble bien sûr.

 « Qu'est ce qui te fait peur avec moi, t'as pas terminé tout à l'heure.»   Haha j'en étais sûr. Mais c'est que je commençais à bien la connaître maintenant cette jeune femme. Qu'on soit ensemble depuis longtemps ou pas. Je commençais à bien la cerner et à bien voir comment elle fonctionnait. Déjà les secrets, c'était clair et net qu'elle ne les aimaient pas, surtout les phrases rhétoriques ou inachevées, et je pouvais affirmer que j'étais un expert dans cet art là. Je lui avais prit la main après que nous soyons sortis de la voiture et je me stoppais et me tournais vers elle, avec un air grave flottant sur mon visage. «Tu veux vraiment le savoir ? »  Je la voyais déjà acquiescer. « Ce qui me fait peur, est que tu puisses me briser le cœur à tout moment. » Et vlan. Voilà que je recommençais avec mes phrases à la con, et sentimentales. D'ailleurs là, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre comme réaction. Nous étions rentrés dans l'aéroport et j'avais pris son billet, puis je m'étais tourné vers elle avec l'idée de partir boire quelque chose en attendant que ce soit réellement l'heure de son départ. Je pus sentir ma gorge se contracter difficilement. Je n'avais absolument pas envie de la quitter. « Je sais pas si je peux avaler quelque chose là. »  Je penchais la tête sur la côté, la regardant à la fois tendrement et tristement. Comment allais-je faire pour survivre sans elle, moi maintenant ? Je comprenais tout à fais ce qu'elle ressentait. Je n'avais pas non plus envie d'avaler quoique ce soit. « Tu peux vraiment pas faire ça de Cambridge ? » Je passais un doigt sur sa joue. Elle était véritablement trop mignonne. Bordel qu'est-ce qu'elle allait me manquer. « Non, pour diverses raisons. Tu sais bien que si l'inverse était possible, la question ne se poserait même pas.»  Je ne serais pas resté là, sinon que moi aussi j'aurais eu ma valise. Je soupirais. Nous restâmes un moment ainsi, attendant tout simplement. Puis le moment réellement fatidique arriva et je la conduisis jusqu'à sa porte d'embarquement. C'était difficile. Trop même. J'avais la gorge noué et une expression aussi triste que la pluie. Je ne savais plus quoi dire. « Bien...Il est temps. » Temps de quoi ? Je voulais pas qu'elle parte, naaaaan.