Je m'acharnais sur le mur, à essayer d'effacer, dans un vert éclatant, l'écriture d'un des Mather qui se moquait d'une Eliot qu'il avait eue dans son lit. Ecoeurant. J'avais presque effacé une lettre lorsqu'une voix se fit entendre près de moi. « Je peux ehm... me joindre à toi ? » En tournant la tête, je vis Apple, timidement dressée près de moi. Ces derniers mots au téléphone quelques jours auparavant restaient dans ma tête. "Tu m'as déjà perdue". Lentement, je me pinçais les lèvres et hochait la tête avec un sourire triste et fin. « O... Oui, bien sur.. » A ce moment là, Candice m'interpella. Je ne connaissais pas beaucoup cette étudiante, mais elle avait toujours eu l'air sympathique. Je lui adressais un sourire, et un signe de la main, avant de désigner ce que je frottais déjà. « Je m'occupe déjà de ce mot d'amour, il est pas beau à voir! »
Me dit-elle alors, en répondant à ma question. Immédiatement je posais mon saut, et trempait mon éponge. J’étais prête à frotter aussi, en commençant d’ailleurs par une lettre du mot ‘Mather’ qu’ils avaient écrit en très grand.
- Je m'occupe déjà de ce mot d'amour, il est pas beau à voir !
- J'n'arrive pas à croire que ma soeur en est la chef !
Tout le monde était parti bossé, j'avais du enclencher le pas pour tout le monde. Je frottais comme je pouvais le mur, c'est alors qu'Andy revint vers moi, enfin vers le seau que j'avais pour frotter le mur à coté de moi. Une envie de le tuer ? A moitié, le salopiaud me provoquait en se mettant torse nu, j'en étais sure et certaine. Je me mordillais la lèvre, à la vue de ce corps, que je connaissais, je n'arrivais pas à résister.
▬ . Tu le fais exprès, McDougall. Tu le fais exprès. disais-je, l'accusant sans véritable preuves
. Deux personnes en moins, ça n'allait pas compter, si ? Non, et puis, vu l'importance des travaux, je comptais jouer un petit jeu, et me venger de façon plus important plus tard. Je choppais alors Andy par le bras, le tirant loin des gens, dans un angle plutôt... pratique. Je le poussais contre le mur, et vint à me coller contre lui.
▬ . Je te jure toi... Je vais finir par te détester.
J'avais envie à la fois de le taper, mais aussi d'abuser. Il fallait un juste équilibre, je déposais mes lèvres sur les siennes pour l'embrasser, j'étais plutôt langoureuse vu la situation, vu les provocations.
«J'n'arrive pas à croire que ma soeur en est la chef ! » Apple semblait consternée par les dégâts causés par les étudiants de la maison de sa soeur. Je fis un léger sourire en haussant les épaules. « J'pense surtout que ceux qui ont fait ça devaient bien avoir bu. Ou alors ils était totalement shootés. Ou c'est juste qu'ils sont mauvais en orthographe. » En effet, dans la phrase que je frottais non seulement c'était écrit n'importe comment mais en plus les mots étaient mal orthographiés. Consternant. J'avais déjà presque effacé un mot.
- J'pense surtout que ceux qui ont fait ça devaient bien avoir bu. Ou alors ils étaient totalement shootés. Ou c'est juste qu'ils sont mauvais en orthographe.
Je ris en la regardant, puis en regardant le mot et retournais ensuite à mes affaires. Putain c’était dur à frotter, j’avais l’impression que rien ne bougeait ! Je changeais donc de mot et tombait plutôt sur un message concernant Roxanna et sa façon de faire des stripteases. J’eus un dégoût, vraiment très profond, qui me forçait à laisser tomber mon éponge au sol.
J'étais encore en train de m'acharner sur mon "tag", presque terminé, lorsque j’entendis Apple faire tomber son éponge non loin. Je me redressais, intriguée, et ramassais son éponge qui avait roulé près de moi, avant de me diriger vers elle.« Y a un problème ? » Je lui tendais son éponge en regardant le mot sur le mur, écarquillant des yeux, tétanisée. J'avais presque réussi à oublier que Gabriel Howart avait divulgué sur le web mon passé de strip teaseuse avec des photos et des vidéos. Et visiblement cela n'avait pas échappé aux Mathers. Je laissais tomber à mon tour l'éponge, qui roula sur le sol.« Je ... Excusez moi.. » Sur ces mots, je quittait le salon en courant, me réfugiant contre le mur du couloir, les yeux brillant de larmes.
Me dit-elle, en me rendant l’éponge que j’avais laissée tomber. Je regardais le tag, sous le choc. Roxanna s’était mise à côté de moi et je sentais son regard par-dessus mon épaule… Je n’aurais pas voulu qu’elle le voit, mais j’étais trop perturbée.
- Je ... Excusez-moi...
Je l’a regardais partir puis baissais les yeux en voyant un pot de peinture. Directement, je me penchais et l’ouvrit avec peine et misère. Je pris donc le saut et le jetais sur mûr, éclaboussant donc celui-ci avec du vert. J’étais en colère, tellement que je n’avais même pas réalisé ce que je venais de faire.
Comme toutes les Cabot affirmées ainsi que les Cabot en devenir, j'avais eu le message : mobilisation pour les Eliot. A vrai dire, je n'estimais aucun d'eux. J'avais grandi dans une cité mal fréquentée où le crack circulait plus vite encore que les rumeurs aux côtés d'une mère toxico, plus morte que vivante, pendant que leurs parents les aimaient à coups de billets de 500$ en posant un joli ruban sur la Porshe qui leur ferait office de cadeau de noël. Foutus bourges. Seulement, je n'avais rien de mieux à faire ce jour-là, j'enfilais donc un jeans délavé qui tombait sur mes air max et un débardeur blanc. Un bref coup d’œil au miroir et j'étais prête. Pour être honnête, je n'avais pas parcouru le chemin jusqu'à leur maison de gaité de cœur, mais une fois arrivée, je vénérais silencieusement ces génies de Mather. Quelques étudiants semblaient déjà s’affairer à l'intérieur et j'essayais tant bien que mal de dissimuler le sourire narquois qui s'accrochait à mes lèvres en les rejoignant. Le spectacle était des plus jouissif. Les Mather s'étaient lâchés cette fois encore et ils avaient bien fait. J'étais en face d'une véritable œuvre d'art.
Ni une ni deux, je m'arma d'un seau et d'une éponge et m’attela à la tâche, plus vite je m'y mettrais et plus vite je sortirais de ce trou. Je pris place à côté de Candice, cet Eliot dont tout le monde parlait. Je n'avais jamais eu l'occasion de la voir de si prés, les rumeurs disaient vrai.
▬ Pas trop peur de fouler un poignet qui vaut de l'or ?
C'était plus fort que moi. Je ne connaissais rien de cette fille, mais le sarcasme prenait le dessus. Après tout, elle gagnait peut-être à être connue. Laissez moi réfléchir.. Non, c'est une Eliot.
J'étais absolument furieuse! Oui c'était le mot! Je venais de voir Chuck partir avec McDougall en l'embrassant, beurk! Ce sale petit gosse de riche, précieuse petite chose homophobe qui ne supporte pas de toucher du bout d'un doigt une bi ou un homo! Et Chuck allait baiser ce truc immonde et moche dont je suis sûre il baise comme une merde. Une chose est sûre, fallait plus qu'elle me touche jamais, il aimait pas toucher les bi, moi j'aime pas toucher ce qu'un homophobe a touché! Je frottais avec une force furiseuse, un charmant propos homophobe que McDougall lui-même aurait eu plaisir a écrire quand je fus tirée de mes pensées quand une fille arriva près de moi, assez directement elle prit la parole de manière déplaisante
▬ Pas trop peur de fouler un poignet qui vaut de l'or ?
Je la regardais de bas en haut un instant, en haussant un sourcil interrogateur, franchement pas le moment là! J'étais bien chauffée déjà! « Mon poignet ne vaut pas de l'or, et Miss avant de juger quelqu'un apprends à la connaître hein! Et toi pas peur de salir tes jolis vêtements tout droit sortis du shopping? » lui dis-je sur le même ton.
Les murmures amusés des étudiants vinrent jusqu'à mes oreilles. Andy et Chuck s'étaient éclipsés pour vaguer à d'autres occupations bien plus intéressantes. J'étais donc en train d'astiquer la maison du mec avec qui je couchais et qui accessoirement s'en taper une autre à quelques mètres de là. Définitivement, cette journée commençait au plus mal. Et cette pétasse de Candice n'y arrangeait rien. Qu'est-ce qu'il y a de pire qu'une fauchée devant une Eliot ? Une fauchée de mauvaise humeur devant une Eliot..
▬ Mon poignet ne vaut pas de l'or, et Miss avant de juger quelqu'un apprends à la connaître hein! Et toi pas peur de salir tes jolis vêtements tout droit sortis du shopping ?
Pauvre de toi. Je frottais plus fort encore sur le mur. Qu'est-ce que je foutais là au juste ? Sans même prendre la peine de poser les yeux sur elle ou de lui offrir une quelconque expression agacée, je lui répondis sereinement.
▬ Écoutes ma grande, on a pas élevé les Rolex ensemble, alors évites les p'tits surnoms avec moi. Et non, j'ai pas les moyens de m'offrir une séance shopping tous les après-midi, alors sois gentille, ferme la et frotte.
Je mourrais d'envie de lui jeter l'éponge à la tronche et de me tirer de ce taudis, les Eliot avaient bien assez d'argent pour refaire la déco tous seuls et éviter d'engager leurs esclaves de Cabot.
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- O... Oui, bien sûr...