TG privé: Coachella - The Kiss Killer

Iris bleues qui observaient le monde. Ange qui n’aimait pas être présent à ce festival au final. Cela n’avait été qu’une fausse bonne idée passant dans ma tête. Je pensais déjà à quitter les lieux le plus rapidement possible. Reprendre l’avion sur le champ ? C’était une possibilité. Néanmoins, une autre option me tentait grandement. J’avais bien envie d’aller faire un tour en ville pour m’échouer dans un quelconque club. J’avais envie d’aller me faufiler dans un lieu où je pourrais plonger dans la déchéance sans surveillance ni regards désapprobateurs. Je désirais me retrouver au sein d’un club où je me sentirais bienvenue et surtout où je pourrais me trouver une proie. Ici ça semblait foutrement compliqué. Encore plus avec ce jeu qu’ils avaient lancé avant mon arrivé. Un jeu un peu trop déplaisant à mes yeux. Moi l’Ange qui haïssais les baisers. Moi l’Ange dont les lèvres étaient interdites. Alors, appuyé contre le stand, je me contentais de descendre un second verre d’alcool avec lenteur tout en observant les événements autour de moi. Le tonnerre grondait au loin un instant. Et, bien trop rapidement, la pluie s’invitait me poussant à foncer les sourcils. Si ce n’était pas un signe du destin ça, je ne voyais pas ce que c’était. Il s’agissait bien d’un signe pour me dire de disparaître d’ici le plus rapidement possible pour aller chercher un lieu où la chaleur et où les corps pourraient se rencontrer. Je me redressais déposant mon verre vide. J’étais prêt à m’effacer lorsque soudainement mon regard captait Lukas quelques mètres plus loin. @Lukas O. Spritz-Hood qui se débarrassait d’un mec un peu trop entreprenant. L’Artiste qui lui foutait un coup de poing laissant le sourire amusé se dessiner sur mon visage. Pas si calme que ça. J’observais la scène un instant. J’hésitais à m’approcher pour me mêler de cette histoire. Ange qui avait bien envie de cogner. Ange qui avait follement envie de s’amuser. Cependant, l’Artiste ne créait aucune bagarre. Il filait avant même que je ne pense à bouger. Il disparaissait de mon champ de vision s’éloignant vers son mari. Et moi, mon attention bougeait sur quelqu’un d’autre. @Kassidy Malacki se posait à mes côtés. Complètement trempée. Je l’observais un instant hésitant. Ange qui avait envie de proposer sa veste. Ange qui ne voulait pas tomber dans cette attitude. Non, l’attachement menait à la perte. Si je glissais dans ce monde, je risquais de provoquer des morts. Alors, je restais immobile et silencieux à l’observer se sécher avant qu’elle ne s’approche de moi pour m’interpeller. Les mots glissaient entre les lèvres de ma demi-sœur et je fronçais les sourcils marmonnant un « Ne dis pas de conneries. Je ne fais pas peur. » Ma réponse se limitait à ces mots. J’esquivais la réelle question sur mon état. J’esquivais la prise de parole préférant me contenter d’attraper le verre d’alcool qu’elle me tendait. Un verre que je portais à mes lèvres sans attendre. Je le buvais cul sec avant de le déposer sur le stand. J’ouvrais la bouche prêt à annoncer mon départ, mais tout le monde semblait avoir la bouche occupé. L’Artiste et son mari. Kassidy et un inconnu. Soupirant, je tournais simplement les talons m’éloignant sous la pluie. Ange qui partait chercher un autre terrain de jeu.

J’avais vu ce mec fondre sur @Lukas O. Spritz-Hood et je n’avais pas su faire autrement que me détourner de cette action dérangeante. Le feu de la jalousie brûlait mes veines. Le feu de la possessivité cognait dans l’être. Si je m’étais concentré dessus, j’aurai pu simplement m’avancer pour aller foutre une branlée à cet étranger qui se permettait de tels actes. Gamin qui aimait un peu trop la bagarre. Gosse qui deviendrait sans inarrêtable tant cela faisait des semaines que le combat m’était interdit. Cependant, j’avais pris le temps de souffler. J’avais pris le temps de contenir ces flammes qui me brûlaient. Je ne voulais guère froisser mon amoureux. Je ne voulais pas le blesser ni même le décevoir. Et, si j’allais simplement frapper ce mec, peut-être qu’il ressentirait un de ces trois sentiments. Après tout, peut-être que j’avais simplement loupé l’échange et que Mio Amore avait proposé ce baiser à l’inconnu. Peut-être que cela faisait simplement parti du jeu et qu’il me manquait une partie du puzzle pour tout comprendre. Alors, au lieu de faire une folle bêtise, je me détournais rapidement de ce baiser dérangeant et je me cherchais une nouvelle proie pour le jeu. La pluie avait ramené du monde sous le stand. Mes iris sombres balayaient les personnes autour de moi. Une majorité de filles… Autrement dit une majorité de refus pour moi. Et, finalement, j’apercevais un homme et je ne perdais pas de temps. La proposition glissait entre mes lèvres en direction de l’inconnu. La réponse positive ne tardait guère à tomber avec un sourire de l’homme face à moi. Un sourire qui me faisait sourire en retour. Et, sans perdre une minute de plus, mes lèvres se déposaient sur celles de cet inconnu pour valider un nouveau baiser dans la partie. Il me semblait entendre la voix de mon amoureux s’élever au loin. Ou peut-être que ce n’était qu’une hallucination de cette partie de mon être qui avait envie que je sois sage et rangé pour être un parfait mari. Peut-être que ce n’était qu’une hallucination pour m’obliger à mettre fin à ce baiser. Ou peut-être que sa voix résonnait vraiment. Je ne comprenais pas les mots. Alors, je ne m’y attardais pas continuant de partager un baiser avec l’étranger. Un baiser qui prenait fin un peu trop soudainement. Ça s’arrêtait maladroitement. Ça se stoppait bancalement. Fronçant les sourcils à cause de l’incompréhension qui pulsait dans mes veines, je me détendais lorsque mon amoureux entrait dans mon champ de vision. C’était lui qui venait clairement de bousculer mon partenaire de jeu. C’était lui qui se plantait face à moi et qui se jetait presque sur moi. Nos lèvres se retrouvaient pour un baiser des plus délicieux. Le baiser était sans doute trop fougueux – encore plus en prenant en compte le public autour de nous. Ce baiser me donnait chaud. Ce baiser me faisait tourner la tête. Ce baiser se prolongeait réveillant les envies qui sommeillait en moi. Alors, incontrôlable, mon corps venait se presser encore plus contre celui de mon amoureux tandis que mes mains glissaient sous son tee-shirt pour caresser son ventre. Le baiser aurait pu durer une éternité sans doute, mais je me retrouvais à bout de souffle. M’éloignant à peine, mon front se déposait contre celui de mon amoureux. Mes iris croisaient les siennes et je murmurais un « Ça va Amore ? » un peu trop préoccupé. Parce que, damn, avec ce baiser fou j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas. Et je voulais savoir si c’était le cas ou si ma tête me jouait simplement des tours.

@Lukas O. Spritz-Hood débarquait soudainement. Quelques minutes plus tôt, il était accroché aux lèvres d’un mec qui lui avait fondu dessus. Quelques minutes plus tôt, le feu de la jalousie avait brûlé mes entrailles. Quelques minutes plus tôt, j’avais su prendre sur moi pour me détourner de la scène et ne pas faire d’esclandre. Je m’étais concentré sur le jeu. Gamin incertain d’avoir toutes les connaissances. Gosse qui ne voulait pas provoquer de disputes ou de bagarres. Peut-être que cet étranger qui avait fondu sur mon mari avait été invité à le faire pour le putain de défi à remplir ce soir. Ouais, peut-être. Alors, j’avais pris sur moi et je m’étais replacé dans le jeu. Je m’étais de nouveau lancé dans la partie m’approchant d’un homme pour demander un baiser. Un baiser qui m’était accordé. Un baiser dans lequel je plongeais. Un baiser qui prenait fin bancalement. Ce n’était pas moi qui y avait mis fin. Ce n’était pas l’étranger non plus qui semblait tout aussi surpris que j’étais dans l’incompréhension. Mes iris sombres se posaient alors sur mon mari qui venait de nous interrompre. Le corps se détendait. Le cœur se calmait. C’était simplement Mio Amore qui venait de bousculer l’homme que j’embrassais. C’était Mio Amore qui se plantait face à moi et venait s’emparer de mes lèvres pour un baiser aussi dévastateur que délicieux. La température montait même si mon mari était trempé de cette pluie bien trop froide. J’avais l’impression de brûler sur place. Je sentais le désir pulser dans mes veines. Je sentais l’envie cogner dans mon être. J’oubliais le monde autour de nous pressant encore plus mon corps contre celui de cet homme que j’aimais tant. Mes mains glissaient sous son haut pour caresser son ventre. Les mains de mon mari glissait dans mon dos. Nous aurions pu rester perdus dans notre bulle pendant une éternité. Cependant, le souffle me manquait. M’éloignant à peine, je déposais mon front contre celui de Mio Amore avant de l’interroger sur son état. Son attitude était étrange non ? Ou peut-être que j’hallucinais simplement ? Mon mari hochait la tête à l’affirmative venant faire taire l’angoisse qui voulait s’inviter dans mon être. Les mots tombaient. L’aveu glissait. Mes sourcils se fronçaient à cette réalité. Mon regard glissait sur son poignet comme si je pouvais obtenir une réponse à mon interrogation silencieuse. Pourquoi avait-il mal ? Qu’avait-il fait ? Qu’avais-je loupé en me détournant de la scène ? Avant même de pouvoir interroger mon mari, il soufflait de nouveaux mots qui poussaient mon cœur à battre plus fort encore tandis que mon bas-ventre se tordait sous le désir. Son corps se pressait contre le mien. Nos lèvres se retrouvaient pour un baiser encore plus fougueux j’avais l’impression. Je me laissais happer par le baiser. Je me laissais entraîner dans cette délicieuse spirale où l’envie pulser bien trop fort. J’aurai le temps de le questionner après n’est-ce pas ? Ouais. Plus tard. Pour le moment, le besoin était là. Urgent. Essentiel. Me reculant à peine, je marmonnais un « Viens… » à mon amoureux avant de glisser ma main dans la sienne et de l’attirer à ma suite. Je l’entraînais sous la pluie dans une course rapide. Je l’entraînais pour rentrer et donner vie à ce besoin qui pulsait dans nos corps. Je l’entraînais pour aller nous enfermer dans notre bulle. Loin du monde. Loin de ce jeu. Loin de ces baisers avec des étrangers. Loin de la victoire ou de la défaire. Je m'en foutais. Je voulais juste partir. M'isoler avec mon mari. Juste nous. Neakas. Ensemble. Au summum du plaisir.