TG privé: Coachella - The Kiss Killer

Moue présente sur le visage. Envie de faire demi-tour cognant dans l’être. Ma présence ne semblait guère bienvenue en ces lieux. Ces lieux où je ne me sentais même pas à ma place conscient du trop plein d’interdiction qui battait dans ma tête. Je ne pouvais guère renvoyer l’image que j’envoyais toujours. Je ne pouvais pas être l’Ange fou et sans limites. C’était interdit. C’était déplaisant. Et, ce n’était pas tout. Ma présence ne réjouissait guère les visages présents sur place. Le mari de l’Artiste me lançait des regards mortels comme toujours alors que, pour la première fois il me semblait bien, @Lukas O. Spritz-Hood m’ignorait totalement après m'avoir lancé un regard noir. Il m’ignorait comme quasiment tout le monde en vérité. Il n’y avait que Samara qui m’avait accueilli avec le sourire et la bonne humeur. Ryles s’était approché un bref moment en profitant simplement pour me descendre comme à chacun de nos échanges. Ce n’était pas nouveau. Mais, putain, aujourd’hui, c’était encore plus dérangeant qu’avant. Il y avait pire encore lorsque Kassidy se mêlait de ma présence ici et de mes actes. Elle agissait comme cette demi-sœur qu’elle était et je haïssais ça. Je détestais cette sensation parce que je n’aimais guère qu’on s’occupe de moi. Je n’aimais pas qu’on s’intéresse à mon bien-être. Je le faisais savoir en soupirant exagérément et en marmonnant mon droit de me trouver en ces lieux. Un droit donné par les médecins. Un droit que j’aurai mieux fait de ne pas saisir en fait. Ça n’allait pas être l’éclate malgré le jeu qui s’était lancé ici. Je n’étais soudainement plus d’humeur à y participer. Il fallait bien avouer que je n’y étais même pas enclin au départ. Ange qui détestait les baisers. Ange qui refusait d’embrasser les autres. Acte trop important. Acte si intime qui pouvait lier et rendre accro. Je préférais me tourner vers une autre évasion : l’alcool. Ce liquide salvateur qui m’était normalement interdit par les médecins. Cet alcool que @Kassidy Malacki m’interdisait aussi. Le nouveau soupir franchissait mes lèvres tandis que la demoiselle s’approchait de moi. Sa main se liait à la mienne. Je laissais faire me retenant de grimacer au contact de proximité. Les mots glissaient et je ne pouvais m’empêcher de lever les yeux au ciel devant la réalité qui tombait. Je ne voulais pas qu’on tienne à moi. Ni elle. Ni personne. Ça finissait toujours mal. Je n’ouvrais pourtant pas la bouche pour confier cette réalité. Je me laissais même attraper pour un câlin qui me brûlait l’être. Bordel que je détestais ça. De nouveaux mots étaient glissés à mon oreille. Des mots face auxquels je me contentais d’acquiescer doucement. Et ma demi-sœur s’éloignait pour retourner au jeu. M’appuyant contre le stand, j’attrapais ce deuxième verre qui m’avait été enlevé. Je l’attrapais et je le descendais sans perdre de temps. Ange qui se contentait de jouer les observateurs ce soir. Ange qui n’allait pas tarder à repartir à l’aéroport si la distraction ne s’invitait pas. Oh… Le coup de tonnerre s’invitait soudainement dans la partie. Sourire en coin, je ne bougeais plus et j’observais. Prêt à me réjouir du déluge s’il arrivait. Prêt pour cette distraction.

Le rire s’échappait légèrement de mes lèvres aux derniers mots de mon mari. Des mots qui laissaient la promesse flotter dans l’air. Des mots qui me permettaient de garder le sourire quelques minutes encore en imaginant l’après épreuve. Cet après où mon amoureux tiendrait sa promesse de m’offrir encore plus de baisers qu’il n’en avait offert à des inconnus. Cet après où @Lukas O. Spritz-Hood me ferait tourner la tête. Cet après que j’attendais bien trop impatiemment. Gamin qui n’avait pas réellement envie de se lancer dans le jeu. Gosse qui retardait encore l’instant fatidique grâce à @R. Ryles Reimann qui captait mon attention. Les mots étaient soufflés pour le réconfort. Ma réponse ne tardait pas à résonner levant le voile sur ce qui m’effrayait réellement. Je n’avais pas peur d’embrasser des étrangers. Cela ne me dérangeait même pas. J’en avais tant eu l’habitude. J’avais tant su me démerder pour gagner dans un monde où ça comptait. Néanmoins, depuis mon mariage avec Mio Amore, je savais parfaitement me tenir. Malgré le manque qui pulsait par moment et la voix qui s’invitait dans la tête pour me pousser sur le mauvais chemin, je ne cédais pas. Je restais sage. Je ne trompais guère mon amoureux. Je demeurais exclusif et fichtrement trop calqué dans mon rôle de mari fidèle. Ce n’était pas aisé tous les jours, mais je le faisais et j’étais fier de ma réussite. Aujourd’hui pourtant, les choses se bousculaient. En ouvrant de nouveau la porte à l’inconnu et au contact avec d’autre, le risque allait être présent. Les vieux démons allaient frapper plus fort. Et c’était ça qui m’effrayait. C’était finir par faire une bêtise qui me tétanisait. C’était faire souffrir l’homme que j’aimais et avec qui je m’étais marié qui me filait la frousse. Cet homme que je voyais embrasser quelqu’un au loin. Alors, je me lançais à mon tour. Le jeu était le jeu. Ma première demande était un refus et quelque part en moi, une partie de mon être priait pour que je ne tombe que sur des refus. Malheureusement, le destin était joueur. Et, lorsque ma demande s’adressait à un homme, la réponse était positive. Le danger était là. La tentation était présente. Le baiser s’échangeait avec cet étranger. Cet étranger à qui j’offrais un bref sourire avant de m’éloigner pour continuer la partie. Mes iris sombres se levaient vers le ciel lorsque le soleil se masquait. Les nuages menaçait. L’orage résonnait au loin. Peut-être que le jeu allait prendre fin plus vite que prévu au final. Secouant la tête pour me détacher de mon observation, je voyais Mio Amore en train d’embrasser une fille avec beaucoup trop de contact à mon goût. La grimace tordait mes traits. Je me détournais rapidement sentant la colère et la jalousie pulser dans mon corps. Mes yeux se fermaient un instant pour souffler. Ce n’était qu’un jeu. Juste un jeu. Un jeu que je reprenais approchant de nouveau une étrangère - pour un jeu moins dangereux à mes yeux - pour proposer un baiser.