i'm not yours. | ft. mark underhill

i'm not yours.
★ ─ w/ @Mark Underhill

un soupire las brise le silence de l'appartement alors que la baie vitrée s'ouvre pour laisser l'air frais de la nuit envahir le salon.
pourquoi je ne semblais pas très à l'aise, posée contre le cadrant de la baie, les bras croisés, le verre de blanc dans la main et le regard perdu sur les lumières de la ville ? parce que si tout était sous contrôle, il y a une chose qui ne l'était plus. et c'était ce foutu organe qui permet de vivre et qui bat parfois plus que de raison. imbécile heureux chaque fois que le prénom mark est prononcé. et je me déteste d'imaginer être bercée par ses bras... sentir ses lèvres rassurantes se poser sur mon front. imaginer surtout qu'il n'appartienne qu'à moi... et pis encore, que je lui sois due toute entière.
je frissonne en détournant le regard. il est inconcevable que je finisse ma vie avec une laisse... et pourtant, il hantait chaque pensées. prenant la place de duncan, grignotant son privilège petit à petit.
chaque fois que je pense au sourire ravageur de l'homme, j'ai mal au ventre. chaque fois que j'essaie de me rappeler son parfum, j'ai envie de le voir... et chaque fois que j'entends un son similaire au timbre de sa voix, je fonds littéralement.
quel indicible bêtise. je m'étais jurée de détester tous les hommes qui étaient plus vieux que moi... et lui.
lui, plus que les autres, se trouve être âgé de dix ans de plus que moi. est-ce normal que mon cerveau fasse des siennes pour m'obliger à agir n'importe comment ?
un nouveau soupire avant de rentrer poser mon verre sur le bar.
certains iront dire que ce n'est pas ma tête qui me fait agir comme ça, mais le cœur... mais jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas censée en avoir.

je marche jusqu'à la porte d'entrée par laquelle je regarde au travers du judas. glisse doucement derrière moi la robe de chambre en soie beige tombée sur mes épaules, ne couvrant plus mon corset noir et le porte-jarretelle de la même couleur.
il en met du temps. qu'est-ce qu'il fait ?
et s'il était avec une autre ? devrais-je penser au meurtre ? non, alyson. raisonne-toi. il n'est pas tien, tu n'es pas sienne.
je ferme les yeux un bref instant me dirigeant finalement sur la pointe des pieds jusqu'au bar, mais avant de pouvoir refermer la main sur le verre, la sonnerie retentit. je fais volte-face et me presse jusqu'à la porte que j'ouvre en grand. « où étais-tu ? » que je demande plus autoritaire que je ne le voulais.

credits img/gif: tumblr
code by lumos s.

Un rendez-vous avec la belle Alyson n'était jamais un rendez-vous que Mark dédaignait. Elle était d'une beauté rare, du genre qu'on ne croise vraiment pas à tous les coins de rue. Et elle avait cette philosophie qui était aussi celle de Mark, de nécessité de liberté, de ne pas s'enclaver dans le couple et dans tous les règles qui y sont liées. Par conséquent, il pouvait encore être davantage lui-même avec elle qu'avec beaucoup d'autres.

Cela faisait donc bien des raisons pour avoir accepté ce rendez-vous chez elle en cette belle soirée. Sur sa moto, sur le chemin de chez elle, il sentait l'impatience et le désir venir rugir au même titre que sa bécane faisait rugir son moteur. Il finit par arriver et gara l'engin. Par réflexe, il s'alluma une cigarette une fois son casque rangé. Il était à peine en retard, il pouvait bien encore se fumer une cigarette.

Il en profita pour calmer un peu son énergie parce que là il sentait qu'il aurait été capable de bondir sur elle comme un animal sauvage à peine la porte ouverte. Parfois un peu naïf, il ne se rendait pas compte que la belle était de son côté en train de tourner comme un animal en cage. Leur relation - du moins sur le papier - avait toujours été sans attaches alors pourquoi s'impatienterait-elle ? Ils ne se devaient rien. Ni elle à lui, ni lui à elle. C'est pourquoi il fut d'autant plus étonné lorsqu'à la porte, il fut accueilli par un "où étais-tu ?" plus sec qu'il ne l'aurait imaginé. Mais simultanément, cette information fut brouillée par l'apparition somptueuse de la nymphe en porte-jaretelles. Son cerveau sembla freezer un moment comme si trop d'informations s'y embrouillaient.

- Attends, dit-il en tendant son index comme pour dire qu'il reviendrait à ce qu'elle avait demandé.

Et en effet, cela attendrait au moins un instant parce que maintenant, il faisait ceci
: il attira la jeune femme contre son torse et prit ses lèvres avec passion, un bras autour de sa taille et l'autre main dans sa nuque. Il fit durer ce baiser un moment, ronronnant presqu'en libérant ses lèvres avec un sourire.

- Pardon... souffla-t-il avec un sourire. J'avais besoin de faire ça.

Secouant très légèrement la tête pour reprendre un peu ses esprits, il releva les yeux vers elle avec son sourire caractéristique et reprit la parole :

- Je t'ai interrompue... Où étais-je ? C'est une vraie question ou tu veux faire un role-play coquin où je suis le mari et tu es la femme jalouse ? demanda-t-il en retirant son blouson en cuir, le balançant sur un tabouret de l'entrée.

i'm not yours.
★ ─ w/ @Mark Underhill

un léger froncement de sourcil alors qu'il ignore ma question. personne ne m'avait jamais tenu tête depuis bien longtemps, même duncan avait fini par se taire... et les petits cons qui ont essayé ont tous fini par quitter mon appartement sans rien obtenir de moi. et il croit que je vais me laisser commander ? moi ?
j'ai envie d'attraper son index, de le tordre jusqu'à ce qu'il crie la douleur dans tout le couloir, faisant cavaler les curieux pour voir qui peut mettre un tel gorille au tapis mais je suis prise au dépourvu.
le souffle me manque quand il m'attire à lui et mon âme ne semble plus capable de se mettre en phase avec mon cœur. tout s'arrête autour de moi, le temps, le monde... l'espace lui même n'a plus de limite. me laissant enivrer par son parfum, par son goût acre de cigarette froide... cette même odeur que je déteste mais qui prend une nouvelle dimension quand elle est collée à sa peau.
je vais finir par devenir comme ces pimbêches idiotes, je le refuse. d'une main nerveuse, je le repousse et ses excuses ne m'atteignent pas. tout comme cette raison absolument bête d'un besoin de m'embrasser ?
non, j'étais jalouse et ça me hérissait le poil de me l'avouer.

je lui lance un regard mauvais en lui tournant le dos pour rentrer dans mon appartement lui laissant le soin de fermer derrière lui.
en soi, ce serait une bonne idée de rebondir dessus... ne pas avouer que cette jalousie naissante et cette possessivité étaient dû à un réel attachement. je marque une pause, en réfléchissant à ma meilleure option. « je m'inquiétais seulement, je n'ai pas tout mon temps. » que je dis finalement en avançant vers la cuisine.
ce n'était pas un mensonge, je passais mon temps entre la pâtisserie et l'hôtel, rares étaient les occasions de profiter de lui entre deux.
l'égoïsme dans la gorge, je finis par atteindre la cuisine pour sortir un second verre et y verser le blanc préalablement sorti pour moi. d'une main lourde, je remplis nos deux verres et lui tend le sien. « mais si ça te plait que je sois jalouse pour une nuit, je peux. » que je murmure, souriant en coin, portant le verre à mes lèvres. Le regard malicieux par dessus le liquide ambré, de cette glace qui pénètre les ténèbres de son regard. c'est comme contrer le feu à la glace... elle finit toujours par fondre.
indéniablement.
je pose mon verre sur le comptoir, faisant tomber ma robe de chambre le long de mes avant-bras pour qu'elle trouve le chemin du sol. « tu attends quoi pour me prendre ? »
impatiente, la féline. ou en manque d'une drogue à laquelle elle refuse de se croire dépendante.

credits img/gif: tumblr
code by lumos s.

Mark leva un sourcil lorsqu’elle le repoussa et resta un peu en retrait à la porte en la regardant s’éloigner. Certes, il avait un peu de retard mais il n’y avait pas de quoi se mettre dans un état pareil. Il ferma lentement la porte derrière lui et s’avança derrière elle vers la cuisine. Il y avait forcément quelque chose d'autre mais il ne savait pas comment l'aborder.

- Tu t’inquiétais pour quoi ? Pour moi ? demanda-t-il dans un étonnement visible.

Il avait des déjà-vu désagréable relations possessives et le ton de la jeune femme ne lui plaisait pas. Il prit cependant le verre de vin, le regard toujours inquisiteur scrutant le visage de son amante, et but une gorgée, les sourcils légèrement froncés par l’incompréhension. Non, Aly n’était pas comme ça - pas comme les femmes de ces souvenirs de plus en plus lointain. Sans doute se faisait-il des films. Il préféra secouer ces pensées et surtout ces comparaisons de son esprit. Il tenait à la relation qu'il avait avec Aly et ne voulait surtout pas qu'elle soit contaminée par les clichés du couple normé.

- Désolé pour mon retard, je croyais qu’on avait une soirée tranquille, dit-il en glissant sa main sur sa joue. Si tu as des trucs après, ne perdons pas de temps.

Il pouvait très bien imaginer qu’elle verrait un autre mec ou qu’elle partirait en soirée après et cela ne lui posait pas le moindre problème. Lorsqu’elle fit tomber sa robe de chambre, il vint glisser ses mains sur ses bras nus avec un sourire. Son regard la dévorait alors que ses grandes mains se faisait plus possessives sur elle, la soulevant bientôt contre lui. Elle ne pesait rien dans ses grands bras habitués à soulever de la ferraille mais il sentait qu’elle n’était pas pour autant fragile, loin de là. C’était une femme belle, puissante dont il respectait la fougue et l’indépendance. Il l’embrassa dans le cou, prenant le temps : il n’était pas du genre à simplement la retourner contre un meuble pour la prendre et puis partir. Il voulait déguster ce moment avec elle, et ne se sentir qu’avec elle.

- Dis-moi ce que tu désires… ronronna-t-il à son oreille en la gardant soulevée contre ses hanches, position dans laquelle elle devait déjà sentir qu’il était au garde à vous.

i'm not yours.
★ ─ w/ @Mark Underhill

je me mords la lèvre inférieure en lui tournant le dos. je ne voulais pas montrer ma faiblesse, cette monstrueuse possessivité qui me rendait aigrie par moment. je détestais cette forme de dépendance affective qui, jusque là, n'avait pas frappé à ma porte. à croire que je refusais les hommes mûrs par crainte et non par dégoût. elle est belle la aly dominante. je claque la langue contre mon palais pour signifier être agacée par la question. « je m'inquiétais pour moi, mon emploi du temps. » que je souffle pour éviter de passer pour la fille qui s'enquiert de ses activités. même si je tuerai pour savoir ce qu'il faisait. et pis encore, je tuerai celle qui dormait sûrement dans ses bras si c'était le cas.
au lieu de quoi, je lui sers son alcool en essayant de chasser ma mauvaise humeur, feignant l'impatience et la légère contrariété. il était plus simple de mentir que d'avouer cette chose qu'ils appellent bêtement l'amour.
une gorgée brûle mon œsophage alors que glisse sa main sur ma joue, et je chavire. je penche la tête du côté de sa main comme pour m'approprier cette chaleur qui n'appartenait qu'à moi. « je travaille ce soir. » que j'annonce sobrement. il était parfaitement au courant de mon activité d'escort, je ne m'en cachais pas. j'étais fière de pouvoir tirer de l'argent aux hommes qui perdaient confiance en leur virilité mais faisait confiance à leur porte-monnaie.
et j'aimais pourtant qu'il ne pose pas de questions, qu'il s'occupe de moi dans le temps qui lui était imparti. je me sentais unique... presque vivante. celle qui voulait réduire en cendre la ville, se retrouvait petite fille sous ses mains puissantes.

je pose délicatement mon verre contre le bar quand il s'approche et je me sens portée dans les airs, m'agrippant à lui, contractant les abdos et gainant les cuisses pour tenir droite et ne pas faire le poids mort. je passe doucement mes bras autour de son cou, sentant la proéminence sous moi, et le parfum de mon homme envahir tout mon espace vital. « fais moi rêver ce soir. » que je lui demande en posant mes lèvres contre les siennes, croisant les bras, glissant entre ses lèvres pour taquiner sa langue de la mienne, jouer doucement avant de venir mordre ses lèvres avec une envie dévorante. « je ne commence pas avant au moins trois heures, tu as pense tenir l'endurance ? » que je dis en haussant les sourcils en signe de défi. l'élastique du porte-jarretelle tire doucement sur mon bas et je me redresse pour ne pas l'entendre sauter.
je pose mes lèvres douces sur la commissure des lèvres, dans une énième provocation, lui refusant le baiser qui suit.

credits img/gif: tumblr
code by lumos s.

Prendre ses lèvres, c’était comme embrasser une âme sœur – si Mark avait cru à ce genre de niaiseries. Comme si ils se connaissaient tellement par cœur qu’ils savaient exactement comment se surprendre délicieusement. L’avoir contre lui était toujours une redécouverte d’à quel point il adorait – presque au sens spirituel – ce corps sublime. Sa langue venant jouer avec la sienne éveilla ses sens encore davantage et il resserra légèrement ses mains sur elle, presque de manière possessive.

- Tu n’as pas peur d’être trop épuisée pour travailler après ? ronronna-t-il dans un sourire pour lui rendre son défi.

i'm not yours.
★ ─ w/ @Mark Underhill

je me sentais comme une poupée dans ses bras, si légère. enveloppée d'amour et en sécurité sous ses caresses. il n'arriverait jamais à me briser, me protégeant de la chute... me protégeant des maux du monde, sans même s'en rendre compte. je me sentais désirée, aimée quand il me regardait avec ce regard qui lui donnait l'air sauvage.
il me rendait complètement folle et je ne pouvais pas l'avouer, je refusais de m'octroyer des chaînes, quand même fussent-elles dorées. mais je ne pouvais m'empêcher de vouloir lui lier les poignets pour qu'il ne pense qu'à moi... qu'il veuille faire de moi l'unique. mais j'étais pas prête... et le pire, c'est que j'étais parfaitement consciente qu'il partageait le même mode de vie que moi. il a juste fallu qu'il croise ma route pour que tout ça change... que je me mette à douter de cette condition de vie frivole. ça m'allait de dominer mes gamins, de les satisfaire, de les entendre soupirer leur plaisir avant de les voir s'échapper de mon appartement. aucune attache, rien à se devoir... c'était parfait.
mais il faut toujours qu'il existe une exception, une drogue à laquelle on veut se soustraire.

credits img/gif: tumblr
code by lumos s.

i'm not yours.
★ ─ w/ @Mark Underhill

credits img/gif: tumblr
code by lumos s.