CAMBRIDGE COMMON ►

A la réplique de la jeune femme, Livie n'avait pas jugé bon de répliquer quoi que ce soit. En temps normal, elle lui aurait surement rétorqué quelque chose, mais ce n'était absolument pas le moment, et elle n'avait surtout pas la tête à ça. Ainsi, elle s'était contentée de s'occuper du mieux possible du premier blessé, tout en couvrant le deuxième du sweet de la jeune fille, et en lui tenant la main alors qu'il hurlait de douleur. Ses jambes étaient dans un piteux état, mais elle était malheureusement bien incapable de faire quoi que ce soit pour ça. Dans l'immédiat, cela la rendait folle. Malgré sa participation, elle se sentait tellement inutile ... Elle comprenait de plus en plus pourquoi son demi-frère avait tant tenu à entamer des études de médecine. D'ailleurs, où était-il ? Alors qu'elle se posait la question, Livie entendit soudainement sa voix parmi celles des autres blessés, et cela lui procura un intense soulagement. Elle ne savait pas s'il était blessé, mais au moins, s'il proposait son aide, c'est qu'il était en vie et conscient. << Ici, Davis, on a un blessé ! >> hurla Livie dans la direction d'où semblait venir la voix rassurante de son frangin. Sans plus attendre, la jeune femme se leva, et laissa le blessé avec les deux autres personnes pour aller dans la direction de Davis. Même si elle criait de toutes ses forces, il ne la retrouverait jamais à travers l'épaisse fumée qui continuait d'habiter les lieux. Marchant le plus vite possible, Olivia gémit en sentant de nouveau une intense douleur dans sa jambe. Plus elle avançait, et plus chaque pas devenait un supplice, mais elle ne pouvait pas s'arrêter. Lorsqu'enfin elle reconnut son frère, la jeune femme poussa un soupir de soulagement et se jeta sur lui en s'appuyant un instant sur son épaule. Lorsqu'elle vit son flan blessé et dégoulinant de sang, Livie ne put s'empêcher de laisser échapper un léger cri d'effroi. << Mon dieu, ta côte ! Faut que tu te soignes ! >> lança-t-elle avant d'ajouter : << On a un blessé ! Un gars qui s'est fait écraser les jambes par un arbre, tu peux surement faire quelque chose ... >>. Olivia reprit appui sur sa jambe blessée et commença à avancer dans la direction du blessé lorsqu'un cri lui glaça le sang. Lilo.

<< Lilo ! Lilo, j'arrive ! >>. Jetant un bref regard à Davis, la jeune femme lui fit comprendre qu'elle ne pouvait pas ignorer son amie. Ils seraient bientôt beaucoup près du blessé, et elle n'était pas d'une grande aide, de toute manière. En revanche, Lilo avait besoin d'elle, et Olivia se dirigea sans attendre une seconde vers l'endroit d'où venait la voix de son ami. Boitant, et ne voyant quasiment rien à cause de la fumée et du sang qui continuait de couler sur son visage, la jeune femme avançait lentement, et manqua plusieurs fois de s'étaler par terre en trébuchant sur des débris ou même sur des personnes. Lorsqu'enfin elle aperçut Lilo, Livie accélera le plus possible, laissant échapper un léger cri de douleur à chaque pas. Une fois arrivée, la blonde se laissa tomber lourdement sur le sol. Sa blessure au crâne continuait de pisser le sang, et elle s'essuya tant bien que mal le visage avec la paume de sa main. Sans sa veste et sans son t-shirt, Livie commençait à avoir froid mais elle l'ignora royalement. Dans l'instant son propre état ne comptait pas. Seul celui de Lilo comptait. Lui prenant la main, Livie remarqua sa blessure au bras et se mordit la lèvre. Après avoir vu les jambes du blessé totalement en sang et presque broyées, la jeune femme aurait pu penser que la vision du bras de Lilo ne lui ferait plus rien, mais non, cela ne changeait rien, Olivia avait toujours une furieuse envie de vomir et de tomber dans les pommes à la fois. Cependant, elle se garda bien de le dire, et se contenta de serrer doucement la main de son amie en passant l'autre sur son front en sueur pour écarter une mèche de cheveux de son visage. << Je suis la, ma belle, je suis la >> commença-t-elle d'une voix la plus douce possible. << Calme toi. Tu es blessée, mais ça ne m'a pas l'air grave >> ajouta Livie tout en continuant à lui caresser les cheveux. << Les secours vont arriver et ils vont nous sortir de la, ne t'inquiète pas. En attendant, je ne bouge pas de la >>. Silencieusement, Olivia pria pour que tout s'arrange rapidement. Que les blessures de Lilo, celles de Davis, celles des autres et les siennes ne soient pas graves. Qu'on les sorte rapidement de cet endroit sinistre, et qu'ils puissent tous passer à autre chose. C'était ridicule, car la jeune femme savait parfaitement qu'après toute cette histoire, elle ne verrait plus jamais la vie de la même façon. Pourtant, à ce moment la, elle ne souhaitait qu'une chose : se réveiller dans son lit après un intense cauchemar, et réaliser que rien de toute cette horreur ne s'était produit.

Il referma doucement les yeux. Pas parce qu'il perdait connaissance. Non. Il se sentait étrangement mieux ainsi. Sa tête résonnait moins et le sifflement s’atténuait, bien qu'il ne s'agisse, encore une fois, que d'une impression. Il ne savait distinguer ses hallucinations de la réalité. Cependant, il put percevoir une voix qui s'approchait de lui. Il ne mit que quelques secondes avant de définitivement reconnaître la voix du à sa surdité partielle temporaire - ce qu'il ignorait encore -. « Terence, est-ce que tu es blessé ? » Il rouvrit alors les yeux, malgré lui. Bien que sa vision s’altérait constamment, il aperçut la silhouette de Dakota rampant vers lui. De la panique se percevait à travers sa voix mais il la savait à présent vivante, ce qui lui fit oublier l'espace d'un court instant la douleur atroce qui traversait son corps. « Je sais pas trop... » murmura-t-il faiblement. « Mais je crois que mon bras est cassé » Ca il le savait, car il avait eu l'intelligence de le bouger. Pour le reste, il n'en savait rien. Il sentait qu'un mal le rongeait et que s'il bougerait un seul membre, la douleur ne ferait que redoubler. Tentant de se concentrer, il sentit alors une brûlure sur une petite partie de son visage. Sa tête tournait toujours. Il était terrifié de bouger ses jambes : il sentait que quelque chose le faisait mal du côté de cette zone et préférait l'ignorer. Alors, il essaya de se tortiller très légèrement. Grosse erreur car un cri s’échappa immédiatement de ses lèvres. « Ok... je crois que je vais rester comme ça, c'est plus confortable pour moi... » Cette fois-ci, la douleur provenait de sa poitrine : il était beaucoup trop sonné pour comprendre lui-même de quoi cela s'agissait. Néanmoins, il resta muet face à Dakota. « Tout va bien de ton côté ? » Et il l’espérait de tout son coeur. Il avait l'impression de s'être fait écraser par un semi-remorque, pourtant il s'inquiétait encore pour ses proches. Il aurait bien voulu contacter Bentley. Ce bon vieux Bent. Seulement son portable se trouvait dans le panier du vélo.. et dieu savait où pouvait se trouver ce vélo à présent.

Dora l'exploratrice ? Non, mais il était sérieux celui là ? Là, maintenant, tout de suite j'avais envie d'attraper une pierre, une branche, n'importe quoi et de lui jeter le projectile en pleine figure. Je ne pouvais d’ailleurs m'empêcher de lui jeter un regard assassin. Il ne devait pas savoir à qui il était en train de parler pour s'adresser à moi de la sorte.J'ouvrais la bouche pour lui rétorquer une phrase des plus piquantes, mais il me devançait pour venir s'excuser. Je l'observais reposer la victime sur le sol. Instinctivement je serrais un petit peu plus fort la main du blessés comme pour essayer de faire partir la douleur qu'il pouvait ressentir à travers ce contact. « N'hésite pas, serre ma main jusqu'à en planter tes ongles dans ma chair si cela te calme ou te fait oublier la douleur. » Voilà que je venais déclarais cela au blessés tout en lui adressant un regard compatissant avant de lever les yeux vers Garett. Oui, c'était comme ça qu'il s'appelait et je le savais car il venait de se présenter. Avant de répondre quoi que ce soit, je tournais la tête vers la blondinette qui se trouvait avec nous quelques instants plus tôt. La pauvre avait l'air totalement dépassée par les évènements et surtout sous le coup de l'émotion de retrouver deux personnes qu'elle connaissait. Un mince sourire s'emparait de mes lèvres avant qu'il n'en sorte une phrase: « Ocyllie enchantée et ne t'inquiète pas je suis certaine que les secours vont arriver très vite, qu'ils vont s'occuper de ce jeune homme aussi bien qu'il le peuvent et qu'il ira bien mieux dans peu de temps. » Je lui adressais un maigre sourire. Tout autour de nous, des sirènes de police, de pompier, d'ambulance se faisaient entendre, mais jamais rien n'arrivait. « Enfin je l'espère. » Une petite grimace venait se dessiner sur mon visage avant que je ne demande à Garett: « Passe moi mon sac, je dois avoir de l'eau dedans. Il faudrait essayer de le surélever légèrement pour qu'il puisse boire sans s'étouffer non ? »

Lorsque Livie apparut dans mon champ de vision, presque indemne, des larmes de joie se mirent à couler. Si j'avais pu me lever et courir vers elle, je l'aurais fait mais mon corps m’empêchait physiquement de le faire.
Sa présence agit comme un sédatif sur moi. La douleur s'était tout à coup évaporé. Sa voix était un son réconfortant.

" J'ai vu Davis et il va presque bien. Est-ce que tout le monde va bien? "

La valse des sirènes se faisait entendre autours de nous mais aucun secours en vue. Je m'imaginais bien que les bâtiments écroulés attiraient plus les gens que nous.

" J'ai pas de nouvelles de personnes. J'ai pas de nouvelles de James et je sais qu'il était vers là où ça s'est écroulé, juste avant que ça pète ici. "

Je me tournais dans la direction opposée à Olivia, vomissant à nouveau un mélange plutôt rouge, sans doute plus de sang qu'autre chose.
Je regardais à nouveau Livie puis ce que je venais de vomir.

" Tu crois que c'est grave? J'ai mal à la tête aussi. "

Ma réaction, excessivement égoïste, n'était que le résultat d'une très grande peur. Pour moi bien évidemment, mais aussi pour James, à qui je tenais apparemment plus que je ne le pensais.
Je m’allongeais sur le sol, fermant les yeux et serrant un peu plus fort la main de Livie. Même si ma tête tournait, j'étais plutôt consciente de tout ce qui se disait autours de moi.

" Livie ... est-ce que toi tu vas bien? Est-ce que ton frère va bien? Est-ce que James va bien? "

Je ne voyais plus rien, seules mes oreilles fonctionnaient, une sensation vraiment bizarre.

A peine Victoria lui avait-elle confié ses inquiétudes que Keyla la prit instinctivement dans ses bras. L'étreinte de son amie l'apaisait quelque peu mais son angoisse ne disparut pas pour autant. La jeune fille frotta doucement son dos tout en lui assurant qu'il était en sécurité et surtout qu'il avait de bonnes raisons de ne pas répondre à son message. La brésilienne sentit les larmes lui monter aux yeux mais les ravala aussitôt, serrant un peu plus fort sa jumelle dans ses bras. Kol ne tarda pas à les rejoindre, essayant de la convaincre que Keyla avait raison. Même si elle n'en était pas totalement convaincue, elle l'espérait au plus profond d'elle-même. Se détachant de son amie, Victoria leur adressa un léger sourire en guise de remerciement. Elle priait pour que tout deux aient raison, pour que Damen soit, en effet, en sécurité dans sa chambre ou à sa villa. Perdue dans ses pensées peu positives, il fallait le dire, elle se saisit en entendant un bruit sourd provenir d'un des bâtiments du campus. Au loin, elle pouvait apercevoir une colonne de fumée monter vers le ciel. Ce n'était définitivement pas une blague et ce déséquilibré venait de faire exploser sa bombe. Seulement, s'ils avaient tous cru qu'il y en avait une seule, ils étaient loin de la vérité puisqu'une deuxième détonation se fit entendre. Toutes ses pensées se tournèrent vers ses amis qui se trouvaient ici et là dans le campus jusqu'à ce qu'une nouvelle déflagration la projette au sol. Couchée sur le ventre, elle n'entendait plus rien si ce n'est un son perçant qui lui vrillait les tympans. Par réflexe, elle posa ses mains sur ses oreilles en grimaçant alors que le bruit se faisait de plus en plus désagréable. Elle se sentit ensuite partir. Ses yeux se fermèrent et elle était tout à fait incapable de les rouvrir. Elle lutta pour ne pas sombrer sans grand succès pourtant. Dans cet état, elle se sentait apaisée, elle avait l'impression d'être ailleurs, loin, très loin de ce cauchemar.

Il lui dit de s'accrocher, et Bentley le fit, littéralement, se cramponnant autant qu'il le pouvait à la chemise du jeune homme qui sentait la fumée ... Ah non, ça, c'était l'air dans son intégralité qui empestait la cendre. Il avait mal, tellement mal, que ses yeux restaient plissés tandis que la douleur tordait ses lèvres en une grimace effrayante. Il se fichait à présent du goût de l'oxygène qu'il inspirait ainsi que de l'ordre de ses cheveux. Rory ... Il ne songeait même plus à contacter Rory. Pour Bentley, il n'y avait que douleur interminable et inimaginable. Pour Bentley, il n'y avait que souffrances. Semi-conscient, le jeune homme commença ensuite à rêvasser, légèrement, d'un monde meilleur ... Mais il ne ferma pas les yeux pour autant. S'il le faisait, c'en serait probablement fini pour lui, et il le savait avec une pertinence qui démontrait une certaine lucidité. Il fut soulevé ... Et en couina presque, tant il avait mal. Éventuellement, la fille eut plus de présence d'esprit et de lucidité que l'ange. Et soupirant, Bentley tenta de lui faire comprendre qu'il lui en devait énormément en levant légèrement son pouce en l'air, avant de le relâcher, trop épuisé et souffrant pour pouvoir maintenir cette position. Mais cela ne faisait point disparaître la douleur qui, malheureusement, était bel et bien là. J'aurais préféré être mort que d'avoir survécu, étant donné les conditions dans lesquelles il était contraint de passer les prochaines heures, voire même, le restant de ses jours ... Mais cela, il ne voulait pas trop y penser. La fille lui donna alors l'autorisation de creuser, à l'aide de ses ongles, des crevasses dans son bras ... Mais il n'était plus naïf. Il n'y avait aucun moyen d'oublier la douleur. Livide comme un linge tant il ne se sentait plus "lui même", il se contenta de secouer de la tête avant de murmurer d'une voix rauque et grave, à peine inaudible :

- S ... soif ... Jé ... J'ai soif ...

Ses pupilles se dilatèrent un instant, le temps qu'il puisse craindre que sa requête ne serait pas respectée. Puis, il entendit la douce voix d'Ondine. Une voix aussi fluide que l'eau de source du même nom. Et il sentit le rythme de son coeur ralentir. La douleur s'était atténuée et était à présent moins opprimante, moins lourde, tandis que sa panique avait laissé place à une nonchalance et à une patience impossible à maintenir. Des secours. Il voulait des secours. Immédiatement.

J'avais bien du mal à imaginer que j'étais en train de porter secours à quelqu'un. Cela ne me ressemblait tellement pas que je me demandais si je n'étais pas de rêver, ou bien de faire un cauchemar étant donné l'ampleur de la catastrophe qui se tramait tout autour de moi. J'étais si douce que je m'en étonnais moi même. Pourtant à chaque fois que Garett me lançait une parole désagréable je le fusillais du regard tout en me retenant pour lui balancer toutes les horreurs que j'avais envie de lui cracher en pleine figure, mais je n'en faisais rien et je me contentais de me concentrer sur la victime, de lui parler pour être certaine qu'il soit toujours en vie. Par moment, je passais même mes doigts dans sa nuque pour m'assurer que son coeur était encore en train de battre. La mort me faisait peur et je ne voulais pas voir quelqu'un rejoindre le ciel alors que je me trouvais à ses côtés. Rien qu'en y pensant des frissons parcouraient mon échine. La victime avait l'air d'une personne plutôt gentille de nature, voire peut-être même une personne avec un brin d'humour. La façon dont il levait légèrement son pouce en ma direction pour me dire qu'il approuvait mon idée de le laisser au sol me faisait sourire. C'était étrange. Je n'avais jamais eu l'occasion de ressentir cela auparavant. J'avais le sentiment de m'émouvoir devant lui, de me prendre de pitié pour lui, de l'apprécier même. Il finissait par balbutier quelques mots. Il avait soif. J'en était certaine tout comme j'étais sûre qu'il avait du entendre les paroles que je venais de prononcer quelques secondes plus tôt. « Incline le très légèrement, peut-être en te mettent a genoux juste derrière lui et en essayant de le maintenir incliner sans pour autant qu'il ai son dos dans le vide. Je pense que le fait de rester appuyer en permanence contre quelque chose peux rendre sa douleur un brin plus supportable même si je doute fort qu'il trouve cela plutôt cool d'être dans cet état là. » Je me taisais quelques secondes pour baisser les yeux. Je parlais trop, bien trop, mais je ne comptais pas m'en excuser pour autant. Finalement voilà que je proposais une autre idée peut-être un petit peu plus facile à réaliser. « J'ai vu dans une série que pour éviter de bouger les personnes blessés au maximum il fallait les faire boire, ou du moins qu'elle s'hydrate, avec un linge imbibé d'eau. Je dois bien avoir quelque chose de propre là dedans. » Je finissais tout en fouillant dans mon sac pour en sortir un boléro blanc en coton que je portais lors de mes cours de danse. « Ceci devrait faire l'affaire. »

Je fixais le garçon, bien que son coeur battait lontement, le mien lui battait très vite.; Un petit être au fond de moi avait peur qu'il succombe à ses douleurs et finisse par rejoindre l'autre monde. Il était beau, jeune, bien trop jeune pour s'en aller et il devait également avoir des proches, de la famille, des amis qui seraient sans doute dévastés de le voir partir. Pour toutes ces raisons, je me battais moi aussi pour qu'il reste en vie, et la tâche n'était pas simple. Cependant, le fait que Ocyllie m'aidait avec dans cette tâche, rendait le travail moins dur. En effet, celle-ci s'avérait être une aide redoutable, certes ses commentaires d'intello m'agaçait, mais étaient après tout d'une logique presque irréfutable. La télé n'était pas une si mauvaise chose en fin de compte. J'exécutais sa demande sans protester et l'inclinait légèrement et doucement en me mettant derrière lui afin de tenir son dos, loin de la dureté du sol. Quand l'incarnation humaine de Hermione Granger parla de nouveau, j'approuvais.

Je dois avoir de l'eau moi aussi dans mon sac, dis-je en voyant que la bouteille d'eau de Ocyllie était presque vide. C'est ça continu de te battre, je te promets que ça ira mieux dans peu de temps. Dis-je au garçon avec détermination.

Ce bordel était loin d'être terminé et la peur finit par tous nous envahir en entendant la première détonation, puis ce fut notre tour, être plongé de le kao complet, être tout simplement perdu dans l’abîme des flammes et des éclats de terre et de pierre voler en éclat. J'avais sauvé la vie de Keyla, au détriment de la mienne qui semblait petit à petit me quitter. Une voix qui semblait être celle de ma chère et tendre retentissait dans mes oreilles, sans réellement pouvoir parfaitement distinguer les sons exacte. Respirant tant que je pouvais, je finis par sortir un son. " Merci " Je sentais bien que je n'en avais plus pour très longtemps et je voulais simplement remercier Keyla pour tout le bonheur qu'elle avait pu m'apporter, je l'aimais tant.

Je refusais tout bonnement de continuer à vivre si Kol n'était plus de ce monde. Déjà que j'avais fait une descente aux enfers lors de notre séparation cet été, je n'ose imaginer s'il venait à me laisser seule. A cette pensée mon souffle se coupa. J'avais beau avoir de multiples blessures, la douleur psychologique était beaucoup plus dure que la douleur physique." Merci " Je caressai sa joue à cet unique mot. Il était vivant, j'en étais certaine mais j'avais encore le coeur lourd de le savoir coincé là dessous. Enfin, des secours arrivèrent à nos côtés." S'il vous plaît, sauvez le. Je vous en conjure. " dis-je en sanglots. Les hommes s'effectuaient à la tache de soulever la branche d'arme et le mettre sur un brancard avant de me relever. Puis je pensai finalement à Victoria, où était-elle. Je déposais un baiser sur les lèvres de mon fiancé." Je reviens et sois fort, je sais que tu peux le faire. Je t'aime. " je demandai aux ambulanciers de m'aider à retrouver Victoria avant de partir pour l'hôpital. Elle avais sûrement besoin de soins elle aussi. Je finis par trouver son corps inanimé." Victoria, s'il te plaît, reviens moi. " hurlai-je alors que des médecins effectuaient déjà les premiers soins sur elle. J'attendais à côté impuissante, espérant au moins un signe de sa part avant de la conduire avec Kol et moi.