CAMBRIDGE COMMON ►

Après une courte sortie en ville pour m'acheter des partitions et des cordes de guitare, je me retrouvais dans le parc, mon sandwich à la main, prête pour une longue après-midi de cours.
Marcher en mangeant n'étant pas chose facile, je décidais de faire un pause sur un banc d'un quart d'heure, dernière pause de ma journée selon mon adorable emploi du temps ultra chargé.
Je posais enfin mes fesses sur un banc libre et propre quand j'entendais vaguement un message incompréhensible venant des haut-parleurs de la cour. Je me retournais vers les gens assis sur le banc voisin:

" Vous avez compris quelque chose? "

Après une longe et intensive journée de cours, j'avais opté de déjeuner dehors, histoire de prendre un peu l'air. J'aime bien me ressourcer surtout en ce moment. Après tout ce que j'ai pu vivre ces derniers temps, j'ai décidé de m'octroyer un peu plus de temps pour moi même. Je croquais dans ma pomme quand les hauts parleurs grésillèrent avant qu'un discours des plus alarmants ne se fassent entendre dans le parc. Un homme avec une bombe dans Harvard, non je crois rêver là. Les étudiants n'ont visiblement rien d'autre à foutre que de faire de l'humour noir et de jeter un froid. Une jeune brune s'avance donc vers moi, me questionnant à propos de la véracité de cette annonce. Sincèrement, je n'y croyai pas tellement." Ce que j'ai compris, c'est que soit c'est une blague, un essai, ou la pure vérité mais c'est difficile à croire. " Mon esprit refusait qu'un tel drame soit possible même si au vu de l'actualité, les choses de ce genre arrivent beaucoup plus souvent qu'on ne l'imagine. " Je crois qu'on ne peut qu'attendre d'avoir de plus amples informations et c'est tout. "

J'allais à la rencontre de la personne qui venait de répondre à ma question générale.

" Depuis 3 ans, j'en ai entendu des blagues pourries. Mais là si c'est une blague, elle est pas vraiment drôle. "

Je regardais autours de moi et surprenais un calme assez plat. Si c'était une blague, le Doyen ferait très vite une annonce.
Je tendais la main vers la personne qui m'avait répondu.

" Au fait, moi c'est Lilo. "

Le silence pesant venant des hauts-parleurs, je restais planté devant eux, attendant avec impatience une annonce.

Cette journée la semblait être une journée comme toutes les autres. Livie s'était levée bien trop tard, comme d'habitude. Elle était arrivée en cours tout juste à l'heure, et son professeur d'arts visuels lui avait fait remarquer qu'elle et la ponctualité faisaient deux, comme d'habitude. La matinée était passée plutôt rapidement, et c'était aux alentours de 11h que la jeune femme avait quitté sa salle de classe pour se rendre dans la petite boutique de matériel audiovisuel qu'elle aimait tant. Cette fois-ci, elle n'avait rien à y acheter en particulier, mais elle aimait traîner dans cet endroit. A force, le personnel la connaissait plutôt bien, et elle passait toujours d'excellents moments entre les rayons, à observer et tester différents objets touchant à sa passion.

Après avoir fait sa petite visite à la boutique, Livie s'était rendue machinalement dans le parc. Personne en particulier ne l'y attendait, mais c'était un endroit où elle aimait se retrouver. Elle n'avait pas vraiment faim, et décida que sauter un repas ne lui ferait pas beaucoup de mal. Livie s'avançait tranquillement vers un des bancs lorsqu'elle entendit soudainement une voix masculine parler dans les hauts-parleurs de la fac, et ce qu'elle comprit la poussa à se figer soudainement. Une bombe ? Avait-elle bien entendu cela ? Ce ne pouvait être qu'une blague. Inquiète, la jeune femme décida de ne pas se laisser aller à la panique. Tous ses proches savaient qu'elle était une trouillarde rapidement capable de s'emballer en cas de danger. Mais la, rien n'était confirmé, non ? Peut-être était-ce simplement un petit plaisantin voulant se donner en spectacle.

Pour se rassurer, Livie se dirigea tout de même vers les quelques personnes qu'elle apercevait dans le parc, à l'autre bout de l'endroit. Lorsqu'elle s'approcha, la Lowell reconnut rapidement Lilo, une demoiselle qu'elle appréciait beaucoup puisqu'elle était sa confidente. Une autre jeune femme qu'elle ne connaissait pas semblait lui parler, et Livie se dirigea sans hésitation vers elles. << Vous avez entendu ce truc ? C'était quoi ? C'est sérieux ? >> Consciente que les deux jeunes femmes n'en savaient probablement pas plus qu'elle sur le sujet, Livie cessa un instant de les assommer avec ses questions, et s'assit sur le banc le plus proche en se tordant nerveusement les doigts. << J'ai cru entendre le mot bombe. Bon, pas grand chose d'autre parce que j'étais loin, mais c'est pas franchement bon signe ... >>. En tant que bonne paranoiaque, la Lowell ne parviendrait pas à se détendre tant que le Doyen n'aurait pas fait une annonce pour justifier l'intervention de la mystérieuse voix. Et elle espérait qu'il le ferait rapidement.

Cela faisait déjà une bonne minute qu'il observait cette ignoble tasse. Il la tournait et retournait. Le message ne changeait toujours pas. Devant le "My mother went to China and I got this lousy mug" marqué dessus, Terence se demandait si ses parents n'avaient pas fait un détour par la Jamaïque avant de revenir en Chine. Il soupira. Le jeune étudiant revenait de la poste dû à un colis qu'il devait récupérer. Un horrible colis. Ses parents devaient le savoir et en particulier sa mère. Se disant que ce n'était pas la peine de se poser plus de questions sur le pourquoi du comment, il rangea précieusement la tasse - alors qu'il aurait pu l’écrabouiller sans ménagement - et reprit son vélo en main. Il ne prenait jamais la voiture pour de si courts chemins, et cela musclait ses jambes de crevettes. De plus, il n'était qu'à deux malheureux mètres du parc. Il roula tranquillement sur le gravier et fronça immédiatement les sourcils en prenant compte de ce qui était dit à travers les hauts-parleurs. Jusqu'à là rien d'alarmant. Le gars qui se trouvait derrière le micro devait surement avoir pris quelque chose de très louche. Probablement la même chose que ses merveilleux parents pour que sa nouvelle tasse voit le jour. Seulement, le reste du "discours" prit une tournante plus grave, ce qui contraint le futur architecte à freiner brusquement. Il manqua de toucher une jeune étudiante blonde en chemin et s'excusa rapidement auprès d'elle. Sa tête lui disait quelque chose, elle devait probablement faire partie de la maison de Charlie : les Lowell. Certainement. Il descendit du vélo et écouta les étudiantes une par une, pensant qu’il s’agissait encore d’une mauvaise blague. Un rire s’échappa des lèvres de Terence. « J’aurais parié sur les Mathers, mais depuis l’accident d’Halloween, ils ont arrêté ce genre d’humour noir » Il voyait que la blonde semblait nerveuse. Il ne rassurait personne en disant ça. Ni même lui d’ailleurs. « Vous en faites pas, c’est tellement fréquent qu’un vieux fou se ramène comme ça en annonçant une alerte à la bombe. Tout va vite se régler… » Il laissa sa phrase en suspens. Il n’en avait pas la moindre idée. Il l’espérait juste.

N'ayant pas cours cette après-midi, Victoria avait opté pour un petit jogging dans le parc. Après être passée par sa chambre pour se changer, elle sortit du bâtiment principal. Aujourd'hui, le soleil était bien présent malgré le froid du mois de janvier. Alors qu'elle se mit à courir, elle fut quelque peu perturbée en entendant la voix d'un homme dans les hauts-parleurs. La brésilienne ralentit légèrement tout en repensant à ce qu'elle venait d'entendre. En toute honnêteté, elle avait un peu de mal à y croire. Un homme armé d'une bombe sur le campus ? C'était un peu surréaliste. Cependant, s'il s'agissait d'une blague, elle était de très mauvais goût.

J’m’étais levé tôt pour aller faire les boutiques, non pas pour moi, mais pour ma sublime fiancée, j’avais envie de lui faire plaisir, je ne savais pas encore quoi lui acheter. Mais c’est en passant devant une vitrine d’une bijouterie, que le cadeau parfait arriva. Je savais très bien que Keyla était au parc, c’est pour ça qu’après être sorti du magasin je me dirigeais en voiture vers le parc ou elle se trouvait. Arrivait le paquet à la main, je me mis à la chercher, tout en entendant une annonce, assez bizarre d’ailleurs. Finissant par la trouver, je la vue en compagnie d’une jeune femme. Je m’avançais vers Keyla, elle finit par me regarder, je l’embrassais, cachant tant bien que mal le paquet derrière mon dos. « Désolé de vous déranger. » Je fis ensuite un signe à la jeune fille pour lui dire bonjour. « C’était quoi cette annonce qu’il y a eu à l’instant ? »

J'avais vraiment du mal à croire à cette connerie, franchement ça pouvait très bien être un canular, les mather l'avais bien fait une fois.J'avais engagée la conversation avec une jeune femme du nom de Lilo." Et moi Keyla. J'avoue que c'est pas de bonnes circonstances pour se rencontrer! " Très vite d'autres personnes s'étaient jointes à nous pour discuter de ce qui semblait être une énorme plaisanterie. Par réflexe, j'avais échangé des sms avec ma meilleure amie Briony qui me confirmait qu'elle était à l'intérieur de l'université et que tout ceci n'étais pas une blague. Mon regard devint vide et je commencais à blanchir. Et merde! Pourquoi ça nous tombait dessus! J'étais un peu ailleurs quand jefinis par voir Kol arriver. J'étais au moins soulagée de le voir ainsi. Jamais de ma vie, je n'avais été aussi contente de le voir et de le savoir à mes côtés. Je m'écartais du petit groupe qui venait de se former pour m'entretenir avec Kol." Kol, c'est pas des conneries, tout ceci est vrai, Briony vient de me l'apprendre à l'instant même. Je... C'est ... " Je commencais à perdre un peu pédale en pensant à ma meilleure amie à l'intériuer quand au loin je vis Victoria. Je l'appelais d'un signe de la main pour qu'elle nous rejoigne." Faut peut être prévenir les gens autour mais je veux pas jeter un vent de panique. "

En entendant ça, Victoria aurait probablement dû s'inquiéter mais pour l'instant, ça lui paraissait trop gros pour être vrai. Alors qu'elle se repassait cette annonce étrange dans sa tête pour tenter d'y comprendre quelque chose, elle aperçut un petit groupe de personnes un peu plus loin. Et juste à côté, Keyla qui lui fit signe de la rejoindre. En se rapprochant, elle aperçut Kol qui se tenait près d'elle, et un peu plus loin trois autres personnes dont elle ne connaissait pas l'identité. Elle leur adressa un sourire et les salua avant d'arriver au niveau de sa jumelle. « C'est quoi cette histoire ? » Cette question lui parut pourtant bien vite idiote. Elle non plus n'en savait certainement pas plus qu'elle.