(laurandy) ✽ You learn to take life as it comes at you... to make each day count.

Tu sortais ton téléphone, ta curiosité piquée au vif quand je me demandais si en thaï, "oh yeah" changeait beaucoup. Tu mis le son de Google translate, et entendant le fameux Xô chı̀, je ne pus rien faire d'autre qu'éclater de rire une fois de plus. e crois que si une fille me sortait ça en plein ébat je débande direct, repris-je en riant de plus belle. Ou alors je partirais en fou rire et ne serais plus bon à rien, faut voir. Et puis qui t'a dit que je partirais sans pizza, je peux toujours embarquer une part ou deux, ajoutai-je en haussant les sourcils, provocateur, avant de me lever pour aller me chercher un verre d'eau. J'en profitai pour ramasser mon cadavre de bouteille et le jeter au passage, puis revins une fois mon verre rempli. Remplir les trous je sais le faire pas de problème, dis en me rasseyant auprès de toi. Ça virait cochon là. Mais Dora l'Exploratrice ? Vraiment ? C'est presque de la souffrance que tu nous poses, surtout sans joint. Si on fume il faudra reporter la suite du dessin, je veux pas risquer de bousiller mon travail parce que je suis raide. J'en aurais clairement besoin moi aussi si on se retrouvait à regarder ce truc cela dit, mais impossible pour moi de dessiner derrière.

Si tu couchais avec une thaïlandaise, tu débanderais directe à la prononciation de ces deux petits mots qui pourtant, évoque son plaisir. Pourtant, j'trouve ça charmant, moi. C'est exotique. Tu me dis que tu pourrais très bien partir et emporter une ou deux pointes avec toi. Pff, voleur. Je refuse ! Mon regard te suit quelques secondes pendant que tu marches jusqu'à la cuisine pour te servir un verre d'eau. Finalement, j'en profite pour installer Dora l'exploratrice sur la télé et te demande de remplir les silences de l'émission pour que ça ne fasse pas trop peur. Remplir les trous, tu sais faire. Très bien, je pense que les sous-entendus pervers on les a tous fait aujourd'hui... Entre mon envie de me faire prendre, et ça. On peut fumer. De toute façon, je planifiais utiliser le dessin comme l'une des excuses pour te revoir. Je me pince les lèvres pour cacher mon sourire et te regarde dans le silence. J'vais chercher ce qu'il faut. Je me lève pour disparaitre dans ma chambre et ne revient qu'avec une boîte en métal que je garde sous mon lit. C'est pas que je n'aime pas partager, mais ça peut me couter cher à la longue, tout ça. J'partage seulement quand je donne ma permission. Bref, j'ouvre la petite boîte et en sort une pipe et mon grinder. J't'entraine dans le vice, on dirait. T'es pas obligé si t'en a pas envie.

Exotique, y avait pas à en douter c'était certain. Charmant en revanche, c'était pas le mot que j'aurais employé, de mon côté. "Oh yeah" n'était déjà pas charmant, en soit, alors Xo chi, encore moins. Tu finirais la pizza toute seule sinon ? ça serait pas perdu si je partais avec deux parts, sauf si tu étais capable de tout engloutir, et ça me faisait rire que d'y penser. Lorsque je revins vers toi, tu me parlais du dessin et j'eus un léger sourire. T'es au courant que t'as pas besoin d'une excuse pour me revoir ? Suffirait de me le dire. L'idée de l'entendre me plaisait beaucoup, alors je te taquinais un peu. Tu te levais pour aller chercher de quoi fumer et je secouai doucement la tête à ta dernière phrase. J'ai de l'opium dans ma voiture, j'suis déjà loin dans le vice. Qui sait, ptêtre bien que c'est moi qui t'y entrainerais. Je bus une gorgée de mon verre d'eau et le posai sur la table avant de me renfoncer davantage dans le canapé, les yeux rivés sur la tête effrayante de Dora l'Exploratrice. Elle avait vraiment pas une tête normale, comment des parents pouvaient montrer cette horreur à leurs enfants ? Et donc ? Tu regardes souvent Dora l'Exploratrice du coup ? demandai-je avec un rire. Pourquoi elle avait ça ?

Tu doutes de mes capacités de m'empiffrer de pizzas ? Répondis-je, même si en réalité, il pourrait partir avec la moitié de la boîte que je n'en manquerais pas. J'suis gourmande, j'adore la bouffe grasse, mais je n'ai pas un très grand appétit. J'suis facile à rassasier quoi ! Tu me demandes si j'suis au courant que je n'ai pas besoin d'excuses pour te revoir et je penche la tête sur le côté. Non. Je croyais que tu aimais la spontanéité ? À moins que tu m'aies menti, parce que t'avais pas envie d'm'avouer que tu n'avais pas de téléphone. Parce que ça ferait du sens hein. J'ai rien contre un peu de surprises, mais de là à ne pas s'échanger de numéros... J'ai trouvé ça dommage. Tu me déclares avoir de l'opium dans ta voiture et ajoutes que c'est surement toi qui m'entrainerait dans le vice. En mettant de la weed dans la pipe, je me met à rire. On verra bien. La drogue, c'est pas vraiment le vice que je préfère. Un autre sous-entendu pervers ? Qui sait. Tu me demandes si je regarde souvent Dora et j'hoche la tête, histoire de bien te perturber. Quand j'suis défoncée, ouais. Avec mon meilleur ami c'est un peu notre délire... Les couleurs deviennent vraiment trop belle, tu verras. Je te tends la pipe avec un briquet, le sourire aux lèvres. Comme ça... j'ai pas besoin d'excuse ? Je vais peut-être avoir besoin de ta plaque d'immatriculation, tout compte fait. Plaisantais-je, même si en vrai, il n'y a aucun moyen pour moi de "provoquer le destin" à part attendre deux semaines, que tu viennes rôder dans les environs de mon appartement.

Dire que j'en doutais n'étais pas vraiment le mot exact, j'avais vu certaines filles bouffer bien plus que des gargantua avec leurs petits gabarits, alors je me méfiais maintenant. J'oserais pas. Et tu essayais de retourner la situation à ton avantage quand je te disais que tu n'avais pas besoin d'une excuse pour me voir. Si, c'est vrai que j'adore ça. Mais planifier de finir le dessin n'est pas plus spontané que d'oser me dire que tu veux m'revoir, n'est-ce pas ? répondis-je avec un petit sourire provocateur. Je sentais bien que tu voulais pas l'dire, au mieux tu le laissais sous-entendre, et ça m'amusait. J'arquai un sourcil quand tu me répondis pour la drogue, intrigué, alors que tu allumais la pipe. C'est lequel que tu préfères ? Moi, intéressé ? On s'était envoyés suffisamment de signaux pour que tu le saches déjà. Mais on en jouait désormais, et je trouvais ça tellement plus intéressant que de se sauter dessus purement et simplement. Je te fais confiance sur ce coup-là. Mais si Dora te fait peur, compte pas sur moi pour t'aider. Dans un rire, j'attrapai la pipe que tu me tendais avec le briquet et l'allumai en tirant dessus. Fumé comme ça, on aurait rapidement les effets. Je peux te la donner, ça sera toujours ça de pris. Avec un peu de chance, tu te rendrais folle en mon absence à regarder les plaques d'immatriculation des voitures qui passent en espérant croiser la mienne.

T'adore la spontanéité, mais prévoir de terminer le dessin n'est pas plus spontané que de simplement admettre que j'ai envie de te revoir. C'pas faux, mais c'est aussi, pas vrai. Enfin, admettant que ça ne peut qu'être vrai si j'le dis. Mais ça, je n'oserais pas. Tu essaies d'avoir l'avantage sur moi en restant mystérieux et même, en sachant que tu m'intéresses... Je ne vais quand même pas te tendre mon bout du bâton pour te permettre de me frapper avec, hein. Oh je vois oui, ça doit être un peu le même principe que toi qui rôde dans les environs en espérant d'me voir aujourd'hui. Répliquai-je, pour te renvoyer la balle. J'ai un sourire aux lèvres et à nouveau, un regard qui te met au défi. On ne me donne pas d'occasions à moi, parce que je ne sais que trop bien les saisir. Tu me demandes quel vice que je préfère et sans gants et sans filtres, je te donne la seule réponse que je peux te donner... La vérité. Le sexe, évidemment. Je tire une latte sur la pipe avant de te le passer, puis je tousse un peu. J'ai beau être expérimentée avec la weed, j'm'étouffe tout le temps. Pourquoi, elle te fait trop peur à toi aussi ? Je m'étouffe de rire et de fumée, puis te regarde fumer de ton côté, un œil fermé. Mon dieu Andrea, ressaisit toi ! Je t'écoute. Pas besoin de quoi noter, j'suis à peu près sure de pouvoir le retenir rien qu'en me remémorant de "la fois où j'ai failli mourir étouffée" en ta présence. Je commence à retrouver mon souffle et prend la dernière gorgée de ma bière, avant de remettre le nez dans ma pizza. Je démarre le film de Dora, puis m'installe confortablement sur le canapé, les jambes ramenées contre moi.

Un peu le même principe ? Si on veut... en fait oui, c'était ça, et sans surprise tu me renvoyais la balle. Ouais c'est l'idée... Mais tu sais c'qui est magique aussi ? C'est que finalement, c'est un peu moi qui décide si on se voit ou pas, ajoutai-je toujours avec ce petit regard de défi. Tu voulais jouer, alors on allait jouer, et je te renvoyais la balle une fois encore. C'était sans fin, d'ailleurs, allait-on finir un jour ? Tu m'avouais sans gêne et sans y mettre la forme que le sexe était clairement ce que tu préférais. Je savais pas quoi en penser. D'un côté ça me faisait clairement fantasmer dans l'idée que tu devais être un coup d'enfer, mais de l'autre, tu devais être le genre de fille à avoir des aventures. Le contraire de Loïs en somme. Je préférais ne pas y penser, pour le coup. C'est un peu le vice de tous ceux qui savent s'y prendre je pense. Je te regardai t'étouffer avec un petit sourire. En vrai ça devait te défoncer de tousser comme ça, on l'avait tous vécu une fois et je savais que ça faisait mal. Non pas qu'elle me fasse peur, mais de base elle est déjà plutôt cheloue... mais je sais pas ce que j'en penserai dans quelques minutes, j'ai jamais regardé en étant raide. Je récupérai la pipe et tirai dessus de nouveau, alors qu'enfin tu arrivais à calmer ta toux. 572 - JJG. Je n'ajoutai rien de plus, pas de détail sur la voiture. J'avais beau l'adorer, j'en ferais pas la promotion, non. Les premières lattes commençaient à faire un peu effet et te rendant la pipe, je me rappuyai contre le dossier du canapé alors que tu lançais le film. Au bout de quelques minutes où mon cerveau s'embrumait de plus en plus, je finis par jeter un coup d’œil dans ta direction. Je devine ce qu'ils disent plus que je ne comprends, mais c'est joli comme langue.

Ce qui est magique, c'est que ce soit toi qui décide si on se voit ou non. Alors là, clairement, tu me connais mal et aussi, c'est la guerre. T'as raison, parce que j'ai envie de te revoir et que je suis clairement impuissante... mais je peux me débrouiller pour devenir désintéressée. T'es pas invincible, va pas croire. C'est ce que tu penses ? Ce n'est pas parce que tu viens à ma porte, que j'suis obligée de te l'ouvrir. Ce n'est pas parce que t'as envie de dessiner, que j'suis obligée d'retirer mon chandail. T'es content d'avoir les premiers mots, mais au fond, c'est moi qui ait les derniers. Quelque chose me dit que tu reviendras... vous revenez toujours. Je te souris lorsque tu me réponds que c'est le vice de tout ceux qui savent s'y prendre. C'est probablement le vice de tout le monde... parce que franchement, qu'est-ce qui est meilleur que le sexe ? Probablement rien. Je fini de m'étouffer et continue de manger ma pizza et des frites. Dora te fait peur, mais tu ne sais pas ce que tu vas en penser, une fois que tu seras défoncé. Elle fait flipper, j'te jure. Et là, tu me donnes enfin le numéro de ta plaque et je prend note dans ma mémoire. Je ne sais pas du tout de quoi elle a l'air, ta voiture, mais c'n'est pas immédiatement important. Bref, le film est bien démarré et j'ai mangé jusqu'à en avoir mal au ventre. Du coup, je m'étend sur le canapé, les jambes sur tes cuisses. Parce que tout est drôle maintenant, je ris fort au compliment que tu venais de faire à ma langue maternelle. Je regarde l'écran encore, puis plisse les yeux lorsque Dora pose une question en nous regardant et surtout, en attendant qu'on lui répondent. Non mais regarde là, elle a trop l'air maléfique. Je ferme les yeux pour me frotter les paupières. Il commence à se faire tard. J'vais pas arriver à dormir si je regarde ça encore longtemps.

Oui, c'était ce que je pensais. Et bien sûr que je n'étais pas invincible. Je ne répondis rien, tout simplement. Parce que je voyais ton regard, je voyais que tu étais prête à répliquer et je savais qu'on n'en finirait pas. J'avais eu ce que je voulais : je t'avais frustrée, alors je te laissais le dernier mot ce coup-ci. Ça me semblait fair. Quand le film avait commencé, je continuais de manger en regardant l'écran tout comme toi, puis je fis un commentaire sur ta langue maternelle qui te fit rire. Par mimétisme, je me mis à rire également, bien incapable d'expliquer pourquoi. C'est vrai, y a un truc dans ses yeux qui me dérange. En fait elle me fait penser à la poupée Chuckie, c'est le même regard vide, répondis-je avec un nouveau rire, bien enfoncé dans le canapé et une main sur tes chevilles. Je relevai les yeux vers toi en te voyant te frotter les paupières et dire qu'il se faisait tard. T'as raison... J'vais pas m'attarder. Moi je savais d'avance que j'allais dormir comme un bébé, l'herbe me faisait clairement cet effet. Je terminai mon verre d'eau, puis soulevai tes chevilles pour me relever. Je rangeai un peu, le verre dans le lave-vaisselle, les cadavres de bouteilles jetés alors que tu t'occupais du carton de pizza. Je récupérai mes cigarettes et mon briquet restés sur le balcon, ainsi que mes affaires de dessin dans la chambre, avant de revenir dans le salon. D'ailleurs, tes colocs n'étaient toujours pas rentrés... ils devaient être en soirée vu l'heure. Il se peut que je traîne un peu dans le quartier prochainement, pour finir un dessin de manière parfaitement spontanée. Ok ?

J'étais prête à tout pour avoir raison et surtout, pour avoir le dernier mot. Je dois avouer que le fait que tu aies un peu de pouvoir sur moi, ça m'énerve. Ça fait bien changement des autres d'ailleurs, normalement j'ai le plein contrôle sur tout ce que je veux. Tu m'avoues avoir peur du regard de Dora et j'hoche la tête, bien d'accord avec tout ce que tu venais de dire. Mais je me frotte les yeux et fini par t'avouer qu'il commence à se faire tard... et comme à toutes les fois que je fume, je suis assommée. Tu dis ne pas vouloir rester tard, alors tu te lèves et lâche mes chevilles, pour débarrasser la table du salon. Je t'aide en ramassant la boîte de pizza et me lève, pendant que tu marches vers moi, ton carnet dans les bras. On dirait que tu décolles. Je souris et te fait les yeux doux. Ok. Cette fois, je me demande si je vais arriver à oublier ton absence, oublier cette journée et ne pas espérer que tu reviennes. J'ai déjà l'impression que tu vas perturber quelques unes de mes pensées, prochainement. Il se peut que j'accepte de te faire rentrer, de manière très spontané aussi. Je marche jusqu'à la porte, pour te raccompagner. Puis, je l'ouvre pour m'appuyer dessus. À bientôt... peut-être.? J'humecte mes lèvres en te regardant droit dans les yeux. J'ai passé une super journée, mais ça, j'te ne l'avouerai jamais.