need some private time (jally)

Dans son genre, Sally était gourmande. Par conséquent tu n'étais pas surpris de sa réplique. Plus encore tu savais qu'elle était en demande de preuves, et même si tu lui en avais donné, tu n'avais pas encore tout dit, c'était certain. Ce serait bête de tout révéler d'un coup.. Oui, tu en disais un peu, petit à petit. Non pas que tu avais des freins, mais tu aimais autant vivre chaque moment qui s'offrait à vous dans la spontanéité. Qui aurait dit que si vite vous penseriez sérieusement à vivre ensemble. Cela dit ton honnêteté taquine avait parfois des inconvénients. Non tu peux pas faire ça! Pas si vite après qu'on est décidé de vivre ensemble. Premier et dernier dîner ? Tu ne l'espérais pas.

Sally insistait, et toi tu n'avais aucun problème avec tout ça. Mais la spontanéité du moment te faisait sacrément défaut à cet instant. Oui c'est vrai.. tu veux que je te dise, j'aime l'idée que tu puisses cuisiner pour moi.. Tu étais malin puisque tu faisais d'une pierre deux coups. A la fois tu lui disais aimer la voir cuisiner, et en même temps tu essayais de faire en sorte de désamorcer sa petite menace selon laquelle elle ne cuisinerait plus pour toi. Le pire dans tout ça, c'était bien que tu cuisinais toi. Mais c'était différent d'avoir sa femme qui cuisine pour soi. Approchant ta chaise de la sienne pour t'installer pas très loin, tu finissais par dire. Tu brises mon coeur, Mendoza. Tu en rajoutais bien sûr, mais tu profitais de ce moment calme avec elle et de ce dîner léger mais très agréable.

Oui tu te rattrapais gentiment, à ta sauce. Cela dit t'installait près d'elle, elle te servait et même si tu n'étais pas du tout un assisté, ou un gros macho, tu adorais ça. Ben oui tu étais un grand garçon, un homme mais qu'une femme prenne soin de toi ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé. Même si tu avais connu des femmes après Roxie, ça n'avait jamais été dans un cadre aussi officiel et plaisant. Pff tout de suite les grands mots ! As-tu dit après sa réplique et après son baiser. En un sens elle n'avait pas tort même si c'était bien plus compliqué ça. Mais pas besoin de débat, vous saviez tout les deux que ce que cette période avait été.

Tu détestais quand elle te disait ce genre de choses. Tu ne culpabilisais pas pour ça c'est vrai. Par contre, tu avais culpabilisé de voir ses relations se finirent à cause de ses sentiments pour toi, ça oui. Mais l'entendre dire que tu lui avais brisé le cœur, c'était jamais agréable, parce qu'au fond toi, tu avais surtout tout fait pour la préserver. Avec le temps tu te rendais bien compte que ça témoignait de ta véritable affection pour elle. Okay, mais on est passé à autre chose depuis.. je pourrais pas cuisiner tous les soirs, moi. Oui tu voulais qu'elle te cuisine des petits plats de temps en temps. Alors oui tu espérais qu'elle retire sa menace finalement. Cela dit, toi grand mangeur, tu mangeais ta salade. Oui ça n'a jamais été aussi naturel et simple de mon côté.. et c'est très plaisant. Vraiment. As-tu dit en la regardant, glissant ta main à la sienne et coude appuyé contre la table, tu menais son poignet à tes lèvres pour l'y embrasser.

Sans le vouloir tu l'avais faite souffrir, c'est vrai. Tu avais été la cause de ses déboires amoureux, tu avais refusé ses avances, et tu avais tout fait pour ne jamais craqué, la maintenir à distance pour te préserver, pour la préserver. Finalement c'était comme ça que tes sentiments pour elle s'étaient décuplés aussi au point que tu ne saches plus voir ta vie sans elle, sans avoir essayé pour de vrai avec elle. Vous aviez à priori fait le bon choix. Un soir sur trois.. As-tu dit en essayant de négocier. Tu avais beau savoir cuisiner, tu ne voulais pas prendre d'engagements trop grands pour toi. Pour autant il n'était pas impossible que tu te colles à la tâche plusieurs soirs d'affilé, mais là tu cherchais la petite bête avec elle. Comme un gamin capricieux qui ressentait le besoin de négocier perpétuellement. On ne peut plus vrai. Avais-tu dit après de baiser que tu avais laissé glissé à l'intérieur de son poignet. Elle avait quand même réussi à te faire dire des choses! Elle était douée. Cela dit tu retournais à ton dîner.