Aliper ∞ The darkest night, never felt so bright, with you by my side

J'ai toujours aimé dessiner, et en plus de ça, je suis plutôt douée. Petite, je passais mes journées à dessiner, mais aussi peindre, sûrement à cause ou grâce à ma mère. J'aimais peindre les paysages, mais dessiner les gents, je trouve qu'on exprime mieux les traits d'un visage sur le papier, que sur une toile. J'aimais bien ce qui était du domaine artistique, dont la musique aussi. Ouais, j'étais le genre de petite fille à prendre des cours de piano et de guitare. C'est trop ? Sûrement, mais je suis légèrement hyperactive sur les bords. Il fallait bien m'occuper, parce que je tapais sur le système des gens. M'enfin, encore aujourd'hui, je suis une vraie pile électrique et, ça n'a pas l'air de gêner. Je n'ai pas envie de changer pour que les gens m'apprécient, je n'ai pas besoin de changer pour Alek. Enfin, du moins, pour le moment, ma façon d'être n'a pas l'air de le gêner. Visiblement, je suis même capable de le surprendre. Woah, est-ce que j'ai déjà surpris quelqu'un ? J'en sais rien. Rigolant, nous payons nos achats et quittons le petit super marché. Durant notre trajet, nous continuons de parler, de nous taquiner de rire comme nous le faisons depuis des semaines. Arrivée au point de vue, il faut dire que j'en reste sans voix. Enfin, après avoir eu une seconde d'inquiétude sur le fait qu'il souhaite me tuer. Prenant place sur le sol, je m'assois à côté d'Alek et non sur lui...Nous déposons nos paquets, puis prenant le temps de regarder la vue. C'est beau, que dis-je c'est magnifique. Chez nous aussi, c'est beau, mais pas comme ici, ça non. Détournant mon regard de la vue, pour regarder Alek, je prends le temps de le détailler. Son visage, sa mâchoire, ses yeux. J'essaye de retenir cet instant de lui, ne sachant pas ce que demain nous réserve. Alors je me lance, et lui pose la question qui me trotte dans la tête. Au début, il ne me répond pas. Fuck, c'est pas bon signe ça, si ?. Il finit par me rapprocher de lui, mais j'ai quand même cette petite point de nervosité qui reste, formant une petite douleur dans mon estomac. Il finit par parler, et je n'ai jamais été autant soulagé. Je ne peux m'empêcher de sourire comme une conne, alors j'attrape son visage et l'embrasse tendrement. Me collant tout contre lui, je finis par lui demander, comme une petite fille. "Donc, genre, j'ai le droit de parler de toi à les copines ? Enfin, je leur ai bien évidemment parlé de toi, mais genre...Entant que copain ? Petit-ami ?". Wesh, quand un mec me plaît, je suis une vrai greluche. Attrapant tant bien que mal les paquets, je les pose sur mes jambes, regardant lequel je vais bien pouvoir tester. "Tu veux lequel ?", je lui demande, tout en levant mon regard vers lui, lui balançant sans réfléchir "Tu restes avec moi ce soir ? Je veux dire dans ma chambre...Enfin, pour dormir hein !". Quoi ? Je préfère préciser.

• C’est ici que s’achève un beau voyage, de bons moments passés ensemble. Dernier jours, dernière minutes, dernière secondes, tous ces instants dont on profite au maximum pour repousser toujours plus le moment du départ, celui qui vous plantera un couteau en plein cœur et qui te dira « les vacances c’est finit maintenant c’est le retour à la réalité ». C’est toujours comme ça de toute façon, tous vos beaux moments, toutes vos vacances vont passer en un claquement de doigts, sans que vous puissiez réellement réagir et faire quelque chose pour empêcher ça. C’est clairement impossible, ça serait comme vouloir grimper sur la plus haute horloge au monde et lui envoyer son pied directement au cul, ça ne servirait à rien et ça ne changerait pas le cours du temps. C’était la fin de quelque chose de bien, d’un beau voyage qui restera gravé dans les mémoires. J'étais parti de Boston célibataire, j'en revenais en couple. Car c'est ça, qui la préoccupait au final. C'est ça qui la bloquait on va dire, elle ne savait pas ce que c'était vraiment étant donné qu'on avait pas mis de nom dessus. Elle devait se demander si une fois de retour à Harvard, ça serait pareil ou au contraire différent, elle devait se demander si elle n'était pas juste un passe temps pendant mes vacances. C'est possible qu'elle se soit poser ces questions, mais j'suis pas le genre de personne à avoir besoin de placer des mots sur une relation pour la définir. Alors je rigole, pendant quelques secondes, je rigole. "Tant que tu leurs dis que j'suis beau gosse et qu'elles auront jamais mieux que moi, ça me va..." Toujours en train d'en rajouter putain. Elle attrape la bouffe, et je la regarde faire, même elle, elle ne sait pas quoi prendre. "J'sais pas moi, donne heu... Ceux là !" je désigne le paquet le plus à gauche, et je hausse un sourcil à sa dernière question. "Si tu veux, oui." Pas besoin de faire de grandes et longues phrases pour lui faire comprendre que oui, j'vais passer la nuit avec elle. Autant profiter de ce summer camp jusqu'à la dernière minute en sa compagnie. •

Je n'ai pas envie de partir, d'oublier ces vacances. Je sais que je vais en garder un bon souvenir, mais je ne me souviendrais pas de tout. Non, je vais oublier certains paysages, certaines conversations, certains moments passés avec mes amis. Je n'ai clairement pas envie d'oublier mes journées, soirées avec Alek. Nos conversations, nos délires, nos conneries, lui. Alors je profite de cet instant pour admirer le paysage, mais aussi pour le regarder lui et rien que lui. Demain soir, nous quittons le Loas pour retourner à Boston, retrouver notre vie de tous les jours. C'est bientôt la rentrée, on va retourner en cours. Une fois à Boston, je ne sais pas ce qu'il en sera d'Alek et moi, de notre relation. Je suis certes venue ici célibataire, mais, est-ce que j'en repars en couple ? J'en sais rien, je n'aime pas mettre des mots sur les relations, mais avec lui, je ne sais pas, c'est bizarre. Je n'ai pas envie de me dire que je suis juste une fille de passage, un amusement le temps d'un été, de quelques mois. Je me lance donc, et lui pose une question, enfin deux plutôt. J'ai peut-être l'air débile, d'agir comme une gamine perdue, mais je m'en moque, je veux juste être certaine d'une chose pour être fixée. Heureusement pour moi, il répond ce que je voulais entendre et me rend directement le sourire. D'ailleurs, je le taquine, parlant de mes copines, mais aussi de l'étiquette qu'on colle sur notre relation. "Euh non, parce que si je leur dis ça, elles vont te vouloir comme copain et je vais devoir me battre avec elles", je réponds en riant, attrapant nos paquets de cochonneries pour que nous puissions nous y attaquer. On a pris tellement de choix, que je ne sais pas par où commencer. Je passe un paquet à Alek, puis en ouvre un autre. J'attrape un petit chocolat entre mes doigts puis, le met dans ma bouche. "Hmmm, il y a de l'alcool dans ceux-là". Bien, faut que je note le nom pour voir s'ils existent aux Etats-Unis. Profitant de ce moment, je demande à Alek s'il est d'accord pour dormir avec moi cette nuit. Autant en profité jusqu'au bout non ?. Il accepte, je hoche la tête. "Cool...mais va falloir que je porte un pyjama dans ce cas", je m'amuse à lui répondre. Quoi ? C'est bien de dormir à poil quand même non ? Si, mais ce n'est pas vraiment mon truc.

• Qui n'a jamais rêvé d'avoir droit à une seconde chance ? Une occasion de se rattraper pour ses erreurs, de changer le cours du temps, d'arranger tout ce qui ne va pas. On regrette toujours un jour ou l'autre nos actions, on se dit que cela aurait été mieux si l'on avait fait autrement, dit autre chose. L'erreur est humaine me direz-vous, et pourtant, en tant que simple hommes, en tant que mortels, il nous est impossible de revivre ces instants que l'on aimerait changer. On a beau le vouloir au plus profond de nous, être prêts à tout pour revenir en arrière, c'est tout simplement impossible. C'est hors de nos moyens. Alors tout ce qu'on peut faire, c'est avancer, regarder de l'avant, essayer de faire mieux à l'avenir, ce qui demande tout de même une sacrée dose de courage. En effet, il n'y a rien de plus dur que de laisser de côté nos regrets car ces derniers continuent de nous hanter. Que cela soit le soir, lorsque nous sommes seuls dans notre lit à ressasser nos souvenirs, ou dans la rue, lorsqu'on pense reconnaître un visage familier alors que ce n'est pas le cas. On ne se défait pas si facilement de toute la souffrance accumulée en une vie. Avec le temps, j'ai appris à gérer tout ça et à ne pas vivre dans le passé, avec le temps, j'ai appris beaucoup de choses. Des choses que j'aurais aimé savoir bien plus tôt. Mais bon, entre ce qu'on désire et ce qu'on a, il y a une large différence. Une différence de la taille d'une montagne. J'pense qu'aujourd'hui, j'ai assez appris pour pouvoir reconstruire ma vie, une vie ou Piper y avait sa place. "Dit leur que j'suis basique alors, passe partout, qu'elle ne se retournerait pas sur moi dans la rue, mais que j'ai un bon fond et que c'est ça qui t'a attiré !" J'ai pas non plus envie de faire l'arbitre dans un combat de boue, si on pouvait éviter ces conneries ça m'arrangerait. Assis, on commence à piocher dans les bonbons, et je remarque son goût prononcé pour l'alcool lors de sa remarque. Jetant un coup d’œil au paquet, j'me fais la remarque que je vais devoir repasser en acheter demain avant de partir histoire de lui faire plaisir. "J'vais dormir habiller alors, il fait froid ici la nuit..." Il fait je sais pas combien de degré, qu'elle compte même pas sur moi pour dormir en jean ou j'sais pas quoi. On est ensemble, c'est ma copine, alors j'ai le droit de dormir en boxer. Et c'est ce que je vais faire, j'ai pas à avoir de gêne à ces côtés. •

Oui, on a tous le droit à une deuxième chance, du moins, c'est ce que je pense. On fait tous des erreurs dans la vie, plus ou moins importantes. Enfin, si on tue une personne, là c'est clair qu'on a pas le droit à une seconde chance. Après tout, si quelqu'un ôte la vie à une personne, pourquoi aurait-elle le droit à un petit coup de pouce de la vie ?. Bon, dans le cas d'Alek, c'est vrai qu'il a merdé. Il a grave merdé même, mais il mérite une deuxième chance non ? Je ne connais certes pas les raisons qui l'ont poussé à laisser sa famille, mais elles devaient être bonnes, non ?. Bon ok, non, quand il m'a annoncé ça. J'ai eu de réaction en moi, la première, j'ai voulu lui en mettre une belle dans la tête. Depuis quand on abandonne sa famille ? Mais en même temps, en le voyant, je sais qu'il se sentait mal. Il ne le regrette peut-être pas, j'en sais rien, du moins s'il est là à mes côtés, c'est qu'il ne le regrette pas à 100%. Mais oui, je suis plus le genre de personne qui se bat pour sa famille. Bon, je suis loin de fonder la mienne, je ne sais même pas jusqu'où on va aller avec Alek, mais je dois admettre que ça fait un peu flipper. Je ne sais pas comment je serais capable de réagir, si mon mari me quitte du jour au lendemain, me laissant avec notre enfant. Bref, ce n'est pas ma vie, au fond, je m'en tape pas mal tant qu'il peut récupérer son fils puis merci bien, ma vie a déjà ses petites emmerdes. "Ouais....mais dans un sens ça serait mentir. Tu es loin d'être basique ! Tu es beau, marrant, légèrement intelligent, gentleman quand tu le veux et je vais m'arrêter là sinon, tes chevilles vont doubler de volume", dis-je en riant. Puis soyons honnête, mes copines sont capables de baver devant lui-même si je suis là. Nous goûtons enfin nos chocolats et les premiers sont plutôt sympas, avec un peu d'alcool. On peut être bourré en manger des chocolats à l'alcool ?. Je ne sais pas, au pire, je vais tester, et je finirais nue à danser dans la rue. "Oh oui très froid même, je te passerais un gilet !", je le taquine, lui donnant un petit coup d'épaule. "Tu sais, je ne suis pas contre le fait que tu dormes à poil, enfin en boxer quoi...", à poil serait parfait, mais ne me mettant moi-même pas à poil, ça ne serait pas juste. Puis bon, même si je ne suis pas le genre à être pudique, je me vois mal dormir nue à ses côtés ce soir. "On rentre et on finit la soirée dans la chambre ? Parce que si je suis bourrée à cause de ces chocolats, je ne préfère pas être dans la rue". Je finis par me lever, attrapant quelques paquets de chocolat.

• Ouais, je suis arrivé ici célibataire, avec une vision bien différente de la vie qu'autrefois, avec cette envie de tout casser, cette putain d'envie de tout envoyer balader, d'accorder ma confiance à personne, et puis... Et puis ça a changé, j'me suis laissé allé, j'me suis dit que je devais juste aller de l'avant, profiter de ma vie, faire en sorte de repartir sur de bonne base. Être normal putain, être juste normal. Ne plus être le mec qui a quitté sa femme sans un mot, le mec qui est revenu six mois après l'air de rien. Je ne veux plus être ce mec, je veux redevenir le battant que j'étais. Celui qui ne se laisse pas faire, et petit à petit, j'y arrive. J'ai repris gout à la vie, gout à l'envie. J'ai repris ma vie en main, et j'me retrouve en couple. Ouais, en couple. Étrange hein ? Mais ça me plaît, elle me plaît. Tous les moments qu'on passent ensemble sont parfait, il y a toujours ce grain de folie mélangé à nos conversations sérieuses. Plaisant, c'est plaisant de pouvoir parler de tout et de rien, de pouvoir rire et dans la seconde d'après être le plus sérieux du monde. Et là, c'est ce qu'on avait fait, elle me parla sérieusement, voulant être certaine qu'on était bien en couple, et on se retrouvait à rire de ça, à rire de la description qu'elle pourrait faire de moi à ces amis. "Fait gaffe je pourrais presque rougir là, mais tu peux continuer, c'est plaisant pour mes oreilles et pour le morale !" Ouais, je n'étais plus habitué à entendre ce genre de choses, à ce qu'on me fasse des compliments. Dernièrement, j'avais plus l'habitude de me faire descendre et qu'on me rappel à quel point oh j'ai été un mauvais père et un mauvais mari. "Passe moi trois couvertures ouais..." Elle me propose de passer la nuit avec elle, et je ne peux pas refuser. Mais sérieusement, j'vais pas dormir habiller, on crève de chaud la nuit ici. "J'savais t'avais un faible pour mon corps, tu veux tout le temps me voir à moitié à poil !" Que je lui réponds, un léger sourire sur le coin des lèvres. Et on finit par se lever à sa demande, ouais, j'étais partant pour finir la soirée chez elle. Ramassant aussi les paquets au sol, je pris en sa compagnie la direction de sa chambre d'hôtel. On va pouvoir être dans un endroit plus intime, et si là, elle a envie de se retourner le crane, personne à part moi ne la verra dans cet état-là. •

Je ne suis pas venue au Laos dans l'optique de me mettre en couple, loin de là. Je voulais partir de chez nous, m'amuser avec mes amis, découvrir un nouvel endroit, une nouvelle culture et de nouveaux paysages. En plus de ça, je n'étais pas forcément super heureuse ces derniers temps. Quand on perd son meilleur ami, on ne peut pas être bien. On fait comme si tout était comme avant, mais c'est faux, on se ment à soi-même et aux autres. Sauf que voilà, ce meilleur ami à repris son titre, mais l'a vite reperdu le même soir. Non pas parce que j'en avais envie, mais parce qu'il n'a pas accepté mon choix. J'ai décidé de donner une seconde chance à Alek, quitte à perdre Jed. Je vais peut-être m'en mordre les doigts, mais si la vie m'a foutu Alek sur mon chemin, c'est pour une raison non ?. Et jusqu'à présent, j'aime l'effet qu'il a sur moi. Ce sourire que s'affiche sur mon visage quand je suis avec lui, les conneries que je peux sortir auxquelles il rit, même si ce n'est pas forcément marrant. Il me supporte moi, la petite pile électrique que je suis. Mais voilà, ce mec est à présent mon copain et je ne suis désormais plus célibataire. Ca fait un moment que je n'ai pas été en couple, à croire que ce n'est pas fait pour moi et pourtant, j'aime déjà ça. J'aime ce début de relation que j'ai avec lui. Alors comme depuis le premier jour où on s'est rencontré, on se taquine, là au sujet de l'effet qu'il pourra avoir sur mes copines. "Tu n'as pas à rougir Alek, tu es un bel homme, tu peux en être fier", je lui réponds dans un gloussement, tapotant sa cuisse. Pourquoi devrait-il rougir ? Parce que ce que je dis est vrai ?. Alek est clairement le genre de mec qui en ferait retourner plus d'une et, sans même le connaître, je pense qu'il a dû avoir pas mal de filles autour de lui. "Je serais ta couverture va !". Quoi ? Autant être directe non ?. Moi ? Vouloir tout le temps le voir à poil ? N'importe quoi. Tsss. Putain, il peut lire dans mon esprit ou quoi ?. Je ne réponds pas, je fais mine de brasser le vent de ma main. On finit par quitter ce bel endroit, ramassant nos cochonneries. Faisant demi-tour, nous retournons à l'hôtel, pour finir le reste de la nuit dans ma chambre. Une fois dans l'immeuble, je lui fais signe de me suivre jusqu'à l'ascenseur. Arrivée au bon étage, nous longeons le couloir puis, après mettre battu pendant 10 minutes avec la porte, nous entrons enfin dans la chambre. "Voilà, fais comme chez-toi !!!", dis-je en refermant la porte derrière lui, déposant ensuite les paquets sur la table. "Tu veux boire quelque chose ?".

• Ma vie c'est encore pire que dans les films. Vous savez, tous ces putain de film que vous aimez regarder, vous les filles, ou vous les grands romantiques. Ces films où t'as un gars qui va aimer une fille, ou à la fin, tout sera beau, tout sera grand. Ces film ou a chaque fois, tout se finit bien... C'est des conneries, arrêter de croire à ça, sérieusement, arrêter de croire à toutes ces merdes, c'est faux, putain c'est faux. J'sais pas ce qui se passe dans ma vie en ce moment, un jour tout est beau, et celui d'après, j'me pose une multitude de questions, j'me demande comment tout ça finira. Ma vie était comme ça, ma vie était un enchainement de petite merde, et puis, tout rentrait dans l'ordre, pour ensuite péter. J'attendais juste le jour où tout resterait calme, ou tout serait parfait, mais bordel, il mettait du temps à venir, je vous assure. A croire que la personne qui se trouve là haut aimait bien remuer sa grande lame dans la plaie qui était ma vie, comme si il trouvait ça drôle de m'enlever tous mes repères juste pour me regarder chutter. Sauf que j'me relevais, à chaque fois, j'arrivais à poser un genou au sol et me relever, mais, j'en sortais toujours plus changé, et, à trop changer, je n'allais plus me reconnaitre. Enfin, c'est ce que je pensais en arrivant ici, en posant mes valises au Laos, que ça allait continuer comme ça. Et puis j'ai rencontré Piper, en elle, j'ai vu l'espoir, j'ai vu le changement, j'ai senti ce feeling qui c'est tout de suite installer, et nous voilà aujourd'hui en couple. Elle est belle la vie quand elle le décide. Bref, pour en revenir à nos moutons, on finir par arriver dans l'immeuble. Je n'ai jamais mis les pieds ici encore, du coup je la suis, ne sachant pas vraiment à quel étage sa chambre se trouve. Dans l'ascenseur, je continue de la taquiner comme à notre habitude, lui volant un baisé avant que les portes s'ouvrent, et on finit par arriver chez elle. Je regarde un peu partout, analysant la pièce, la décoration. Ouais, c'est une chambre d'hôtel quoi. "Me dit pas ça je vais directement me foutre à poil et me balader comme ça !" Jamais me dire de faire comme chez moi, jamais. Je commence à visiter rapidement, c'est pas très grand donc c'est plutôt une visite du regard. "Non ça va merci..." J'ai pas vraiment soif pour le moment. Me rapprochant d'elle, je viens me placer dans son dos, la prenant dans mes bras, je dépose un léger baisé dans sa nuque. "J'te voyais plus bordélique en fait, tu m'épates encore !" J'vais surement me prendre un coup de tête, mais pas grave. •

La vie, elle aime jouer avec nous, foutre la merde dans tout ce qu'on. Parfois, on a des petits moments de pauses, en mode, je vais bien tout va bien. Puis, le monsieur, là-haut, décide que c'est bien trop rose, et ordonne à la vie de mettre un peu de bordel sur notre route. Mais il aime tellement jouer avec nous, qu'il choisit ses victimes. Certains ont de petites emmerdes, d'autres des grosses. On peut dire que j'ai la chance, de faire partie du premier cas. Non mais c'est vrai, certains finissent par tout perdre, devenant pauvre, ramant pour se trouver un job pour s'acheter de quoi manger. Moi, même si j'ai une famille de dingues, je sais que je peux compter sur mon père quand j'ai besoin d'un truc. Je suis loin d'être la fille à son papa, je n'aime pas ça, mais depuis le divorce avec ma mère, il nous aide dans la vie de tous les jours. Ouais, ce n'est pas en venant trois peintures qu'on peut s'en sortir. Il m'aide aussi à payer la moitié de mes études, l'autre, c'est ma part du moins, ce que je gagne en vendant des cafés au Starbucks dans une tenue des moins sexy. M'enfin, je n'ai pas à me plaindre, car comme je l'ai dit, j'ai plutôt de la chance, pour le moment. Et en ce moment-même, je suis une nouvelle fois chanceuse. J'ai la chance de me trouver dans un beau pays, aux côtés d'un mec super. Quittant le point de vue, nous regagnons l'hôtel pour nous rendre dans ma chambre. Nous continuons de parler, de rire, de nous embrasser, le tout sans nous prendre la tête. C'est ce que j'aime chez lui, j'ai pas à réfléchir à ce que je dis même si bon, du coup, je dis pas mal de connerie. Enfin, dans la chambre, je le laisse entrer le premier, fermant la porte derrière nous. "Mon dieu non, je ne veux pas finir aveugle !". Personnellement, je veux bien devenir aveugle ainsi, mais bon, je pourrais plus admirer son corps. Le laissant faire un tour de la chambre, je fouille un peu dans le mini bar de la chambre, attrapant une bouteille d'eau. Essayant de l'ouvrir, je sursaute en sentant ses bras autour de moi, son baiser dans ma nuque me déclenche un léger. Ouais, j'étais beaucoup trop concentrée sur cette foutue bouteille, mais s'il continue comme ça, je ne vais pas pouvoir résister moi hein !. Mais je le dois, rien ce soir, juste des bisous et des câlins, ah oui, et son corps de rêve aussi. "Je n'ai pas grand chose ici, mais t'inquiète qu'à l'appart, avec deux colocs, c'est le grand bordel", je lui réponds, me retournant pour lui faire face. Je ne dis rien de plus, je passe juste mes bras autour de son cou, me serrant un peu plus contre lui tout en venant lui voler un petit baiser.

• Quand on ne sait pas ce que c'est d'aimer, de détester, d'avoir peur, d'être heureux. Comment pourrions nous nous en sortir si on serait comme des putain de robots, formaté à faire ce que l'on nous a appris, sans prendre de vrai décision, sans réfléchir vraiment par soit même. Comment est-ce qu'on ferait putain ? Est-ce que quelqu'un va pouvoir me le dire ? Est-ce que quelqu'un a une réponse à me fournir, ou alors, je devrais rester dans l'ignorance pour le reste de ma vie ? Comme vous, rester comme toi, ou encore toi là bas, rester à ne pas me poser de question, car un jour j'ai entendu que c'était mal de réfléchir par soit même, que c'était mal de se faire son propre avis. J'ai jamais prétendu tout connaitre, j'ai jamais eu cette arrogance, cette façon de me mettre en avant pour me vendre. Ce que je connais de la vie, c'est grâce aux épreuves que j'ai traversé, c'est grace aux personnes qui m'entourent que je suis devenu la personne que je suis aujourd'hui. J'me suis souvent demandé comment ma vie aurait été si je n'aurais pas rencontré tel ou tel personne, si je n'aurais pas été à cet endroit là à ce moment là, si, par exemple, j'aurais choisi de raté mon bus un matin, est-ce que j'aurais fait une rencontre qui aurait changé ma vie ? Est-ce que j'ai évité la mort en prenant ce chemin là et pas un autre ? Est-ce que mon destin est tout tracé, ou, au contraire, est-ce que je le change ? Est-ce que chaque action que je fais, que je mène me pousse à changer ce putain de destin ? Je pensais connaitre beaucoup de choses, mais avec le temps, j'me suis rendu compte que j'avais encore beaucoup à apprendre. "Aveugle parceque tu seras émerveillé par ma beauté et mon physique d'athlète ouais !" Je suis loin d'être sérieux, rassurez vous. J'ai pas pour habitude de me mettre en avant et de vouloir qu'on me regarde, qu'on m'admire. J'me moque bien de tout ça. M'approchant d'elle doucement, je l'attrape entre mes bras et son sursaut me fit rire. Elle a eu peur ou quoi ? "Je verrais alors, enfin... Si un jour tu m'y invites !" Non non, c'est pas une demande d'invitation, ne vous méprenez pas. Elle se retourne, elle me fait face, elle se colle presque à moi, et je peux sentir ces lèvres contre les miennes. Fait pas ça, continue pas comme ça, on c'est jamais retrouvé seul, en toute intimité, on sait pas ce qui peu arriver, on ne sait pas ce qui va se passer. Mais je réponds à son baisé, laissant mes mains glisser le long de ces hanches, je l'embrasse, un peu plus passionnément. Un peu plus sensuellement. Je plaque mon corps contre le sien, et j'ai pas envie de m'arrêter, je pourrais l'embrasser des heures entières. •