Aliper ∞ The darkest night, never felt so bright, with you by my side

On dit souvent que notre destin est déjà tracé, mais est-ce vraiment le cas ?. Est-ce que quand je suis venue au monde, le destin s'est dit ; toi, Piper Jane Redmayne, tu iras vivre aux Etats-Unis à tes dix-huit ans. Tu y auras une belle première année, pleine d'amour et d'amis, mais cinq ans plus tard, ça sera la merde. Est-ce qu'elle s'est dite que je ne parlerais plus à Jed, parce que j'ai préféré laisser sa chance à Alek, au lieu de tenter quelque chose avec lui ? Est-ce qu'elle s'est dit que je considérerais Alan comme un vrai frère, que je serais même plus proche de lui, que de mes vrais frères ? Ou encore, que je rencontrerais un charmant jeune homme qui saurait me faire rire avec ses conneries ?. Bah tout ça, j'en sais rien, mais j'ai envie d'y croire bizarrement. J'ai envie de croire que mon destin, c'est d'être heureuse là, maintenant tout de suite avec Alek et que peut-être, c'est le début d'une belle histoire. "Tu ne serais pas jaloux quand même ?", je m'ose à lui répondre, lui faisant un petit clin d'œil tout en ré ouvrant les boutons de mon gilet. Ouais, non, je ne vais pas le fermer et encore moins jusqu'en haut, comme le ferait ma grand-mère. Parlant de la vie privée d'Alek, il se livre à moi, parlant de son ex femme, enfin surtout, du combat qu'il va devoir mener avec elle au tribunal pour leur fils. C'est triste de voir ça, de le voir ainsi alors nous n'en disons pas plus. C'est peut-être égoïste, mais je n'ai pas envie que ça plombe l'ambiance. Le temps d'encore une soirée, je veux juste que ça soit lui et moi. Alors je le taquine une nouvelle fois, pour qu'il retrouve le sourire, disant qu'il dit déjà pleins de connerie, mais lui avouant aussi qu'il me plaît au point de lui laisser une chance. Ouais, à mon âge, les filles, elles ne veulent pas s'embêter avec des pères divorcés. Elles veulent juste s'amuser, rien de plus. Pour ma part, je m'en moque, j'accepte Alek comme il est, et avec son passé. "J'ai toujours raison !", je lui réponds en lui souriant, me redressant légèrement pour lui déposer un baiser sur sa joue. Après quelques minutes d'attentes, nos plats arrivent enfin et là, je vois un Alek sauvage s'attaquer à son hamburger. Je crois qu'il est en manque de notre nourriture. Je ris, lui disant bon appétit, puis attrape mes couverts pour commencer mon repas. "Hmm, c'est trop bon...Ça m'a manqué !". Putain ouais, de la bonne bouffe comme il se doit. En plus de ça, j'ai le droit à une bonne bière. "Tu en veux ?", je lui demande en agitant légèrement la bouteille. Bon, j'aurais peut-être dû prendre de l'eau aussi, mais la bière me manque. C'est la seule boisson que j'aime avec la vodka, mais cette dernière me fait parfois faire de drôles de choses.

• On va être franc et on va dire la vérité, toute la vérité, comme si on était au tribunal, que nous étions dans le box des accusés, et que face à nous se trouvait un public prêt à vous entendre, sans aucun avocat pour vous défendre, et avec un juge vraiment, mais vraiment de mauvaise humeur, alors, je ferais mieux de tout dire n’est-ce pas ? Il m’a demandé comment je me sentais, c’est tout, rien de bien compliqué à vrai dire, mais, je ne sais pas, j’ai pas envie de mentir, j’ai envie de tout dire, de dire la vérité, expliquer vraiment comment je me sens. Alors, je prends une grande respiration, j’ai les mains moites, ça devrait pas être compliqué pourtant, mais, j’ai les mains moites et je stress un peu, étrange, d’habitude, je suis jamais comme ça, d’habitude, rien ne m’atteint. Alors je me reste assis, je ne prends pas la peine de me lever, il ne faut pas trop m’en demander non plus, j’vais déjà expliquer comment je me sens, alors j’vais pas en plus me lever, saluer tout le monde ou je ne sais quoi. J’ai longtemps été un bel enculé, un petit merdeux qui ne pensait qu’à réussir des défis qui consistait à coucher avec des filles, rien de bien intelligent, je vous l’accorde. A cette période de ma vie, un vide immense m’habitait depuis des années, un trou qui n’arrivait pas à être comblé, et, je ne savais pas ce qu’il me manquait. Je commencerais donc par parler de cette période de ma vie pour que mes auditeurs puissent comprendre comment je me sens réellement. Ma réponse serait en vie, je me sens vivant, comme jamais je ne l’avais été, ce vide qui était autrefois un trou ne donnant sur rien, le néant, et bien, je crois que Piper arrivait à le remplir. Je sais pas comment elle fait, mais elle est forte, elle s'y prend plutôt bien. D'ailleurs, serais-ce une crise de jalousie que je suis en train de lui faire ? Non, enfin, pas tellement. "J'vois vraiment pas de quoi tu parles !" Au final, j'suis attaché à elle, peut-être que je ne lui dis ou que je ne lui montre pas, c'est surement ma façon d'être je ne sais pas trop, mais je suis attaché à elle. Et cette soirée, j'aurais voulu la passer avec personne d'autre, elle et juste elle. Elle est belle, elle est aussi perché que moi, elle m'accepte, elle me comprend, je ne cherchais rien en particulier, et puis, la voilà. Elle est là, en face de moi, je la regarde et je souris bêtement, comme un abruti. Elle a cet effet sur moi, de me rendre encore plus con que je ne lui suis déjà, niai. "Non non tranquille !" La bouche pleine, je lui réponds, continuant de dévorer ma bouffe, putain elle a raison, c'est bon. Bon j'suis pas très propre, mais disons qu'elle aussi elle est loin d'être la fille la plus sexy quand elle mange, on dirait deux affamés putain. Quand je termine mon hamburger, c'est limite si je vais pas lâcher un gros rot, je le fais pas car je sais me tenir, mais voilà, j'aurais été seul, je l'aurais fait. Je m’avachis sur ma chaise, laissant mes bras tomber le long de mon corps, et je la regarde, je l'analyse en train de manger, et je ne peux m'empêcher de sourire. "J'crois bien que t'es encore pire que moi quand tu manges en fait..." C'est con hein, mais ça me prouve une fois de plus qu'on est pareil, elle s'en fou des gens autour de nous, elle mange, comme un mec, elle ne fais pas la petite fille bien éduqué qui mange morceau par morceau. C'est quoi ce sentiment bordel ? Normalement, quand une fille mange comme un mec, t'as pas envie d'aller plus loin, ça te dégoute limite, mais là non, avec Piper, c'est pas ça, elle me plaît, peu importe son comportement, merde. •

Dire la vérité, rien que la vérité, ça, je le peux. Et je le fais parfois trop souvent, n'ayant que très peu de filtres. C'est mon défaut, d'être franche, de dire ce que je pense sans vraiment y réfléchir dans un premier temps. Il faudrait peut-être que j'apprenne à me taire, mais aussi à être moins curieuse. La curiosité est un vilain défaut, mais là aussi, je ne peux pas résister, j'ai ce besoin de tout savoir. Bon, avec le temps, j'ai appris à me retenir, à ne pas me mêler aux histoires des autres, de mes amis. Mais dans un sens, ça me permet aussi de connaître l'état d'esprit, ce qu'ils ressentent ou bien vivent dans la vie de tous les jours. J'aime être là pour eux, même si parfois, je m'oublie, laissant mes envies, mes besoins de côtés. Sauf que depuis ces vacances, aujourd'hui, ce soir, je pense d'abord à moi, à mes envies et mes besoins. Le tout me mène à lui, à Alek. Je me rends compte que j'ai besoin de lui, que j'ai envie d'être avec lui. J'aime le fait qu'il se confit à moi, alors qu'en soit, on ne se connaît pas depuis des années. Mais il s'en moque, il me parle, se livre à moi et je ne peux que l'apprécier d'avantage. C'est étrange, mais j'aime le fait qu'il ne veut pas que je me montre, qu'un autre me regarde. De la jalouse ? Je ne sais pas, peut-être que oui, peut-être que non. "C'est mignon, je trouve", je lui répond en haussant les épaules. Enfin, tant que ça ne part pas dans de la jalousie maladive, ça me va. Nos plats enfin servis, on se jette dessus comme des morfales. On dirait que nous n'avons pas mangé depuis des jours. Je le regarde, et je retiens un rire en le voyant manger. Il ne fait qu'une bouchée de son hamburger, refuse même un peu de ma bière quand je la lui propose. Ok, alors là, je pense qu'il n'a vraiment pas mangé depuis des jours. Ah moins qu'il ne soit pas trop fan du riz, mais aussi des épices. Je me concentre sur mon plat, essayant de ne pas me faire de tache, bien qu'en soit, je ne dois pas être très sexy à voir. Putain, j'ai honte. "Quoi ? Pourquoi ?", qu'est-ce qu'il se passe ? J'ai de la sauce que le visage ? Ou bien des miettes dans mon décolleté ? Une frite entre les dents ? Non ça, je la sentirais quand même. "J'ai de la sauce sur la tronche, c'est ça ?", je lui demande, posant mes couverts sur la table, portant mes mains sur mon visage. Bah, voilà, je n'ai plus aucune crédibilité.

• J’me demande bien combien de fils de pute présent sur terre seraient prêt à tout abandonner, à foutre leurs vie en l’air et à porter au moins une fois dans leurs misérable existence leurs paires de couilles tellement pleine que même le pape se demande comment ils ont fait. Tout lâcher, repartir à zéro dans je ne sais quelle ville, pays… C’est bien beau d’en parler, c’est bien beau de l’imaginer, mais est-ce qu’ils en seraient capables ? Lâcher cette vie qui les a faits tant souffert, balancer un rondin de bois bien gros dans la gueule de son prochain juste pour ensuite disparaitre ? Qui en serait capable ? Peu de monde je pense, on est tous une belle bande de grande gueule, ne dites pas le contraire, seul quelques personnes sur terre auront les couilles de le faire, de partir à l’inconnu et de tout recommencer à zéro, de changer d’identité, de famille, de vie… J'pensais pas en être capable, il y a un an en arrière. A vrai dire, ma vie n'était pas moche, mais je sais pas, j'ai tout quitté, j'ai tout abandonné du jour au lendemain, bien trop impulsif, avec aucun moyen de revenir en arrière. Depuis, ma vie n'a été que chaos et tristesse. Piper, c'est le grain de folie qui me manquait depuis, c'est celle qui m'a aider à relever la tête de l'eau. Et ouais, j'ai envie qu'on continue notre relation, bien que je n'ai pas posé de mot dessus, j'me considère avec elle. Donc ouais, il se peu que par moment, je laisse sortir un peu ma jalousie, c'est probable. Est-ce que c'est ce que j'ai fait ce soir ? Possible, ça se contrôle pas ce genre de réaction. Quand elle me dit qu'elle trouve ça mignon, je l'imite, ouais, comme un gamin de cinq ans aurait pu le faire. J'sais pas pourquoi je fais ça, mais avec elle, c'est comme ça, j'peux pas m'empêcher de la taquiner, plus fort que moi. Ce qui est plus fort que moi mais que je ne fais pas, c'est de roter et de m'allonger par terre en me grattant le ventre, j'ai un minimum de retenue, je me contente de m'avachir sur ma chaise et voila, me moquant d'elle par la même occasion. "Non non, c'est juste que j'ai l'impression que t'as pas mangé depuis trente piges !" Ouais, c'est moi qui parle. Le mec qui a tout dégommé en deux minutes chronos. D'ailleurs, j'ai encore un peu faim. Je réfléchis et je trouve une tactique. Je la fixe, je fixe Piper dans les yeux, je ne la lâche pas du regard, j'essaie de la perturbé, et bim. Je pioche dans son assiette pour attraper un morceau de je ne sais pas trop quoi que je porte à ma bouche. "Ouais ça va, pas mal. [...] Vient une fois qu'on a finit ici, on va acheter des conneries à manger et on trouve un point de vue ou une connerie du genre ?" Non, j'essaie pas de me la jouer romantique, j'ai juste envie de me poser avec elle dans un coin parfait, dans un bel endroit avec une belle vue, qu'on puisse être juste nous deux face au monde entier. •

En soit, je ne sais pas pourquoi il est parti. Qu'est-ce qu'un beau jour, il s'est dit, je me casse, j'abandonne ma famille. Enfin, je ne le juge pas là-dessus, après tout, je ne suis personne dans cette histoire, mais j'aimerais comprendre. Enfin, ça arrive tous les jours, que le mari ou bien la femme quitte sa famille. Est-ce que j'en serais capable ? Je ne pense pas, je ne sais pas. Je ne suis pas dans cet état d'esprit là, en même temps, même si un jour, je rêve de me marier et de fonder une famille, ce n'est pas pour tout de suite. Je veux prendre mon temps, être sur de la personne avec qui je suis. Je veux que ça soit la bonne, pas une personne de passage qui sera là juste pour me briser le cœur. J'ai du mal à me dire qu'Alek en est capable, de briser un cœur et pourtant, il l'a sûrement fait. Mais voilà, là, devant moi, je n'ai pas envie d'y penser, de me dire qu'il en est capable. Non, j'ai envie de m'attacher à lui, de sentir battre mon cœur battre comme un dingue quand il est là. De rire comme une conne quand il fait le gamin, comme là, alors qu'il imite mes paroles. Je le tape légèrement sur l'épaule, bien qu'en soit, je suis entrain de rire. Putain, pourquoi je rigole ? Pourquoi je suis toujours entrain de rire ?. C'est ça être heureuse avec quelqu'un ? Il faut dire que je n'ai pas été heureuse avec un mec depuis....bah Pluton enfin non-même pas, depuis Niels, le seul que j'ai aimé. Bordel de moi. Nous commençons à manger dans la joie et la bonne humeur, comme deux personnes mortes de faim. J'ai à peine le temps de finir ma première bouchée, qu'il a limite finit son plat. Putain, on vrai goinfre ce mec. J'essaye de finir son plat, mais il vient me perturber avec ses mots. Quoi encore ? Qu'est-ce que j'ai ? Qu'est-ce qu'il va bien pouvoir me sortir encore. "Oh, pardon non...", putain, je n'arrive même pas à parler. Lui faisant signe de patienter de la main, j'avale ma bouchée, puis reprends. "Notre bouffe me manque, les trucs gras me manquent, j'en ai marre du riz". Je fais là moue, mais là, c'est comme s'il était entrain de m'hypnotiser. Ouais, ben là, c'est légèrement perturbant, il ne faut pas qu'il me regarde comme ça hein, je vais finir par lui sauter dessus sinon. Ouais sauf que là, il se prend pour le Flash en me piquant un truc dans mon assiette. Oh le trou du cul. Je reste bouche bée, prenant un air offusqué. Je suis prête à lui lancer une vacherie, mais là, il me fait une proposition que je ne peux refuser. "Oh my god oui !!!!", je lui réponds, tout en hochant la tête à vive allure. C'est limite encore mieux qu'aller à Disney. "Hmmm ok, donc on zappe le dessert et on s'achète directement les cochonneries ?", je lui demande, un petit sourire aux lèvres. Me redressant, j'essuie ma bouche avec un peu de classe quand même, il y a du monde, puis, fait signe au serveur de nous apporter l'addition, lui montrant ma carte bleu au passage, histoire qu'on attende pas dix ans non plus. Là, j'ai vraiment envie de manger pleins de trucs au chocolat.

• J'me souviens du moi plus jeune, de l'Alek qui se moquait bien de faire du mal ou non. J'étais un enculé, une petite merde tout droit sortie du trou du cul de l'enfer, un tat de morve qui finirait par être balancer dans une déchetterie, j'aurais finit comme ce putain de poisson rouge que tu as eu gamin et qui est mort dans son bocal, dans les chiottes, et t'aurais finit par tirer la chasse. J'me suis rendu compte de tout ça, j'me suis rendu compte du mal que j'ai pu faire à toutes ces filles. Bon, c'est pas pour autant que j'suis aller m'excuser, vous imaginez la scène ? "Hey salut, j'm'excuse de t'avoir baiser". J'me sentirais mal sérieusement. Du coup, j'm'étais rangé, j'étais devenu quelqu'un de bien, du moins, j'pense. Bon, j'ai pas non plus fait les meilleurs choix, mais au final je me suis relevé et je fais avec, après tout, à quoi bon chercher à changer le passé quand c'est impossible à faire ? "Regarde mes yeux s'il te plait, ils se sont bridé à force de manger du riz !" Bon d'accord, c'est une mauvaise blague, mais disons que je rigole de tout sans aucun problème, j'ai toujours été comme ça, à me moquer de tout, à me moquer de tout le monde, ça va me causer des problèmes un jour. Je finis par attraper un peu de nourriture dans son assiette, et pour me faire rattraper, je lui fais une proposition qu'elle ne peu pas refuser. Et j'ai raison, elle ne refuse pas, j'ai même l'impression de lui proposer d'aller faire un tour dans un parc d'attraction. Putain, j'aime quand elle est comme ça, j'aime sa façon de réagir et de penser, pourquoi elle me plaît autant ? "Range ta carte, commence pas à faire la fille indépendante j'sais pas quoi, c'est moi qui t'es proposé ce restau, c'est moi qui invite, j'fais le mec galant un peu donc profites en !" Me penchant légèrement vers elle pour attraper sa carte que je déposa sur la table, je ne lui laissa pas vraiment le choix quand le serveur arriva pour encaisser. J'finis par me lever, tendant ma main en sa direction. "Je t'aide même à te relever, si c'est pas être un gentleman ça !" Bon de base, un gentleman il va pas pointer du doigt toutes ces actions, mais bon, j'ai envie de la faire rire un peu. •

J'aimerais bien être une garce, pouvoir insulter quelqu'un sans me soucier du résultat. J'aimerais bien critiquer sans me sentir mal, me dire que c'est pas bien ce que je fais, mais ce n'est pas bien. Non, moi, je suis limite entrain de chialer quand je tue une mouche, alors de-là à être méchante avec quelqu'un, il y a un monde. Enfin, il ne faut pas trop s'en prendre à ceux que j'aime sinon là, je risque de me transformer en mini Hulk. Parfois, je me demande comment les filles, et les mecs aussi, mais surtout les filles, font pour donner leur corps à quelqu'un que pour une nuit. Je ne comprends pas, enfin, je l'ai déjà fait, une ou deux fois, mais je me suis sentie telle une chienne en chaleur. Et ça, ce n'était pas la joie, je me suis sentie sale. Non, moi, je préfère attendre le bon mec, celui avec qui je pourrais vivre une belle histoire pour me donner. "Aaaaah, jme disais aussi qu'il y a un truc qui cloche avec ton regard ces derniers temps !", je m'amuse à lui répondre, mettant ma main devant ma bouche. Bah ouais, rire la bouche ouverte alors que je suis entrain de manger, ce n'est pas très mignon quoi. Enfin, j'aimerais bien finir mon assiette, mais monsieur semble avoir encore faim. Là, il me fait une proposition. Pour résumé, il me propose qu'on fasse les gros et je ne peux clairement pas refuser cette offre. Je suis limite entrain de sautiller sur ma chaise, tellement que ça me donne envie qu'on s'y mette de suite. Faisant signe avec ma carte au serveur, pour qu'il nous apporte l'addition, cette dernière disparaît dans la main d'Alek, qui se la joue gentleman. "D'accord, d'accord, mais dans ce cas, je paye les cochonneries !", qu'il l'accepte ou nous. Sourire aux lèvres, je remercie le serveur puis, attrape la main d'Alek qui se la joue à fond. "Woah, qui êtes-vous, et qu'avez-vous fait d'Alek ?", je demande d'un air faussement choqué. "Merci en tout cas", j'ajoute en lui faisant un bisous, alors que nous sortons du restaurant main dans la main. Tout en marchant, je remarque au loin un genre de petit supermarché. En nous approchant, je regarde l'heure de fermeture, puis, l'heure sur mon portable. Merde. Là, je me sens pousser des ailes, enfin, c'est l'appel du chocolat ça, et me met donc à courir tout en hurlant "NE FERMEZ PAAAAAAAAAAAAAAS", me ruant dans les allées, cherchant celle qui va nous faire rêver. Tombant sur la bonne allée, je regarde ce qu'il y a devant moi, attendant qu'Alek débarque. "Bah dis donc, tu en as mis du temps", je le taquine, prenant un petit paquet de chocolat.

• Nous navons plus personne en qui croire, plus personne à suivre. Plus aucun modèle qui pourrait nous guider pour l'avenir. Nous sommes seuls, totalement seuls à l'abandon avec aucun but précis. Nous ne savons pas vraiment ce que nous allons faire de nos vies, si nous allions vivre, si nous allions mourir. Dans un certains abandon de nous même, on se laissait tous aller à notre manière, certains choisisaient l'alcool, d'autres le sexe, quelques un la drogue, et puis, de nombreux faisaient comme moi, ont essayaient de vivre à notre façon, à coup de poing dans la gueule pour se frayer un chemin, pour s'en sortir et montrer au monde qu'on a réussi. L'argent n'était pas le problème, mon compte était aussi gros qu'une paire de couille qui ne se serait pas vider depuis des centaines d'années. Le problème, c'est que l'argent n'était pas la solution à tout, la réponse à tout. Est-ce que tu vas pouvoir rammener à la vie un être cher avec ta thune ? Est-ce que tu vas pouvoir te laver de tous tes putains de pêché avec ta thune ? Est-ce que tu vas pouvoir être apprécier seulement pour la personne que tu es à tes soixantes ans, par ta femme de vingt trois ans ? Non, putain c'est un non pour toutes ces questions. J'sais pas si tu le comprends, mais avoir de la thune, c'est bien, sérieusement, c'est vachement bien même, mais, y'a pas que ça, dans ta putain de vie, tu pourras pas faire tout ce que tu veux en claquant des billets à la gueule des gens. J'avais construit une vie dont j'étais fier, et, j'voulais faire le bien autour de moi, j'voulais que tout le monde soit heureux, que tout le monde soit ami, mais, j'savais très bien que c'était pas possible, j'savais très bien que j'pouvais me rentrer un gros doigt, non, un poing dans le cul même. C'est impossible, et j'en suis la preuve vivante. Combien de fois j'ai voulu foutre mon poing dans la gueule d'un gars ? Combien de fois je vais vouloir encastrer la gueule d'un connard contre une table ? Je ne sais pas, et je sais que ça risque d'arriver encore, et encore... Jusqu'au jour où je serais entre quatre planche, ou bien en cendre, je ne sais pas trop encore... Je ne suivais aucun modèle prédéfinis désormais, je faisais ce que je voulais quand je le voulais, et là, la seule chose que je désirais c'est d'être avec Piper. Que ça soit ici, mais aussi quand on sera de retour à Harvard. Piper, elle est à moi, à personne d'autres. Encore une fois, elle me fait rire. En sa compagnie on peu pas s'ennuyer, je la vois courir pour rentrer dans l'espèce d'épicerie, j'sais pas trop ce que c'est. Je finis par la rejoindre, me plantant derrière elle, elle finit par se retourner, du chocolat entre les mains. "Première fois de ma vie que je te vois courir." Surtout, première fois que je vois courir quelqu'un qui sort du restau pour aller acheter des trucs à manger. J'attrpe le paquet qu'elle a entre les mains. "Prends tout ce qui te plaît, au pire si on en a trop, bah... On en aura pour plus tard." J'sais pas moi, on est jeune on s'en fou, on profite. Je la laisse donc faire son choix, et on fois terminé, on se dirige vers la caisse histoire de ne pas partir en voleur, et puis... On se barre d'ici. Bon, je réfléchis, car je sais pas vraiment où on va aller, mais j'ai bien une petite idée. "C'est pas loin en fait, vient." J'attrape tout ce qu'elle vient d'acheter, et on marche en direction du point de vue que j'avais repéré quelques semaines plus tôt. Normalement, une fois arrivé, on tombe sur une espèce de falaise et devant nous, le vide, l'horizon. •

Si demain, c'est la fin du monde, je pourrais dire que j'ai eu une vie plutôt sympa. Certes, je suis loin d'avoir celle de Beyoncé, mais ma vie me convient. J'ai une famille complètement à l'Ouest, des frères beaucoup trop protecteur, une sœur qui compte plus que la vie elle-même, une mère bobo à fond dans ses peintures et un père qui...se prend pour Bruce Jenner. Enfin, ce détail n'est pas encore connu de ma personne, mais c'est pour dire à quel point, on est pas parfait. Je ne suis pas parfaite, je n'ai pas le corps de rêve de tous ces mannequins, je ne sors pas avec Brad Pitt, mon ex n'est pas non plus un mannequin, mais j'aime ma vie comme elle est. Je l'aime de plus en plus, et surtout, depuis le début de ces vacances. Je me suis rendu compte que je pouvais m'attacher à nouveau à quelqu'un, sans penser encore à Niels, ou bien faire des crises de jalousie à Jed. Si je dois passée mes journées à penser à quelqu'un, j'ai envie que ce soit Alek, si demain, je dois être jalouse, j'ai envie que ça soit à cause d'Alek. Je n'ai pas envie de le quitter, de finir ses vacances. On s'est fait une promesse, de ne pas se quitter même à notre retour chez nous. Alors ce soir, je profite de notre dernier moment ensemble, cet instant que je passe avec lui-même si, comme d'habitude, on se taquine. Nous sommes comme ça, et je n'ai pas envie que ça soit différent une fois de retour aux Etats-Unis. Dans ce centre commercial, je suis complètement essoufflée. Je viens de courir comme une folle, tout ça pour des chocolats. "J'aime te surprendre !". Si on peut appeler ça, surprendre quelqu'un. Bref, attrapant plusieurs paquets, j'en donne quelques-uns à Alek, histoire qu'il fasse un peu travailler ses muscles. On en aura pour plus tard ? Non mais, on va tout manger. Il me prend pour quoi ? Bon ok, on ne va peut-être pas tout manger, sinon, je vais finir la nuit à vomir et je n'ai pas vraiment envie qu'il soit à mes côtés pour tenir mes cheveux. Lui tirant la langue pour réponse, nous allons aux caisses, où je paye comme c'était prévu. Nous sortons du magasin, mais honnêtement, je ne sais pas où aller. Enfin moi non, mais Alek semble avoir une idée. Je le suis, marchant vers un point de vue qu'il semble connaître. Une fois arrivée à l'endroit d'Alek, je découvre une falaise et surtout le vide. "Tu veux me tuer ?", je lui demande en faisant un pas en arrière. Putain, pervers et tueur. Souriant, je m'avance, venant à ses côtés, je m'assoie tout en posant nos achats à côtés. "C'est magnifique !", dis-je d'une voix posée, regardant l'horizon droit devant nous. Fronçant les sourcils, je balaye le sol du regard, puis, le pose sur Alek. "Dis...notre pacte marche toujours...n'est-ce pas ?". Ouais, je préfère lui demander, histoire de ne pas avoir de surprise une fois de retour à Boston.

• J'vais pas vous mentir en vous disant que moi, Alek, j'suis un pro du dessin, ça serait du foutage de gueule, vous me donnez une feuille et un putain de crayon, j'vais m'amuser à faire des traits, des trucs sans aucun sens, des carrés, des maisons en carrés aussi, vous savez, avec les deux petites fenêtres qui font les yeux et la porte la bouche, je dessinerais surement des bites aussi, ouais, autant l'avouez pour ne vous laissez aucune surprise, j'ferais plein de trucs complètement moche, sans aucun sens, sans aucun rapport, juste... Juste pour passer le temps. J'suis pas un artiste, loin de là, où alors, si j'en suis un, j'suis l'artiste raté, celui qui n'a pas reçu un don et qui chercher encore et encore à le trouver après plusieurs années de refus. Mon don à moi, c'est faire chier les gens, j'suis fort dans ce jeu, j'suis plutôt doué même. Piper, c'est un peu ma victime. Depuis qu'on se fréquente, il ne passe pas une minute sans que je ne la cherche, sans que je ne la taquine et la pousse à faire de même. Plus le temps passe, et plus j’éprouve des sentiments pour elle. Je ne pourrais pas exactement expliqué ce que c'est, je laisse le temps faire les choses, je nous laisse continuer de nous découvrir. Chaque jours qui passent, j'en apprends un peu plus sur elle, sur sa façon de faire, de se comporter, la façon dont elle mène sa vie, comme si elle était pleine de secret et que petit à petit je pouvais tous les entrevoir. "Me surprendre ? Continue comme ça alors." Oui, qu'elle continue de me surprendre, qu'elle continue de m'épater, de me choquer. Qu'elle continue d'être la personne qu'elle est, cette pile électrique qui ne s'arrête jamais. Celle qui a tout le temps faim, malgré le fait qu'on vienne de manger. On prend ce qu'il nous faut, puis on part, comme à son habitude, elle me fait rire. On marche, on parle, et elle me fait rire. Et une fois arrivé, je pose les paquets au sol, regardant devant nous, regardant la vue. Elle a raison oui, c'est beau, ici, on se sent petit. En regardant le paysage sous nos yeux, on se rend compte à quel point on est rien, à quel point le monde est grand. Et là, je sens le regard de Piper sur moi, sa phrase, ça me fait sourire. Je l'attire vers moi, sans rien dire, la serrant dans mes bras, une main dans ces cheveux que je caresse, je viens lui voler un baisé. "Bien sûr qu'il tient toujours, bien sûr... Le pacte, c'était une façon de voir si je pouvais tenter ma chance avec toi, c'est tout..." Par peur de me prendre un râteau, j'avais inventer un espèce de pacte, un marché qu'on devrait tenir. J'voulais pas la lâcher non, j'étais bien en sa compagnie, je voulais pas que ça s'arrête. •